LE CONTEXTE. Chaque année à la même époque, MOSTLY AUTUMN vient de York pour jouer quelques concerts dans le Benelux, et célébrer ainsi avec un peu d'avance les fêtes de fin d'année.
Avec ma p'tite Fée, nous y participons pour notre troisième fois consécutive ce soir, dans cette salle mythique. Nous assistons ainsi à notre sixième concert de ces Anglais, que nous écoutons inlassablement.
Pourtant, des gens raisonnables se seraient abstenus ; le lendemain nous irons célébrer la perpétuation de la Légende de GONG au Café de la Danse, alors que nous venons de revoir MOSTLY AUTUMN le 26 octobre dernier, mais quand on aime on ne compte pas, parait-il. Ewé….
Autant dissiper tout malentendu en préalable à la lecture de mon récit ; comme ma p'tite Fée, je suis un admirateur assumé, quoique relativement tardif. Voilà qui est dit. Et il faut l'être pour se lancer sur quatre cents kilomètres de routes sous une pluie incessante. Plus de quatre heures et demie, soit une demie heure de plus que prévu…
Cela ne nous empêche pas de respecter notre petit rituel gastronomique ; nous nous restaurons à la Fringale, une petite friterie bien sympathique, où l'excellente bière locale nous est servie à la pression. Puis Maguy nous accueille dans son douillet hôtel des Ardennes où nous nous accordons une phase de repos bien mérité avant de nous rendre au Spirit.
LE GROUPE. Pourquoi particulièrement MOSTLY AUTUMN parmi la multitude d'artistes que nous avons la chance d'admirer par ailleurs ? En tant que mélomane et ex-musicien, j'admire les belles voix, les chants et les chœurs, magnifiés par un ensemble instrumental exécutés par d'excellents musiciens. Toutes les compositions offrent à l'auditeur un véritable maelström harmonique savamment constitué d'accords mélodiques et sensibles de guitares, de claviers, et de flutes, transcendés par une base rythmique à la fois puissante et mesurée. Leur musique exprime avec finesse et nuances, un univers onirique, parfois mélancolique, ou tout simplement très émouvant ; n'est-ce pas ce qui est attendu de la Musique !?
Petit rappel biographique, nécessaire pour éclairer leur musique actuelle : MOSTLY AUTUMN a été formé au milieu des années 1990. Les membres fondateurs sont issus d'un groupe hommage à PINK FLOYD et aux années 1970, nommé ONE STONED SNOWMAN. La formation fondatrice du groupe était composée notamment de Bryan Josh (chant et guitares), et d'Iain Jennings (claviers). Les premiers concerts de MOSTLY AUTUMN étaient soutenus par ONE STONED SNOWMAN ou vice versa ; d'ailleurs, le dernier concert d' ONE STONED SNOWMAN fut un spectacle d'adieu en décembre 1995 et était effectivement soutenu par MOSTLY AUTUMN.
Ce soir, autour de Bryan Josh (chant et guitares, depuis 1995), et Iain Jennings (claviers, depuis 1995), nous retrouvons Olivia Sparnenn-Josh (chant principal depuis 2015, mais chœurs, percussions, flûte à bec, depuis 2004), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, de 1999 à 2007, et depuis 2015), Chris Johnson (guitares rythmiques et acoustiques, chant, claviers, de 2006 à 2007, et depuis 2014), Andy Smith (basse, depuis 2000) et de Henry Rogers (batterie, depuis 2018).
Un prochain album, déjà intitulé "Sea Water" est prévu au premier semestre 2025. Je l'ai précommandé afin de garantir la version spéciale avec son bonus ; je précise que les deux derniers opus comprenaient chacun un disque bonus dont les compositions nous semblent aussi magnifiques que celle retenues pour le disque officiel !!
Arrivés sous le porche de l'établissement vers 18h40, des mélomanes plus fêlés que nous attendent déjà l'ouverture des portes. Lorsque nous entrons, nous pouvons toutefois sans difficulté nous positionner au bord de la scène, positionnés entre les pupitres d'Olivia et de Bryan.
LE CONCERT [20h30/21h20 – 21h45/23h30] : Une fois passées quelques minutes d'équilibrage des pupitres, la sonorisation s'avèrera très bonne, si bien qu'aucune protection auditive ne s'avère indispensable. L'éclairage scénique est proportionnel à cette petite salle, on le sait et l'auditoire adapte sa vue aux couleurs choisies, souvent un peu sombres.
Par la force des choses, vu la configuration du groupe sur scène, le regard se porte irrésistiblement sur la prestation d'Olivia qui continue d'irradier de son charisme, de son charme, de sa vivacité et de sa voix. Même les segments compliqués à chanter, sur "White Rainbow" ou "Broken Glass", sont exprimés avec une grâce qui excuse toutes les imperfections scéniques. Son timbre limpide, harmonieux et puissant, est un surcroit indéniable de qualité pour ce groupe, qui n'en manque pourtant pas par ailleurs ! Je ne peux pas m'empêcher de me réjouir de la complémentarité du couple qu'elle forme avec Bryan. On les sent complices, sans exubérances mais avec des regards et des signes qui ne trompent pas l'observateur.
Toutefois le chant est partagé heureusement avec les voix d'Angela, de Chris et de Bryan. Tous contribuent à soutenir la qualité des compositions dans une merveilleuse combinaison des sons, une véritable eurythmie. Cette complicité musicale est particulièrement flagrante entre les deux multi-instrumentistes Angela et Chris qui alternent leurs talents aux flûtes et au clavier (Angela), aux guitares et au clavier (Chris) ou encore au chant (pour les deux). Ceci explique sans doute cela, ils jouent tous deux par ailleurs dans des formations "folk", leur expérience et leur complémentarité constitue un apport incontestable. La voix douce et expressive de Chris m'émeut, notamment lorsque qu'il chante ses compositions "Changing Lives" et "Silver Glass".
Enclaver derrière son pupitre, Iain le fidèle complice, semble souffrir de la chaleur produite par les proches rampes d'éclairage mais cela ne perturbe pas son application pour sublimer avec une grande sensibilité les compositions par des accords, des touches subtiles, des nappes de sonorités puissantes ou délicates selon les séquences.
Personne ne peut ignorer la qualité de jeu de Bryan, dont l'influence majeure de David Gilmour est souvent trahie. Ses accords m'émeuvent autant que ceux d'Andrew Latimer, Nick Barett, Steve Rothery (pour ne citer qu'eux).
Voilà c'est dit (ou presque) sur ces musiciens ; je ne parle pas de niveau de technicité, ni d'expérience musicale, je parle de sensibilité et d'aisance à partager des émotions. Tous leurs titres sont de nature à m'émouvoir, mais je me réjouis d'avoir de nouveau entendu "Mother Nature", "White Rainbow" et "Western Skies", dont la richesse harmonique est à la fois subtile et somptueuse.
Pour clore traditionnellement ce concert de fin d'année, quelques accoutrements de circonstances achèvent d'entretenir une humeur festive. Bryan n'a aucun mal à nous faire chanter des chansons inscrites dans la tradition britannique de Noël, dans une atmosphère particulièrement bienveillante. Les sourires sont épanouis, les corps se balancent ; on se sent bien, tout simplement. Dans l'humeur grivoise de la reprise finale des Pogues, Bryan euphorique tire du pied sa dernière canette en direction de ses complices à l'autre bout de la scène. L'objet est évité avec les sourires complices mais soulagés !
Le public ne s'y trompe pas et ovationne à tout rompre l'ensemble de la prestation sublime, comme d'habitude.
Cette prestation comporte vingt-et-un titres, dont quatre issus de "For All We Shared" (1998), trois de "Sight of Day" (2017), trois de "White Rainbow" (2019), deux de "Graveyard Star" (2021), un de "Heart Full of Sky" (2017), un de "Storms over Still Water" (2005), un de "Passengers" (2003), un de "The Last Bright Light" (2001), un de "The Spirit of Autumn Past" (1999).
PROGRAMME
ACTE 1:
- In for the Bite (Limited, Transylvania - Part 1 - The Count Demands It, reprise de Josh & Co, 2016)
- Into the Stars (White Rainbow, 2019)
- Winter Mountain (The Spirit of Autumn Past, 1999)
- Western Skies (White Rainbow, 2019)
- The Last Climb (For All We Shared…, 1998)
- Passengers (Passengers, 2003)
- Back in These Arms (Graveyard Star, 2021)
- Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
- The Night Sky (For All We Shared…, 1998).
ACTE 2:
- Tomorrow Dies (Sight of Day, 2017)
- Nowhere to Hide (Close My Eyes) (For All We Shared…, 1998)
- Broken Glass (Storms over Still Water, 2005)
- Changing Lives (Sight of Day, 2017)
- This Endless War (Graveyard Star, 2021)
- Heart, Body and Soul (Sight of Day, 2017)
- Mother Nature (The Last Bright Light, 2001).
- White Rainbow (White Rainbow, 2019).
RAPPEL :
- Heroes Never Die (For All We Shared…, 1998)
- I Believe in Father Christmas (reprise de Greg Lake)
- A Spaceman Came Travelling (reprise de Chris de Burgh)
- Fairytale of New York (reprise de The Pogues).
MOSTLY AUTUMN s'est ainsi brillamment acquitté de sa fonction troubadour, par ses temps troublés. Nous avons tardé délibérément dans la salle, après le concert pour leur exprimer toute notre gratitude et notre admiration. Comme de coutume ils se sont tous montrés disponibles et reconnaissants de notre attention. Nous leur avons fait signer des portraits de précédentes rencontres. Les informations sur la période de parution du prochain album demeurent évasives, mais on peut l'estimer à la fin du premier trimestre probablement. En tout état de cause, nous les reverrons très certainement chez Paulette, le 28 mars 2025.
L'échoppe nous donne l'occasion de soutenir ces authentiques et attachants artistes ; je me procure un DVD et ma p'tite Fée opte pour un bonnet magnifiquement brodé. De quoi tenter un prosélytisme amplement justifié…
Cette évènement nous aura une nouvelle fois permis de rencontrer des gens passionnés comme nous, venus de loin eux aussi ; des Anglais, des Allemands et des Belges bien sûr. Sans oublier des Français venus de Normandie et de Lyon auprès desquels nous avons promus la valeur de LAZULI. Sans doute de futures adeptes eux aussi à en croire leur première réaction !
Un p'tit déj' aux produits du Terroir servis par Maguy nous permet de reprendre la route malgré un temps encore pluvieux. Nous retrouverons le soleil une fois en France; mais en fait, celui-ci n'avait jamais quitté notre esprit ravi, ces dernières heures...
PATRICE DU HOUBLON Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
Notes des visiteurs : |
Comments:
Lire la suite...