Onze longues années que je n'avais pas vu Airbourne. Cela aurait pu durer bien plus longtemps si mon filleul ne m'avait pas convaincu contre vents et marées de m'y rendre.
Le dernier album en date, Boneshaker m'avait bien plu et c'est donc relativement impatient qu'hier dans une relative froideur, je prenais la direction du Zénith en compagnie de mon filleul dont c'était le tout premier concert. Dans la longue allée qui y mène, je lui conte tel un habitué confirmé des concerts l'histoire de ce site où se dressait jadis en parallèle de la Grande Halle de la Villette, ce lieu mythique que l'on appelait le Pavillon de Paris qui accueillit en son temps entre autres Alice Cooper pour le tout premier concert en 1975, les Rolling Stones en 1976 et AC/DC avec le regretté Bon Scott en 1979. Puis vinrent l'Hippodrome de Pantin et le Zénith qui, eux aussi, furent les hôtes l'un après l'autre et ce, après la destruction du Pavillon, de nombreux ténors du Rock dont Scorpions, Pat Benatar, Gary Moore, Marillion, Kiss, Dio et j'en passe.
Le jeune trentenaire dont les yeux brillent à mesure que le concert d'Airbourne approche, boit non sans admiration, mes paroles se disant certainement "Waouh, quelle chance, il a eu d'avoir pu assister à tant de concerts inoubliables. J'aurais dû naître plus tôt !!!!!!! " me lança t-il tout de go. En même temps, moi aussi.......
Aussitôt entrés dans la salle, le filleul et moi, nous nous dirigeons vers le merchandising où notre novice se procure un beau tee-shirt estampillé "Airbourne", une casquette et deux gobelets Airbourne dont l'un me reviendra dans la minute qui suivra. Les gobelets, on les remplira avec la désagréable surprise de constater que le prix d'une mousse, c'est 10 € avec la p***** de consigne qui tarife un gobelet tout pourri que l'on nous servira en lieu et place de ceux que nous avions.
Je l'ai un peu "mauvaise" mais bon, ça passera quand nous verrons surgir sur la scène Blues Pills. A noter que c'était le groupe de stoner Crobot qui, au départ, avait la charge d'ouvrir les hostilités avant Blues Pills. Pour une raison qui ne nous a pas été communiqués, nous n'entendrons pas le bruit des......Crobot..... Et pourtant l'on sait à quel point ce groupe est vraiment excellent.
Les Suédois de Blues Pills entament leur set pied au plancher sur un puissant Proud Woman. Elin Larsonn sautille, virevolte, arpente en long en large et pas en travers la scène du Zénith, et ne cesse de haranguer le public, disant même que "Paris est sa ville préférée", tout ça au milieu de riffs qui ne cessent de pleuvoir dans nos vieilles esgourdes. Le son est bon, les lights sont superbes, le groupe déroulant ainsi un show très carré et très professionnel. Pas de temps mort, ce sera une trentaine de minutes et pas plus. Donc, autant aller à l'essentiel avec ces Low Road et Kiss My Past Goodbye, tous deux extraits du dernier album en date, Holy Moly suivis dans la foulée d'un premier classique High Class Woman.
Il convient de noter qu'en remplacement de Dorian Sorriaux, guitariste français de renom qui a quitté le groupe en 2018, c'est Zack Anderson qui a troqué sa basse contre une six cordes et force est de constater qu'il s'en tire avec panache, même si je dois vous l'avouer, Dorian avait quelque chose de plus, un feeling, une émotion....quoi, dans son jeu. Tiens, ça m'rappelle une situation déjà vécue.
J'aime par conséquent ce groupe pour son orientation 70's très marquée, elle-même couplée à une énergie sans concession via des morceaux comme Black Smoke, Dust, Bye Bye Birdy, Little Sun et surtout Devil Man appelé à devenir un incontournable des Scandinaves, titre sur lequel le quatuor va laisser place nette à Airbourne.
Airbourne souvent taxé de "sous-AC/DC" par bon nombre de détracteurs tout comme en d'autres temps, on a fustigé Uriah Heep en les qualifiant de "Deep Purple du pauvre" alors qu'aujourd'hui en termes de réalisations studio, UH s'avère bien plus attractif et plus passionnant que ses illustres concurrents, Airbourne donc, était en France pour un concert au Zénith de Paris après être passé successivement au Hellfest et à la Défense Arena en 1ère partie d'Iron Maiden.....
Le groupe australien dont le dernier album Boneshaker paru il y a déjà 2 ans, s'avère de très bonne qualité, ne prête guère attention à toutes ces critiques, et poursuit son p'tit bonhomme de chemin en donnant des concerts détonnants. Ainsi, dès qu'ils apparaissent sur la grande scène du Zénith, les gobelets soit vides soit pleins de bière volent de toutes parts au dessus de la fosse alors que nos quatre compères font déjà parler la poudre dès le premier titre Ready To Rock. De là, va sans aucune pitié, être dévoilée une setlist implacable. Ce sont tour à tour Too Much Too Young Too Fast, Firepower et surtout Girls In Black qui est proposée dans une version bien plus étirée et plus percutante que celle qui figure sur Black Dog Barking.
Back In The Game ralentit "quelque peu" le tempo, j'ai bien écrit "quelque peu", parce qu'avec Airbourne, "ralentir" n'est jamais très loin d'une brusque accélération de riffs binaires incandescents comme ça va être le cas sur l'incendiaire Burnout The Nitro qui dure, mais qui dure pendant une bonne dizaine de minutes. "C'est oufissiiiiiiiiiiiime !!!!!" s'écrie brusquement mon filleul. Et comme je le comprends. Je ne sais plus si c'est là où Joel O'Keefe monte sur les épaules d'un roadie afin d'aller tester la ferveur du public un peu comme Angus sur Let There Be Rock un soir d'hiver rigoureux (y avait des hivers en ce temps-là) au Pavillon de Paris le 9 décembre 1979. Pendant ce temps-là, l'autre O'Keefe (Ryan) martyrise son kit de batterie, supporté efficacement par Justin Street à la basse et Jarrad Morice à la guitare rythmique.
C'est certes un peu linéaire mais reconnaissons-le, ça bastonne grave et ce, grâce à un très bon son sur les titres enflammés que sont Bottom Of The Well et Breakin' Outta Hell
"Oufissime" aussi lorsque Joel rend hommage à Lemmy. Alors qu'un roadie fait rouler un mini-bar à l'effigie du célèbre gang londonien, le chanteur-guitariste trinque à la santé du regretté bassiste, offre quelques gobelets de whisky aux premiers rangs puis entame It's All For Rock 'n' Roll suivi d'un Stand For Rock 'n' Roll de dingue.
Après une brève sortie de scène, les Aussies reviennent pour s'acquitter d'un Live It Up sur lequel le public entonne comme un seul homme le refrain et ce, sous la houlette d'un Joel déchainé qui apparaît sur un ampli (remember Angus à Paris en 1979). Les jets de gobelets reprennent inlassablement durant ce morceau puis sur Rock And Roll For Life et surtout Runnin' Wild que nous attendions tous, délivré dans une version beaucoup plus longue que sur album.
Formidable conclusion d'un concert chaud bouillant et "oufissime" (comme l'a dit mon filleul). Un filleul qui j'en suis sûr, se souviendra encore et toujours de son premier concert.
PHIL93 LIZZY Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
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