Vendredi 17 juin 2022, presque 3 ans après le dernier Hellfest, nous voilà enfin de retour sur les terres Clissonaises pour une nouvelle édition du plus grand festival de metal français – ou même le plus grand festival français tout court pourrait-on dire.
En effet, pour fêter son retour, le festival a décidé d’offrir à ses invités 7 jours de festivités pour une édition anniversaire qui s’annonce sur le papier grandiose. Plus de 350 groupes, 7 jours repartis sur 2 Week ends, 2 feux d’artifices et des groupes parmi les plus « gros » du circuit actuel Metallica et Guns N’ Roses. Mais ceci sera pour le 2ième week end, en attendant, nous voici au début du marathon musical de l’année et direction la Altar pour le premier concert du jour en ce qui me concerne (Oso Garu) .
FEROCIOUS DOG - MS1 - 12h15 (Metalden)
Ce groupe de punk folk nous vient de Warsop dans le Nottinghamshire en Angleterre, et m'était à ce jour complètement inconnu, c'est son premier passage au Hellfest. Ils sont assez productifs en terme d'albums puisqu'ils en ont sorti sept depuis 2013, le dernier, The Hope, étant sorti l'an dernier. Leur mélange de punk et de folk est plutôt festif, mené par le chanteur Ken Bonsall , qui joue de la guitare acoustique. Cinq autres musiciens l'accompagnent, en plus de la traditionnelle rythmique basse batterie (Nick Wragg et Luke Grainger), le côté folk est apporté par Dan Booth au violon, et Sam Wood au banjo, mandoline, et autre accordéon. Le tout est cohérent et ce mélange festif déclenche l'enthousiasme du public.
ENFORCED - Altar - 12h50 (Oso Garu)
Premier concert du jour avec les Américains d’Enforced qui délivrent un thrash crossover dans le style de Powertrip, à savoir très efficace, peu de fioritures et quelques accents hardcore par moment. Avec leurs 2 albums sous le coude, c’est leur première visite en France (pour 2 dates) et la Altar est déjà bien chauffée (par le public ou la canicule telle est la question). Le groupe n’est pas là pour s’économiser et enchaine les titres issus de « Kill Grid » leur 2ieme album de 2021. Knox Colby (chant) tient bien la scène et malgré un chant un peu monotone, déclenche des circles pits sous la tente. Belle efficacité du groupe qui risque de faire parler de lui prochainement.
EGO KILL TALENT - MS2 - 12h50 (Metalden)
J'enchaine avec ce groupe brésilien, pas tout à fait inconnu pour moi puisque j'avais relayé leur sortie d'un single ici, et de votre côté vous avez peu-être vu ce groupe originaire de Sao Paulo sur l'une des scènes du festival Download Paris en 2017 & 2018, ou encore en 1ère partie de System of a Down aux Arènes de Nîmes, ou encore, toujours en 2018, ils jouaient aussi en ouverture de Within Temptation au Zénith de la Porte de la Villette.
Bref, la France n'est pas une première pour eux. Formé en 2014 par le chanteur Jonathan Correa et le guitariste Theo van der Loo, Ego Kill Talent compte aussi dans ses rangs le batteur Jean Dolabella, qui a officié pendant 5 ans chez Sepultura et bossé avec Mike Patton ou le producteur Matt Wallace. Ego Kill Talent a sorti un premier album en 2017, et The Dance Between Extremes en 2021, qui a été enregistré dans les célèbres studios 606 des Foo Fighters. L'album comprend 12 titres avec des invités spéciaux John Dolmayan (System of a Down), Roy Mayorga (Stone Sour) et le skateur Bob Burnquist (13 fois champion des X Games).
Leur rock heavy bien carré, avec une approche vocale parfois teintée de pop, trouve rapidement des supporteurs dans les fans présents devant la main stage 2, malgré la chaleur qui commence à être accablante. Et en tout cas une belle découverte en live pour moi, qui confirme le potentiel déjà identifié sur disque ! A Revoir !
THE INSPECTOR CLUZO MS1 - 15h05 (Metalden)
Après avoir assuré une prestation toute virtuelle au Hellfest From Home en 2021, revoici le duo cette fois ci en chair et en os sur la Main Stage 1, chargé de faire monter la température, bien qu'elle soit déjà caniculaire ! Le duo formé en 2008 est composé de Malcom à la guitare et au chant (Laurent Lacrouts) et de Phil à la batterie (Mathieu Jourdain), tous deux anciens membres des Wolfunkind, et originaires de Mont-de-Marsan. A leur actif déjà 7 albums, leurs deux premiers écoulés à raison de 50000 unités, belle perfo ! Le duo revendique de jouer sans bandes pré-enregistrées ni électroniques, par les temps qui courent, cela mérite d'être noté, et j'avoue que j'ai été particulièrement bluffé par leur prestation, et pas que moi au vu de l'engouement du public, par le fait que la prestation tient la route, malgré l'absence de basse ! Le charisme du frontman Malcom, et le sens de l'humour font le reste, comme le moment où ils s'amusent à mettre la batterie à bas tout en continuant à jouer (voir vidéo) ! Une bien belle prestation au final empreinte de beaucoup d'énergie communicative !
SHINEDOWN - MS2 - 15h55 (Metalden)
FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES MS1 - 16h45 (Oso Garu)
« Let’s Go Hellfest », la Mainstage est brulante à l’arrivée de Frank Carter & The Rattlesnakes. Sous un soleil de plomb (presque 40 degrés), le groupe de punk/rock Anglais prend d’assaut la scène centrale du Hellfest pour la première claque de la journée. Une énergie débordante dégagée par tous les membres du groupe et surtout par son leader Frank Carter qui ne s’économise pas du tout. Sur le 2ième morceau, un fan fait du crowdsurfing dans son fauteuil roulant, outre le fait de rendre heureux Frank Carter, cela lui donne l’idée de se jeter à son tour dans le public sur «Tyrant Lizard King » et de finir en poirier. Retour sur scène pour « Juggernaut » issu de leur excellent premier album. La setlist de 45 minutes est d’ailleurs bien repartie avec 2/3 titres de chacun de leurs 4 albums. La chaleur continue de monter, les chemises tombent (sur scène comme dans le public) et les vigiles arrosent le public avec leurs lances à incendie. Surement en quête de fraicheur et de sensations, c’est au tour du guitariste de venir jouer/crowdsurfer lui dans le public pendant un titre. Quelle énergie ils ont dégagé en 45 minutes, vraiment impressionnant. A revoir en salle prochainement ! (tournée Européenne prévue fin 2022).
OPETH - MS2 - 17h35 (Metalden)
Sixième participation quand même du combo au Hellfest, après 2006, 2008, 2011, 2014, 2017, une régularité exemplaire ! Le groupe mené par Mikael Åkerfeldt, compte plus de trente ans de carrière, avec une discographie particulièrement riche. D’Orchid en 1995 à In Cauda Venenum en 2019, le groupe n'a cessé d'évoluer, entre death metal, rock et metal progressif. Toujours difficile à classer, ils viennent de sortir « Width of a Circle », qui annonce l’arrivée d’une réédition étendue de l’album In Cauda Venenum.
Sur une set-list de six titres joués, deux sont issus du dernier opus, dans l'ordre en debut du concert, ce sont Hjärtat vet vad handen gör dans sa version suédoise, et Ghost Of Perdition. Les moments planants alternent avec des passages plus durs, death, selon une recette éprouvée. Pas de déchainement du public, mais au final des applaudissement nourris viennent saluer une performance techniquement proche de la perfection !
BLACK MOUNTAIN Valley 17h35 (Metalden)
Le choix très riche offert par les six scènes du festival oblige à faire des choix, en l'occurrence j'avais envie de découvrir ce groupe qui passait en même temps qu'Opeth, et donc un peu avant la fin du gig de ces derniers, j'ai pu avoir un aperçu de la fin de leur set. Ils sont originaires de Vancouver au Canada et ont cinq albums à leur actif. Il est composé de la chanteuse Amber Webber, accompagnée de Stephen McBean - Guitare, guitare acoustique, chant , Jeremy Schmidt - Orgue, Synthétiseur, Mellotron, Claviers, Arjan Miranda - Basse et Adam Bulgasem - Batterie. Leur rock psychédélique renvoie aux années 70, il est teinté de stoner et en tout cas très efficace, comme en atteste la vidéo que j'ai capté ci-dessous.
THE OFFSPRING MS1 - 18h40 (Oso Garu)
Dire qu’ils étaient attendus est un euphémisme vu le peuple entassé devant la Mainstage à 18h40 pour l’arrivée des Californiens. Surement la plus grosse affluence du jour toujours sous un soleil mordant. Arrivée sur les chapeaux de roues sur « Staring at the Sun » de Americana, suivi de « Come Out and Play » de Smash, 2 tubes dégainés pour un succès immédiat auprès du public. La tension ne baissera pas de tout leur set réglé comme du papier millimétré enchainant les tubes de punk « gentil ». Sur l’heure de set, il n’y aura que 2 titres issus de l’excellent dernier album « Let The Bad Times Roll », vraiment dommage de ne pas en avoir joué 1 ou 2 de plus surtout que le groupe avait sorti un 45 tours avec le titre « Guerre Sous Couvertures », version française très fun de « We Never Have Sex Anymore », ça aurait été l’occasion parfaite de la jouer. Les 2 membres originaux du groupe Dexter Holland et Noodles tiennent la barraque et le temps file à toute allure. Sans grande surprise, le groupe axe plus de la moitié du set sur leurs 2 albums les plus connus (8 titres sur 14 issus de Smash/Americana) pour le plus grand bonheur des festivaliers heureux pour la majorité de retrouver les joies du live après des mois de repos forcé. Gros succès à l’applaudimètre pour « The Kids Aren't Alright” et « Self Esteem”. L’heure est déjà finie et on en aurait bien pris un peu plus, à revoir au plus vite ne serait-ce que pour le sourire communicatif que dégage ce groupe.
MASTODON - MS2 - 19h45 (Metalden)
Quatrième participation au Hellfest après 2007, 2009 et 2015, les américains d'Atlanta comptent déjà huit albums à leur actif depuis leur formation en 1999.Le groupe se distingue avec un mélange unique de rock et metal aux sonorités sludge, progressives et heavy, à haute teneur en passages psychédéliques. Quatre sur scène, Troy Sanders au chant et guitare basse, Brent Hinds – chant, guitare solo, Bill Kelliher, guitare rythmique, chœurs et Brann Dailor batterie, chant , les quatre sont concentrés sur leurs instruments, la com avec le public n'est pas la priorité, mais le rendu est efficace et finalement bien reçu, en tout cas pour ma part j'aime bien leur approche en live !
DROPKICK MURPHYS - MS1 - 20h50 (Oso Garu)
On reste dans le festif avec le plus irlandais des groupe US. Habitués de la Mainstage du Hellfest (c’est leur 4ieme passage, après 2012, 2016, 2019) et toujours bien placé niveau horaire, leurs passages sont à chaque fois un gros succès. Ce set ne dérogera pas à la règle avec un public déjà bien tassé en ce début de soirée. Depuis 2018, Ken Casey a laissé la basse en live à Kevin Rheault et est donc devenu frontman et chanteur. Il arpente en général la scène et se partage les vocaux avec Al Barr mais ce dernier n’étant pas présent sur cette tournée à cause de problèmes familiaux, il doit donc se charger du lead sur tous les morceaux. Au début c’est un peu surprenant mais on s’habitue assez vite même si j’avoue que j’aime beaucoup leurs 2 voix bien complémentaires. La setlist est, comme à leur habitude en tournée chamboulée tous les soirs et le groupe attaque ce soir sur « Middle Finger », un titre de leur dernier album en date « Turn Up That Dial » qui sera bien mis en avant ce soir avec 6 titres joués. Dès le 2ieme titre, la température monte avec 3 classiques enchainés « The State of Massachusetts/The Boys Are Back/Johnny, I Hardly Knew Ya » et ne redescendra plus jusqu’à la fin du set d’environ 1h10. Au milieu du set, ils nous annoncent qu’un nouvel album sort en septembre et qu’ils vont jouer un nouveau titre pour filmer un clip « Two 6's Upside Down », superbe titre acoustique. On a hâte de voir les images du clip, voir ce qui sera retenu de la prestation du Hellfest (vu qu’ils disent ça sur toutes les dates de cette tournée estivale). Gros succès pour la reprise d’AC/DC « TNT » chantée par le bassiste et surtout pour « Rose Tattoo », que le public du Hellfest reprend en chœur comme un seul homme, frissons garantis. Le temps de prendre ses voisins par les épaules pour « Kiss Me, I'm Shitfaced » pour une accolade géante à Clisson et retenti déjà « I'm Shipping Up to Boston » pour clôturer encore un excellent un set des Dropkick.
BARONESS - Valley - 21h50 (Metalden)
Quatrième prestation à Clisson pour ce groupe de sludge metal américain, qui nous vient des US, plus précisément de Savannah, dans l'État de Géorgie, leurs gigs précédents ici se sont produits en 2008, 2017 et 2018. Trois hommes, une femme sur scène, à savoir John Dyer Baizley – guitare, chant; Nick Jost - basse; Sebastian Thomson - batterie, et Gina Gleason – guitare, chant pour la partie féminine. Cinq albums à leur actif depuis leur formation en 2003, le dernier, Gold & Grey, sorti en 2019, et dont un titre sera joué ce soir, Tourniquet, parmi les 10 au programme. Leur sludge est convaincant et énergétique, pour la partie que j'ai vu, puisque là aussi, je pars avant la fin pour aller sur la Main Stage 2 voir les FIVE FINGER DEATH PUNCH, il faut faire des choix !
FIVE FINGER DEATH PUNCH - MS2 - 22h10 (Metalden)
Troisième passage pour le combo de groove metal US, après 2015 et 2017, et depuis cette dernière date, deux albums sont sortis en 2018, et le 10ème dans la discographie, F8 en 2020. Quelques mouvements dans le line-up aussi, avec un nouveau batteur, Charlie Engen, en 2019, et Andy James à la guitare en 2020. Et manifestement cette nouvelle équipe en a sous la pédale et délivre un set très carré qui enflamme le public, circle pit et autres à l'appui notamment lors du titre Burn MF! A noter dans la set-list de 16 titres, les reprises de Bad Company, avec une belle coloration metal, et celle de Gone Away des The Offspring , qui avait fait l'objet d'un clip.
DEFTONES - MS1 - 23h35 (Metalden)
Troisième Hellfest pour les pro US du Nu Metal, considérés d’ailleurs comme parmi les fondateurs du style, avec Korn, le premier était en 2010, puis le deuxième en 2018. Depuis le combo a sorti un nouvel opus Ohms, dont deux titres nous sont joués ce soir, Genesis, et le titre de l'opus Ohms. Le combo est toujours impressionnant de technicité, tandis que l'essentiel du visuel est assuré par le frontman Chino Moreno, qui arpente la scène de part en part en jouant avec le fil du micro, et dont la technique vocale est toujours impressionnante dans ses changements de registre vocal, passant facilement d'un registre crié à une voix plus mélodique ! Et le public visiblement est toujours friand, et le manifeste bruyamment !
ELECTRIC WIZARD - Valley - 00h00 (Metalden)
Et de cinq à Clisson pour les anglais champions du doom metal, précédents passage en 2009, 2011, 2014, 2017! Alors que la température est maintenant nettement moins chaude, les britanniques s'emploient à la faire remonter avec leurs riffs pachydemiques, voire hypnotiques, devant un public envouté. Le line-up, qui inclut le nouveau bassiste Haz Wheaton depuis 2018, fait preuve d'une belle cohésion, la set-list se concentre sur les classiques, sachant que le dernier opus date de 2017. Le nouveau pour un prochain Hellfest peut-être !
VOLBEAT - MS2 - 00h55 (Oso Garu)
Pour finir cette première journée, direction la Mainstage 2 pour la prestation des Danois Volbeat, qui sont pour la 2ieme fois tête d’affiche au Hellfest (en 2016, ils étaient sous tête d’affiche de Rammstein). Pour clôturer la journée, ils ont sorti les petits plats dans les grands avec une scène remplie d’écrans assez originale : la batterie étant placée sur une avancée en triangle couverte par des écrans. Seulement prévus 1h10, on n’aura cependant même pas le show équivalent aux USA (1h15), avec 2 titres en moins. C’est dommage mais ne boudons pas notre plaisir de les avoir devant nous. La température est enfin agréable (normal il est 1h du matin) et le concert attaque avec l’excellent « The Devil’s Bleeding Crown » et le rock n’roll « Pelvis on Fire ». Le public n’est pas très fourni, mais donne de la voix sur « Ring Of Fire » juste avant « Sad Man’s Tongue » mais j’ai déjà entendu mieux. Après pour la défense des festivaliers, il est 1h30 du matin et ceux qui sont encore-là ont survécus à la première journée de canicule, par forcément la meilleure façon de se remettre dans le bain des grands festivals. Le groupe est quant à lui très en forme et défend son dernier album en date « Servant of the Mind ». Sur « Wait a Minute My Girl” (ainsi que sur “Die to Live”), 2 guests barbus (ZZ Top’ style) déboulent sur scène au piano et au saxophone pour 3 minutes de pur rock n roll, excellent. La setlist raccourcie nous prive de pas mal de titres mais surtout de « Temple of Ekur » du dernier album qui m’a vraiment manqué sur cette date. Le line up est maintenant stabilisé depuis 6 ans avec l’arrivée de Kaspar Boye Larsen à la basse. Rob Caggiano (guitare) a trouvé sa place également et on sent une grande complicité sur scène. Du coup, on en reprendrait bien plus car au bout d’une heure retentit déjà « Still Counting » qui annonce la fin du show. Pour cette première journée, Volbeat méritaient un meilleur créneau et le set était vraiment trop court (12 titres) mais toujours aussi bon. Vivement la tournée Européenne de fin 2022 pour reprendre une bonne dose de leur boogie/metal si original.
Setlist
The Devil's Bleeding Crown
Pelvis on Fire
Becoming
Lola Montez
Sad Man's Tongue
Shotgun Blues
Wait a Minute My Girl
Black Rose
Seal the Deal
The Devil Rages On
Die to Live
Still Counting
OSO GARU Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
METALDEN Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
Notes des visiteurs : |
Comments:
Lire la suite...