Il aura fallu attendre 2022 pour que je me décide à me rendre à un concert hors de l'agglomération parisienne. Et ce, sous l'impulsion de 2 amis qui ont exercé une pression psychologique à la limite de l'insoutenable lors du concert de Pat McManus la semaine passée pour que j'assiste à ce show.
Pression oblige, je cédai lamentablement. La tentation était trop grande.
Michael Schenker qui célèbre donc aujourd'hui ses 50 ans de carrière (eh oui, déjà), je l'avais vu sans doute un peu tard pour les "vieux de la vieille" puisqu'en effet, je m'étais rendu en 1988 à Bercy pour voir son groupe qui assurait la 1ère partie de Def Leppard. Je me souviens d'ailleurs être arrivé en retard, la faute sans doute à un trafic trop dense et donc le peu que je m'en souvienne, le concert frôla même la correctionnelle tant la prestation et le son du combo furent catastrophiques.
Je revis le Schenk bien des années plus tard (le 16 mai 2013 pour être précis) au Forum de Vauréal avec pour seul souvenir un Doogie White qui s'était exaspéré suite au fait que bon nombre de spectateurs mitraillaient le groupe avec leurs portables. Mr.White s'en était offusqué usant d'une agressivité qui ne lui était pourtant pas coutumière. On peut le comprendre en même temps. Deux concerts du Schenk à mon actif, deux ratés pour des raisons différentes .....
C'est donc dans l'espérance de voir enfin un show sans encombres du blond guitariste de Hanovre que la décision de me rendre à Cléon ne fut pas trop longue à prendre, accompagné que je le fus par l'ami Philippe.
Arrivés sur les lieux après 2h30 de trajet, nous reconnaissons le joyeux luron, j'ai nommé Barend Courbois, bassiste du groupe, autrefois dans Blind Guardian qui arpente les alentours de la salle. Celui-ci est accompagné de deux charmantes et pulpeuses créatures (les groupies ont encore beaux jours devant elles...) qu'il courtise avec un certain empressement. Lol
Lors de notre entrée dans la salle, c'est un Dreams de Van Halen qui nous accueille en fond sonore. Très réactif comme d'habitude, oserais-je dire, je pose cette question de façon innocente à Twenty :
-"Que penses-tu de la période Hagar ?
-La gare de quoi.............????????
- lol! lol! lol!"
Début d'un fou rire qui tiendra bien 5 minutes.....
La 1ère partie ? Qu'en dire ? Everdawn est un groupe américain qui propose un métal symphonique certes d'excellente qualité pour les aficionados de ce genre de métal mais qui finit par me lasser au bout de 2-3 morceaux. La chanteuse de nationalité canadienne, est dotée de sérieux atouts mais aussi d'une voix lyrique et puissante qui lorgne incontestablement vers une Tarja Turunen. Fort d'un album intitulé Cleopatra, le groupe aligne les morceaux sans complexe. Ca joue bien, très bien même (surtout le guitariste-soliste dont on sent que lui et la chanteuse ne lisent pas les dernières nouvelles du métal dans Rock Hard lorsqu'ils sont en privé). Malgré tous leurs efforts, leur set ne parvient pas à me captiver. Aussi, je m'éclipse quelques longues minutes, sortant même de la salle, ne supportant plus pour ma part cette impétueuse avalanche de notes. Philippe lui, achètera leur album "pour les aider".....
Au bout d'une demi-heure, peut-être trois quarts d'heure, Everdawn prend enfin congé. Il est temps par conséquent de passer aux choses sérieuses avec le retour de Schenker sur le sol français pour une seule date, provinciale de surcroit, et c'est très bien en même temps. Avant ce show, maintes hésitations émergèrent de la part de certains quant au chanteur qui allait s'emparer du micro. Les annonces allaient bon train. Ronnie Romero ? Robin McAuley ? Ce fut finalement ce dernier qui apparut sur le premier morceau chanté (Cry For The Nations précédé d'un instrumental intitulé Ascension dédié au regretté Ted McKenna). D'entrée de jeu, le son s'avère très bon permettant au Schenker de nous asséner des soli d'extraterrestre gorgés d'un feeling incomparable. Et puis étonnamment, c'est un Doctor Doctor étonnamment placé en début de setlist qui est interprété avec classe et maestria.
La setlist alterne nouveaux et anciens titres et c'est un très beau Sleeping With The Lights On qui nous est proposé. McAuley, très en voix et en pro qu'il est, n'éprouve aucune difficulté à interpréter des morceaux auxquels il n'a jamais participés et c'est avec brio qu'il se "débarrasse" de la vieillerie Looking For Love. S'ensuit le mythique instrumental Into The Arena, un des sommets à mon avis de la longue carrière du six-cordiste. Autre vestige de la carrière du Schenk revisité en cette belle soirée printanière : In Search Of Piece Of Mind dans son intégralité.
C'est manifestement la soirée des surprises avec ce Red Sky dépoussiéré de Built To Destroy, un album que j'ai toujours trouvé mal produit par Louis Austin. Bien sympa, tout ça mais à partir de Lights Out, ça monte d'un cran avec le très bel After The Rain et l'immense Armed And Ready dont l'efficacité n'est plus à prouver jadis joué en opener (rappelez-vous le percutant double live One Night At Budokan que personne n'a oublié, critiqué par la presse de l'époque pour sa sortie trop prématurée). Sail The Darkness nous rappelle à notre bon souvenir que MSG a sorti en 2021 un très bon album intitulé Immortal. Et surtout ce qui est surprenant, c'est l'intention du groupe de sortir en si peu de temps un autre opus ayant pour nom Universal (prévu le 27 mai). Deux albums en deux ans, on se croirait revenus dans les 70's, une période dense en termes de sorties d'albums, une décennie que semble tout particulièrement apprécier notre ami puisqu'ainsi qu'il l'affirme dans le dernier Rock Hard, il n'a de cesse de composer de nouveaux morceaux. Un véritable stakanoviste, le Michael.
C'est malheureusement aussi la soirée des mauvaises surprises puisque durant le concert, Steve Mann, le claviériste, s'éclipse brusquement. Il revient quelques morceaux plus tard mais ressort aussitôt. On apprend par la suite qu'il a été hospitalisé dans l'hôpital le plus proche. Au terme du concert, une autre info indiquera qu'il était sorti du Centre Hospitalier.
Rock You To The Ground, issu d'Assault Attack avec le Bonnet au chant, nous est délivré dans une version particulièrement rugueuse. Rappelez-vous aussi (décidément, ça en fait des souvenirs), le festival de Reading '82 auquel l'ex-chanteur de Rainbow devait se rendre. Tellement "torché", le Schenk avait dû le "remercier" sans ménagement et faire appel dans l'urgence au pote de toujours : Gary Barden qui avait assuré le show avec un grand professionnalisme. Ce dernier avait d'ailleurs pour l'occasion rebaptisé ce titre Heavy Blues. Pour ce qui est de McAuley, celui-ci nous gratifie encore et toujours d'une interprétation tip top. Il est vrai que lorsque l'on pense à McAuley avec Michael Schenker, on l'assimile la plupart du temps à une orientation plus FM du groupe. Perfect timing, le 1er album de cette collaboration l'atteste de toute évidence.
The King Has Come que j'aime beaucoup, se présente comme étant le deuxième single de ce nouvel album Universal dédié à Ronnie James Dio, s'avère être un morceau très schenkérien. Publié sur Tutube, le public l'a déjà chaleureusement adopté. Quand on pense à Schenker, on pense à Rock Bottom, on songe immanquablement à Rock Bottom version Strangers In The Night, une version restée gravée dans la mémoire collective du Hard Rock. Disposant d'un son nickel et épaulé par une puissante section rythmique (Barend et Bodo sont extraordinaires sur ce titre d'anthologie), le Schenk se libère littéralement, alignant sans démonstration aucune, les soli les uns après les autres même si l'ami Twenty me fera part après coup de quelques petits "pains". "Légers" pains, dirons-nous car Schenker est considéré comme un OVNI dans la sphère très fermée des guitaristes. Ron Wood, lui aussi, le confirmera lorsqu'il ira le voir à l'Hammersmith Odeon en 1980 (voir article sur Michael Schenker dans le dernier Rock Hard).
Le set qui aura bien duré 2h, s'achève sur 5 titres supplémentaires (et quels titres !!!) de l'OVNI (Shoot Shoot, Let It Roll, Natural Thing, Too Hot To Handle et Only You Can Rock Me qui démontrent bien que musicalement que l'Allemand n'a pas complètement fait le deuil de son ancien groupe... Vraiment quel final pour un concert qui fut en tout point superbe !!!!!!!!!!!!!
A la sortie, mes deux amis et moi, nous nous rendons près du tour bus, une grille nous sépare ceci dit de Robin McAuley qui fait une apparition bien sympathique. Celui-ci s'emploie à signer mon Perfect Timing, esquisse un sourire goguenard à la vue de sa coupe de cheveux de l'époque puis s'en retourne rapidement vers le tour bus car un long périple vers l'Espagne attend le groupe. Schenker lui, est déjà parti en bagnole tandis que le jovial Bodo interpelé par McAuley, vient à notre rencontre pour nous signer des CD's ou des vinyles. Nous prenons congé, croisons de nouveau le sieur Barend bien aviné, occupé encore avec ses filles qu'il embrasse goulument avant de disparaître dans la nuit cléonnaise. Le retour avec mon pote Philippe se fera tranquillement en écoutant du......MSG.... :lol:
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