Franck BARNIER-AUBERT (chant, guitare) a eu la gentillesse de me recevoir dans les loges de la Salle Jean Cocteau avant le concert.
Une très belle rencontre et une interview très intéressante.
ROCKMEETING : Franck, peux-tu me raconter vos débuts et comment vous vous êtes rencontrés ?
FRANCK BARNIER-AUBERT : André CLOT (clavier, chœurs , arrangements) dit Néné et moi, nous étions en 1989 dans un orchestre de bals appelé MAGAZINE. Nous y sommes restés 7 ans, puis on a décidé de former LES TOONS et on a commencé dans des pianos bar. Puis Ludo (basse) le frère de Néné nous a rejoint. On a joué dans des salles plus importantes, écumé tous les campings de L'Ardèche. En 2008, nous avons commencé à travailler sur nos propres compositions et à la demande du public on a sorti notre 1er album Star Des Champs. C'est un concept album autour du bal populaire, on y retrouve, un tango, un madison, un slow... Nous en avons vendu un peu plus de mille exemplaires. Ce petit succès nous a motivé pour la réalisation du second cd Nazareth-Liverpool sorti en décembre 2011.
RM : Pourquoi avoir choisi ce nom LES TOONS ?
FBA : Au début, on mentait tout le temps, on disait que c'était nos gosses qui avaient choisi. En fait dans ma région, un Toons c'est un baba-cool et un jour quelqu'un m'a traité de Toons parce que j'ai les cheveux longs et que j'ai du mal à me lever le matin et j'ai trouvé que cela sonnait bien.
RM : Cette idée de faire des hommages à Queen, vous est venue comment ?
FBA : En 2001, pour marquer les 10 ans de la disparition de MERCURY, on a fait çà pour le fun et on a fait le plein. Puis en 2006 pour les 20 ans de la mort de BALAVOINE, peu de gens en parlaient y compris à la télé et là aussi on a rempli la salle 2 soirs de suite. Ces concerts Tribute nous permettent de jouer dans de bonnes conditions.
RM : Pour rester sur les Tribute Band qui sont à la mode maintenant, que penses-tu de ces Tribute qui prennent 45 euros pour jouer au Zénith ?
FBA : C'est fabuleux ce que tu dis, pour l'anecdote, j'ai vu Queen en 1984 pour 15 euros et ma cousine dernièrement est allée voir un Tribute à QUEEN et a payé 50 euros. Nous la place, c'est 10 euros.
RM : Est-ce que vous prenez autant de plaisir à jouer vos propres compositions ou celles des autres ?
FBA : C'est différent avec QUEEN, les gens connaissent les paroles et chantent avec nous, ce ne sont que des hymnes. Le plus dur est de ne pas tomber dans l'auto-satisfaction car on n'a pas écrit ces chansons, on ne fait que les interpréter.
RM : Quelles sont vos principales influences ?
FBA : Moi, personnellement, c'est QUEEN et AEROSMITH pour les Anglo-saxons. Je suis aussi un super fan de MARILLION époque HOGHARTH et aussi de NEIL FINN de CROWDED HOUSE. Pour les Français, cela se résume à BALAVOINE, POLNAREFF, JONAZ, LAVILLIERS et j'ai bien aimé le dernier album de VOULZY.
RM : Est-ce qu'on peut dire que le groupe est en quelque sorte comme une 2ème famille (pour rappel André et Ludovic clavier et basse sont frères) ?
FBA : Oui, c'est un peu vrai, même si on ne vit pas en communauté et puis beaucoup de gens nous prennent pour 3 frères.
RM : Peut-être à cause de la coupe de cheveux ?(rires)
FBA : Surement, oui (rires).
RM : Sur Nazareth-Liverpool, les compostions proposent un judicieux équilibre entre Pop/Rock et Variété Française, est-ce une volonté délibérée ?
FBA : En fait, au départ on voulait faire un album de chansons françaises et on n'y est pas arrivé. Les chansons sont plus Rock que prévu mais on a gardé un côté Variétés.
RM : Quelle est la signification du titre Nazareth-Liverpool ?
FBA : On a trouvé rigolo de faire un parallèle entre JESUS et les BEATLES, en particulier LENNON. Ils étaient en quelque sorte des stars avec comme point commun le fait de déplacer les foules et d'avoir un message de paix. Jésus est le 1er Toons (baba-cool) de l'histoire.
RM : Quelle est la différence entre cet album et le précédent ?
FBA : Dans Stars Des Champs, il y avait un cahier des charges, on voulait faire un paso, un tango, un slow, un madison... C'était un concept articulé autour du bal populaire. Pour le nouvel album, les compositions sont venues très rapidement (3 semaines), dans la plus grande des improvisations. J'ai écrit une vingtaine de titre et Ludo deux.
RM : A propos des textes, j'ai cru décelé des thèmes récurrents comme la recherche d'un ailleurs, la difficulté de trouver sa place dans notre société actuelle. Qu'en est-il vraiment ?
FBA : Oui, je pense que tu as mis le doigt dessus, c'est-à-dire qu'on est dans le doute en permanence. Les gens trop sûrs d'eux, m'impressionnent, je ne sais pas comment ils font. La vie sert à se poser des questions . J'admire les gens qui ne doutent de rien, moi je n'y arrive pas.
RM : Est ce que certains textes sont tirés de ton propre vécu ou des gens que tu croisent dans la rue ?
FBA : Pour une chanson comme J'Ai Des Amis A Paris, je parle des gens qui s'inventent des vies via les réseaux sociaux. Pour Sous Les Lumières De Babylone, je parle des types qui cherchent la gloire, qui se prennent pour HALLYDAY ou GOLDMAN alors qu'ils sont juste eux. Nous, on n'est pas les STONES, on est les TOONS, passé Valence, personne ne nous connaît.
Arrivée d'André CLOT dit «Néné» (clavier, arrangements) et cela tombe bien.
RM : J'ai noté une forte importance des claviers et des arrangements dans votre musique, est-ce que vous pouvez m'en dire plus ?
FBA : Pour moi avec Néné, on est comme des jumeaux. Je ne conçois pas notre musique sans son clavier.
AC : J'attache beaucoup d'importance aux arrangements. Un clavier c'est très typé. Un son de guitare reste un son de guitare. Au clavier, il y a une telle palette riche de sons, que j'arrive à proposer beaucoup de choses. Dans les compositions, chaque instrument doit trouver sa place. Le but avec mes arrangements est de mettre en valeur le chant, d'apporter ces petites choses que l'auditeur ne va pas forcément entendre à la 1ère écoute.
RM : Est-ce que vous seriez prêts à faire des concessions pour signer dans une maison de disques ? Si oui, lesquelles ?
FBA : Des concessions, je ne sais pas. Déjà couper les cheveux, je ne suis pas sûr, ni changer de look d'ailleurs.
AC : Il faudrait déjà nous les présenter ces maisons de disques. Elles préfèrent signer des gamins qui sont prêts à faire toutes les concessions du monde. De toute façon, on ne nous demandera jamais de chanter sur TF1. Il y a tellement d'écart aujourd'hui entre le showbiz et la musique. A moins qu'on nous propose d'utiliser Terre Lointaine pour la pub d'un 4x4 (rires).
RM : Franck, pour revenir à ta voix,est-ce que tu as travaillé ta similitude avec BALAVOINE et POLNAREFF ?
FBA : Non, absolument pas, j'ai toujours adoré chanter leurs chansons et je n'ai pris qu'un seul cours de chant de ma vie.
RM : Qu'est-ce qui vous a motivé à l'idée d'organiser ce festival ?
FBA : Tout simplement l'envie de se produire et jouer nos compositions. C'est difficile de trouver des dates même si on va jouer à l'affiche du festival Aluna en juin en 1ère partie d'HALLYDAY. On n'y croyait pas quand on nous l'a annoncé.
RM : Renaud HANTSON en tête d'affiche, pour vous c'était une évidence ?
FBA : Oui, je l'adore, je l'ai contacté et il a été OK de suite, il a même trouvé le nom du festival.
RM : Quels sont vos autres projets en 2012 ?
FBA : En plus du festival Aluna, on va faire un clip pour la promotion de Nazareth-Liverpool mais on n'a pas encore choisi la chanson. On va continuer notre concept Baloche en y intégrant un Dj.
RM : Pour terminer, as-tu un petit message pour les lecteurs de ROCKMEETING ?
FBA : Aux jeunes musiciens qui sont sur ROCKMEETING, ne comptez que sur vous, n'attendez pas que cela vous tombe du ciel. En 2012, l'autonomie c'est la clé, regarde HANTSON, il gère tout. Longue vie à ROCKMEETING, car on a besoin de sites comme le votre, fait par des passionnés qui parlent de vraie musique.
Voilà, un grand merci à Franck et Néné pour cette discussion qui a été passionnante. Un groupe Français à suivre et si vous passez par la Drôme, ne les ratez sous aucun prétexte.
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