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Philippe Delory banniere acteur

Cette série d’interviews met en lumière des personnes exerçant une activité en rapport avec le milieu musical. Cet épisode est consacré à Philippe Delory, responsable de l'organisation du RAISMES FEST.

Nom : Delory
Prénom : Philippe

Le RAISMES FEST fête ses 25 ans d’existence cette année. Quel est le secret de cette longévité ?
Une bonne gestion des finances est primordiale. Nous avons connu des périodes difficiles notamment en 2011 avec une baisse des subventions qui nous a empêché de faire le festival cette année-là. En 2012, j’ai pris la présidence de l’association car il y avait des problèmes de gestion et il a fallu repartir de zéro avec un budget limité. Depuis, nous n’avons pas perdu d’argent. Il ne faut pas se mettre en difficultés en programmant des groupes qui demandent des cachets exorbitants. Ce serait trop risqué financièrement même si ces groupes sont susceptibles d’attirer plus de monde.

La longévité tient à donc à une bonne gestion, de l’abnégation et aussi beaucoup de sacrifices car nous faisons énormément de choses nous-mêmes. On installe nos propres meubles dans les loges, on utilise nos véhicules pour conduire les artistes, toutes ces petites choses qui, au final, nous permettent de faire des économies par rapport à d’autres festivals de même taille mais qui ont des budgets de fonctionnement plus importants.
Le festival fonctionne grâce à l’implication des bénévoles. Je m’occupe de toute la programmation sans faire appel à un agent extérieur et sans prendre de rémunération. Idem pour notre graphiste ou encore les bénévoles qui s’occupent de la gestion du site.

Justement, le RAISMES FEST est une affaire de bénévoles, de passionnés. Peux-tu nous présenter l’équipe qui œuvre dans les coulisses du festival ? 
Le festival occupe 2 personnes tout au long de l’année. Je m'occupe de la programmation, de la logistique et de la partie administrative. Il y a Christophe Dehédin qui est notre webmaster et graphiste.Il gère le visuel des affiches, le site web, la billetterie en ligne et , avec moi, la page facebook et la communication. En tout, il y a un noyau dur d’une dizaine d'organisateurs bénévoles qui participent aux réunions pendant l'année et qui sont mobilisés environ 2 mois avant l’événement. Chacun est responsable d'un poste durant le festival et gère donc sa propre équipe de bénévoles. Parmi ces personnes, nous avions Claudine qui s’occupait des stands des vendeurs et qui nous a malheureusement quittés il y a quelques semaines. Son mari Marc Kukuczka va prendre le relais. Patrick Poslednik (l'organisateur du Chti Rock qui sert de Tremplin au Raismes Fest) est responsable des bars festival et backstage, Eric Bukowski est responsable de la vente des jetons, Alain Bourgeois du merchandising, Dominique Socha de la sécurité, Laurent Brylak est chauffeur pour les artistes, Bertrand Roussel, notre présentateur, prépare minutieusement ses fiches, sans oublier Rémy Kostrzewa, Laurence Lemaire, Jacky Mottet et Mario Firrera. Le week-end du festival, ce sont plus de 60 bénévoles qui se rajoutent à cette équipe de base.
Mais forcément, nous faisons aussi appel à des professionnels. Tous les techniciens sont des gens du métier et, pour la plupart, nous sont fidèles depuis plus de 10 ans.

RAISMES-FEST-Philippe-Delory-groupe 1

Revenons sur l’édition de l’année dernière qui était un report de celle de 2020 elle-même reportée en 2021. Est-ce que ces reports ont menacé l’existence du festival ?
Non. L’affiche 2020 était prête et les trois-quarts des personnes ayant acheté les pass en prévente ont conservé leurs billets. Idem en 2021. Cette fidélité et le fait que la Mairie a aussi maintenu sa subvention n’ont pas entraîné de problème de trésorerie. Il a juste fallu ajuster l’affiche pour l’édition de 2022 car 2-3 groupes ne pouvaient plus venir.

Quel bilan fais-tu de l’édition 2022 ?
Un bilan à la fois très positif mais aussi un peu déçu par rapport à l’affluence. Mais c’est un phénomène qui a touché les concerts et les festivals l’année dernière. Avec l’effet post covid, les gens ont eu du mal à revenir et les festivals qui n’avaient pas suffisamment de trésorerie se sont ramassés. Nous avons enregistré une baisse de la fréquentation d’environ 15% par rapport à la dernière édition de 2019. Les préventes étaient du même niveau mais on a vendu deux fois moins sur place. L’élément météo a joué aussi car les prévisions annonçaient du mauvais temps et finalement le soleil était de la partie. Mais le bilan est très positif car tout le monde était très heureux de revenir et de retrouver le festival.

Quel est le budget annuel du festival et comment se répartissent les différentes sources de revenus ?
Nous avons un budget supérieur au montant de nos dépenses qui s'élèvent à 160 000€. En termes de recettes, le cumul des subventions versées par la ville, la communauté d’agglomération et la région s’élève à 50 000 € soit un peu moins d’un tiers de notre budget. Ce montant n’a pas évolué depuis 2005. Le reste est constitué des recettes générées par le festival. Nous avons un seuil de rentabilité assez bas et 850 entrées payantes nous permettent d’équilibrer le coût de la programmation.

Depuis l’année dernière, la situation économique s’est détériorée (augmentation des coûts énergétiques, location de matériel…). Comment avez-vous répercuté ces hausses ?
Le tarif des boissons a été augmenté l’année dernière. Pour cette année, les prix du billet 1 jour (45€) et 2 jours (79€) ont été augmentés de 3€. Autant dire pas grand-chose par rapport au coût de l’inflation alors que, dans le même temps, nous devons faire face à différentes hausses dont celle de la location de matériel avec 20% d’augmentation. Il nous faut prévoir un budget dépenses plus élevé en espérant avoir plus d’entrées qu’en 2022 pour compenser ces hausses de coûts. Il nous a fallu 8 ans pour constituer une réserve de sécurité et nous piocherons dedans si besoin est. Mais nous partons confiants pour cette édition car les préventes marchent bien. 

L’affiche de l’édition 2023 est composée de 17 groupes. J’imagine que son élaboration doit donner lieu à des échanges passionnés voire enflammés au sein de l’orga. Comment faites-vous pour composer l’affiche ?
Je demande à l’équipe de me proposer des groupes. Je reçois aussi des propositions d’agents français ou européens qui m’envoient leurs listes de groupes disponibles. Je regarde ceux qui sont dans nos moyens car les cachets ont beaucoup augmenté. Certains groupes demandaient entre 15 000 € et 20 000 € début 2021 et réclament aujourd’hui près de 50 000 €. Notre budget pour la programmation est de 60 000 € alors nous ne pouvons pas nous permettre de les faire venir sinon l’affiche va se résumer à 3 groupes sur une seule journée. J’établis donc une pré-affiche à partir des souhaits et des possibilités mais il n’y a pas, ou plutôt il n’y a plus de discussions au sein de l’orga. Il y avait une commission programmation de 7-8 personnes jusqu’en 2010 et chacun voulait imposer ses groupes. C’était devenu ingérable et les affiches manquaient de cohérence. Il y avait trop de genres représentés, du Metal extrême au Classic Rock en passant par le Metal Symphonique. Aujourd’hui, on reste dans un style Classic Rock, Hard Heavy avec un peu de Progressif afin de plaire au plus grand nombre. On s’attache aussi à faire découvrir au public des groupes un peu différents du reste de l’affiche comme LEPROUS ou LAZULI ces dernières années.

RAISMES-FEST-Philippe-Delory-groupe 2

Le festival se déroule sur deux jours et aura lieu les 9 et 10 septembre. Plusieurs festivals adoptent un format sur 3 ou 4 jours. Est-ce dans vos projets ?
Nous avons pensé ajouter le vendredi soir mais cela représenterait trop de travail. Je suis retraité mais ce n’est pas le cas de beaucoup de bénévoles. Il faudrait trouver des bénévoles disponibles sur 3 jours sans compter le surcoût de dépenses que cela engendrerait. Pas au niveau de la location du matériel, qui est pour le week-end, mais plutôt au niveau des salaires que nous versons aux professionnels. On finit déjà le festival sur les genoux alors ce ne serait pas gérable de rajouter une journée.

Lors de l’entretien que nous avons eu en 2020, tu disais que le château de la princesse d’Arenberg devait faire l’objet de rénovations ce qui vous obligerait peut-être à changer le site du festival. Qu’en est-il ?
Pas de nouvelles pour l’instant. La Mairie a réalisé des travaux de démolition à l’intérieur du château et réfléchit à la façon d’occuper les lieux avant d’effectuer les travaux d’aménagement. Nous utilisons uniquement le parc du château mais nous ne savons pas si nous serons encore sur le même site l’année prochaine. Tout dépend des projets de la municipalité. Ce ne sera pas un souci si le lieu a vocation à accueillir des bureaux d’entreprises mais ça risque d’être compliqué si l’endroit est dédié à des chambres d’hôtes. Le voisinage risque d’être un peu bruyant pour les résidents (rires).

RAIMES-FEST-Philippe-Delory-BAND

Pour continuer, je te propose de répondre à un questionnaire de Proust revisité afin d’apprendre à te connaître. Quelle expérience a été la plus enrichissante ?
De rencontrer et faire venir des groupes que j’ai vu quand j’avais 20 ans. Je me souviens lorsque SAXON est venu en 2008, ça m’a fait quelque chose d’échanger avec Biff Byfford que j’ai vu plusieurs fois au début des années 80. Idem avec Glenn Hughes en 2008 et 2019. Ces mecs sont de vraies légendes.

Quand et comment es-tu tombé dans la marmite du Hard Rock ?
J’ai 64 ans alors ces souvenirs datent d’il y a 50 ans (rires). Les médias actuels n’existaient pas à l’époque. J’ai découvert les LED ZEP, DEEP PURPLE et consorts en écoutant la radio et aussi grâce aux jukebox qu’il y avait dans les bars. On pouvait passer des disques de SLADE, de SWEET et de la scène Glam Rock de l’époque. J’ai ensuite découvert AEROSMITH, STATUS QUO ou Rory Gallagher grâce à des copains.

Quel a été ton 1er concert ?
Status Quo à Lille en 76 je crois. A l’époque, il n’y avait pas de publicité et pratiquement aucune information sur les concerts qu’il y avait dans la région. Le disquaire chez qui j’allais à Valenciennes était ma meilleure source d’informations. Ensuite je suis allé voir Rory Gallagher, Black Sabbath, Scorpions, AC/DC avec Bon Scott, Iron Maiden etc.. Dans un autre style, Santana, Police ou Dire Straits.    

Les groupes que tu préfères ?
J’adore WISHBONE ASH, Rory Gallagher, la période hard de Gary Moore. KANSAS aussi. C’est un groupe que j’aimerai faire venir au Raismes Fest mais il tourne très peu en Europe et leur cachet doit être élevé. J’aimerais bien faire venir STYX pour le côté évènementiel car c’est aussi un groupe américain qui ne vient jamais en Europe. J’aime aussi beaucoup DEEP PURPLE qui est le groupe dont j’ai le plus d’albums.

Alors tu dois être heureux d’avoir Ian Paice à l’affiche de cette année.
Oui. Après Glenn Hughes, c’est au tour de Ian Paice. On va les faire venir un par un (rires). Sinon, parmi mes groupes préférés récents, j’ajouterai les danois de DIZZY MIZZ LIZZY qui seront à l’affiche cette année. Beaucoup de personnes de notre entourage sont devenues accrocs après avoir découvert le groupe lors d’un concert aux Pays-Bas. Ils nous ont mis sur le cul ! Leur musique est très prenante et il y a vraiment quelque chose de spécial avec ce groupe. J’aime faire découvrir des groupes par le biais du festival et, en venant au Raismes Fest, les gens ont l’assurance d’avoir leur lot de découvertes comme ce fut le cas ces dernières années avec DEWOLFF, RED BEANS & PEPPER SAUCE ou LAZULI. J’espère que DIZZY MIZZ LIZZY sera l’une des révélations de l’édition 2023.

Les albums que tu préfères ?
« Argus » de WISHBONE ASH, LED ZEP IV, « Made in Japan » de DEEP PURPLE. Les premiers disques d’IRON MAIDEN avec Paul Di’Anno et toute la vague NWOBHM que j’ai découvert à l’âge de 20 ans. Enfin, « Alter Echo » le dernier disque de DIZZY MIZZ LIZZY que j’écoute en boucle sans me lasser.

Dans la rubrique Meet and Greet, cite une rencontre qui t’a marqué et pourquoi ?
Glenn Hughes pour sa simplicité et sa gentillesse. C’est incroyable de voir à quel point il est abordable alors qu’il pourrait avoir la grosse tête au vu de sa carrière. Chaque année, nous demandons aux groupes d’être disponibles pour des séances de dédicaces et la grande majorité joue le jeu. En 2019, Glenn Hughes et son groupe sont restés disponibles pendant près d’1h30, c’était exceptionnel.

Parmi tous les groupes qui sont venus au Raismes Fest, lequel a eu la demande la plus atypique ?
Rien d’extraordinaire mais une fois, les L.A. GUNS exigeaient d’avoir de l’eau minérale américaine. Ils ont eu droit à de l’eau de Saint Amand, un cru local (rires). Les agents nous envoient le rider standard des groupes mais ils savent que nous ne sommes pas un gros festival. Nous essayons d’accéder aux demandes dans la mesure du possible mais hors de question, par exemple, de fournir des whisky hors de prix ou de transporter les musiciens dans des vans aux vitres teintées. De toute façon, personne ne va les reconnaître entre le site du festival et l’hôtel situé à 3 kilomètres (rires).

Cite une rencontre que tu aimerais faire et pourquoi ?
Robert Plant pour tout ce qu’il représente. C’est un monument à mes yeux.

Au rayon souvenirs, cite un grand moment de satisfaction ?
La reprise de l’organisation du festival en 2012 et que cela ait bien marché. Nous savons que le festival ne peut grossir faute de soutiens alors notre objectif est de pouvoir l’organiser chaque année et de proposer la meilleure affiche possible.

Un grand moment de solitude ?
C’est plutôt un grand moment d’énervement qui me vient à l’esprit. Quand un groupe doit venir chez nous en exclusivité, en l’occurrence THE DARKNESS l’année dernière. Le groupe était programmé depuis plus de 2 ans au Raismes Fest et le Mennecy Metal Fest, qui avait lieu le week-end suivant, les a annoncés juste deux semaines avant notre festival ! Ce qui fait que nous avons perdu l’exclusivité française et des spectateurs de la région parisienne qui viennent très nombreux à Raismes. C’est le genre de pratique qui nous fait du tort et que je n’apprécie pas du tout.

Rayon ménagerie. Le milieu Metal aime bien les dragons, les phénix et les bestioles couvertes d’écailles mais comme animal de compagnie, es-tu plutôt chat ou chien ?
Les deux. J’ai deux chats et un chien, un petit car je n’aime pas les gros chiens, et la cohabitation se passe bien (rires).

Le Metal c’est vital mais as-tu d’autres passions ?
La musique est vraiment ma passion et j’achète énormément de vinyles et de CD. Mais surtout des vinyles des groupes de la fin des années 60 et début 70. Des groupes dont j’étais un peu passé à côté et je me rattrape maintenant. Sinon je fais toujours beaucoup de concerts.

RAISMES-FEST-Philippe-Delory-Acteur de l ombre

Tu es plutôt du genre à avoir des remords ou des regrets ?
Ni remords, ni regrets. Je peux regretter, parfois, de ne pas avoir réussi à programmer un groupe mais je tourne la page facilement. On met un autre groupe à l’affiche et je ne vais pas me rendre malade pour ça.

Ce que tu détestes par-dessus tout ?
L’hypocrisie. Heureusement, je « sens » bien les gens (rires). J’arrive à savoir à qui j’ai affaire en général. J’aime travailler en confiance, avec des personnes que je connais depuis longtemps et sur qui je peux compter.

La phrase que tu utilises souvent ?
Je termine souvent mes messages avec la formule « Keep on rockin' ». La vie continue et il faut toujours avancer malgré les problèmes et les soucis. Cela reflète ma nature plutôt optimiste.

Es-tu plutôt « c’était mieux avant » ou « le meilleur est à venir » ?
Ça dépend des domaines (rires). Au niveau des rapports humains, je trouve que c’était mieux avant l’apparition des réseaux sociaux. Cela a apporté beaucoup de bonnes choses mais les dérives prennent le pas sur les aspects positifs.

Et enfin, quels sont tes espoirs / attentes pour les prochains mois ?
Au niveau du festival, j’espère que tout se passera pour le mieux et que l’édition 2023 sera une réussite. Sur le plan international, j’espère que la situation va se calmer car tout est prétexte pour augmenter les tarifs. Difficile de comprendre en quoi le conflit en Ukraine entraîne une augmentation du coût de la location de matériel.

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