Alessandro Del Vecchio est un multi-instrumentiste et producteur italien, surtout connu pour ses collaborations avec des artistes de hard rock et de heavy metal tels que Jørn Lande, Revolution Saints, Hardline, Fergie Frederiksen, Ted Poley, Kelly Keeling et Mat Sinner, et pour son travail en tant que producteur pour le label napolitain Frontiers Music SRL via son studio personnel Ivorytears Music Works situé juste au nord de Milan. Il s'est entretenu avec Claude Scébat sur son planning très chargé !
Claude Scébat : Quels sont tes premiers souvenirs musicaux quand tu étais enfant ?
Alessandro del Vecchio : J'adore la musique d'aussi loin que je me souvienne. Je me souviens que mon père écoutait ses vinyls et maman chantait tout le temps, donc je peux facilement dire que j'ai été élevé avec la musique. Mes parents n’étaient pas des musiciens mais ils ont pu partager leur amour de la musique avec moi et mon frère et c’est ce qui explique où j'en suis aujourd'hui.
C. S. : Comment as-tu décidé d'être plus qu'un musicien? Car tu es aussi producteur, compositeur, tu t'occupes du son et tu mixes.
AdV : C'est venu naturellement. Quand j'ai entendu «l'appel». Je voulais juste être claviériste, mais j'ai toujours chanté et j'ai voulu écrire mes propres chansons. Et en plus de cela, j'ai toujours été curieux de savoir comment était fait le son des disques que j'aime. J'ai été attiré par les différents sons de caisse claire, le panoramique stéréo. Donc je ne sais pas, j'ai juste laissé venir et c'est devenu naturel de ne pas rester dans une seule case.
C. S. : Quel est ton travail chez Frontiers Music?
AdV : Je suis un producteur "maison". Producteur et auteur-compositeur quand il s'agit d'albums ou d'artistes Frontiers. Je suis également un artiste signé avec Edge Of Forever et en tant qu'artiste solo.
C. S. : Tu es impliqué dans Revolution Saints, Hardline, Edge of Forever et tu composes, arranges et produis pour de nombreux autres groupes. Comment géres-tu ton emploi du temps ?
AdV : Je ne suis pas du genre à planifier tout mais je le dois parfois. Je ne me donne pas de date limite en toute honnêteté. Je m'assois, je fais le job en souriant et je passe au suivant. J'apprécie le processus et quand c'est fait, c'est fait, je suis désireux de faire plus au fur et à mesure.
Photo : Tommaso Barletta
C. S. : Edge of Forever semble avoir une place spéciale dans ta carrière. Pourquoi ?
AdV : Simplement parce que c'est là qu'à commencé ce voyage et que ce groupe est mon propre véhicule pour exprimer qui je suis sans limites. En tant que chanteur, je peux écrire mes propres paroles et parler des sujets qui me tiennent à cœur et que je veux transmettre dans mon message. Aussi, musicalement Edge of Forever se distingue des autres groupes que j'ai. Il y a peut-être une touche «Ale» qui est en commun avec Revolution Saints, ou Hardline, ou Jorn, mais Edge of Forever est une entité différente et c'est moi à 100%.
C. S. : Comment composes-tu ? Quelles sont les principales différences entre composer pour toi (et tes propres groupes) et composer pour les autres?
AdV : Ce sont principalement les paroles. Même si j'ai tendance à écrire des paroles significatives, j'essaie toujours d'écrire pour le chanteur et de les rendre éloquentes pour lui. Pour le style, j'écris comme j'écris mais je m'adapte à chaque fois à l'artiste afin que mes chansons puissent refléter ce qu'il est sous sa propre lumière sans enlever l'âme individuelle de la musique. Je m'ennuierais si j'écrivais avec un ego. Je ne suis pas comme ça, je veux que les artistes sonnent de manière personnelle à travers mes notes et mes mots.
C. S. : Tu as produit beaucoup de «Live in Milan» (Quiet Riot, LA Guns, Tyketto, Mr Big…). Pourquoi à Milan ? Parce que c'est proche de chez toi et que tu as tes habitudes dans cette ville ?
AdV : La plupart de ces concerts se sont déroulés pendant le Frontiers Rock Festival, voici donc le thème commun à Milan. Pour Mr.Big c'était différent car le concert était spécifiquement organisé par Frontiers afin de faire un DVD.
C. S. : Quand tu produis et travailles pour LA Guns (hard rock), ou Sunstorm (AOR) ou Jorn Lande (metal mélodique), comment fais-tu pour trouver le «bon son» au groupe ?
AdV : Je laisse le son parler par lui-même. Pour moi, ce n’est pas comme «ok, faisons que ça sonne comme ceci ou cela». Pour moi, les chansons demandent le bon son, l'artiste demande le bon son. Honnêtement, il n’existe pas de formule spéciale. Seule une grande éthique dans le respect avec qui je travaille et la confiance en la musique, mes oreilles et mon cœur.
C. S. : Avec l'arrivée dans Hardline de Mario Percudani aux guitares, as-tu changé quelque chose dans le son du groupe. A mon avis, le son est plus lourd qu'avec Josh Ramos.
AdV : A mon avis le style de Mario se rapproche de Neal Schon et Marco Di Salvia (batteur de Hardline) est plus proche de Deen Castronovo. C'est ce qui a fait que Hardline a un son plus lourd et plus épais. Mario est un guitariste différent de Josh. Mario s'intègre parfaitement à tous les titres de notre répertoire et est également un grand auteur-compositeur. Il a apporté une nouvelle vie au groupe et je suis très heureux qu’il fasse partie du voyage !
C. S. : Qu'est ce que la crise du COVID-19 a changé pour toi et ton travail ? As-tu trouvé le temps de travailler sur d’autres projets sur lesquels tu ne pouvais pas travailler en «temps normal», manque de temps ?
AdV : Eh bien, c'est un euphémisme de dire que COVID-19 n'a pas eu un grand impact sur nous tous. J'ai perdu environ 50 concerts en quelques jours et j'ai dû m'adapter et changer le paradigme que j'avais auparavant. J'ai dû me réconcilier avec ma propre force profonde et trouver la bonne manière de travailler dans ces temps nouveaux pour nous et j'ai fini par écrire plus qu'avant, produire plus qu'avant et créer beaucoup d'albums incroyables.
Alessandro Del Vecchio a sorti "Sounds From The Notebook - The Demo Sessions," une collection de versions originales de titres déjà enregistrés avec Hardline, Revolution Saints, Find Me, Edge Of Forever, Place Vendome, Sunstorm, et beaucoup d'autres."Lien pour acheter ou streamer Sounds From The Notebook "The Demo Sessions"
C. S. : Tu travailles et as travaillé avec de nombreux musiciens, la liste est impressionnante. Dans tes rêves les plus fous, avec qui aimerais-tu travailler?
AdV :: Paul McCartney. Ce serait la case ultime à cocher.
C. S. : Ressens-tu des différences entre produire des groupes américains et produire des groupes européens ? Je veux dire dans le son des disques.
AdV : Oui et non. J'aime généralement plus le son américain, plus ouvert et plus groovy mais c'est mon avis. La plus grande différence réside toujours dans le groove et les sections rythmiques, mais j'aime les deux styles et j'apprécie les deux côtés de la médaille. Le plus groovy ou le plus tendu.
C. S. : Tu es aussi chanteur : travailles-tu ta voix, as-tu un professeur de chant ?
AdV : J'ai eu un professeur de chant dans le passé et je continue de travailler constamment car je suis moi-même professeur de chant. Je ne fais pas d'exercice tous les jours mais quand les tournées approchent je fais des exercices plus souvent pour que ma voix reste toujours en forme.
C. S. : Quels sont tes projets?
AdV: Faire plus de choses, réaliser plus de rêves, vivre la vie que je n'aurais jamais imaginé vivre et profiter de chaque instant de ma vie !
C. S. : Quels sont tes passe-temps?
AdV : J'adore le sport, je fais de la musculation, je cours, je fais du vélo, je marche avec mon chien. Je suis aussi un fier propriétaire d'une Harley Davidson, donc quand le temps le permet, je vais vers le nord et je profite des Alpes et des lacs. De plus, je suis végétalien et défenseur des droits des animaux et je prends toujours le temps de le faire car c'est ma mission dans la vie.
Notes des visiteurs : |
Comments:
Lire la suite...