Outre le fait que leur punk'n'roll aussi direct et "in your face" que joyeux et léger ait bercé mes années d'étudiant, leur reformation s'est avérée plus que concluante. Le live "Bang !", CD/DVD contenant l'enregistrement du concert de leur grand retour en 2009 à Montpellier, est là pour en témoigner : il est tout simplement aussi bon que "Les deux doigts dans la prise", qui est un live incontournable de la scène punk française. Et je m'étais pris une telle baffe à leur concert toulousain d'avril 2014 dans un Bikini que je n'avais jamais vu aussi rempli qu'il ne me tardait qu'une seule chose : remettre le couvercle ! L'occasion m'en est donnée par l'association Pollux (qui organise par ailleurs l'Xtreme Fest et de nombreux concerts de punk voire de metal sur Albi et Toulouse) qui a le bon goût de les faire venir à Albi, à tout juste une heure de chez moi. Juste un petit regret : le même soir jouait à Toulouse, au Metronum, un autre groupe mythique du rock français d'il y a vingt ans, Elmer Food Beat. J'aurais revu ces derniers avec plaisir, mais Les Shériff über alles ! Donc direction la capitale du Tarn, sa magnifique cathédrale Ste-Cécile et son parc Pratgraussals où est située la salle du même nom qui accueille les Montpelliérains. Je connais le lieu car c'est là où se tient le festival Pause Guitare en juillet. Le parc est magnifique et très bucolique, mais je ne connaissais pas la salle. C'est une jolie salle, qui peut contenir un millier de personnes et qui est bien sonorisée. La bière y est dégueulasse, avec un choix cornélien entre de la 8°6 en cannette et de la Kro en pression, mais c'est ce qu'il faut pour une soirée punk. Le public est relativement hétéroclite, même s'il est majoritairement keupon, mais sans trop d'excès. La salle n'est pas transformée en squat pour punks à chiens, quoi !
C'est BIAS, un trio local, qui tient le rôle de chauffeurs de salle. Ils remplacent au pied levé les Bordelais de Not Scientists, que je ne connais que de nom mais qui commencent à se faire connaître sur la scène punk française. Il n'y a pas grand-chose à dire sur eux, en fait. Ils sont contents d'être là, ils se font plaisir, mais leur musique manque d'accroche et de personnalité. C'est du punk rock mélodique, dans la veine des NOFX, Bad Religion, Offspring et autres Pennywise. C'est plaisant mais au fond on n'en retient pas grand-chose. Par contre ils sont sympas et ont un bon contact avec le public. A signaler également un hommage à Lemmy, avec la reprise du "R.A.M.O.N.E.S." de Motörhead. Ça change du sempiternel "Ace of spades" et c'est la chanson de Motörhead la plus appropriée pour un groupe de punk. Un amuse-gueule sympa, donc, à défaut d'être transcendant !
Le niveau remonte de plusieurs crans avec DIRTY FONZY. Eux aussi sont un produit du terroir, mais ils ont vraiment un truc en plus. Sûrement l'expérience de la scène... Ils existent depuis plus d'une dizaine d'années, ont écumé de nombreuses salles de France, et comptent des membres d'Opium du Peuple, Babylon Circus et Légitime Défonce (pour ces derniers, il faut avoir vécu à Toulouse dans les années 90 pour connaître... ça tombe bien, c'est mon cas !). En gros, ils ont de la bouteille et ils maîtrisent bien leur sujet pour ce qui est de savoir tenir une scène. Influencés par les Ramones, les Dead Kennedys et les Dropkick Murphys (leur fanitude pour les Irlandais de Boston se ressent particulièrement quand ils utilisent une guitare acoustique), leur musique est directe, parfois festive, et toujours accrocheuse. Ils ont en plus un bon contact avec le public. Bref, les sales Fonz sont une bonne découverte, dans un style que j'ai toujours aimé mais pour lequel je suis assez sélectif. Je les reverrai avec plaisir, en particulier en première partie de NOFX au Bikini le 20 juin 2016, la veille de la fête de la musique.
Mais tout ça, c'est des clopinettes par rapport à ce qui va venir. LES SHERIFF vont atomiser Albi ! L'ambiance est par contre différente de celle du concert à Toulouse d'il y a deux ans. Cette date marquait le retour au Bikini des Montpelliérains dans leur deuxième maison, et leur premier passage à Toulouse depuis leur reformation. Il y avait un côté nostalgie, grande messe, fête de famille... Je ne sais pas comment expliquer mais c'était vraiment particulier. Et c'était la toute première fois où je voyais un Bikini plein comme un œuf à un tel point. Là, il y a moins de monde. La salle est très bien remplie mais ça n'affiche pas complet. Il y avait des places au guichet, alors qu'en 2014 toutes les places avaient été raflées trois mois à l'avance. Pas tout à fait la même folie ce soir, donc, mais c'est énorme quand même.
Le groupe annonce "on les Shériff et on vient de Montpellier", et c'est parti avec "Soleil ou pas soleil", en douceur mais avec les premiers pogos. Et puis c'est l'explosion avec "3... 2... 1... Zéro", chanté en chœur par le public avant qu'il n'y ait un pogo général dans tout le premier tiers de la salle. Et ça va être comme ça toute la soirée pendant deux heures et quart ! Ils le disent eux-mêmes dans "Bon à rien" : ils ont passé le demi-siècle et ils roulent en Twingo verte, en tout cas ils dégagent autant de force et d'énergie que quand ils avaient le quart de siècle et qu'ils roulaient en mobylette ! Olivier est loin d'en faire des tonnes : il est là, derrière son micro, il garde le sourire (car ça aurait pu être pire !) et il chante... Et c'est à peu près tout ! Il ne bouge pas, à part pour se mettre en retrait quand il y a des fumigènes sur scène. Il fait très peu d'interventions, à part pour dire qu'ils sont les Shériff, qu'ils sont de Montpellier ou qu'ils font du bruit. Aucune fioriture, donc. Si le groupe est peu communicatif, par contre, que d'efficacité ! Pendant deux heures et quart, ça va enchaîner sec à coups de batte de baseball : les seuls temps morts seront les pauses avant les rappels (il y en aura deux). Et ça joue bien et sans fausse note. Certes dans le punk, bien jouer n'est pas l'essentiel mais quand l'énergie et la bonne exécution vont de pair, c'est quand même un plus non négligeable. Du reste, les Shériff ont toujours été de bons musiciens, avec un feeling rock'n'roll et quelques solos pas dégueulasses. L'ensemble de la discographie des Languedociens est passé en revue, chaque album étant représenté de manière équilibré, avec une petite prédominance pour les morceaux des albums "3, 2, 1... Zéro" et "Du goudron et des plumes" (six morceaux chacun). Les deux albums les moins représentés sont "Electrochoc", leur tout dernier enregistrement studio sorti en 1998 (en fait leur seul album que je n'ai jamais écouté), avec juste deux morceaux joués, "C'est pas Verdun" et "Que pasa aqui ?", et "Alegro turbo" (l'un de mes préférés pourtant) représenté uniquement par "Bon à rien" et "Essayer c'est l'adopter". Mais ce qui a été joué était de toute manière largement suffisant pour me combler de bonheur. Les "ça fait mal", "Pendons-les haut et court", "Attention à toi", "Fanatique de télé", "Pile ou face", "Arrête de parler (pendant que tu dors)", "Pas de doute", "A la chaleur des missiles" ou l'incontournable "J'aime jouer avec le feu" sont des hymnes imparables et intemporels. C'est d'ailleurs sur cette dernière que le groupe va faire la pause annonçant les rappels avec de revenir comme sur le live "Les 2 doigts dans la prise" gueuler "on est les Shériff et on fait du bruit" et d'entamer "Idée fixe" et d'enchaîner à nouveau ! Et ça repart sur un deuxième rappel avec "Trop de tentations", une farandole sur "La saga des Shériff" et un pogo final sur "Dam dam".
Setlist LES SHERIFF :
Tout le temps pareil
3, 2, 1... Zéro
À coup de battes de base-ball
Bon à rien
L'essayer c'est l'adopter
Condamné à brûler
Les 2 doigts (dans la prise)
Panik (à Daytona Beach)
C'est pas Verdun
Pas de doute
Pendons-les haut et court
Arrête de parler (pendant que tu dors)
À la chaleur des missiles
Pile ou face
Ça fait mal
Je suis pas menteur
Que pasa ?
Attention à toi
Fanatique de télé
J'aime jouer avec le feu
Idée fixe
Ne fais pas cette tête-là
Mayonnaise à gogo
Arrête d'aboyer
Non ! Non ! Non !
Trop de tentations
La Saga des Sheriff
Dam Dam
C'est BIAS, un trio local, qui tient le rôle de chauffeurs de salle. Ils remplacent au pied levé les Bordelais de Not Scientists, que je ne connais que de nom mais qui commencent à se faire connaître sur la scène punk française. Il n'y a pas grand-chose à dire sur eux, en fait. Ils sont contents d'être là, ils se font plaisir, mais leur musique manque d'accroche et de personnalité. C'est du punk rock mélodique, dans la veine des NOFX, Bad Religion, Offspring et autres Pennywise. C'est plaisant mais au fond on n'en retient pas grand-chose. Par contre ils sont sympas et ont un bon contact avec le public. A signaler également un hommage à Lemmy, avec la reprise du "R.A.M.O.N.E.S." de Motörhead. Ça change du sempiternel "Ace of spades" et c'est la chanson de Motörhead la plus appropriée pour un groupe de punk. Un amuse-gueule sympa, donc, à défaut d'être transcendant !
Le niveau remonte de plusieurs crans avec DIRTY FONZY. Eux aussi sont un produit du terroir, mais ils ont vraiment un truc en plus. Sûrement l'expérience de la scène... Ils existent depuis plus d'une dizaine d'années, ont écumé de nombreuses salles de France, et comptent des membres d'Opium du Peuple, Babylon Circus et Légitime Défonce (pour ces derniers, il faut avoir vécu à Toulouse dans les années 90 pour connaître... ça tombe bien, c'est mon cas !). En gros, ils ont de la bouteille et ils maîtrisent bien leur sujet pour ce qui est de savoir tenir une scène. Influencés par les Ramones, les Dead Kennedys et les Dropkick Murphys (leur fanitude pour les Irlandais de Boston se ressent particulièrement quand ils utilisent une guitare acoustique), leur musique est directe, parfois festive, et toujours accrocheuse. Ils ont en plus un bon contact avec le public. Bref, les sales Fonz sont une bonne découverte, dans un style que j'ai toujours aimé mais pour lequel je suis assez sélectif. Je les reverrai avec plaisir, en particulier en première partie de NOFX au Bikini le 20 juin 2016, la veille de la fête de la musique.
Mais tout ça, c'est des clopinettes par rapport à ce qui va venir. LES SHERIFF vont atomiser Albi ! L'ambiance est par contre différente de celle du concert à Toulouse d'il y a deux ans. Cette date marquait le retour au Bikini des Montpelliérains dans leur deuxième maison, et leur premier passage à Toulouse depuis leur reformation. Il y avait un côté nostalgie, grande messe, fête de famille... Je ne sais pas comment expliquer mais c'était vraiment particulier. Et c'était la toute première fois où je voyais un Bikini plein comme un œuf à un tel point. Là, il y a moins de monde. La salle est très bien remplie mais ça n'affiche pas complet. Il y avait des places au guichet, alors qu'en 2014 toutes les places avaient été raflées trois mois à l'avance. Pas tout à fait la même folie ce soir, donc, mais c'est énorme quand même.
Le groupe annonce "on les Shériff et on vient de Montpellier", et c'est parti avec "Soleil ou pas soleil", en douceur mais avec les premiers pogos. Et puis c'est l'explosion avec "3... 2... 1... Zéro", chanté en chœur par le public avant qu'il n'y ait un pogo général dans tout le premier tiers de la salle. Et ça va être comme ça toute la soirée pendant deux heures et quart ! Ils le disent eux-mêmes dans "Bon à rien" : ils ont passé le demi-siècle et ils roulent en Twingo verte, en tout cas ils dégagent autant de force et d'énergie que quand ils avaient le quart de siècle et qu'ils roulaient en mobylette ! Olivier est loin d'en faire des tonnes : il est là, derrière son micro, il garde le sourire (car ça aurait pu être pire !) et il chante... Et c'est à peu près tout ! Il ne bouge pas, à part pour se mettre en retrait quand il y a des fumigènes sur scène. Il fait très peu d'interventions, à part pour dire qu'ils sont les Shériff, qu'ils sont de Montpellier ou qu'ils font du bruit. Aucune fioriture, donc. Si le groupe est peu communicatif, par contre, que d'efficacité ! Pendant deux heures et quart, ça va enchaîner sec à coups de batte de baseball : les seuls temps morts seront les pauses avant les rappels (il y en aura deux). Et ça joue bien et sans fausse note. Certes dans le punk, bien jouer n'est pas l'essentiel mais quand l'énergie et la bonne exécution vont de pair, c'est quand même un plus non négligeable. Du reste, les Shériff ont toujours été de bons musiciens, avec un feeling rock'n'roll et quelques solos pas dégueulasses. L'ensemble de la discographie des Languedociens est passé en revue, chaque album étant représenté de manière équilibré, avec une petite prédominance pour les morceaux des albums "3, 2, 1... Zéro" et "Du goudron et des plumes" (six morceaux chacun). Les deux albums les moins représentés sont "Electrochoc", leur tout dernier enregistrement studio sorti en 1998 (en fait leur seul album que je n'ai jamais écouté), avec juste deux morceaux joués, "C'est pas Verdun" et "Que pasa aqui ?", et "Alegro turbo" (l'un de mes préférés pourtant) représenté uniquement par "Bon à rien" et "Essayer c'est l'adopter". Mais ce qui a été joué était de toute manière largement suffisant pour me combler de bonheur. Les "ça fait mal", "Pendons-les haut et court", "Attention à toi", "Fanatique de télé", "Pile ou face", "Arrête de parler (pendant que tu dors)", "Pas de doute", "A la chaleur des missiles" ou l'incontournable "J'aime jouer avec le feu" sont des hymnes imparables et intemporels. C'est d'ailleurs sur cette dernière que le groupe va faire la pause annonçant les rappels avec de revenir comme sur le live "Les 2 doigts dans la prise" gueuler "on est les Shériff et on fait du bruit" et d'entamer "Idée fixe" et d'enchaîner à nouveau ! Et ça repart sur un deuxième rappel avec "Trop de tentations", une farandole sur "La saga des Shériff" et un pogo final sur "Dam dam".
Setlist LES SHERIFF :
Tout le temps pareil
3, 2, 1... Zéro
À coup de battes de base-ball
Bon à rien
L'essayer c'est l'adopter
Condamné à brûler
Les 2 doigts (dans la prise)
Panik (à Daytona Beach)
C'est pas Verdun
Pas de doute
Pendons-les haut et court
Arrête de parler (pendant que tu dors)
À la chaleur des missiles
Pile ou face
Ça fait mal
Je suis pas menteur
Que pasa ?
Attention à toi
Fanatique de télé
J'aime jouer avec le feu
Idée fixe
Ne fais pas cette tête-là
Mayonnaise à gogo
Arrête d'aboyer
Non ! Non ! Non !
Trop de tentations
La Saga des Sheriff
Dam Dam
Une fois encore, les Shériff ont mis le public par terre. Leur retour est bel et bien définitif, comme en témoignent leur envie de jouer, l'énergie qu'ils dégagent et le fait qu'ils multiplient les dates. Je ne sais pas s'ils referont des albums studio mais en tout cas, en live, le groupe reste à voir absolument. En tout cas je ne les manquerai sous aucun prétexte dès qu'ils repasseront à proximité d'un endroit où je me trouve!
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