C'est trempés et en sueurs que nous nous réveillons sous la tente au lendemain de la warm up !
Dehors, le soleil cogne bien comme il faut, au point d'ailleurs que je ne voie pas de vraie différences de climat entre mon sud-ouest de la France et le sud-ouest de l'Allemagne. Nous avions expérimenté la piscine de Balingen l'année dernière pour les douches. Comme le temps était moyen et que les concerts commençaient à 10h30, il n'y avait pas trop de temps pour se prélasser. Ce sera bien différent cette année. En effet, le passage à trois jours pleins n'a pas entraîné une augmentation importante du nombre de groupes. Par contre, les concerts commencent plus tard, vers midi, ce qui laisse beaucoup plus de temps le matin. Et vu le temps, cette année, les matinées auront des allures de Club Méd' . Et c'est vrai qu'aller à la piscine par un temps pareil, c'est un coup à louper la moitié de la journée de festival. Cela se vérifiera d'ailleurs le lendemain. Mais pour ce premier jour, on est disciplinés : on prend la navette qui descend à la piscine vers 10h et on reprendra la dernière à 11h30. N'empêche que cette piscine est excellente : de taille olympique, avec plongeoir, tobogans, bains à bulle et courant. Juste une bizarrerie par contre : elle n'est pas chauffée alors qu'on est quand même en plein Jura à 800 mètres d'altitude. Mais vu la température ambiante, l'eau n'est pas froide ! Bref on ressort de là tout propres et détendus avec l'impression d'avoir quelques kilos en moins !
Playlist de HARDCORE SUPERSTAR :
Need No Company
Last Forever
My Good Reputation
Touch The Sky
Last Call for Alcohol
Cry Your Eyes Out
Wild Boys
Don't Mean Shit
Moonshine
We Don't Celebrate Sundays
Above the Law
On enchaîne sur un autre groupe de glam suédois qui a le vent en poupe, avec H.E.A.T.. Je les avais découverts ici-même il y a deux ans, et ça avait été bien sympa. Ce sera pareil cette année. Etant moins fan d'eux que de Hardcore Superstar, je les regarderai de loin avec Spoon, le temps de manger un bout. Mais c'est très bon quand même ! Le chanteur fait très gamin, il a un peu une coiffure de footballeur, mais il dégage un putain de charisme. Il assure vraiment comme un chef, et sans la moindre fausse note. Et des titres comme "Beg beg beg", "Tearing down the walls" ou "Living on the run" sont de véritables tubes, au mélodies accrocheuses et aux refrains qui restent gravés en tête . De loin, les Suédois bénéficiaient d'un bon son. H.E.A.T. est en tout cas un groupe qui prend de l'importance et dont on n'a pas fini d'entendre parler !
Playlist de H.E.A.T. :
Point of No Return
A Shot At Redemption
Better Off Alone
Inferno
Tearing Down the Walls
Mannequin Show
Beg Beg Beg
Emergency
Living on the Run
On enchaîne encore sur du suédois, mais dans un style complètement différent avec GRAND MAGUS, qui était l'une de mes grosses attentes du festival. "Triumph and power", leur dernier album, est le disque que j'ai le plus écouté l'année dernière. J'adore la tournure de plus en plus heavy et manowarienne que prend de plus en plus le groupe d'album en album. Je ne les avais vus qu'une fois, au Hellfest 2011, avec un son pas terrible sous une tente qui dégueulait de monde. Là, pas de problème de surpopulation, la question ne s'est jamais posée au Bang Your Head ! Pour ce qui est du son, il est correct. Par contre, le fait d'être en pleine journée pas un grand soleil et plus de 30°C, ça doit être top pour un concert de reggae mais ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour rentrer dans la musique épique et sombre des Suédois. Mais c'est du tout bon quand même ! Ils sont trois sur cette grande scène, sans jamais donner l'impression d'être perdus. Au contraire, ils affichent une maîtrise impressionnante de bons guerriers nordiques prêts à envahir de nouvelles terres. JB, en plus d'être un chanteur exceptionnel, est également un pur frontman. Sans en faire des tonnes, il en impose. Il en profite également pour asséner de bons riffs de bûcheron, bien renforcés par la frappe de mule de Ludwig Witt à la batterie. La playlist est assez équilibrée : le dernier album est naturellement bien mis en valeur, avec de purs hymnes comme la chanson titre ou "On hooves of gold" et son riff à la "Blood of my enemies" de vous savez qui, qui s'imposent naturellement. Mais les albums précédents (sauf les deux premiers, au style différent et plus marqué stoner) sont également bien représentés. Le final sur "Hammer of the North" est homérique, avec tout le public qui chante des "oh oh oh" longtemps après que le groupe ait fini son set.
Une prestation plus que convaincante avec un groupe qui a mis tout le monde d'accord et qu'on aimerait voir jouer un set plus long soit en salle, soit en festival de nuit, parce que le soleil tapait quand même aussi fort que Ludwig Witt sur son kit !
Playlist de GRAND MAGUS :
Ravens Guide Our Way
I, The Jury
Sword Of The Ocean
Kingslayer
Like The Oar Strikes The Water
Iron Will
On Hooves Of Gold
Steel Versus Steel
Triumph And Power
Hammer Of The North
Pour ne pas choper une insolation, on recule pour aller prendre une douche rafraîchissante. Les organisateurs du Bang Your Head ont en effet eu l'excellente idée de mettre une douche à débit très faible, qui fait office de brumisateur géant. Ca a bien entendu rencontré un succès fou ! De toute manière, vu le soleil bien agressif qu'il y avait, on ne restait pas mouillés longtemps, et ça avait donc un goût de reviens-y. A force de se prélasser et de se rafraîchir, on en loupe DEATH ANGEL. Les trasheurs de San Francisco étant au programme de mes prochains festivals, ce n'est pas bien grave. Apparemment ils ont tout pété, comme d'habitude ! Au lieu de ça, c'est l'occasion d'une petite ballade dans les stands de merchandising, où l'on peut constater que même si le festival n'est pas grand, on y trouve largement ce qu'on veut.
Retour vers la scène pour regarder un peu SONATA ARCTICA, pas bien longtemps... Je n'ai rien contre ce groupe mais je n'ai jamais été vraiment convaincu par leurs prestations scèniques. Je n'en aime vraiment qu'un seul album, "Ecliptica". C'est le premier, ça fait maintenant quinze ans qu'il est sorti (ce qui ne nous rajeunit pas), les Finlandais en ont sorti une version réenregistrée où les morceaux que je trouvais à la base excellents sont complètement dénaturés (mais mieux chantés) et en font la promo sur cette tournée. Je m'attendais donc à ce qu'ils en jouent l'intégrale pendant le festival. Ce ne fut pas le cas. Ils ont joué des titres d'autres albums (je ne saurais dire lesquels), et les extraits d'"Ecliptica" que j'ai pu entendre étaient méconnaissables du fait d'un son bien brouillon. Sans compter que Tony Kakko n'est pas le chanteur le plus charismatique qui soit, ni le plus juste... Bref, je n'insiste pas trop !
Au bout d'une vingtaine de minutes, direction la salle pour avoir un peu d'ombre et pour voir ENFORCER. Les Suédois sont considérés comme les fers de lance de cette vague rétro heavy (grâce à leur signature chez Nuclear Blast ?) qui voit des jeunots faire dans le revival de la NWOBHM en reproduisant non seulement la musique mais également les looks et les poses des grands anciens des années 80... Alors que leurs modèles qui sont encore en activité les ont abandonnés depuis bien longtemps ! La démarche est sympathique à défaut de générer des groupes créatifs et innovants. A voir sur scène, je trouve leurs looks ridicules, par contre ils ont une bonne présence et leur musique envoie bien ! Des morceaux comme "From beyond", "Take me out of this nightmare" ou "Run for your life" sont comme un croisement du Judas Priest de "British steel" et de celui de "Defenders of the faith", mais ça le fait quand même bien. Peu importe le manque d'originalité, ils se font plaisir en jouant la musique qu'ils aiment et leur plaisir est très communicatif. Et puis avec un public heavy allemand qui ne recherche pas vraiment la nouveauté, ça ne peut que bien se passer . Je ne pense pas qu'Enforcer soit l'avenir du heavy metal, justement parce qu'ils sont trop ancrés dans le passé. Mais c'est très plaisant aussi bien sur album que sur scène.
Playlist d'ENFORCER :
Destroyer
Undying Evil
Mesmerized by Fire
Live for the Night
From Beyond
Death Rides This Night
Run for Your Life
Take Me Out of This Nightmare
On continue les enchaînements sans temps morts (mais sans gros rush non plus) avec WASP. En festival, c'est l'idéal pour les voir et bien en profiter. Au moins, ils n'annuleront pas, contrairement à leurs dates en tournée au cachet moins rémunérateur, que Blackie Lawless peut zapper comme il le souhaite s'il n'est pas d'humeur à jouer. Et puis l'heure et quart qui leur est allouée, c'est le grand maximum qu'on puisse attendre du groupe même en tête d'affiche. Mais comme je déteste l'attitude de Blackie, je ne compte pas le voir en entier, un autre groupe que j'aime bien jouant dans la salle une demi-heure après le début de WASP. N'empêche que pour une fois, les Américains sont en forme. Blackie n'est pas bien communicatif derrière ses grosses lunettes noires, je ne doute pas qu'il y ait des samples (au moins pour les choeurs) mais on sent le groupe concerné. Le nouveau batteur, qui a remplacé Mike Dupke au pied levé (ce dernier ayant quitté le navire deux semaines auparavant), a une bonne patate. Par contre, strictement aucune surprise dans la la playlist, c'est celle que le groupe ressort à chaque fois. Mais pourquoi se priver après tout, dans la mesure où des morceaux comme "L.O.V.E. machine", "Wild child" ou "On your knees" sont de belles tueries ? Même entendus un nombre incalculable de fois alors que WASP compte une discographie très importante, on ne va pas cracher dessus. Je serais bien resté jusqu'au bout mais vu qu'il n'y a pas de surprises majeures (même si savoir le noiraud sans loi en forme peut être considéré comme une surprise), je me tiens à mon programme et je m'en vais dans la salle à peu près au milieu de leur set, au moment de "Sleeping (in the fire)"
Playlist de WASP :
On Your Knees / The Torture Never Stops
The Real Me
L.O.V.E. Machine
Wild Child
Sleeping (in the Fire) / Forever Free
I Wanna Be Somebody
Chainsaw Charlie (Murders in the New Morgue)
Blind in Texas
Et j'enchaîne donc sur ORDEN OGAN ! Le groupe commence à vraiment bien marcher en Allemagne, où ils sont considérés comme la relève de Blind Guardian. Je suis plutôt d'accord, même si les bardes ne sont pas morts. Mais leurs jeunes compatriotes arrivent à jouer dans un style assez similaire, tout en ayant leur propre personnalité. Ainsi "Ravenhead" est l'un des albums que j'ai le plus écouté de cette première moitié d'année 2015, et je le trouve bien supérieur au dernier Blind Guardian. J'avais vu Orden Ogan une fois au Wacken 2010 (le live qui figure sur le DVD bonus de leur albums "To the end"), et ça avait été excellent. Je n'en dirais pas autant de leur prestation à ce Bang Your Head. Ils bénéficient d'un bon temps de jeu, d'un light show au top et d'une scénographie à l'image de leur album "Ravenhead". Par contre les pseudo armures du groupe en mode tortue ninja, je trouve que ça fait un peu too much. La playlist est bien foutue avec les hymnes "FEVER", "We are pirates", "Farewell", la magnifique "Sorrow is your tale"... Mais il manque quand même quelque chose. C'est carré, bien huilé (trop ?), le groupe est communicatif mais je n'arrive pas à rentrer complètement dans le concert. Il y a un côté un peu froid, qui ne se ressent pourtant pas du tout sur album mais qui est peut-être dû à trop de samples, qui fait que je n'accroche pas vraiment. Ca aurait pu être énorme, au final c'est juste un bon concert...
Playlist d'ORDEN OGAN :
Orden Ogan
F.E.V.E.R.
To New Shores of Sadness
The Lords of the Flies
Land of the Dead
Farewell
To the End
Ravenhead
We Are Pirates
Deaf Among the Blind
Here At The End Of The World
Sorrow Is Your Tale
The Things We Believe In
Bon c'est pas tout mais les choses sérieuses vont commencer ! Il est 21h, la nuit commence à montrer le bout de son nez et un panzer est monté sur la Main Stage. C'est l'heure de SABATON ! J'adore les Suédois mais je ne comprenais pas qu'ils cartonnent à ce point, avant de les voir en salle en décembre dernier. Ils avaient délivré une prestation d'anthologie à Toulouse, au Bikini. En tête d'affiche d'un festival, je m'attendais donc à prendre cher à nouveau ! Le temps de retrouver tout le monde, "The final countdown" se met à retentir, chanté en choeur par le public allemand, puis c'est l'intro "The march to war" suivi de l'imparable "Ghost division", sur laquelle le groupe investit la scène avec explosion de pyros, et enchaînements de la mort qui tue sur "To Hell and back" et "Carolus Rex". Par contre après, le show va baisser en intensité. Joakim Brodén est un formidable frontman, très communicatif, qui s'adresse énormément au public. Mais un peu trop ! Sans aller jusqu'à tomber dans les excès insupportables d'un Tobias Sammet, on a parfois envie de lui dire "ferme ta gueule et joue" ! Il fait beaucoup d'interaction avec le public en salle, et ça choque moins car il y a plus de proximité. En festival, il faut enchaîner. Là, le temps de blabla cumulés a dû prendre l'espace de deux chansons au moins. Après, les délires "noch ein Bier" sont plutôt drôles, mais les plaisanteries les plus courtes sont aussi les meilleures. Autre critique : le choix des morceaux ! C'est bien d'annoncer que "No bullets fly" était jouée en exclusivité et que c'était la première en live, mais ce n'est pas leur meilleure chanson. Il manquait quasiment tous les hymnes de "Coat of arms" (seul "Screaming eagles" a été jouée de cet album, et ce n'est pas ma préférée). De même "Far from the fame" et "Soldier of 3 armies" ne sont pas les meilleures du dernier album, et je ne suis pas fan non plus de "Gott mit uns" (même si elle est quand même bien efficace). Par contre, je suis bien content qu'ils aient ressorti "Panzekampf", que j'adore. Au final, le concert a quand même été bon mais à la place d'une énorme gifle attendue, ça a été juste une petite tape sur la joue.
Playlist de SABATON :
Ghost Division
To Hell and Back
Carolus Rex
No Bullets Fly
Panzer Battalion
Resist and Bite
Screaming Eagles
Swedish Pagans
Panzerkampf
Far from the Fame
The Art of War
Soldier of 3 Armies
Gott mit uns
A Lifetime of War
Attero Dominatus
Night Witches
Primo Victoria
Metal Crüe
Cette journée du jeudi se termine sur cette prestation de Sabaton bonne à défaut d'être inoubliable. Il y avait deux autres concerts dans la salle avec Korpiklaani puis Crazy Lixx. Les deux jouaient une heure et demie. C'est génial quand on est fan, mais c'est long quand on n'aime pas, surtout qu'il commence à être tard, qu'on a eu une journée pleine avec un soleil qui tapait. J'aurais bien vu Crazy Lixx, que j'avais beaucoup aimés lorsque je les avais vus ici-même en 2013. Mais pour cela, il aurait fallu subir... euh voir Korpiklaani et je ne m'en sentais vraiment pas le courage. La soirée se terminera donc au camping, sans regrets après une journée fort bien remplie !
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