Un superbe parcours pour ce guitariste en maintenant plus de deux décades.

Si beaucoup, à l’instar de votre serviteur, ont découvert les talents de Vinnie Moore lors de son premier album You Are Here avec UFO, les spécialistes et inconditionnels de la guitare, eux, avaient pu apprécier le virtuose dès 1985 dans le groupe Vicious Rumors avec l’album Soldiers of the Night, mais c’est surtout dans la deuxième partie des années 80, que sa carrière a vraiment démarré. A l’époque Mike Varney le remarque et l’embauche dans son écurie de Shrapnel Records, la mode des albums instrumentaux battait alors son plein. Mind's Eye concrétise ainsi son premier effort en 1986, avec Tony MacAlpine aux claviers, 100 000 copies sont écoulées et de nombreux « awards » saluent la performance. Après un passage remarqué chez ALICE COOPER dans Hey Stoopid en 1991, et quelques autres albums studios et instrumentaux, Vinnie est donc devenu depuis 2004 un des piliers du groupe britannique UFO, faisant presque oublier le mythique Michael Schenker aux plus irréductibles des fans ! Trois albums dont le récent The Visitor et les tournées correspondantes ont pas mal rempli l’agenda de Vinnie, et le dernier album solo, Defying Gravity, remontait à 2001.
Ceci étant, en parallèle de l’activité concernant l’OVNI, l’activité solo n’a pas été négligée, et dès janvier 2007, le forum UFO faisait état de l’avancement de ce nouvel opus, avec les sessions d’enregistrements en février aux Spin Studios à New York. Pour le seconder, il n’a pas hésité à recruter le bassiste de BLACK LABEL SOCIETY : John "J.D." DeServio, et le batteur Van Romaine (BLOOD, SWEAT AND TEARS, KANSAS, JOAN OSBORNE, BILLY JOEL, STEVE MORSE), Tim Conklin supervisant l’enregistrement.
J’ai pour habitude, dans les chroniques d’albums instrumentaux, de rappeler que je ne suis pas très amateur du genre, ressentant sur la plupart un excès de démonstration technique à destination des spécialistes, un peu au détriment des mélodies. Et finalement, rares sont ceux qui ont réussi à capter mon attention, je citerai quand même Schenker ou encore FRANK MAYNAR, et j’y ajoute d’ores et déjà To The Core, qui m’a séduit dès les premières écoutes, par sa diversité. Vinnie aime à citer des influences variées : Jeff Beck, Robin Trower, Hendrix, Van Halen, Larry Carlton, Al DiMeola ou Santana, et il est arrivé à un point de maturité qu’il a su forger son propre style, dans lequel ces influences sont parfois perceptibles, tout en ajoutant sa touche de créativité, dans Fly par exemple, avec des boucles électro qui donnent une tonalité moderne.
Puis un bon nombre de styles est revisité, le hard presque heavy avec Panic Attack,  Jigsaw, ou Into The Open Highway , les rythmes latins de SANTANA dans certains passages de Off The Hook, le rock un peu jazzy sur Soul Caravan, agrémenté de saxo, Over My Head, une ballade aérienne et ultra accrocheuse, et Into The Sunset, le clou de l’album, que l’on pourrait qualifier d’AOR instrumental. Et au final un voyage passionnant dans des mélodies, des riffs et des soli d’une durée de une heure, capable de convaincre les plus récalcitrants à l’instrumental, bravo l’artiste !

Highlights : Into The Sunset, Fly, Over My Head, Panic Attack, Off The Hook, Into The Open Highway

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