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Le voici, le tant attendu 11ème album de Dream Theater, dont on peut dire qu’il aura fait couler beaucoup d’encre, puisqu’il s’agit du premier sans son dictateur, euh… batteur ! Mike Portnoy.


Comme tous je l’attendais avec impatience. Il faut dire qu’après des débuts en fanfare avec le phénoménal « Images and Words » (second album, mais premier avec James LaBrie au chant) sorti en 1992, la musique du groupe s’est petit à petit désagrégée au fil des albums et du temps, pour s’enfermer dans une sorte de routine musicale, un exercice technique de m’as-tu-vu (ou plutôt « entendu »), surfant avec de gros sabots sur les succès des autres, et ce malgré un dernier sursaut en 1999 avec l’album « Scenes from a memory », qui à mon sens amorçait déjà la spirale délétère.
Ainsi depuis plus de dix ans Mike Pornoy se répandait-il dans la presse sur ses influences, les couleurs qu’il entendait donner à chaque album de DT, et plus pernicieux, sur les albums de ses « confrères » avec lesquels il enfermait le groupe en studio. « Scenes from a memory » sera un concept album ? Qu’à cela ne tienne, j’ai pris The wall, Operation Mindcrime,…. Pour montrer aux autres membres ce que l’on va faire ! »….. Et ainsi de suite pour tous les albums qui ont suivi. Doit-on alors s’étonner de retrouver de ci de là une resucée de Metallica, de Tool, d’Oasis, de Muse, de Yes….. ? Dream Theater a perdu son âme, et j’ai continué à acheter leurs albums par habitude. Rien à redire techniquement, mais le groupe n’avait plus d’identité. Plus de saveur.
« A dramatic turn of events » est la bonne surprise inespérée.
Dream Theater 2.0 est là. Le reboot a fonctionné.
Enfin un album qui offre de vraies chansons qui n’évoquent pas de succès récents. Des titres plus directs malgré leur longueur, moins alambiqués, et qui surtout portent tous la patte Dream Theater.
Si le premier titre  On the backs of angels  évoque dès le départ  des sonorités qui nous ramènent à « Images and Words », ce n’est qu’une brève piqûre de rappel, car le reste de l’album se veut plus moderne et original. Les neuf titres s’enchainent avec bonheur, alternant gros riffs métal et balades légères, pour des durées flirtant souvent avec les 8 ou 10 minutes. Quel bonheur de retrouver enfin un groupe qui s’était fourvoyé depuis si longtemps.
Mangini assume à la perfection son rôle de remplaçant de Portnoy. Toutefois, la batterie est mixée très en retrait, et son son paraît étouffé, c’en est presque choquant et fait s’interroger sur le joug que Portnoy imposait au groupe, lui dont la batterie frappait au premier plan. La basse de John Myung se permet des libertés qu’on ne lui connaissait pas. James LaBrie quant à lui ne s’aventure plus dans les aigus, et les voix très graves et agressives  à la Hetfield ont disparu.
Bien sûr tout n’est pas parfait :
Jordan Rudess en fait toujours des tonnes. Trop. Il étouffe même souvent Petrucci, dont la guitare se fait relativement discrète (en comparaison). Mais pourquoi se sent-il obligé de montrer tout ce qu’il sait jouer sur chaque album ????? Et quel est ce curieux son qu’il a sur la douce balade finale ? Quand il démarre, on sursaute d’effroi ! Quel exemple de mauvais goût !

Les lignes de chant de LaBrie sont souvent en décalage avec la musique. Et un morceau sur deux, il a cette manie d’étirer nonchalamment et mièvreusement les dernières syllabes des refrains, tant et si bien qu’on imagine aisément ceux-ci repris en chœur bras dessus bras dessous par les convives d’une noce, entre deux petits vins blancs qu’on boit sous les tonnelles…. Ce genre de refrain atténue par exemple la puissance de  Build me up, break me down .

Sur certains titres, les solos sont à la limite du « trop démonstratif ». J’en veux pour preuve  Outcry , morceau qui démarre fabuleusement mais explose en plein vol, la faute à d’interminables interventions solo sans aucun rapport avec la mélodie du titre (un morceau qui s’étire sur plus de 11 minutes tout de même...).
Mais ces remarques ne sont que vétilles.  Cet album est une excellente surprise. Il y a des années que je n’ai pas pu écouter en boucle un album de Dream Theater sans m’ennuyer. Ce n’est pas le cas ici. Cet album donne un plaisir évident. Dream Theater a réussi son introspection, et sans sombrer dans l’auto-parodie, a retrouvé son identité. Cet album, intelligent, écrit avec les tripes mais aussi le cœur, est rassurant.
Breaking all illusions en est le parfait exemple. Le vrai morceau progressif de l’album, avec ses longs solo qui déclinent et jouent avec le même thème sans lasser, et l’intervention magique de Petrucci en un break d’une beauté absolu. Encore !!!!!

Réjouissons nous, les événements ne prennent pas une tournure dramatique. Bien au contraire.

 



Tracklist : Line Up :  
01. On The Backs Of Angels
02. Build Me Up, Break Me Down
03. Lost Not Forgotten
04. This Is The Life
05. The Shaman's Trance
06. Outcry
07. Far From Heaven
08. Breaking All Illusions
09. Beneath The Surface

James Labrie (chant)
John Petrucci (guitare)
Jordan Rudess (clavier)
John Myung (basse)
Mike Mangini (batterie)

am

 

Label : Roadrunner
Sortie :

17/09/2011

Production : John Petrucci


Discographie :

When Dream And Day Unite (1989)
Image And Words (1992)
Live At The Marquee - EP (1993)
Awake (1994)
A Change Of Seasons - EP (1995)
Falling Into Infinity (1997)
Once In A LIVEtime (1998)
Scenes From A Memory (1999)
Live Scenes From New York (2002)
Six Degrees Of Inner Turbulence (2002)
Train Of Thought (2003)
Live at Budokan (2004)
Octavarium (2005)
Score - live (2006)
Systematic Chaos (2007)   
Clouds & Silver Linings (2009)
A Dramatic Turn Of Events (2011)
Dream Theater (2013)
Live At Luna Park (2013 - DVD-Blu-ray)


Liens multimédia - videosSITE OFFICIELMYSPACE

 

 

 

 

Notes des visiteurs :


 

Comments:

Commentaires   

#2 John Markus 26-09-2011 02:18
SUPERBE VIDÉO, SUPERBE TITRE, SUPERBE GROUPE, BREF LA DREAM TEAM EST DE RETOUR AVEC UNE NOUVELLE PIECE DE THEATRE MUSICAL ET VIVANT. BREF, LA CLASSE! JOHN MARKUS.
#1 Alexis 23-09-2011 10:48
Bonjour Christophe, je trouve votre chronique excellente car je ressent la même chose que vous.
Il se trouve que moi aussi je finissais par acheter tous les albums de DT par habitude (on va dire) et il est vrai qu'au fil du temps, chaque album me décevait de plus en plus.

Et là, quand j'ai acheté leur dernier album que chronique Christophe, j'avoue que j'ai eu un sentiment de stupéfaction et de joie car je retrouvais enfin un album digne des premiers albums qui avait fait le succès du groupe. (pour moi)

Ensuite, je ne trouve pas pour l'instant personnellement de titres qui sont mauvais et je regrette même que le groupe n'ai pas fait d'autres titres qui tiendraient sur un second cd pour le coup mais bon, quoi qu'il en soit, le principal, c'est qu'il me plaise et j'avoue même que je trouve qu'aucun instruments ne soient pas mis en avant par rapport à un autre...

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