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soundgarden louder than love

Chris Cornell est mort le 17 mai 2017 et Soundgarden avec lui. Il y a  30 ans sortait le mythique album "Louder than love", l'occasion pour moi de revisiter cette sacrée galette et de faire un bref survol historique de la carrière de ce groupe exceptionnel.

"Louder than love" était le premier véritable LP du Soundgarden canal 'historique' si on prend acte du fait que "Ultramega OK" qui le précéda de quelques mois (octobre 1988) comprenait encore Yamamoto à la basse puisque Ben Sheperd n'arrivera au manche de la quatre cordes que sur ce "Louder than love" (après un bref passage d'un autre bassiste nommé Jason Everman). C'était également le premier album distribué largement par A&M records.

Le premier album "Ultramega OK" (1988) était sorti en plein essor du mouvement contestataire musical rock qui donnerait bientôt naissance à ce qui fut appelé le grunge, branche rugueuse et underground du rock et surtout antithèse du glam/hair-metal californien très en vogue dans les années 80...

Rappelons qu'à l'époque Nirvana n'en était qu'à ses premiers balbutiements puisque son premier LP "Bleach" ne paraîtrait qu'en 1989 (sur le label Sub Pops basé à Seattle d'où faut-il le rappeler tous ces groupes étaient originaires). Pearl Jam dont la vie a été intimement liée à celle de Cornell et ses musiciens n'était aussi qu'une ébauche de combo (leur premier LP "Ten" ne sortirait qu'en 1992) comme Alice in Chains qui ne publierait "Facelift" son premier opus studio qu'en 1990...De là à laisser entendre que Soundgarden fut LE premier groupe de la dite branche grunge du rock il n'y a qu'une ligne d'écriture que je n'hésite pas à notifier ici tant pour moi ce groupe à marqué de son empreinte musicale indélébile la musique de ces 30 dernières années...

"Ultramega OK" ne comportait pas de hit, mais s'en dégageait une atmosphère très spéciale, comme un parfum de nouveauté qui, à l'époque, sortait des sentiers battus. Et quand on se donne le patronyme de Soundgarden, sortir des sentiers battus c'est un peu revenir aux sources, à la terre, aux bases du rock (Led Zep, Sabbath parmi les plus influents...).

A l'inverse, sur "Louder than love" les deux titres introductifs ouvrant la setlist étaient monstrueux. "Ugly truth" et "Hands all over" étaient et restent encore malgré le temps des titres nettement au dessus du lot, de ces standards qui ravagent tout sur leur passage. Incontournables tempos rugueux, laminant vos tympans, associés à un riff qui reste d'emblée gravé dans votre cerveau, une voix splendide, une mélodie impeccable: tout y est! Le groupe était ainsi lancé sur orbite et plus rien (?) ne pourrait entraver sa fulgurante montée vers les sommets du rock mondial.

Pour le reste on dira que "Louder than love" était moins enlevé que ses successeurs, plus lourd aussi (rythmique massive comme sur le très sabbathien "Gun"), donc d'abord moins aisé cela

d'autant plus que Cornell y arbore une voix souvent geignarde et moins mélodique que sur les futures productions du groupe.

Après cet album selon moi indispensable à toute bonne CDthèque, Soundgarden revint en 1991 avec "Badmotorfinger". Porté par le hit-single "Rusty cage", qui confirmait d'emblée les énormes qualités d'écriture de ce groupe en pleine éclosion artistique à l'époque, cet album allait permettre à Cornell de prendre une réelle dimension supérieure, en l'imposant comme un des meilleurs chanteurs de sa génération. Parmi les autres titres citons "Jesus Christ pose", "Searching with my good eye closed" qui au passage témoigne d'un certain humour grunge dont les musicos ne se priveront pas dans leurs futures oeuvres...Album de la consécration? -Certainement, le groupe en profitant pour explorer les confins du rock avec par exemple l'emploi d'un saxo débridé sur "Room a thousand years wide" ou le dernier morceau "New damage", blues déjanté sur lequel la guitare de Thayil explose littéralement.

Le succès grandissant leur permit de partir en tournée avec Guns N'Roses sur le fameux 'Use your illusions tour' en particulier en Europe où Soundgarden restait encore mal connu...

Si "Badmotorfinger" fut l'album de la consécration, en 1994 "Superunknown" quant à lui scella la réputation du groupe sur le plan international grâce au hit-single "Black hole sun", ballade langoureuse dont les radios s'emparèrent en dénigrant quelque peu le côté rock du groupe à l'instar des succès antérieurs de Scorpions ("Still loving youuuuuuuu"), GNR ("Sweet child o mine") ou Metallica ("Nothing else matters"). Pourtant, ne retenir que ce titre (vendu en simple à plusieurs millions d'exemplaires) serait très réducteur. Beaucoup d'autres pépites sont présentes sur la galette. Citons l'aggressif "Superunknown", le chaloupé "Spoonman", le mélancolique "The day I try to live", le yes we canien "4th of July" entre autres.

Notons qu'en 2014 est sortie une superbe version deluxe de cette galette comportant moult raretés et versions demo/live...

Mais revenons à notre petit historique.

Fatigués par les tournées et déchirés par certains égos trop marqués les musiciens allaient offrir à leur fans en 1996 un album qui se révèlerait être celui de la fin de la première période du groupe. "Down on the upside" s'il est dépourvu de hit stricto sensu était un très bon album aux rythmes variés et aux mélodies toujours aussi léchées, n'hésitant pas par moments à maltraiter l'auditeur par des accélérations bien senties ("Dusty", le trashy "Ty cobb" ou encore "Never named")

Malgré de bonnes ventes le groupe allait malheureusement spliter en avril 1997. Le dernier set live fut donné à Honolulu le 9 février 1997. Chris Cornell s'en irait chez Audioslave, Ben Sheperd se rapprocherait des stoners (participations au "Desert sessions" puis collaborations avec Mark Lanegan...), Kim Thayil s'en fut dans les studios, et Matt Cameron intègrerait Pearl Jam en 1998...

Ce break durerait jusqu'en 2012 et la publication de "King animal", album de la reformation. A l'exception de quelques titres (on pense à "Bones of birds" et à ses sonorités furetant vers un ancien hit du groupe ["Black hole sun" pour ne pas le nommer], ou au pénible "Eyelid's mouth" et son refrain gnan-gnan), cet album s'écoute assez facilement en nous rappelant que ces gars là d'une part sont des super-musicos mais d'autre part sont de vrais compositeurs sur lesquels le temps semble avoir peu d'emprise. Pourtant cet album reste nettement inférieur à ceux de la première période du groupe, même si les premiers morceaux sont de véritables déluges de décibels (ah ce "Non-state actor" quelle puissance! et quelle fougue dans la voix de Cornell! on croirait qu'il a recouvré sa verve de 20 ans). Les titres de l'album sont bien chaloupés alternant des morceaux rentre-dedans ("Attrition", "Worse dream")  et d'autres moins excités mais pas dénués d'intérêt ("Black saturday", "Halfway there")...

Assez loin des furieux albums qui firent connaître le groupe, un LP correct pour un retour qui fit la part belle aux hommages à leurs grands opus passés en particulier sur la tournée 'Superunknown 20 tour' qui passa par Clisson en 2014...

La suite vous la connaissez avec le suicide de Cornell qui nous proposa un ultime opus solo en 2015 avec "Higher truth". Contrastant avec son précédent travail solo lorgnant vers l'électro ("Scream") paru en 2009 et produit par Timbaland, cet ultime baroud  d'honneur du blond chanteur révèlait des sentiments de calme et sérénité. Un petit souffle de sensualité. Une légèreté printanière à l'entrée de l'hiver. Un moment d'émotion loin des sirènes hurlantes de l'actualité internationale. Un bien-être tout simple...avant la tempête. R.I.P.


Tracklist :
1. "Ugly Truth" Chris Cornell 5:26
2. "Hands All Over" Kim Thayil 6:00
3. "Gun" Cornell 4:42
4. "Power Trip" Hiro Yamamoto 4:11
5. "Get on the Snake" Thayil 3:44
6. "Full on Kevin's Mom" Cornell 3:37
7. "Loud Love" Cornell 4:57
8. "I Awake" Kate McDonald Yamamoto 4:21
9. "No Wrong No Right" Yamamoto 4:48
10. "Uncovered" Cornell 4:32
11. "Big Dumb Sex" Cornell 4:11
12. "Full On (Reprise)"


Line Up :
Chris Cornell - chant, guitare
Kim Thayil - guitare
Hiro Yamamoto - basse
Matt Cameron - batterie

Label : A&M
Sortie : 05/09/1989

Discographie :
Ultramega OK (1988)
Louder Than Love (1989)
Badmotorfinger (1991)
Superunknown (1994)
Down on the Upside (1996)
King Animal (2012)


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Comments:

Commentaires   

#1 MetalDen 03-05-2019 14:02
Merci pour cette rétrospective et merci au Hellfest qui nous a permis de voir le groupe et son regretté leader, petit souvenir : https://www.youtube.com/watch?v=3x-xHuMlKBs

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SOUNDGARDEN Louder than love - 5.0 out of 5 based on 1 vote

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