En voilà une belle autobiographie. Elliott Murphy est auteur, compositeur, interprète, écrivain, journaliste. Mais aussi un conteur exceptionnel. C'est en 1973 qu'il sort son premier album. Et l'américain était fait pour être une star.
L'égal des Dylan, Springsteen, Lou Reed, Tom Waits. Oui mais voilà, pour des raisons totalement incompréhensibles, il n'est pas devenu ce que tout le monde, à commencer par les plus gros labels, attendait de lui.
Elliott Murphy en parle longuement dans sa biographie. Il en parle avec la tête froide, honnêtement et franchement. Il avait le talent, la capacité, la voix, l'art de la composition mais il n'est pas devenu ce "monstre" tel que l'avait prédit une affiche publicitaire vantant Aquashow, son premier disque en 1973. Pourtant il a écrit et écrit toujours des chansons fabuleuses, parfois bouleversantes (On Elvis Presley'sBirthday par exemple), il fait des concerts titanesques, mais Elliott reste un musicien culte, surtout en Europe et en France. Il vit à Paris depuis plus de trente ans maintenant.
Oui il a connu des années fastes, la jetset, la drogue et l'alcool. Mais aussi les fausses promesses, les "j'y suis presque" et les "je vais le faire", Cependant cette autobiographie est des plus intéressantes. Elliott Murphy parle souvent de ses parents, surtout de son père qui est mort alors qu'Elliott n'a que seize ans. Egalement de son frère, Matthew, son enfance à Long Island, son idole Francis Scott Fitzgerald, ses contemporains, Patti Smith, David Johansen, son grand ami Bruce Springsteen, Mick Jagger, les femmes, son fils, mais aussi Olivier Durand, son guitariste depuis vingt ans.
C'est très bien écrit, le style est plaisant, littéraire, alerte, cultivé et chose rare pour les biographies, la traduction est bonne (il y a des erreurs de frappe et des coquilles). Il explique comment il a écrit certains de ses titres, en en donnant des extraits, pourquoi il est venu habiter à Paris, et ses nombreux concerts dans la capital française, notamment le mythique concert au Palace en 1979. La France l'a toujours aimé.
Elliott Murphy est un survivant, il a enterré nombre de ses pairs. Il s'est fourvoyé dans la drogue et l'alcool, les boites de nuit et la vie facile. Mais il s'en est sorti. Il sort encore de beaux albums, fait des concerts flamboyants, avec l'aide d'Olivier Durand. Pourquoi Bruce Springsteen est une star interplanétaire et pas Elliott Murphy ? Je ne sais pas. La raison n'est pas toujours raisonnable. Peut-être lui aurait-il fallu un tube comme Dancing In The Dark du Boss en 1984 dans l'album Born In The USA.
Sa carrière jusqu'à son arrivée à Paris est bien décrite mais je trouve que ces trente dernières années sont peu couvertes. Peut-être le seront-elles dans une éventuelle seconde partie de ce Just A Story From America. Elliott Murphy reste un troubadour, un fabuleux conteur, un exceptionnel compositeur et un grand performer. Ne vous privez pas de lire son autobiographie et de découvrir ou redécouvrir sa longue et belle discographie.
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