Après huit ans d'absence la canadienne Alanis Morissette est de retour. Elle revient avec un album très personnel dans lequel elle parle d'alcool, de drogue, de ses expériences, sa boulimie, sa dépression post-natale. Et c'est fait avec sincérité.
Elle nous présente ici un univers confidentiel, feutré, soyeux (merveilleuse production de Alex Hope et Catherine Marks). Smiling est l'exemple type de la réussite de tout l'album. Un son exceptionnel, un refrain hantant et une voix faite de fragilité et de force. Ablaze est plus enjoué puisque le titre évoque sa famille, ses enfants, son rapport à la maternité.
La magnifique Reasons I Drink évoque ses rapports à la boisson et à ses addictions. Imparable avec de splendides parties de piano, de synthés et cette voix qui hurle à la vie. Diagnosis, toujours porté par un piano délicat, est une ballade qui parle des troubles mentaux d'Alanis. Abordé avec honnêteté. Les arrangements de cordes sont éblouissants mais jamais envahissants. Fragile, toujours, mais jamais anéantie. L'espoir est toujours là.
Missing The Miracle est moins convaincant, moins abouti peut-être, malgré de belles parties de piano, accompagné par une belle guitare acoustique. Par contre Losing The Plot est une réussite et je vous mets au défi de ne pas avoir la chair de poule à l'écoute de ce titre absolument fabuleux. Le piano est toujours omniprésent mais jamais écrasant, ni envahissant. Reckoning est à la hauteur de Losing The Plot. La voix d'Alanis Morissette nous file les poils. Un pur bonheur. Même les parties d'instruments à cordes sont sublimes.
Sandbox Love est plus quelconque, plus facile. Une pop légère mais pas particulièrement attractive, malgré un air entrainant et une belle rythmique. J'ai un peu de mal aussi avec le doux Her, un peu trop téléphoné à mon goût. Je lui préfère nettement l'admirable Nemesis sur lequel Alanis Morissette prend une voix plus grave mais toujours puissante. Toujours poignant et déchirant.
Pedestal, une ballade somptueuse clôt de manière majestueuse cet album. Les violons sont vibrants, même les programmations et les synthés, dont je ne suis pas vraiment fan, s'imbriquent parfaitement à l'émotion véhiculé par cette chanson, porté par la voix sensible d'Alanis Morissette.
Certes le son n'est pas rock'n'roll, les guitares non plus, mais Alanis Morissette a 46 ans et n'est plus cette jeune femme insouciante de ses premiers albums. Elle livre avec Such Pretty Forks In The Road un album éblouissant, fort, vibrant. En un mot : magnifique. Fait de souffrances, de coups durs mais d'espoir. Toujours.
Tracklist :
Line Up :
Alanis Morissette - chant, choeurs
Alex Hope - guitares, synthés, marxophone, programmation, arrangements de cordes
Michael Farrell - piano, synthés, orgue, marxophone, arrangement de cordes
Catherine Marks - synthés, programmation, arrangements de cordes
Adam 'Cecil' Bartlett - guitare acoustique, synthés et programmation
Victor Indrizzo - batterie
Tyler Last - basse
Steven Milbourne - guitare acoustique
Chris J.Alderton - guitare
David Levita - guitare
Cedric Lemoyne - basse
Frank Turner - guitare
Label : RCA records
Sortie : 31/07/2020
Production : Alex Hope, Catherine Marks
Discographie :
Alanis (1991)
Now Is the Time (1992)
Jagged Little Pill (1995)
Supposed Former Infatuation Junkie (1998)
Under Rug Swept (2002)
So-Called Chaos (2004)
Flavors of Entanglement (2008)
Havoc and Bright Lights (2012)
Such Pretty Forks in the Road (2020)
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