Peut-on être déçu par un album de Nightwish ? Pas vraiment ! Mais comment dire ?
La qualité musicale étant souvent au rendez-vous chez ces maîtres du métal symphonique aux riches orchestrations, on ne risque pas grand-chose si on est grand public. Toutefois, pour les mélomanes, ou autres fans plus pointilleux, l'exigence peut être plus haute, surtout après 7 albums.
Alors, comme un bon vieux couple, commençons par les choses qui fâchent, pour mieux nous réconcilier sur l'oreiller ensuite. Haaa Floor ! Kiss you ! …
Ce sera d'autant plus facile que les tracasseries se résument à seulement 2 titres The Eyes of Sharbat Gula et The Greatest show on Earth, et plus minimes, à une certaine orientation vocale.
Le 1er est un instrumental genre du déjà sur-estimé Boléro de Ravel, mais transformé ici en Boléro du (très) pauvre : les 5 mêmes notes sont reprises successivement par divers instruments et même un choeur d'enfants à la Gérard Jugnot (sic), et cela pendant 6 mn sans qu'à aucun moment le titre ne décolle… une éternité soporifique.
S'ensuit, l'épique morceau qui dure 24mn pour prouver que je suis un bon compositeur et que je postule à la BO du prochain Tolkien ou plutôt Disney : sauf qu'on s'ennuie grave. Ça démarre comme le précédent titre : un somnifère qui commence à devenir intéressant uniquement à 3 mn quand l'exquise Floor apparaît. Donc rajouté au titre précédent, on se tape 9mn poussiéreuses à souhait. Le pire, c'est que l'interlude de Floor est éphémère, 1mn, et on retombe dans la solitude. Enfin à 6mn, le titre démarre enfin, et sans être un chef d'oeuvre, redevient un bon titre de Nightwish qui ferait son effet sur scène sans ses longueurs poussives qu'on retrouve (sic) à 17mn jusqu'à la 24ème minute.
Navré, mais moi n'avoir rien compris là (!?). Ce genre de titres irait bien pour une BO d'un film de Lelouch, ou pour ceux qui aiment écouter les gorilles et les baleines en position Bouddha. Mais là, c'est à se pendre. Heureusement ces 2 titres clôturent l'album. On peut donc stopper l'écoute avant, et se précipiter sur les 10 autres titres, qui ne se feront pas prier pour l'éclate.
Choses promises : revenons aux câlins.
Pour ceux qui auraient encore des inquiétudes sur la nouvelle chanteuse qu'est la délicieuse Floor Jansen – est-ce possible qu'il y en aient ? - son embauche était une évidence pour ce groupe de ce standing, tant la pulpeuse vocaliste est une des meilleures (la meilleure ?) dans le genre. Et que dire du charisme et de la présence qu'elle dégage. Ceux qui ne l'ont jamais vu live avec After Forever, ont manqué de grands moments.
Ce qui surprend vocalement, c'est que Tuomas lui a demandé de limiter son chant de soprano. On a donc un album vocalement varié, ce qui n'est pas plus mal. Mais les pro-Tarja seront déçus. En parallèle, Marco se fait assez discret. Or, davantage de joutes vocales avec l'expérimentée recrue aurait été apprécié ; d'autant plus, pour contrebalancer les nombreuses narrations pédantes de Troy.
Musicalement, l'album présente tout les talents du groupe : gros choeurs, instruments à gogo (flûte, cornemuses, cuivres, …), orchestrations et arrangements minutieux, breaks, riffs, mélodies et refrains qui crachent.
On a avec Weak Fantasy, LE gros titre qui tue, un super nouveau classique qui va faire bouger tes fesses avec un Marco pour te les botter – gros pied et poils assurés ! Quel refrain dantesque ! … Le groupe présente aussi dans sa besace l'épique et heavy Endless forms most beautifull ; ainsi que l'autre pièce majeure de l'album, l'excellent speed heavy et tellurique Yours is an empty hope ; Voici mon tiercé gagnant de l'album.
Puis vinrent l'habituel ''saute saute et saute en m'agrippant aux épaules, et vomis après cette millionième gigue'' My Walden et ses cornemuses à boire des pintes de mauvaises bières ; le très bon titre opener, l'headbanguer qui poutre Shudder before the Beautifull avec un bel échange guitare-clavier, et sur lequel Floor rappelle sur le final qui est la boss ; la correcte power ballade qui monte crescendo Our decades in the sun ;
Mais aussi les 3 titres tubesques : le sucré Elan que Nolwen Leroy reprendra probablement un jour ; le siripeux Edema Ru ; et Alpenglow frère jumeau en mieux d'Edema Ru ou d'Elan – ça dépend du nombre de cidre que tu as bu. ''Dis ! tu te foutrais pas trop de notre bouille Tuomas là !?'' - ''Marco ! T'es là ? Non t'es pas là !'' (sic)
Quand on fait le décompte, hormis les 2 titres pompeux, les 2-3 titres chamallos qui se digèrent si t'as mélangé ton cidre avec de la Tourtel, et la minimisation du potentiel de Floor et Marco – faut peut être en garder sous le coude pour le prochain album ? - il est clair que le grand public va s'éclater live, et à l'écoute de cet album charmeur comme un dresseur de couleuvres.
Toutefois, malgré toutes les orchestrations, on sort de là en ayant le sentiment d'avoir écouter un album en 20mn. Si on ne peut pas, après 7 albums, exiger une originalité sans faille, il serait bon d'éviter quelques facilités et autres longueurs (très?) dispensables.
Bref Tuomas, nous a mixé de la mousse de foie dans son foie gras. On fera donc une soirée mousseux, au lieu d'une soirée champagne. Dommage quand on bosse autant sur un album, et qu'on a 2 vocalistes de ce niveau en son sein. Du coup, je file m'écouter le dernier Battle Beast qui a la simplicité (modestie?) d'être plus direct.
Label : | Nuclear Blast |
Sortie : | 2015 |
Production : | n/a |
Angels Fall First (1997)
Oceanborn (1998)
Wishmaster (2000)
Over The Hills And Far Away (2001) [EP 4 Titres]
Century Child (2002)
Once (2004)
Dark Passion Play (2007)
Imaginarium (2011)
Endless Forms Most Beautiful (2015)
Vehicle Of Spirit (Live - 2016)
Liens multimédia - videos | SITE OFFICIEL | MYSPACE |
La video officielle pour Elan, le nouveau single ICI.
Des videos "Making Of" de l'album en ligne ICI.
Après son passage au Hellfest le groupe fera quelques dates en France, dont le Zenith de Toulouse déjà programmé le 26/11/2015.
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