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anaphora exode chronique

N.B. La formule idéale de lecture, rdv en bas de page, faites défiler les liens musicaux et la vasectomie chronicale passera beaucoup mieux. J’espère 🙏

Préambule – En quelques mots, ce troisième volet est une véritable évolution, voire une révolution pour le groupe. Peut-être pas non plus le changement radical, mais avant tout et à ce jour le projet, le plus abouti du groupe.

Véritablement celui que je pouvais rêver, et qu’au fond de moi j’osais espérer. J’attendais beaucoup d’un regain d’envolées musicales, la guitare plus au cœur (mais… partagée du projet), car la voix atypique dans ce genre reste LA signature d’AnaphorA.

Alors oui, ce voyage est vraiment, vraiment, vraiment, plus lointain.

Une fois qu’on a compris intrinsèquement, que ce vaisseau est avant tout un O.V.N.I. sans comparaison, ou du moins sans équivalence, on peut aborder la chronique.

L’invitation est claire et simple (ce que dit la pochette) : un vaisseau spatial pour un voyage très spécial !

Car vouloir comparer ANAPHORA à un seul groupe est impossible, à la limite ça reviendrait à acheter cinq puzzles de 1 000 pièces, tous magnifiques, mais surtout complètement différents et se résoudre à n’en faire qu’un mais… de 1 000 pièces.

Je suis ravi de découvrir des projets innovants et plaisants, car c’est un fait, aujourd’hui en musique c’est un peu comme en politique, on passe très vite de la fissure fiscale à la fistule anale. Des écoulements purulents qui remplissent des stades, où des béotiens savourent l’incompétence qui les définissent eux-mêmes. Et qui pourrait aisément te dire : « Alors, moi qui n’y connais vraiment rien en musique, j’ai adoré ! » Désolé on pourra essayer de tarir la suppuration, mais même la chirurgie n’y pourra rien.

Alors oui, j’en entends certains, mais en même temps, je m’en tamponne d’une force !

Ça y est, il souffre d’un complexe de supériorité, mais en fait NON ! C’est juste un état de fait, de lucidité.

La nuance est la subtilité, parfois pour un individu, parfois pour une œuvre et c’est également (nuance et subtilité) ce qui définit plus encore cet album. Des décennies de boulimie musicale, me confère, une connaissance de… ce que j’aime, ou pourrait aimer et ce qui me nifle au plus haut point.


EXODE c’est un cocktail savoureux d’une multitude de parfums, tous individuellement très forts, authentiques et incontestables pour opérer une magie ; celle de l’instant, celui où le plat, morceau, sort du four, des enceintes. Et que l’arôme vient déjà en précurseur titiller cette envie de fin et de faim, tout en étant dans l’impossibilité de prendre un/ce raccourci, bien mastiquée, apprécier chaque bouchée.

Ce moment de saveur ou l’envie domine sur la satiété.
Il s’agit évidemment d’un concentré de détails. Des traits de liaisons pour une union et un univers musical. Une drogue légale et non létale. Alors, servez-vous !


Alors, oui, c’est évident ! Je n’irai jamais prétendre que mon avis est le meilleur puisque cea-là pourrait vouloir soumettre l’hypothèse qu’il pourrait en être autrement.

Re oui, on dit que j’encense les albums que je chronique, mais au vu du nombre d’écoutes que je m’inflige, il faudrait que je sois vraiment complètement con pour passer des heures cumulées, qui deviennent des jours, parfois des semaines de vie sans en retirer du plaisir pour ensuite uniquement blablater d’un album qui ne répondrait pas complètement, totalement, à mes attentes.
Je suis fou, pas con. Ma folie permet de faire croire les choses dans un sens, ce qui n’est pas réciproque et devient pleinement l’anti-sens du paralogisme. Une heure et je ramasse les copies.

Et de toute façon il y a foultitude, parfois multitude (c’est cadeau et c’est gratuit) et surtout à Rockmeeting : les meilleurs chroniqueurs, avec cette capacité à ne pas faire des apnées hyper prolongées pour disséquer l’essentiel d’un album et ainsi offrir la diversité et le nombre de chroniques pour toutes ces personnes de goûts dont vous faites, vous lecteurs, partis. (Je mettrai le lien pour ma cagnotte Leetchie, alors évitez de m’envoyer des fruits litchis L).

Allez c’est cadeau, je vous rassure et je vous indique ma note d’entrée : EXODE, c’est pour moi un CINQ étoiles !

Ou un 5 étoiles ¼. Vous pouvez allez directement à la case achat. Et évitez la suite :-D

Vous êtes restés ?

Moi qui pourrais être un stakhanoviste de la musique, si l’origine n’était pas russe, si cela définissait plus la culture que le travail, j’aime à penser que cette boulimie nécessaire à mon équilibre ô combien précaire, requiert une bande son quasi permanente… mais pas pour les cheveux, et cela me conduis, pas d’oreilles, mais par d’autres conduits, pas d’égout… mais des goûts… auditifs à inexorablement et indubitablement, préférer, basculer, de plus en plus sur l’univers Prog (*).

J’ai besoin de richesse (LA CAGNOTTE !), sans forcément un surplus de complexité (je suis déjà marié :-D à une femme formidable… ma relectrice, qui vit le supplice de la primo lecture de mes chroniques),  (*) ce surplus de complexité qui définissait ce courant autrefois, pour être l’équivalent de la masturbation sur une râpe à fromage… ça fait du bien… mais pas que(eue).

Par contre quand on commence à citer pêle-mêle des IT BITES, CALIGULA’S HORSE, LONELY ROBOT, FROST, SAGA, pour n’en citer que très peu, et il y en a d’autres très bons, avec ce genre de sortie je conforte mon besoin et j’en oublie la râpe.

Attention ! ici, rien à jeter que des pépites, de différentes tailles, mais toutes pleines de luisances.

Je pourrais saucissonner et je deviendrais vite ronflant, insipide des mêmes superlatifs. Mais vous avez payé pour ça et je ne peux vous décevoir. Quoique ?!?

Pour découvrir cet album, j’avais abordé une approche différente, innovante, jamais faite pour une première écoute. Une séance de repos, dans le noir, la musique à très faible volume, et j’ai alors pris conscience des variations, des richesses et depuis je n’ai jamais réitéré cette expérience du volume mini. Au contraire, maintenant je savoure !

Alors… SAUCISSONONS !

  • EXODE (prologue), une minute pouyem pour comprendre ce qui pourra vous arriver, c’est inspiré, succinct, mais le son et la composition sont déjà au rendez-vous.
  • L’Ennemi Du Bien, un arpège, quelques notes de clavier et l’arrivée de la puissance de la six cordes, avec cette dichotomie vocal-guitare, l’identité d’Anaphora. Cathy impose la clarté et la pureté de son timbre vocal. Les références vont fatalement vers les grandes voix féminines canadiennes qui à contrario n’avaient jamais officié dans ce registre. Musicalement on serait plutôt dans un univers parfois N. Morse, école anglaise pour donner une référence et ça me sied parfaitement.

Mais ça reste unique et c’est surtout ANAPHORA.

Devant ce constat ce qui devait arriver arrive, l’univers Prog vient nous offrir ces ponts caractéristiques, c’est un peu comme une clé des champs, vous êtes en plein air et on vous en offre toujours plus. Musicalement c’est lourd, une véritable expérience. Rien que ce premier morceau pourra vous indiquer la définition de la variation, c’est en sus vraiment et TOUJOURS mélodique.  

  • Trop Tard, chaque intro est soignée et unique, ça pulse, c’est entêtant et ce son obtenu, c’est vraiment top. Pouvoir équilibrer quasiment des contraires ; la douceur vocale, la puissance guitaristique et la cohésion de l’ensemble musical => chapeau !

Tout le charme de cet album consiste à nous offrir sur chaque titre, son univers de nuances, celles qui nous empêchent de vouloir raccourcir ne serait-ce qu’un morceau, l’amputer ne serait-ce que d’une note.

RV MATH notre compositeur, interprète guitariste vient prêter des chœurs, parfois, comme ici. Et en sus de ces riffs, nous a concocté une omniprésence de son instrument, des solos qui sont avant tout des pièces mélodiques ; comme sur ce titre assez ItBitien. C’est déchirant, émouvant. Cet album est un parfait catalyseur d’émotions.

  • Dans La Torpeur, ce saccadé de riffs appliqué également au lead vocal est encore une subtilité d’identité, on ose et ça passe. Le pont de ce titre avec son introduction solistique et ce mur de basse est monstrueux, les lignes de batteries sont d’écoles. Jusqu’au final et ce crescendo « métromonique ! ». Les touches ambiances clavier sont le ciment de la totalité.
  • Partir Loin D’Ici, aparté … je dois faire une mise au point, les lignes de chants en français : J’ADORE ! Pour ceux et celles qui penseraient que ce n’est pas la langue du rock ?!? Expliquez-moi, comment la langue la plus riche, pourrait ne pas répondre à des compositions. On ne pas tout le temps chanter : « I Love You, Yé, Yé, Yé».

Cette variation avant trois minutes, avec cette omniprésence vocale, avant que la guitare vienne déchirer en accompagnement, c’est pour moi un pur bonheur, chair de poule, lacrymale, purement magnifique ! MERCI !

  • Thème Astral, encore un chef-d’œuvre du groupe, les intros sont gastronomiques ! Le mixage tellement soigné, on est autant dans l’épuré que le complexe. Ce titre est hyper entêtant, Thème astral n’échappe pas à la règle, un TROU normand offert en plein repas. Mais je vous laisse savourer la puissance du trou, et en profiter pour savourer les textes, avant de découvrir : cinq minutes au compteur, cette hyper mélodicité guitaristique, on ne joue plus sur des cordes, mais sur les émotions, à écouter, encore et encore.
  • Nouvelle Ere, La puissance fournie au départ de ce titre, avec ce départ clavier clair auquel s’associe la lourdeur de sa guitare, nous offre cette singularité.

L’entrée d’un premier chorus et c’est 1 minute 30 d’intro hyper jouissif. Il y a toujours cette âme, ce voyage dans cette ambiance spatiale ; l’arrivée du chant et sa singularité d’une pure efficacité. Parfois en puissance comme sur ce morceau, vraiment taillé pour Cathy. Un petit clin d’œil à SAGA, avec ce touché à 1 mn 45 digne de Sadler, Chrichton, j’ADORE ! Pour la musicalité, vous allez être servi. Et ce son !

  • Changer D’Univers, on pulse avec le métronome, on titille le côté Heavy [*], et parfois sa lourdeur et je me dois de confirmer, même dans ce registre Anaphora excelle. Laurent Mellé est de retour sur ce troisième opus, sa prestation est à la hauteur de l’ensemble, soignée et foutrement efficace.

[*] Dans ce registre le solo reste dans le ton et envoie le déluge et l’efficacité. Au moins l’équivalent de 50 litres dans la cuvette et cinq litres de javel ; c’est propre !

  • Gaïa, le joyau soft d’EXODE. Un titre que je serai obligé de garder comme ce qui sera un des plus beaux mid-tempo offert sur ces dernières années. L’arpège, son (adjectif) son (nom), la puissance des couplés, déroulent le tapis au refrain ; pour moi la musique se doit d’éveiller les émotions. Encore un bonheur lacrymal. On tutoie le sublime.

Prenez vos casques, enfermez vos compagnons, compagnes, poupées gonflables, enfants, animaux, vos anciens, vos voisins, et balancer le SON ! [J’espère avoir respecter l’ordre ? ]

  • Faire Le Chemin à L’Envers, même l’approche philosophique est originale et en deviendrait originelle. Je peux vous garantir que ces riffs hachés et ces chorus empilés, avec l’entièreté de l’ensemble c’est quasiment un unisson de groupe.

J’apprécie particulièrement les effets de voix et QUE dire de ce basculement : à 2 mn 55 on rentre PLEINEMENT dans ma dimension, et là jusqu’au final et pendant encore trois minutes, c’est la petite mort qui dure. Un ORGASME prolongé, c’est évident à ce stade le shorty ne va pas suffire… il va falloir sacrifier les rideaux. A 4 mn 44 on est déjà chez Gillette en 2450 à la douzième LAME ! Pour moi le plus beau final Prog de ces dix dernières années, rien à envier au gratin, si ce n’est cette croûte savoureuse onctueuse, légèrement réchauffée.

  • Erreur de Genèse, après un empilement de morceaux, sans UNE seconde d’ennui, ce final d’anthologie qui a précédé, on pourrait s’attendre à redescendre d’intensité, QUE NENNI ! Ce sens de la composition, cette recherche du son, ces lignes mélodiques assemblées, cette entrée vocale de pure beauté, je le pense TRES sincèrement, seulement trois phrases chantées et chaque lettre devient une note. Si on avait conçu les pyramides de la même manière, elles existeraient encore !

Je ne pense pas avoir autant entendu maintenu une telle intensité lacrymale, pour bibi et ce sur la continuité d’un opus. En sus ce choix des textes en français, c’est une garantie, une profondeur ajoutée.  Entre 1 mn 55 et 2 mn 55 on rentre dans leur dimension et on est encore, heureusement, loin du final à ne pas rater, 3’50 maintenant c’est le gâteau sous la cerise.

  • EXODE (épilogue), la dissertation parfaite, c’est introduction, conclusion et un développement soigné. Alors, voilà c’est cadeau. On a ouvert le rideau, on le tire… Le vaisseau s’éloigne, normal puisqu’on parle d’un EXODE ; mais j’ai vraiment très hâte de le voir revenir.

Prochainement, très prochainement, sous la forme qu’il voudra.

En conclusion, un album qui fera date pour moi, qui sera très dur à détrôner au nombre d’heures d’écoutes de cette année, un volume colossal et nécessaire pour en retirer les subtilités.

Un album qui trouvera aisément le chemin pour revenir flatter la platine et les différentes enceintes, oreillettes, casques de la maison.

Espérons, maintenant, ne pas attendre aussi longtemps pour le quatrième volet, surtout que… par paire c’est mieux. C’est ce qui se dit dans le bâtiment.

Perso’ je n’aurais jamais autant mouillé ce si doux visage poupin, héritage du passé. L’esthétique seul ne suffit pas, il y a l’équilibre, l’originalité et les clichés comparatifs de ce qui s’est déjà fait de mieux, les références accrocheuses. Je parle évidement d’EXODE, alors régalez-vous, profitez-en cet opus existe en format CD.

C’était Maënora pour Rockmeeting et j’ai adoré… m’enfiler (*) les écoutes, et (*) je ne ferai pas de procès à merci qui ?

Et évidemment félicitations à celles et ceux qui ont tenu jusqu’à là :-D Oui, toi, toi, toi et toi et vous.



Line Up :
Chant : Cathy SOLER
Guitare : RV MATH
Basse : Laurent MELLE

Label : MUSEA
Sortie : janvier 2022
Enregistrement / arrangement / mixage : RV MATH – RVM STUDIO
Artwork, logo, pochette : RV MATH
Mastering : Ronan CLOAREC – MASTER LAB STUDIO


Discographie :
S/T [EP]  (2006)
Après Les Rêves  (2007)
Réalité Virtuelle (2010)




 

Pour le prochain titre, un final de ouf !


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