30 ans de Motörhead épicétou ? PHIL CAMPBELL est un coureur de fond, il vient de prouver avec son 1er album solo que l’histoire est loin d’être terminée pour lui.
La partie n’était pourtant pas gagnée d’avance pour ce jeune gallois, rappelez-vous du Motörhead d’avant: En 1983, le groupe a déjà écrit les plus belles pages de son histoire sous l’impulsion du pourvoyeur officiel de bastos soniques (l’inoubliable Eddie RIP Clarke) et d’un joker garant du supplément d’âme mélodique d’Another Perfect Day, le dernier album en date de Motörhead (Brian Robertson). Mais ce dernier a un sérieux problème d’image parce que les bouclettes à la Duran Duran, les bandanas fluos et les collants roses de chez Flashdance, le fan hardcore et cradingue de Motörhead il n’en veut pas… Quelle que soit la puissance musicale dudit bonhomme ! Et comme l’Animal Taylor commence lui aussi à payer les excès de 7 années mortelles de speed et de freak… Lemmy décide alors d’imposer un changement radical, une version remaniée de Motörhead avec non pas 1 mais 2 guitaristes (enfin un guitariste et un pote de comptoirs qui jouait de la guitare…) et le batteur de Saxon. Mais les 4 premiers titres parus à l’époque sur No Remorse (cette pochette cuir…) attestent d’un affaissement du style (brouillon) et d’une interprétation sans panache, à l’exception d´un Killed by Death visiblement dicté par des forces supérieures…
Par la suite, CAMPBELL saura s’adapter à un son plus moderniste (à partir de Bastards) et a même terminé la carrière de Motörhead sur un coup d’éclat guitaristique (Aftershock). C’est donc de guitares dont il s’agit ici et pas uniquement saturées qui plus est.
Mais 30 ans de Motörhead, c’est aussi (forcément) un carnet d’adresse Metal 4* avec des leaders canal historique qui répondent présents dès que Phil les convoquent (Rob Halford, Alice Cooper, Dee Snider)…
Manquaient plus qu’un Ozzy en lieu et place du chanteur d’Orange Goblin (tant le titre Faith in Fire est sabbathien en diable) et Michael Monroe pour une reprise acoustique de Born to Raise Hell (il en est tout à fait capable) et on tenait le casting/ guests de l’année !
Ici PHIL CAMPBELL maîtrise son propos de la tête et des épaules quelle que soit la figure imposée : Metal classieux à la Judas (on croirait entendre K.K Downing sur le riff de Straight Up), Sleaze à la Stephen Pearcy (le titre Swing it, quoique co-écrit par Chuck Garric et chanté par le Coop’ n’est pas dans son style immédiatement reconnaissable), Sunset Strip Heavy transcendé par Dee Snider (avec un riff méchant de Mick Mars qui rappelle Kickstart My Heart), Metal Stoner à la Black Sabbath avec un pont digne de Mercyful Fate (Faith in Fire), Blues du bayou en forme de parcours de vie (Rocking Chair), ballade lacrymale à contre-emploi pour le chanteur de Skindred (quelle voix !) ou encore rêverie acoustique en compagnie de Joe Satriani…
Dans ce voyage diversifié, PHIL CAMPBELL n’aura au final jamais taquiné le tribute à Motörhead et ça lui réussit ! Son disque solo rappelle celui de Slash qui en 2010 pouvait encore compter sur un featuring de Lemmy. Mais à son écoute, il est presque impossible de ne pas penser que les contributions des uns et des autres sont autant de marques de respect au grand homme disparu il y a bientôt 4 ans (déjà…).
PHIL CAMPBELL a transformé l’essai sans aucune sensiblerie mal placée et offre avec Old Lions Still Roar un disque satisfaisant, impressionnant même. Longue vie à l’ami fidèle de notre père éternel qui êtes aux cieux, Ian Lemmy Kilmister !
Tracklist :
01. Rocking Chair (feat. Leon Stanford)
02. Straight Up (feat. Rob Halford)
03. Faith In Fire (feat. Ben Ward)
04. Swing It (feat. Alice Cooper)
05. Left For Dead (feat. Nev MacDonald)
06. Walk The Talk (feat. Danko Jones, Nick Oliveri)
07. These Old Boots (feat. Dee Snider)
08. Dancing Dogs (Love Survives) (feat. Whitfield Crane)
09. Dead Roses (feat. Benji Webbe)
10. Tears From A Glass Eye (feat. Joe Satriani)
Line Up :
Dee Snider, Rob Halford (chant)
Phil Campbell (guitare)
Label : Nuclear Blast
Sortie : 25/10/2019
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