Quintessence du Doom. Archétype du Heavy Metal puissant. La musique de Saint Vitus n'a pas pris une ride au fil des années. Cela faisait d'ailleurs quelque temps que nous n'avions pas eu de nouvelles de la bande à Dave Chandler (guitare) puisque le dernier travail studio du combo remonte déjà à 2012.
Déboulant tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, le premier titre Remains plante d'emblée le décor: rythmique lourde, abasourdissante, chant incantatoire (à ce propos, c'est Scott Reagers le lead-singer originel qui s'y colle), solo de gratte volubile et puissant. Cette entrée en matière alléchante laisse place à une petite ballade sirupeuse (A prelude to...) à moins que cet intermède calme ne serve tout simplement d'introduction au majestueux et rapide Bloodshed. Morceau de bravoure galopant, digne d'un Sabbath des grandes heures des seventies. Bloodshed est de ces titres qui emportent tout sur leur passage: les oreilles mais aussi l'ensemble de l'intégrité physique des auditeurs non avertis!
12 years in the tomb arrive ensuite avec ses couinements de guitare, son chant lugubre et viscéral; titre alternant parties rapides, quasi punk en particulier dans les envolées de gratte à la wah-wah, et d'autres zones restant quant à elle très stoner-doom. Une orgie de décibels qui vous fera dodeliner du chef et taper du pied au risque de finir de détruire les talons de vos vieilles santiags! Vient ensuite Wormhole sur lequel il est impossible de ne pas (re)évoquer le grand groupe de Birmingham, en particulier dans la façon de chanter et le rythme du tempo très cadencé, même si le solo de guitare lorgne plus là aussi vers un prisme punk ou indus.
Hour glass reste dans le même trip doom/sludge bien pêchu, alors que City park s'entiche de tout un tas d'artifices sonores (souffles venteux, bruits nocturnes polymorphes...) avant de nous délivrer également une puissante ligne rythmique langoureuse et heavy-esque s'enchaînant aisément sur Last breath dans un puissant relent sludge qui ne vous lâchera pas avant de vous l'avoir soutiré (le dernier souffle!). Amen!
A noter en fin de LP un hommage à Black Flag avec le très punk/hardcore Useless qui clôt intensément ce neuvième album des californiens.
Si Saint Vitus a fêté ses 40 ans d'existence, il reste fidèle à son horizon musical et cela malgré les affres du temps et son effet parfois (souvent?) délétère sur les organismes humains (le bassiste originel Mark Adams n'a pas pu jouer sur cet LP en raison de sa maladie de Parkinson). Les grincheux diront qu'ils n'ont pas évolué...Mais les amateurs de Doom, Stoner et autres ambiances metal post-rock enrobées de sludge sauront y trouver une puissante et suave source musicale pour étancher leur soif de décibels, et cela quel que soit leur âge!
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