Dans le doomaine du stoner rock, les choses bougent. C'est ainsi que la doomination des californiens et autres zikos des terres arides, sèches et désertiques se voit de plus en plus contre-carrée par des combos doomiciliés, paradoxe ultime, dans des régions plutôt froides, voire glacées. Brrrrrr!
Voici donc un groupe norvégien apparenté au style sus-évoqué. Mais attention! Si vous lancez une recherche online, ne confondez pas avec une formation US dénommée Thulsa Doom NYC et jouant quant à elle un punk-rock garage des plus basiques. CQFD.
Sur leur Facebook on apprend que le groupe avec ce "A keen eye for the obvious" renaît de ses cendres encore fumantes puisque le-dit combo avait splitté en 2007 après huit années d'existence et la publication de 3 galettes aux titres plus explicites les uns que les autres ("The seats are soft but the helmet is way too tight" en 2001, "...And then take you to a place where jars are kept" en 2003 et "Keyboard, oh Lord! Why don't we?" en 2005).
Ces norvégiens ne manquent pas d'humour comme en témoignent leurs patronymes. Unis au sein d'une même famille, comme certains avant eux (les plus célèbres restant les Ramones) les Thulsa Doom ont en effet opté pour des pseudos bâtis ici sur le concept doom-ceci ou doom-cela. C'est ainsi que le guitariste (aka Henning Solvang) a opté pour Doom Perignon, patronyme pétillant s'il en est! Le lead-singer se nomme Papa Doom (aka Jacob Krogvold) alors que leurs autres acolytes ont pris pour nom El Doom, à la guitare (aka Ole Peter Andreassen), à la basse on a droit à Angelov Doom (aka Egil Hegerberg) et aux drums Fast Winston Doom (aka Halvord Winsnes)! Je leur aurais bien suggéré Doom Diego de la Vega (aka Zorro) ou encore Madoomna (aka Louise Ciccone). Mais doomage on ne m'a pas demandé mon avis! Lol!
Parenthèse humoristique refermée qu'en est-il de la musique à Thulsa Doom?
-On est d'abord agréablement surpris par une production aux petits oignons. Le son est parfait et restitue au mieux le rock bien ficelé de ces scandinaves.
Le style quant à lui est bien éloigné d'un stoner classique, même si certaines lignes de basse/gratte laissent entrevoir que cette orientation musicale a certainement été la leur par le passé (on pense à l'intro du sulfureux "Shadows of the X-rays" ou encore celles de "Magazine" et "In italics and bold"). Ici point de fuzz dégoulinant ou pouasseux, et encore moins de boucles hypnotisantes et de relents doom comme le nom de groupe voudrait nous le faire croire. On a plus affaire là à une mixture très bien faite alliant heavy, blues et certaines références old-school au premier rang desquelles on évoquera sans peine Thin Lizzy. Les intonations vocales de Papa Doom n'y sont certainement pas pour rien, quant aux rythmes mélodiques comme sur le premier single "Lady Nina" ou encore "Bag of fries" ils sont un véritable hommage au combo irlandais précité.
Aussi à l'aise sur les tempos rapides ("Baby, hate it"), que sur les titres langoureux type ballades ("Consider me"), Thulsa Doom au final nous propose ici un très bon album rock sans redondance ni suffisance. Espérons qu'ils pourront s'extraire de leurs terres gelées pour venir nous réchauffer les esgourdes à la faveur d'une tournée dont on serait heureux qu'elle puisse passer par l'hexagone...
Tracklist :
A1 Lady Nina
A2 Eloquent Profanity
A3 Wrap The Bad Up
A4 Shadows On The X-Rays
A5 Consider Me
B1 Bag Of Fries
B2 Quest For Fire
B3 Magazine
B4 In Italics And Bold
B5 Baby, Hate It
Line Up :
Basse - Angelov Doom
Guitare - Doom Perignon
Claviers - Bernt Moen * (morceaux: B5), Mikael Lindquist
Percussions - Winston Doom rapide
Saxophone - Bendik Brænne
Trombone - Hans Foyn Friis
Trompette - Eivind Solheim
Chant - Doom Perignon, El Doom, Papa Doom
Label : Duplex Records
Date Sortie : 2017
Discographie :
The Seats are Soft But the Helmet Is Way Too Tight (2001)
...And Then Take You to a Place Where Jars are Kept (2003)
Keyboard, Oh Lord! Why Don't We? (2005)
A Keen Eye for the Obvious (2017)
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