ST propose en 2016 ce qui pourrait bien être son album-testament ou du moins une galette en forme de conclusion musicale pour un combo inventeur doit-on le rappeler du style thrash-crossover.
J'avais fait l'impasse sur le LP précédent, "13" publié en 2013 après une inactivité studio elle-même de treize années, car franchement j'avais à l'époque été assez déçu du résultat, pour un groupe que j'avais adoré il y a 30 ans...La galette ici n'a plus rien à voir avec un quelconque objectif commercial ou mercantile. Muir et sa bande nous proposent un disque haut en couleurs, flamboyant et il faut bien l'avouer assez rude pour les cervicales de quadras vieillissants comme moi!
Premier morceau, "Clap like Ozzy" est un véritable brûlot dont ST a le secret, bardé de breaks en tous genres, hâché de parôles scandées comme si Muir animait un débat public politique, laminé par des cavalcades de riffs de guitares, sans parler de ces accords de basse claqués tout en slap du meilleur effet. Du bon, du très bon Suicidal d'entrée de jeu.
"The new degeneration" ensuite permet une petite pose après tant de breaks et ne cache qu'à peine le titre "Living for life". Débutant de façon nonchalante, limite un tantinet 'mélo', ce morceau vire rapidement à une sorte de drums-solo sur lequel Lombardo se rappelle qu'il a été des grandes heures de Slayer, et s'en donne à coeur joie en nous assènant une tripotée de descente de toms à faire pâlir tous les apprentis cogneurs de la planète rock...Les autres musiciens sur ce titre semblent tous en retrait, ne jouant que des rôles de second couteaux, soumis au joug des drums et autres martellements de fûts, comme autant d'esclaves au fouet de leur garde-chiourme! Un titre fabuleusement thrashy qui vous mettra les poils en position 'on' en headbangant à toute berzingue quitte à vous démembrer de votre appendice céphalique tel un roi de la lune Gilliamien ["Les aventures du baron de Münchausen" 1988, Columbia]. Comment ne pas avoir ici une pensée émue (à défaut d'être lubrique) pour cette fabuleuse Uma Thurman dans son rôle de composition d'une Vénus voluptueuse et charmeuse. Mais, bref. Je m'égare. Revenons à ST!
Vous ne semblez pas encore convaincus par le LP? -Faudra que vous l'écoutiez plusieurs fois avant de succomber, la première écoute étant souvent superficielle. Cette entrée en matière précède tout un tas de titres (12 au total) qui vont se succéder sans faiblir tout du long. Retenons parmi eux le classieux "One finger salute" (pas besoin de vous faire un dessin mes petits princes) sautillant et bien pêchu, ou "Damage control" et sa ligne de basse enchanteresse (Ra Diaz le nouveau bassiste est originaire d'Amérique du Sud et a pu accompagner par le passé nombre de musicos latinos dans des rythmes gavés de soleil et de téquila...). Mention spéciale à "This world" et son ambiance smoothy, groovy, funky et tendencieusement suicidy...
Gageons que Robert Trujillo doit se poser pas mal de questions en ce moment si par bonheur il a gardé des contacts avec Mike Muir.
Bref pour éviter les tergiversations en tous genres vous aurez compris que cette galette restera comme un des musts de ST, juste aux côtés de "Lights...Camera...Revolution!" [1990] ou "The Art of Rebelion" [1992]. Alors si vous aimez le style, n'hésitez pas une seconde, sautez sur votre skate et mettez vous "World gone mad" à fond dans les écouteurs!
Label : | Suicidal Records |
Sortie : | 30/09/2016 |
Production : | Mike Muir et Paul Northfield |
Discographie : |
Suicidal Tendencies (1983) |
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