Second volet de ma chronique de la discographie complète de Blue Tears.
Et nous nous attaquons aujourd'hui à un gros morceau : 16 chansons publiées en 2005 mais composées en 1992, à la suite du premier album, alors que les relations avec le label se tendaient pour aboutir à ce que l'on sait.
Fulkerson, le chanteur du groupe, l'avait évoqué dans une interview accordée en 2002. Des morceaux de Blue Tears circulaient sur le réseau naissant de l'Internet, à la qualité très médiocre. Fulkerson en parlait d'ailleurs avec un certain dédain. Il ne comprenait pas que l'on s'échange ces enregistrements au son épouvantable et qui n'avaient pas officiellement le « label » Blue Tears. Il indiquait d'ailleurs que l'oeuvre de Blue Tears se cantonnait à l'album éponyme. Malgré tout, il ouvrait, sans le savoir, la porte à la reconnaissance de ces morceaux « bâtards », en indiquant que le lendemain même de l'interview il reverrait pour la première fois depuis de nombreuses années un ancien membre du groupe.
Et nous voilà 3 ans plus tard. 2005 est une riche année pour Blue Tears et celles et ceux qui les suivent encore. Deux albums compilations sont mis en vente. Mad, Bad And Dangeroux et Dancin On the Back Street.
La première chose a dire sur ce Mad, Bad And Dangerous, c'est qu'il est moins équilibré et fulgurant que le premier album. C'est compréhensible vu que les chansons ont été sélectionnées pour faire une compilation et non un album. On est loin du concept. Et du coup, on a à faire à un beau fourre-tout où des titres comme Long Way Home côtoient Mad, Bad And Dangerous ou encore Follow Your Heart. On a effectivement l'impression d'écouter plusieurs albums différents. L'agressivité croise le sirupeux, l'entraînant côtoie l'envolée, l'inspiré rencontre parfois, il faut le dire, la facilité.
Compte tenu de leur nombre, j'ai pensé qu'un bref résumé pour chaque chanson était exceptionnellement pertinent :
Long Way Home : Bon morceau d'ouverture où les chants sont puissants. Fulkerson nous donne à entendre une voix moins grave que sur le premier album. Ca rock bien. On a peut-être là un aperçu de ce qu'aurait pu être l'évolution du style de Blue Tears si on leur avait donné le temps.
Girl Crazy : Morceau sympathique mais qui reprend les stéréotypes de la chanson de hard FM. Il y a quelque chose d'AEROSMITH. On est clairement dans la facilité.
With You Tonight : Blue Tears nous sert quelque chose de plus pop avec cette balade léchée. Le son est encore une fois parfait. Les guitares nous bercent, le chant est également très propre. Les adeptes de 7TH HEAVEN adoreront.
Mystery Man : Chanson qui entre en résonance avec Girl Crazy. Faible intérêt à mon sens.
Rock You To Heaven : L'intro me fait clairement penser à du KISS mais le reste du morceau, très sympathique au demeurant, bascule dans un mix entre Def Leppard (couplets) et un autre groupe dont le nom m'échappe (pour le refrain). Le titre réussit là où Girl Crazy et Mystery Man échouent.
Evidence Of Love : Balade torturée plutôt réussie dans son genre, toute en basse quasiment.
Mad, Bad And Dangerous : L'entrée annonce quelque chose d'énorme. On frétille d'impatience. Les couplets envolés maintiennent la note haut perchée mais la chanson, elle, reste aussi basse. Par contre, j'admire la prestation vocale mais elle ne suffit pas à me faire aimer ce titre.
Mysty Blue : Après nous avoir bien cassé les oreilles sur le précédent morceau, Fulkerson baisse d'un ton. Sa voix se fait plus caressante. Et tout le morceau est de cette vaine là même si on s'envole un peu dans la seconde partie de la chanson.
Kisses In The Dark : Arrrghhhh Blue Tears is Back !! Avec ces petits « bisous » on replonge la tête la première dans le son et le style originel du groupe. Un morceau qui aurait pu figurer sur le premier opus sans rougir devant les autres morceaux. On retrouve le sens de la mélodie de Fulkerson et la production magnifique.
Everywhere I Go : Petit morceau sans prétention. Sympathique à la première écoute. Pas un must.
Midnight Train : Balade bien inspirée qui démontre encore une fois toute l'intelligence créatrice de Fulkerson. On n'est pas dans la création micro-onde. Blue Tears nous a mijoté un titre aux petits oignons avec une entrée, un plat, un dessert.
Follow Your Heart : Le retour du grand Blue Tears. Un pur régal pour les oreilles. Si vous avez aimé le premier album, vous adorerez.
Russia Tonight : Titre prenant qui sait prendre son envol aux refrains.
Love Machine : Je n'adhère pas à cette chanson. Je la trouve raide et sans envergure.
The Last Serenade : L'avant dernière chanson de cet album est une balade. Tendre, sirupeuse, très agréable à l'écoute. Encore une fois beaucoup d'intelligence dans l'évolution de la mélodie du morceau.
Live It Up : Et pour terminer cet album un petit live (en tout cas ça y ressemble) à la Blue Tears. Fulkerson s'éraille, les choeurs s'élèvent, la guitare déchire, la batterie nous commande. On arrête cette écoute avec de la joie dans les oreilles.
En conclusion je dirais que cet album a beaucoup d'attrait. La moitié des titres proposés est de bonne facture. L'autre moitié c'est, selon moi, une affaire de goût. Je déplore uniquement des morceaux trop « faciles », du DEF LEPPARD mais sans âme. Mais encore une fois, je pense que cela vient du fait que l'on a plus à faire à une compilation qu'à un véritable album. Ils ont pu se permettre de placer de nombreux morceaux qui n'auraient peut-être pas eu leur place sur un album où l'enjeu est tout autre que le simple désir de partager avec les irréductibles fans du groupe.
D'ailleurs, Fulkerson, en 2002, était assez lucide lorsqu'il déclarait que certains de ces morceaux avaient été composés avec Spears à la va-vite pour se détendre, plaisanter, passer un bon moment.
A suivre …
Highlights : Long Way Home, Kisses In The Dark, Follow Your Heart
| Tracklist : | Line Up : | |
| 01. Long Way Home | Gregg Fulkerson (chant, guitare) Bryan Hall (guitare, choeurs) Michael Spears (basse) Charlie Lauderdale (batterie) |  |
| Label : | Suncity |
| Sortie : | 26/07/2005 |
| Production : | n/a |
| Discographie : |
| Blue Tears (1990) |
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