Le leader vénéré et star de télé-réalité est décédé « entouré d'amour », a annoncé sa famille, quelques semaines seulement après un concert d'adieu grandiose. 

Ozzy Osbourne, légende du metal, dont Black Sabbath, a pratiquement inventé le heavy metal, et est devenu plus tard un pionnier de la télé-réalité, est décédé mardi à l'âge de 76 ans.

La famille d'Osbourne a confirmé son décès dans un communiqué. « C'est avec une tristesse indicible que nous devons annoncer le décès de notre bien-aimé Ozzy Osbourne ce matin », a-t-elle déclaré. « Il était entouré de sa famille et entouré d'amour. Nous demandons à chacun de respecter l'intimité de notre famille en cette période difficile. » La cause exacte du décès n'a pas été précisée, bien qu'Osbourne ait lutté contre divers problèmes de santé ces dernières années, notamment la maladie de Parkinson et des blessures subies lors d'une chute nocturne en 2019.

Le chanteur avait une présence scénique électrisante et imprévisible, ainsi qu'un humour pince-sans-rire qui lui valaient la sympathie de ses fans. Son énergie débordante a contribué à transformer les hymnes qu'il chantait – « Iron Man », « Paranoid » et « Crazy Train »  en incontournables des stades. Membre de Black Sabbath, il a contribué à esquisser les grandes lignes du heavy metal, mais dans les conversations, il restait toujours humble quant à ses contributions à la musique. Il connaissait ses limites et n'hésitait pas à évoquer ses addictions, mais il cherchait toujours à s'améliorer. C'était un outsider que tout le monde voulait soutenir.

En tant que prophète de malheur en chef de Black Sabbath, Osbourne pouvait invoquer une véritable terreur dans ses cris perçants, d'une manière qui accentuait les chants funèbres musclés du groupe. Lorsqu'il hurlait « Qu'est-ce qui se tient devant moi, cette silhouette noire qui me pointe du doigt ?» dans « Black Sabbath », c'était une performance digne d'un film d'horreur. Il chantait « Iron Man », l'histoire d'un golem méprisé en quête de vengeance, avec une colère crédible. Et lorsqu'il hurlait « Les rêves se transforment en cauchemars, le paradis se transforme en enfer », dans « Sabbath Bloody Sabbath », c'était avec une fureur démoniaque que même Milton n'aurait pas pu invoquer. Il donnait un sens à l'arrogance de ses camarades et ramenait leur vacarme surnaturel sur terre d'une manière qui résonne auprès de millions de personnes depuis des décennies.

Bien que les groupes aient déjà repoussé les limites du hard rock depuis quelques années à l'arrivée de Black Sabbath, le groupe a purifié son agressivité en un son puissant et implacable qui allait définir un nouveau style de rock. « N'importe quand, le heavy metal pourrait aussi bien être sous-titré “Musique dérivée de Black Sabbath” », a déclaré le batteur de Metallica, Lars Ulrich, lors de l'intronisation de Black Sabbath au Rock & Roll Hall of Fame en 2006. La voix et les performances d'Osbourne étaient des éléments essentiels du modus operandi du groupe. Le guitariste de Queen, Brian May, a un jour décrit Osbourne comme « un chanteur élancé qui gémissait d'une manière qui désespérait les parents des enfants » — et c'est exactement ce que les enfants recherchaient dans leur musique.

En solo, Osbourne s'est concentré sur les aspects les plus gothiques de l'approche de Sabbath et a ajusté les tempos pour que les fans puissent passer du hochement de tête au headbanging. Mais son art se délectait toujours de ténèbres : destruction mutuelle assurée (« Crazy Train »), vignettes d'horreur de Hammer (« Bark at the Moon »), faux prophètes (« Miracle Man »). La grande différence, c'est qu'en tant que leader, Osbourne a découvert une nouvelle facette de lui-même : un artiste dont l'esprit vif et le goût de la fête étaient tout aussi démesurés que sa musique, et s'est laissé envahir. Aidé par sa femme et manager, Sharon, et une succession de virtuoses de la six cordes – Randy Rhoads, Jake E. Lee, Zakk Wylde –, il s'est réinventé en artiste capable de présider aussi bien une séance de spiritisme qu'une fête avec le même panache. Sa légende a grandi.

Entre sa musique solo et ses enregistrements avec Black Sabbath, Osbourne était l'artiste le plus omniprésent dans le classement des plus grands albums de métal de tous les temps de Rolling Stone ;

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