Mon calendrier des concerts de l'année 2019 arrive à son terme. Aujourd'hui ce sera très probablement mon avant-dernier ; il se tient au Trabendo, un auditorium que j'affectionne particulièrement. Laura Cox nous propose d'y fêter la parution de son deuxième opus, en poursuivant une tournée déjà entamée à la fin de l'été, qui m'a permis de la voir au Raismesfest en septembre.
ZAK PERRY & The Beautiful Things [19h45-20h30].
Ce Texan m'est parfaitement inconnu, et pourtant il semble apprécier le Nord de la France et en particulier l'Avesnois ! Le 3 septembre 2019 il s'est arrêté pour la troisième fois pour un concert au sein même de l’église Saint-Martin de Preux-au-Sart. Il faut souligner que depuis l’automne 2016, il séjourne de nombreux mois dans ce ch'ti village, lorsqu’il n’est pas outre-Atlantique ! Ses liens y sont tissés à tel point qu'il a carrément consacré un titre à son village d'adoption "Preux-au-Sart", dans son dernier album enregistré à Arras. Il y raconte son bien-être quand il est dans la commune, les bonnes odeurs qui sortent des cuisines ou encore les rires des enfants. info sur son exil
Dans sa dizaine d'albums on trouve un mélange de blues, de rock, de gospel et de country.
Aujourd'hui, The Beautiful Things est en mode trio. Le chanteur et sa guitare est entouré de son fidèle guitariste Vern dit "Barefoot" Vennard (toujours présent depuis 23 années de complicité), et Guillaume "Frenchy" Maillard à la basse.
Curieusement dénué de batterie (Julien Mahieux son batteur a été prié de s'abstenir ces soir pour des questions logistiques apparemment), la musique peut d'abord déstabiliser un auditoire venu chercher des sons agités et percutants. Mais voyons les choses du bons côté ; nos oreilles sont ainsi épargnées. La sonorisation du reste du groupe aura pu être d'autant plus facilement équilibrée ! Et ma foi, cela m'aura permis une découverte dans une relative douceur ; une bien belle entame de soirée.
Le trio se contente d'une frêle bordure en avant de la scène et d'un éclairage suffisant pour les regards et les objectifs.
Passé la séquence d'adaptation à ces sonorités inattendues, je me laisse bercer par ces parfums texans et ces mélodies bluesy. J'ignore si l'absence de batterie fut un choix ou une adaptation à un imprévu mais en tous cas j'apprécie l'audace du concept. A mi-chemin entre l'électrique et l'acoustique, l'émotion est bel et bien présente. Le cowboy de Galveston (Texas, USA), dispose par sa voix et sa stature d'un charisme convaincant ; il a en outre une gueule qui dénonce de longues soirées sans aucun doute bien arrosées. Une expérience qui a sans doute contribué à forger cette voix rocailleuse et profonde.
Les connaisseurs auront apprécié son tube de 2006, le rugueux blues rock sudiste "Mama (Was A Redneck Cowboy)" qui fut classé dans les "charts" texans. Au passage, il en profite pour faire valoir son dernier album "Live Session In France" en interprétant "Make A Little Memory". Un autre titre "Shadows Of Our Love" fera probablement partie d'un prochain album prévu au printemps 2020.
La réaction du public, d'abord respectueuse, fut au fil du concert très enthousiaste. Une belle ovation méritée accompagne son départ de la scène. Pour ma part, j'ai bien accroché et je tâcherai de me pencher sur le cas de ce monsieur dès que possible ! [je note a posteriori qu'il sera en concert le samedi 18 janvier 2020 au Bateau El Alamein (Paris 13)]
PROGRAMME
Mama (Was A Redneck Cowboy)
Endless Fall
Make A Little Memory
Shadows Of Our Love
I'll Be Waiting
Wounded Puzzle
(dans le désordre !)
LAURA COX [20h50-22h20]
Depuis l'âge de quatorze ans, Laura Cox se passionne pour la guitare. A partir de 2008, les vidéos de Laura Cox circulaient sur You Tube ; sa voix et son jeu de guitare ont justifié sa notoriété croissante sur internet. Si bien qu'au bout de quelques années, sous l'impulsion de Mathieu Albiac (guitare), elle a ressenti l'envie de se confronter au public. François Delacoudre (basse) et Antonin Guérin (batterie) rejoignent le duo pour former un vrai groupe. Pour distinguer cette formation de ses publications, il est convenu de l'appeler Laura Cox Band.
Après avoir un peu trop attendu une bonne occasion de la voir sur scène, j'ai pu enfin m'assurer de son talent le 8 décembre 2018 à Paray-Vieille-Poste, puis plus récemment lors du Raismesfest le 14 septembre 2019.
Son style puise ses influences dans un vaste répertoire dont on peut percevoir les accents country, blues, rock sudiste ou hard rock. Tout ce que j'aime ! Même si, à titre personnel, je ressens juste une légère frustration, compte tenu de son origine ; les textes sont banalement en anglais. Mais je lui accorde une circonstance atténuante, elle est franco-anglaise. Gageons qu'elle se sente davantage anglophone… Mais qui sait, un jour se sentira-t-elle capable de chanter dans la langue de Molière, comme ont su le faire Téléphone, Trust, Lazuli et bien d'autres …
Un deuxième opus "Burning Bright" est paru le 8 novembre 2019 mais des titres ont déjà été interprétés sur scène depuis la fin de l'été, notamment lors d'une prestation remarquée au Raismesfest. Cette tournée promotionnelle est l'occasion de présenter le nouveau nom du groupe ; Laura Cox Band est devenu Laura Cox (tout court), soi-disant pour estomper un côté blues-band… ainsi soit-il.
Le Trabendo offrant à mon sens une bonne acoustique, la sonorisation de ce soir m'a cependant paru variable. Les voix et certains sons de guitares ne m'ont pas semblé toujours très perceptibles, en tous cas perçu de mon emplacement (deuxième rang sur la droite). Mais rien de rédhibitoire cependant, je fais partie des conquis d'avance et je suis prêt à découvrir les nouveaux titres avec bienveillance !
Un éclairage assez lumineux a permis de bonnes prises de vues pour les photographes et une bonne visibilité pour les auditeurs. Un cadre sobre ; pas de fond de scène, ni autre décor que les amplis.
La scène est peu étendue ; la batterie surplombe les autres musiciens du quatuor qui parviennent à se mouvoir et à s'exprimer sans trop de difficulté. En tous cas jusqu'à l'intervention des invités. Car en effet, pour agrémenter cette soirée de lancement de son album ("release party" pour les adeptes d'anglicisme), la Belle a eu la bonne idée d'inviter des amis artistes.
En guise d'attaque frontale, Laura a choisi le titre "Fire Fire" issu de l'album aujourd'hui à l'honneur, qui me parait être le plus adéquat et le plus ravageur. L'auditoire est ainsi prévenu, on n'est pas ici pour passer la soirée à s'endormir en regardant une chandelle se consumer. Et de fait les articulations et la nuque nécessiteront une bonne souplesse pendant tout le concert !
Pratiquement rien à reprocher au programme ; on voulait du rock, on a eu notre dose. Mais à mon sens l'intérêt de la soirée aura été singulièrement accru par l'invitation de nombreux invités.
Pour interpréter sa traditionnelle reprise de Jimi Hendrix "Fox Lady", c'est Waxx (alias Benjamin Hekimian) qui est invité à prêter guitare forte ! Je ne connaissais pas du tout le monsieur, je constate que le "youtuber" est très à l'aise en public, ce gaillard occupe bien la scène et la sono !
Je connais déjà Mary Reynaud pour l'avoir vue/entendue en compagnie de FRANCK CARDUCCI BAND (au Crescendo le 18 aout 2017, puis au Prog en Beauce le 29 octobre 2017). Cette lyonnaise m'avait ainsi beaucoup séduit par son chant et son charme. Si son inspiration d'origine est dans la country, cette artiste n'a pas attendu sa rencontre avec le FCB en 2014 pour s'épanouir. Elle est à l'aise dans plusieurs styles ; le rock progressif (j'ai pu le vérifier !), le bluegrass, le swing, le punk rock, la pop, la surf music, bref tout le panel du rock, quoi ! Laura présente brièvement l'origine de leur amitié (Elles ont notamment Sheryl Crow en centre d'intérêt commun) Adepte du micro et de la guitare depuis ses 12 ans la chanteuse est là ce soir pour apporter toute sa sensibilité sur le très bleusy "Just Another Game" en compagnie de son amie. Très beau duo !
Laura explique comment elle a rencontré Norbert Krief (guitariste de TRUST) et a pu l'inviter à venir témoigner son amitié en apportant son talent sur "Fortune Son", une reprise de l'anthologique Creedence Clearwater Revival. Ceux qui me connaissent peuvent imaginer mon émotion de revoir l'un des héros de mon adolescence… Depuis le 21 novembre 1981, je l'ai vu sur scène sept fois avec Trust. Mais ce soir, il est plus proche que jamais ! Nono s'est montré généreux et impliqué, apportant bonheur et joie au public comme au groupe.
Dans la rubrique "je suis largué", j'apprends que Gaëlle Buswel est une chanteuse réputée et reconnue. Ah bon. [a posteriori, je constate en effet les nombreuses récompenses obtenues par cette artiste ciblée sur le folk rock 70's, qui jouit déjà d'une belle réputation scénique] Laura m'aura donné l'occasion de faire amende honorable en découvrant cette artiste venue ce soir joindre son énergie à celle de son amie sur "River". Impliquée et fougueuse elle a su apporter un surcroît de folie à ce titre déjà entraînant.
Le public a maintes fois pu montrer sa grande satisfaction, notamment sur un "As I am" accrocheur dont le refrain est chanté à gorges déployées ! Très bonne ambiance donc, qui me semble s'être encore accrue au fil des interventions des invités ou lorsque Laura s'est autorisée, entre deux gorgées de bière, un p'tit bain de fosse. En tout état de cause, tel était mon cas. Le bouquet final en étant le summum ; tous les musiciens invités par le groupe sont revenus sur la scène pour interpréter "Heartbreaker" de Pat Benatar. Choix astucieux au regard de l'enthousiasme du public manifestement ravi !
Durant une heure et demie, nous aurons eu droit à dix-sept titres, dont neuf (des dix) titres extraits de "Burning Bright". Cet opus est ainsi interprété dans sa quasi intégralité puisque seul le dixième titre est écarté, en raison de son atmosphère particulière que Laura n'a pas estimé souhaitable de jouer en concert.
Avec le recul, pour ma complète satisfaction il m'aura manqué un solo basse/batterie, dont le public du Raismesfest avait pourtant bénéficié ce 14 septembre. Il constituait une ponctuation utile dans le programme, démontrant le talent d'un pilier rythmique trop souvent estompé dans un groupe. En l'occurrence, François avait fait entendre des arguments convaincants. Mais il est probable que le choix d'inviter d'autres artistes laissait peu d'espace d'expression.
PROGRAMME
Fire Fire (Burning Bright, 2019)
If You Wanna Get Loud (Come to the Show) (Hard Blues Shot, 2017)
The Australian Way (Hard Blues Shot, 2017)
Foxy Lady (reprise de The Jimi Hendrix Experience, avec Waxx)
Too Nice for Rock 'N' Roll (Hard Blues Shot, 2017)
Looking Upside Down (Burning Bright, 2019)
Last Breakdown (Burning Bright, 2019)
Just Another Game (Burning Bright, 2019) (avec Mary Reynaud)
Here's to War (Burning Bright, 2019)
Take Me Back Home (Hard Blues Shot, 2017)
Fortunate Son (reprise de Creedence Clearwater Revival, [1978], avec Norbert Krief)
Bad Luck Blues (Burning Bright, 2019)
As I Am (Burning Bright, 2019)
River (Burning Bright, 2019) (avec Gaëlle Buswel)
RAPPEL :
Hard Blues Shot (Hard Blues Shot, 2017)
Freaking Out Loud (Burning Bright, 2019)
Heartbreaker (reprise de Pat Benatar, In The Heat Of The Night, 1979) (avec tous les invités).
Une très bonne ambiance, et par conséquent une excellente soirée. J'en redemande !
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