Depuis quelque temps, alors que j'ai toujours aimé ce groupe, j'étais quelque peu revenu d'Amon Amarth.
La qualité de leurs albums commençait à diminuer, leur énergie à se diluer et, de ce fait, les prestations scéniques étaient moins bonnes malgré des moyens importants. Ainsi pour leur dernière prestation à Toulouse en 2017, dans un Bikini plein comme rarement, l'accent avait été mis sur le gros show avec pyros, light show splendide, combats de Vikings mais aussi un écran led géant avec les paroles des chansons en mode karaoké géant. J'avais trouvé ça too much, surtout que musicalement c'était un peu mou. Et même au Wacken qui a suivi, c'était mieux, plus énergique mais pas formidable non plus alors que les Suédois ne m'avaient jamais déçu sur scène jusque là. Et puis l'album "Jomsviking" avait aussi été une déception. Du coup, j'ai un peu lâché l'affaire. La perspective d'un nouvel album avec "Berserker" m'a même laissé de marbre (finalement après écoute, je l'ai quand même trouvé sympa) alors qu'auparavant j'attendais chaque nouvelle sortie du groupe avec gourmandise. Bref, si j'étais content à la perspective de les revoir (pour la treizième fois, quand même !), mais je n'ai pas non plus sauté au plafond quand j'ai vu l'annonce de leur retour à Toulouse en ce début de juillet.
En fait, il s'agit d'une date que fait le groupe entre deux festivals pour meubler/rentabiliser des journées off. En l'occurrence, les Vikings s'arrêtaient à Toulouse et à Grenoble sur la route qui les menait du Download Madrid au Rock Harz en Allemagne. Et vu qu'ils ont prévu de jouer dans des Zéniths à l'automne 2019 à des prix Drouot, autant profiter de leur passage dans une salle de 1 500 personnes pour moins de 30 € !
Le Bikini est en tout cas bien rempli pour le retour d'Amon Amarth. La dernière fois, deux ans auparavant, ça avait été infernal tellement on circulait mal. Là, il y a un peu moins de monde : il n'y a pas de première partie attractive comme Omnium Gatherum et surtout Dark Tranquillity et en plus, à partir de fin juin, Toulouse a tendance à se vider d'une partie de ses étudiants. On doit donc être dans les 1 300 personnes et c'est bien agréable : la salle est bien remplie, il y a une grosse ambiance, mais on y circule sans difficultés.
La première partie est assurée par un groupe français, DEFICIENCY. J'avoue que je n'en ai pas vu grand chose. La forte chaleur qui règne sur le sud-ouest en ce début d'été incite plutôt à rester dehors où il y a un minimum d'air. Ils sont originaires de Lorraine, existent depuis 2009, ont sorti trois albums et jouent un thrash assez mélodique aux sonorités modernes. Mais je n'en ai vu qu'un morceau et demi, sans vraiment rentrer dedans. Ca jouait bien, ceci dit, mais je n'ai pas pu me faire d'opinion sur ce groupe. Il faudra que je les revoie plus tard ou que j'écoute leurs albums. En tout cas c'est cool pour un petit groupe français d'avoir eu l'opportunité de jouer dans de grosses salles quasi complètes en ouvrant pour un groupe comme Amon Amarth.
Après une vingtaine de minutes, la terrasse du Bikini se vide et le public se masse dans la salle. Ca s'échauffe devant en prévision des pogos, walls of death et circle pits à venir, et de nombreux fans arborent des boucliers vikings en carton. Et surtout, tout le monde dans la salle est enthousiaste avant même qu'AMON AMARTH n'investisse la scène. On voit en tout cas un beau décor de scène, avec la même scène à double niveau en forme de casque viking que la dernière fois en 2017, mais sans écran led en fond (ce qui est bon signe vu comme j'avais trouvé peu convaincant le show visuel d'alors). Et lorsque les Nordiques débarquent donc sur "The pursuit of Vikings", c'est l'explosion dans le public. Et alors que j'étais plutôt sur la réserve, je me laisse gagner par l'enthousiasme général. Le groupe est en forme, vraiment content d'être là et prêt à en découdre. Ils sont aidés par un son parfait et un light show splendide. Le visuel se limitera d'ailleurs aux jeux de lumière, un ou deux pétards et quelques combats vikings. Et musicalement, ça envoie sans fausses notes et avec une belle énergie. Johan Hegg est toujours aussi communicatif et fait de plus en plus d'efforts pour s'adresser au public en français : il a dû prendre la parole quasiment autant en français qu'en anglais. Rien de tel pour se mettre le public dans la poche ! Et c'est bien réussi parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu le public toulousain aussi bouillant. Ca chante, ça pogote en permanence devant. Et quand Johan demande, avant le nouveau titre "Crack the sky", que ça jumpe comme jamais, ça va être effectivement le cas : le public sautille quasiment jusqu'au fond de la salle Même si la setlist n'est pas tout à fait à mon goût (la moitié des morceaux extraits des trois derniers albums, "Victorious march" zappée ainsi que plein de hits des années 2000), ça passe crème. Les "Crack the sky", "Fafner's gold" et "Shield wall" de "Berserker", je les trouve déjà sympas sur album mais elles sont réellement taillées pour le live. Même les titres de "Jomsviking" que je trouve plutôt chiants passaient bien, et je reconnais que "Raise your horns" a un côté assez fédérateur. On a même eu droit à une surprise avec "Legend of a banished man", un morceau assez rarement joué que le groupe a exhumé pour les vingt ans de leur deuxième album, "The avenger"... Ce sera malheureusement le seul extrait de cet album. J'aurais pourtant bien troqué deux ou trois titres récents contre des "Bleed for the ancient gods" ou "The last with pagan blood" Ca aurait peut-être moins parlé au jeune public mais je suis un vieux con Mais vu l'état de forme du groupe et l'ambiance, le manque de quelques vieux titres n'a pas été si gênant que ça au final. Le final sur "Twilight of the Thundergod" avec le serpent géant Jormungand pour orner la scène sera triomphal pour le groupe. Amon Amarth a joué dix-sept morceaux pendant une heure quarante, avec une envie et une efficacité aussi redoutables qu'inattendues de ma part. Comme quoi il faut toujours laisser sa chance à un groupe qui a déçu
Voilà donc une superbe soirée dans la chaleur du début d'été toulousain, qui me réconcilie avec Amon Amarth !
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