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jethro tull paris salle pleyel 24 11 18

Trente et un ans que je n'avais pas vu Jethro Tull et sérieusement, ça commençait à manquer.

 La musique du groupe m'a globalement toujours plu notamment grâce à ce mélange teinté de folk, de rock parfois de blues et de mélodies acoustiques lorgnant vers le moyen-âgeux. Découvert avec le fabuleux double live de 1978, Bursting Out, j'avais donc décidé de poursuivre ma quête "tullienne" avec des albums comme Aqualung, Crest Of A Knave (pour lequel d'ailleurs, je vis la tournée promotionnelle au Zénith en 1987), Minstrel In The Gallery et de nombreux lives (qu'ils soient officiels ou non....).

Bref voilà donc pour ma relation musicale avec cet immense fleuron du rock anglais.

Blacky, le bien-nommé s'était enfin échappé de sa campagne nivernaise pour se rendre à un concert parisien. Ca faisait longtemps mais il l'a fait. Accueilli comme il se doit par les membres de ma famille, nous nous acquittâmes d'un repas généreux pour ensuite quelques plus tard prendre la direction de la capitale en Mondéo.

Entreprise risquée puisque les gilets jaunes avaient envahi la cité parisienne. Rien ne nous disait donc si nous allions arriver à bon port car la Salle Pleyel, lieu de notre concert n'était guère située très loin des points névralgiques de la manifestation.

Prenant la décision de parquer la voiture à la Porte de Vanves car à chaque fois que je m'y rends je sais et ce, grâce à un pote qui m'affirme que l'on y trouve toujours de la place pour garer en périphérie son véhicule gratuitement.

Au moment d'emprunter le métro, je me suis rappelé la cohue souterraine qui vous bouscule et qui ne vous laisse pas descendre quand vous êtes arrivés à destination. Parvenus non sans mal, car suite à un colis piégé découvert dans une station située un peu plus loin sur la ligne 13, le machiniste nous annonce tout de go, que la rame finit son périple à Montparnasse Bienvenue. Nous étions partis pour aller jusqu'à Place de Clichy.......Changement donc ligne 6 puis direction Charles de Gaulle Etoile et là encore, la rame s'immobilise à Trocadéro, les dernières stations ayant été fermées au public. Blacky frise alors l'apoplexie.

A Troca, on remonte l'avenue Kléber vers l'Etoile et là, des détonations se font entendre là où sont rassemblés les gilets jaunes.

La décision est prise de contourner la place côté gauche, c'est côté avenue de la Grande Armée car côté Champs, on sent bien que ça peut déborder à tout instant. Nous atteignons donc l'avenue de Wagram sans trop de difficultés, enfin si, puisque au moment de redescendre cette avenue mythique (la salle du même nom, l'Empire.....), les yeux nous piquent grave, p***** de lacrymos. La descente de cette avenue (que j'ai parcourue bien des fois), s'avère être la plus pénible de celles que j'ai pu faire auparavant. Cela finit par s'atténuer alors que la charmante place des Ternes se présente devant nous. Il ne nous reste donc plus qu'à remonter le faubourg St Honoré pour parvenir à notre destination finale : la légendaire Salle Pleyel. Une façade qui rappelle étrangement celle de l'Hammersmith Odeon.

Là, nous patientons sagement, attendant que l'ami Purplexed, troisième larron du lot daigne enfin faire une apparition pour le moins remarquée. Son "Coucou" légendaire, toujours teinté d'humour, me fit tressaillir quelque peu. "Fait soif" et ce, malgré la fraîcheur nocturne qui commence à se faire sentir, martèle un Blacky déterminé et bien décidé à aller jusqu'au bout de son idée. Il a bien eu raison car la Ciney qui nous fut proposée fut exquise.

La salle parée de ses plus beaux atours nous ouvre enfin ses portes car reconnaissons-le, il ne fait pas bien chaud en cette fin novembre.

Alors oui, Jethro Tull, qu'en est-il aujourd'hui ? Martin Barre parti vers d'autres horizons musicaux est remplacé par un jeune guitariste répondant au doux nom de Florian Opahle qui, en tant qu'employé du Ian Anderson Band (composé de types à la fois jeunes et "plus confirmés") se contraint de reproduire note pour note les soli de son illustre prédécesseur notamment l'opener My Sunday Feeling. Pour ce 50 ème anniversaire, on commence bien évidemment par le répertoire le plus ancien en l'occurrence Love Story issu de This Was, album de 1968 que j'avoue mal connaître. Certains crieront peut-être "Au scandale !!!!!" mais je m'en tape le coquillard....mdrrrrr On poursuit, toujours issu de cet album, avec l'emblématique A Song For Jeffrey et une belle version de ce titre blues qu'est Some Day the Sun Won't Shine. 1968 correspond, il convient de le signaler, au passage pour le moins très bref au sein du groupe de Tony Iommi (futur Black Sabbath) qui s'illustra lors du Rock And Roll Circus des Rolling Stones.

Notre ami flûtiste a pour idée par le biais de cette tournée des 50 ans de rendre hommage aux anciens membres du groupe. Ainsi se succéderont Mick Abrahams, le redoutable batteur Clive Bunker, Jeffrey Hammond et donc notre Tony Iommi.

Sinon durant le set des musiciens que l'on pourra qualifier de "figures" interviendront pour insister à quel point Jethro Tull fut important dans leur parcours musical. Joe Bonamassa présenté par Ian Anderson comme étant celui qui reprend le plus fidèlement le répertoire du Tull, Joe Elliott de Def Leppard, Slash et Steve Harris auront ainsi l'infime honneur de demander leur titre favori au Maître-flutiste qui s'exécutera ipso facto.

Un p'tit Dharma For One, amputé de son solo de batterie (c'est vrai que les longs solos de batterie, ça appartient à un autre temps selon le grand Ian. Il n'y a encore que Glenn Hughes et son band pour nous Faire supporter ce type d'exercice.....) nous est proposé devant un public ravi.

C'est la tradition chez le Tull : A New Day Yesterday est forcément enchaîné à Bourée In E Minor et ce, depuis des lustres. Et ce n'est que tout naturellement que le sieur Anderson nous fait étalage de tout son talent de flûtiste virtuose par le biais d'un solo de flûte à aucun moment ennuyeux. J'imagine qu'elle fut la réaction du public (Etonnement ? Mécontentement : là aussi, on s'en tape le coquillard.....mdr) la toute première fois que ce grand échalas s'empara de sa flûte pour exécuter donc une reprise très personnelle du célébrissime morceau du grand Bach à tel point qu'aujourd'hui dans le milieu du Rock, on associe ce "classique"............de la musique classique à Jethro Tull. My God et Thick As A Brick (amputé de sa célèbre introduction, dommage....) concluent ce superbe premier set.

Pour le second set, on passe ensuite à la vitesse supérieure avec l'interprétation des standards du groupe, des standards qui unissent toute une assistance venue les acclamer et ce, malgré les quelques petites faiblesses vocales qui frappent notre ami Ian. Le public n'en a cure, moi le premier et donc après un A Passion Play qui ne m'a jamais emballé plus que ça, ce sont les fabuleux Too Old to Rock 'n' Roll, Too Young to Die, Songs From The Woods, Ring Out Solstice Bells, Heavy Horses (quel grand titre !!!!!!!), Farm On The Freeway (un morceau sublime issu du trop oublié Crest Of A Knave. Tellement voulu qu'ils publient un live de cette fabuleuse tournée) et l'inévitable Aqualung sont interprétés avec une maîtrise déconcertante. Et pourtant l'artilleur en chef, Martin Barre, n'est plus, ainsi que je l'ai précisé au tout début de cette review, dans le groupe depuis quelques années déjà. Locomotive Breath dans une version étirée scelle de fort belle façon un magnifique concert. Vraiment une très belle cérémonie célébrant cette non moins superbe carrière jalonnée d'albums très racés magnifiquement revisités. 50 ans, ce sont aussi les noces d'or pour un couple. Alors pour une telle occasion, autant se remettre du Tull, non ?


Jethro Tull Setlist Salle Pleyel, Paris, France 2018, Jethro Tull 50th Anniversary World Tour
 








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