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night of the prog festival 2018 st goarshausen loreley allemagne 13 14 15 07 2018

Depuis au moins quatre années, nous (moi et ma p'tite Fée) hésitions à nous rendre à ce festival pourtant déjà mythique.

 Pour ma part, en tant que germanophile de longue date, je n'attendais que la bonne occasion pour me lancer ! ... Nous avions bien failli nous y rendre dès 2015 lorsque Camel y fut annoncé. Cependant, le BeProg de Barcelone annonçait la même tête d'affiche avec de surcroît d'autres artistes qui avaient alors fait pencher la balance... Bref, les circonstances ne nous ont pas permis d'assister à cette grand'messe du Prog, jusqu'à cette XIIIème édition dont l'affiche hallucinante ne pouvait que nous convaincre !

Une fois de plus, l'Allemagne ne me déçoit pas et séduit ma p'tite Fée ; les paysages de ces rives du Rhin sont absolument somptueux avec ces coteaux de vignes, ces villages posés comme sur des maquettes, ce fleuve majestueux qui serpente parmi les collines. Grâce à l'expérience de nos amis, l'hôtel n'était pas trop loin du site et pas trop cher. Le directeur d'hôtel est d'une hospitalité remarquable et de surcroît manifestement francophile (attentions particulières bien agréables, quelques mots français, tables réservées aux français). Les chambres sont confortables et spacieuses, les petits déjeuners copieux. Le site du festival, à une douzaine de kilomètre de notre port d'attache, est organisé à l'allemande : une décontraction permise par une rigueur de principe. La sécurité interdit les bouteilles d'eau mais avec un peu d'astuce il était possible de contourner l'obstacle.

Ce dernier point n'est pas négligeable, car nous étions à ce moment-là au début d'une forte canicule. Cet amphithéâtre s'est vite avéré une véritable étuve ! Nous étions assis sur des gradins en pierre (heureusement conseillés, nous avions nos coussins !), prêts à rôtir ainsi entre l'enclume et le marteau, sans ombre bien évidemment. Pour avoir de l'ombre, il fallait renoncer à la proximité de la scène et surplomber l'arène, en retrait ; un groupe de français, en bons débrouillards, avait monopolisé un des arbres qui cernent le demi-cercle. La bière ne m'a pas paru fortement alcoolisée (modeste avis d'un biturin notoire, peut-être à relativiser, donc) mais cependant nous aurions apprécié conserver la petite bouteille d'eau que nous étions parvenus à introduire avant qu'elle ne fut confisquée). Bah, au prix de la bière ce n'était pas bien grave. Et puis, entre les concerts, le festivalier avait le temps d'aller aux équipements sanitaires, nombreuses échoppes et divers lieux de restauration prévus à cet effet car, autre qualité de ce festival, les artistes se succèdent sur une scène unique.

L'affiche de cette XIIIème édition comporte dix-neuf groupes, dont deux ont largement motivé notre déplacement ; CAMEL et BIG BIG TRAIN, bien sûr ! Six autres sont des artistes, de très bonnes surprises, ont redoublé notre envie ; ILISDURS BANE (avec H !), THE SEA WITHIN, RIVERSIDE, ANGE, ARENA et surtout WOBBLER en particulier que je m'impatientais de voir depuis longtemps ! Tous les autres furent plus ou moins de belles découvertes ; beaucoup se sont avérées être de belles révélations à différentes échelles. Seuls quelques-uns m'ont laissé septique mais tous étaient de bon niveau.

Bref, dans un cadre rhénan idyllique avec ma chérie, de nombreux amis (la photo de groupe n'est pas parvenue à rassembler tous les français présents au Loreley !), de bonnes bières (une blonde et une ambrée) pas trop chères, des artistes exceptionnels et parfois accessibles (pas tous ; les têtes d'affiche sont restées dans l'ombre !) ; que vouloir de mieux … sauf à souhaiter perpétuer l'expérience !!

VENDREDI 13 JUILET 2018

Ouverture des portes 13h30

14h - 15h: DEAFENING OPERA. Groupe allemand, fondé à Munich en 2005 par Adrian Daleore (chant), Moritz Kunkel (guitare), Thomas Moser (guitare) et Christian Eckstein (basse). Ils ont ensuite été rejoints par Konrad Gonschorek (batterie) puis Gérald Marie (claviers). Ce premier concert du festival leur permet de promouvoir un opus paru récemment, "Let Silence Fall". En ce qui me concerne, ce sera également ma première découverte de la journée ; je n'avais même jamais entendu parler de ce nom.

Leur musique me séduit assez vite par le soin apporté aux mélodies, et à des compositions contrastées voire sophistiquées ; ce qui impose au festivalier, à peine arrivé dans l'arène, un petit effort pour se concentrer sur leur musique. La transition de l'éthéré "As Night and Day Collide" au très progmetal "Sundown" fut assez saisissante ! Ces mélodies délicates, ciselées ainsi que cette voix peuvent rappeler parfois Echolyn ou encore Anathema.

Même cueilli "à froid" (expression peu appropriée à la température ambiante !) le festivalier assidu qui aura eu la détermination d'être présent dès le début (je connais quelques gourmands qui se sont accordés une pause gastronomique), aura pu être facilement séduit ou au moins intrigué par ces bavarois pour lesquels il est permis de pressentir un bel avenir. A suivre, donc …

PROGRAMME

Overture
Sweet Silence
The Tempest
At the Edge
As Night and Day Collide
Sundown
Paralelno
Plus Ultra.

15h15 - 16h15: RETROSPECTIVE. Groupe polonais, fondé en 2005 à Leszno. Ces musiciens, Jakub Roszak (chant), Beata Ladoga (clavier, chant), Maciej Klimek (guitares), Lukasz Marshal (basse), Robert Kusik (batteries, percussions) et Alan Szczepaniak (guitares), nous proposent un metal progressif alternant les mélodies et les envolées un peu à la manière de leur compatriote Riverside.

Ce deuxième concert de la journée sera l'occasion d'écouter sept des neuf titres de leur troisième opus "Re:Search", paru en 2017. Etonnamment, sur les dix titres interprétés aujourd'hui, aucun n'est issu de la version remasterisée de "Stolen Thoughts" qui vient d'être rééditée pour son dixième anniversaire.

En tout état cause, ce sera ma deuxième découverte. Il serait injuste de les réduire à la comparaison que j'évoquais en préambule ; leur musique tantôt chaloupée, tantôt saccadée est à la fois originale et sujette à l'entrain. Les deux voix de Jakub et Beata, souvent en duo, apportent un surcroit d'intérêt. Peu de démonstration technique notable dans cette prestation mais que ce soit sur le plan vocal ou sur le plan instrumental le groupe dégage une harmonie agréable à écouter.

J'ignore quel sera leur avenir mais personnellement j'ai été assez séduit pour me procurer leur réédition à l'échoppe (15€).

PROGRAMME

Rest Another Time (Re:Search)
The End Of The Winter Lethargy (Lost In Perception, 2012)
Our Story Is Beginning Now (Lost In Perception, 2012) [doute]
Ocean Of A Little Thoughts (Lost In Perception, 2012)
The End Of Their World (Re:Search)
Look In the Mirror (Re:Search)
Standby (Re:Search)
Heaven Is Here (Re:Search)
Right Way (Re:Search)
The Wisest Man On Earth (Re:Search)
Lunch (Lost In Perception, 2012).

16h35 - 17h35: ANTIMATTER. Groupe britannique cofondé en 1998 à Liverpool par Mick Moss et Duncan Patterson (ancien membre d'Anathema) mais ce dernier a quitté le navire en 2005. Depuis ce départ, les thèmes électro initiés par le démissionnaire ont été abandonnés, l'orientation musicale est davantage rock, sans toutefois m'évoquer les ivresses progressives. Moss est désormais entouré de David Hall (Guitare, choeur), Ste Hughes (Basse) et Fab Regmann (Batterie).

Lors de ce troisième concert, honnêtement, je n'ai pas trouvé la porte. Même leur reprise de "Welcome To The Machine" de Pink Floyd ne m'a pas convaincu.

C'est bien fait et assez mélodique, de quoi passer un agréable moment, mais cela ne m'a pas enclin à approfondir la question… Ma troisième découverte m'a laissé perplexe et un peu déçu.

PROGRAMME

01 Paranova
02 Black Eyed Man
03 Welcome To The Machine
04 Monochrome
05 Over Your Shoulder
06 Leaving Eden
07 Wide Awake In The Concrete Asylum
08 Stillborn Empires
09 The Freak Show.

18h - 19h30 : THRESHOLD. Groupe britannique fondé en 1988. Ce quatrième concert permet à ce quintet de promouvoir leur dernier opus "Legend Of The Shires" paru en 2017. Il se compose actuellement de Steve Anderson (basse), Karl Groom (guitare), Johanne James (batterie), Richard West (clavier), et Glynn Morgan (chant).

Bien que le nom de ces anglais me fût souvent évoqué dans les discussions et les média spécialisés, c'est pour moi une quatrième découverte. Leur notoriété leur a permis d'occuper la scène une demi-heure de plus que leurs prédécesseurs ; alors que leur réputation me laissait présager d'un bon moment, hélas là aussi je n'ai pas trouvé la porte.

J'ai certes apprécié leur musique, agréable à écouter et exécutée par de bons musiciens qui maitrisent parfaitement leur répertoire, mais je n'ai pas été touché par la grâce… Je me suis même ennuyé.

PROGRAMME

01 Long Way Home
02 Stars and Satellites
03 Hollow
04 The Man Who Saw Through Time
05 Subliminal Freeways
06 Pressure
07 The Shire (Part 2)
08 Snowblind
09 Light and Space
10 Mission Profile
11 Lost in Translation
12 Small Dark Lines.

20h - 21h30 : RIVERSIDE. J'attendais avec impatience ce cinquième concert du jour pour assister à un sixième concert de Riverside, depuis celui du 14 novembre 2009 (La Locomotive) ! Je n'avais plus revu ces musiciens depuis le 27 octobre 2015 (Divan du Monde) ; j'ignorais alors que leur magnifique parcours devait être stoppé net quatre mois plus tard...

Ce groupe polonais, fondé en 2001, à Varsovie, ne pouvait pas imaginer être frappé par le destin fatal et inopiné de leur guitariste Piotr Grudzinski, le 21 février 2016. Mariusz Duda (chant, basse, guitares, depuis 2001), Piotr Kozieradzki (batterie, depuis 2001) et Michal Lapaj (claviers, thérémine, chœur, depuis 2003) sont longtemps restés tétanisés, abasourdis par le décès de leur ami. Même le départ dès 2003 du claviériste d'origine (qui se sentait plus à l'aise en tant que producteur de studio) avait moins fait vaciller l'avenir du groupe. Avec beaucoup de scrupules et de pudeur, petit à petit, Mariusz et ses deux complices semblent néanmoins se remotiver, mais en maintenant toutefois le nouveau guitariste Maciej Meller (guitares), qualifié de "membre de tournée", sur un strapontin peu enviable. Le deuil ne me semble pas encore tout à fait accompli, mais la passion pour la musique et le soutien de leur fidèle public les conduit à leur retour sur les scènes…

Une longue bande-son introductive intensifie l'impatience du public, quand enfin Riverside attaque fort avec un "Panic Room" d'autant mieux interprété que la sonorisation s'avère excellente dès le début ! Le son de la basse (précieux indicateur d'une sono équilibrée) est limpide et laisse percevoir les autres pupitres distinctement.

Quel bonheur de réentendre ces atmosphères enivrantes habillement distillées, plus ou moins progmetal ou mélancolique, selon les titres. La qualité d'interprétation reste admirable, Maciej Meller s'en sort bien pour estomper l'absence de son prédécesseur. Maciej s'est pourtant vu confié la lourde tâche d'interpréter le magnifique "Towards the Blue Horizon" avec la guitare verte de Piotr Grudzinski, à qui Mariusz dédie le titre.

Cependant, pour mon plus grand plaisir, Riverside n'oublie pas mon opus préféré "Anno Domini High Definition" en interprétant le fabuleux "Left Out" qui alterne si délicieusement les périodes de calme et de folie. Je ne suis pas le seul à apprécier ce titre ; le public chante volontiers le thème principal ! Mariusz galvanise son auditoire et réciproquement…

Le rappel est monstrueux avec "Second Life Syndrome". Puis Mariusz annonce qu'un nouvel opus est en cours et qu'il nous en propose un échantillon, intitulé "The Day After"… Ce que le public du Loreley a eu le privilège d'entendre à de quoi entretenir le plus vif intérêt.

Ces quatre-vingt-dix minutes sont passées trop vite, elles ont été saluées par une ovation digne du talent de ces polonais.

PROGRAMME

01 02 Panic Room (Rapid Eye Movement, 2007)
02 #Addicted (Love, Fear and the Time Machine, 2015)
03 The Depth of Self-Delusion (Shrine of New Generation Slaves, 2013)
04 Escalator Shrine (Shrine of New Generation Slaves, 2013)
05 Saturate Me (Love, Fear and the Time Machine, 2015)
06 Reality Dream I (Out of Myself, 2003)
07 Towards the Blue Horizon (Love, Fear and the Time Machine, 2015)
08 Left Out (Anno Domini High Definition, 2009).
RAPPEL
09 Second Life Syndrome (Second Life Syndrome, 2005)
10 The Day After (Wasteland, 201x).

22h - 00h… : BIG BIG TRAIN. Ce groupe anglais a débuté sa genèse en 1990 à Bournemouth, lorsque Greg Spawton (basse) et Andy Poole ont cofondé ce qui ne fut, jusqu'en 2009, qu'un groupe de projet dont les formations variaient avec des musiciens invités. Le départ de Poole en janvier 2018 m'a déçu et inquiété, mais Greg Spawton est désormais entouré de David Longdon (chant, flute, depuis 2009), Nick D'Virgilio (batterie, chœur, depuis 2009), Dave Gregory (guitare, depuis 2009), Danny Manners (claviers, depuis 2012), Rikard Sjoblom (guitare, claviers, chœur, depuis 2014), et Rachel Hall (violon, chant, depuis 2014). Ce noyau est accompagné aujourd'hui de Robin Armstrong (guitare, claviers, chœur, depuis 2018), Dave Desmond (trombone), Ben Godfrey (trompette), Grant Jameson (euphonium), Nick Stones (cor d'harmonie), et John Truscott (tuba).

Pour ma part, je les ai découverts il y a deux ou trois ans, grâce à des discussions sur les réseaux sociaux (eh oui, ils ne sont pas forcément néfastes…). J'ai immédiatement été conquis par cette musique qui réunit à merveille ce qui s'est fait de plus beau dans le rock progressif depuis ses débuts ! De larges séquences épiques emmènent l'auditeur dans des évasions spirituelles accompagnées par les sonorités enivrantes des instruments judicieusement utilisés. De surcroit, j'ai toujours été particulièrement sensible à l'usage de cuivres dans le rock ; or, BBT en use avec un sens des mélodies et des richesses harmoniques qui ne peuvent que faire partir l'esprit en vagabondage sans limite !!! Leur notoriété s'accroit sans cesse et BBT collectionne très légitimement les récompenses des jurys spécialisés. L'annonce de leur participation au festival était inespérée, compte tenu de la probable difficulté à déplacer un groupe nécessitant autant d'artistes.

J'attendais donc évidemment ce sixième (et dernier) concert de la journée avec l'impatience non dissimulée de les voir pour la première fois. Sensation accrue par la conscience d'attendre tout simplement la seule prestation du groupe hors de ses frontières !

L'intégralité de ce concert a heureusement confirmé mon pressentiment, ce fut un enchantement absolu ! Dans le cadre féerique au bord du Rhin cette musique divine, le nectar du rock progressif actuel, a emporté tous les esprits dans un bonheur indescriptible. Cette nuit d'été restera à n'en point douter dans les mémoires des festivaliers.

Ajoutons à cela que la sonorisation et l'éclairage ont délicieusement mis en valeur les atmosphères requises pour un tel évènement. La pression devait être énorme sur leurs épaules et pourtant ils ont assuré et rassuré tous les admirateurs.

Tout ce que l'auditeur apprécie dans les enregistrements issus du studio, a été interprété ici à la (quasi) perfection. Les pupitres ont tous été respectés et audibles y compris les plus délicats ; je portais une attention toute particulière sur les interventions des cuivres mais aussi celles du violon.

Rien ne m'a déçu, sauf à la fin, lorsque j'ai réalisé que je ne suis pas près d'assister à nouveau à un événement musical aussi extraordinaire, tous styles confondus … Je sais bien que ce qui donne de la valeur à la beauté, c'est qu'elle est souvent éphémère, mais quand-même on aimerait parfois que cela dure un peu … Cela étant, pour me consoler, je sais que demain d'autres belles émotions m'attendent…

PROGRAMME

The First Rebreather (English Electric, Part One, 2012)
Folklore (Folklore, 2016)
A Mead Hall in Winter (Grimspound, 2017)
Kingmaker (The Infant Hercules, 1993)
Summer's Lease (The Difference Machine, 2007)
Brave Captain (Grimspound, 2017)
Prelude and Fugue (solo clavier)
Judas Unrepentant (English Electric, Part One, 2012)
The Transit of Venus Across the Sun (Folklore, 2016)
The Permanent Way (English Electric, Part Two, 2013)
East Coast Racer (English Electric, Part Two, 2013).
RAPPEL
Batterie and Brass (Merchants of Light, live 2018)
Wassail (Folklore, 2016).

SAMEDI 14 JUILET 2018

Ouverture des portes 11h45

12h15 - 13h15: SMALLTAPE. Groupe allemand fondé en 2011 par Philipp Nespital (chant, claviers, guitares). Son second album "The Ocean" vient de paraitre en 2017. Il est aujourd'hui entouré d'Alexandra Praet (basse, claviers, chœur), Flavio De Giusti (guitares, chœur), Diego Ivan Caetano (batterie) et Scott Thomas (sax, guitare).

Une nouvelle fois, les festivaliers les plus assidus (les gradins sont encore clairsemés à cette heure de repas) ont été récompensés, et même davantage que la veille ! Car pour le septième concert, SMALLTAPE est non seulement ma cinquième découverte du festival, mais constitue de surcroit tout simplement ma Révélation du festival, ni plus ni moins !!

Difficile de décrire le style d'une musique qui alterne des séquences jazzy au piano ou au saxo, et des séquences plus rock aux grosses guitares. Le tout me rappelle les sensations provoquées par leurs compatriotes Seven Steps to the Green Door.

Dès le premier titre "Kaventsmann", l'auditeur est pris durant un quart d'heure dans un voyage tout en nuances mélodiques et rythmiques. La suite du programme continue à surprendre agréablement ; la part belle est laissée aux instruments mais la voix toute en retenue ne gâche jamais les bonnes impressions.

Reste à savoir si ce projet personnel de Philipp Nespital évoluera ainsi, car le monsieur semble être éclectique et ambitieux (dans le bon sens du terme) ; l'avenir nous le dira…

Ce genre de découverte réjouissante donne tout son sens à un festival digne de ce nom. Revoir nos artistes préférés, c'est bien ; mais découvrir une relève potentielle, c'est mieux !

Cette jeune pousse me semble se prédestiner à un bel avenir, encore des artistes à suivre, donc … Une heure leur a suffi pour me convaincre d'acheter leur CD (15€) à l'échoppe. (Note a posteriori : excellent enregistrement studio qui a tendance à revenir plus souvent qu'à son tour sur ma platine).

PROGRAMME

01 Kaventsmann
02 The Sailor's Tale
03 Concrete Silence
04 The Purgatory Pug
05 The Shore
06 The Ocean, Part 2
07 Picture Of A Dawn.
pour info : http://smalltape.net/

13h30 - 14h30 : RIKARD SJÖBLOM'S GUNGFLY. Cette formation scandinave, ma sixième découverte du festival, est donc le groupe de Rikard Sjöblom (chant, guitare, claviers), entouré de David Zackrisson (guitare ex Bearfish 2001-16), de Petter Diamant (batterie, premier mais éphémère batteur de Bearfish), Rasmus Diamant (basse), Sverker Magnusson (claviers), Martin Borgh (claviers).

Au cas où mon auguste lecteur n'aurait pas tout suivi (et je le comprends !), Rikard Sjöblom est l'actuel guitariste de Big Big Train, depuis 2014 ; il était d'ailleurs présent sur la scène hier soir. Ce suédois est par ailleurs cofondateur (avec un certain David Zackrisson, tiens, tiens qu'on retrouve ici !) de Beardfish, défunt groupe de rock progressif (2001-2016). Il a donc reformé un groupe avec le même cofondateur que le précédent, dont un membre d'origine est également présent ! Allez comprendre…

Difficile de déceler l'inspiration progressive dans la musique que nous a interprété Gunfly, mais néanmoins j'y ai trouvé mon compte. Ce huitième concert diffuse au sein de ce qui est censé être l'antre du prog, un rock parfois puissant m'évoquant davantage Gov't Mule que King Crimson ! Je ne m'étais pas prédisposé à entendre ce style aujourd'hui, mais en tant qu'amateur persistant de rock-sudiste, j'ai cependant apprécié cette parenthèse.

Mais, compte tenu de mon enthousiasme pour Big Big Train, mon soutien pour Gunfly n'ira pas au-delà d'une belle estime car, bien que légitime, un trop grand succès pourrait le distraire de sa tâche au sein du groupe anglais. Oui, je sais ce n'est pas une appréciation honnête ; mais c'est l'avantage de pouvoir exprimer un simple avis personnel dont tout le monde se fiche éperdument de toutes façons, na !

PROGRAMME
01 Anna-Lee
02 Old Demons Die Hard
03 Of the Orb
04 Keith (The Son of Sun)
05 Bringing Down the Walls
06 My Hero
07 On Her Journey to the Sun
08 Polymixia
09 Rumbling Boxes.

14h45 - 16h : WOBBLER. Groupe norvégien fondé en 1999, il s'articule autour de Kristian Karl Hultgren (basse, depuis 1999), Lars Fredrik Frøislie (claviers, chœur, depuis 1999), Martin Nordrum Kneppen (batterie, percussion, depuis 1999), auxquels se sont joints ensuite Andreas Wettergreen Strømman Prestmo (chant, guitare, glockenspiel, percussion, depuis 2009) et Geir Marius Bergom Halleland (guitare, chœur, depuis 2011).

Ce neuvième concert était l'un des plus attendu et je n'ai pas été déçu ! J'ai découvert WOBBLER par les réseaux sociaux début 2015, apprenant leur succès qu'ils venaient de recueillir au festival Crescendo cet été-là. J'ai immédiatement accroché et acquis dans la foulée leur trois opus "Hinterland" (Septembre 2005), "Afterglow" (Février 2009) et "Rites at Dawn" (May 2011). Un quatrième album d'une excellente qualité vient de paraitre : "From Silence to Somewhere" (Octobre 2017). Si leurs influences sont assez évidentes, ils n'en demeurent pas moins capables de produire des disques captivants et surprenants. En tous cas j'adore ; là où King Crimson (leur référence manifeste) peut se montrer parfois un tantinet "haut-perché" voire hermétique, Wobbler sait capter plus aisément l'attention de son auditeur et l'emmener dans ses tourbillons enivrants de mélancolie et de force tranquille.

Je craignais, un peu comme avant de voir BBT, ne pas retrouver les émotions ressenties lors de l'écoute des enregistrements de studio. Cette inquiétude fut entretenue au début par une sonorisation mal équilibrée, mais très vite j'ai retrouvé mes sensations. Au passage, cet incident souligne combien il peut être frustrant voire effrayant pour un musicien de dépendre autant de la technique pour exprimer son art…

Dans le plus pur esprit des grandes œuvres du rock progressif, les titres s'expriment sur la durée pour mieux faire alterner les différentes atmosphères. Si bien qu'en soixante-quinze minutes, Wobbler aura interprété cinq titres.

A l'image du rythme des parutions de leurs ouvrages, Wobbler pose ses notes et invite ses auditeurs à partager un voyage progressif, que j'ai pour ma part volontiers accepté. Souhaitons que ce calme relatif ne les renvoie pas dans un nouveau coma profond de plusieurs années car il serait dommage de ne pas exploiter davantage cette usine à émotions… notamment en France.

PROGRAMME

01 Clair Obscur (Hinterland, 2005)
02 Rubato Industry (Hinterlan, 2005)
03 From Silence to Somewhere (From Silence to Somewhere, 2017)
04 Foxlight (From Silence to Somewhere, 2017)
05 In Orbit (Rites at Dawn, 2011).

16h20 - 17h50: LONG DISTANCE CALLING. Groupe allemand formé à Münster en 2006 et comprend Florian Füntmann (guitare), Janosch Rathmer (batterie), Jan Hoffmann (basse), et David Jordan (guitare). Leur dernier album "Boundless" est paru cette année.

Ce quatuor avait provoqué un certain émoi au sein du microcosme progressif, sans que je ne puisse m'y associer, faute d'avoir trouvé une porte d'accès via ce que j'avais écouté.

C'est donc une septième découverte du festival ; je misais sur ce dixième concert pour enrichir mon compteur à émotions. Telle une poule devant un cure-dents, je n'ai jamais su par quel bout aborder ce pensum de platitudes, et de récurrences. S'il y a bien un groupe qui me semble avoir dépareillé durant cette édition c'est bien celui-ci !!! Je ne juge pas leur talent, je m'étonne juste de leur présence dans un festival voué en théorie au rock progressif. Questionnement encore plus justifié que pour Antimatter et Gunfly !!… et de surcroit je me suis profondément ennuyé, le même ennui que pendant mon concert de Mogwai en début d'année… c'est bien simple, j'ai failli décrocher ma mâchoire à force de bailler.

Ils ont cependant obtenu leur ovation. On sera content pour eux… Salut, tschüss, auf wiedersehen et sans regret ! >> aux suivants !

PROGRAMME

01 Into the Black Wide Open
02 Ascending
03 Invisible Giants
04 In the Clouds
05 Trauma
06 Black Paper Planes
07 Sundown Highway
08 Out There
09 Skydivers
10 Metulsky Curse Revisited.

 18h20 - 20h20: MYSTERY. Groupe canadien fondé en 1986 par le multi-instrumentiste Michel St-Père (Guitares, chœur), désormais entouré de François Fournier (Basse Guitare, chœur, depuis 2008), Sylvain Moineau (Guitares, chœur, depuis 2012), Jean Sébastien Goyette (Batterie, chœur, depuis 2013), Jean Pageau (Chant, flute traversière, claviers, depuis 2014), et Antoine Michaud (claviers, depuis 2014). J'observe donc que la plupart des membres actuels sont d'ex-"musiciens de tournée", passés du strapontin au fauteuil orchestre après période probatoire…

Ce onzième concert du festival donne au St-Père et ses ouailles (désolé, c'est trop tentant, je ne pouvais pas passer à côté !) l'occasion de faire la promotion d'un septième album intitulé "Lies and Butterflies (2018)". C'est ma huitième découverte car seul le nom de Mystery avait attiré mon attention dans les discussions, notamment dans le cercle du Crescendo Festival. Mais je lisais juste un regret appuyé suite à l'annulation de leur prestation prévue en 2017 ... Mes enquêtes préalables sur YouTube ne m'ayant pas convaincu, je restais toutefois ouvert, compte tenu des avis admiratifs de certains cofestivaliers.

Nonobstant, j'ai eu un peu de mal à trouver la porte, encore une fois. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que j'ai senti qu'il se passait quelque chose ; ces gars me semblèrent peu à peu non seulement bien sympathiques mais surtout très pro, très efficaces. Au premier abord leur musique peut sembler légère et superficielle, évoluant aux confins d'un néoprog tirant vers la pop enjouée. Mais, finalement les soli de guitares, les accords de claviers et la voix juste et puissante de Jean ont fini par me séduire.

Belle découverte, donc ; affaire à suivre … Leur prestation de deux heures m'a suffisamment plu pour me procurer leur dernier CD (15€) à l'échoppe. (note a posteriori : le disque est très agréable à écouter)

PROGRAMME

01 Delusion Rain
02 Pride
03 Wall Street King
04 Another Day
05 The Sailor and the Mermaid
06 The Willow Tree
07 Shadow of the Lake
08 How Do You Feel ?
09 Where Dreams Come Alive
10 Travel to the Night
11 A Song for You
12 The Preacher's Fall.

  

20h50 - 22h : THE SEA WITHIN. Ce douzième concert me permet de faire une neuvième découverte, même si je confesse avoir triché un peu en écoutant au préalable leur premier opus. Je n'ai pas résisté à l'anticipation, compte tenu du pédigrée de ces messieurs. Cette écoute n'a fait qu'attiser ma curiosité et mon envie d'assister à leur prestation !

Le groupe présent sur la scène du Loreley diffère un peu de la formation de rêve qui a participé à l'enregistrement de l'album car, et c'est un des risques que courent ces supergroupes, Daniel Gildenlöw est en tournée avec son Pain of Salvation (qui vient de me sidérer une fois de plus au dernier BeProg !) et Jonas Reingold (The Flower Kings, Karmakanic, The Tangent) est absent aussi. Je serai peu enclin à parier sur l'avenir de cette ambitieuse entreprise qui a été fondée en décembre dernier ; Raison de plus pour ouvrir grandes les oreilles et écarquiller les yeux.

Par conséquent, pour l'édition 2018 de Night Of The Prog, ce supergroupe se compose donc bien de Marco Minnemann à la batterie (The Aristocrats, Steven Wilson, UK, Joe Satriani), Roine Stolt à la guitare, (Transatlantic, The Flower Kings), et Tom Brislin aux claviers (Renaissance, Spiraling, Yes Symphonic, Deborah Harry). Mais ils sont parvenus à trouver des remplaçants de luxe : Pete Trewavas à la basse (Marillion, depuis 1981, Transatlantic, depuis 1999, Edison's Children, Kino, Iris), et Casey McPherson au chant (Flying Colors, Alpha Rev depuis 2005).

La sonorisation semble avoir été préparée avec une consternante désinvolture. Les deux premiers titres ont une nouvelle fois illustré la dépendance des artistes à la qualité d'amplification. Sur cette période, les interventions des claviers, guitares et voix relevaient, par séquences, de la cacophonie. Seuls les sons de la basse de Pete et la batterie de Marco s'en sortaient bien. Heureusement, dès le troisième titre tout rentre dans l'ordre et les artistes ont pu s'exprimer pour le plus grand soulagement d'un auditoire majoritairement conquis d'avance.

Si l'attention des auditeurs fut détournée par ces fâcheux incidents, le reste de la prestation a remis les centres d'intérêt à leur place. Manifestement ces garçons maitrisent leur instrument avec bonheur ! Dois-je ici rappeler à quel point je déplore le départ de Marco du SWB ; je suis donc ravi de revoir et réentendre sa frappe, à la fois souple et énergique. Pete semble épanoui parmi ces nouveaux compères; il tricote avec constance, virtuosité et efficacité (je remarquerai le même entrain quelques jours plus tard au sein de Marillion, au Rock au Château). Le chant de Casey McPherson est correct même si je préfère celui de Daniel Gildenlöw.

Je suis donc globalement satisfait, en dépit des soucis techniques du début et de l'absence de deux protagonistes.

PROGRAMME

01 Ashes of Dawn
02 They Know My Name
03 Goodbye
04 The Hiding of Truth
05 Drum Solo
06 An Eye for an Eye for an Eye
07 Denise
08 Where Are You Going ?
09 The Roaring Silence
10 Broken Cord.

22h30 - 00h30 : CAMEL. Treizième concert pour clore en beauté cette deuxième journée de festival, au paradis des progeux. La bande à Andy me motivera toujours pour traverser l'Europe, car les soucis de santé du Maître ne permettent plus de remettre aux lendemains les occasions d'aller le voir… La dernière fois c'était à Barcelone, en 2015 (BeProg My Friend !).

Andrew Latimer (guitare, flute, chant) est toujours entouré de Colin Basse (basse & chant, depuis 1979), mais aussi de Denis Clement (Batterie, depuis 2000). Désormais, raison supplémentaire de réjouissance, il est accompagné par Peter Jones (claviers, sax, chant, depuis 2016) qui est une autre récente révélation au sein de notre microcosme progressif.

(nota bene : Peter Jones était d'ailleurs prévu sur cette scène avec son groupe Tiger Moth Tales, mais il a renoncé pour d'obscures raisons …qu'on imagine liées au surcroit de préparation des deux concerts)

Camel continue (c'était déjà le cas en 2015…) de promouvoir “Moonmadness”, son chef d'œuvre du rock progressif des 70's, dont il joue ce soir l'intégralité ! Fort heureusement, au fil de sa tournée Andy à l'intelligence de faire évoluer son programme, même si je considère que cette évolution aurait pu aller un peu plus loin...

Passé l'introduction "Aristillus", la sonorisation s'avère rapidement excellente et l'esprit s'évade volontiers dans un univers d'harmonies des sons, tels qu'Andy sait les distiller ! Il a cette capacité à faire chanter ou pleurer sa guitare avec une émouvante sensibilité, à l'instar d'autres guitaristes d'exception que j'admire par ailleurs, tels que David Gilmour, et ses héritiers, Mark Knopfler, Steve Rothery et Nick Barrett. De récents et nouveaux ennui de santé lui interdisent désormais de jouer debout ; c'est donc assis qu'il continue à exprimer son art, cette attitude ne retire rien à sa virtuosité.

Ce deuxième soir passé en sa compagnie m'apportera une fois de plus beaucoup de satisfaction. L'album "Moonmadness" était déjà en grande partie interprété en 2015, mais cette fois nous aurons pu entendre également "Chord Change" qui avait été alors étonnamment oublié.

Au-delà de cet hommage, Camel revisite son répertoire avec d'autres titres magnifiques, tous de nature à accroitre mon regret de ne pas l'avoir connu plus tôt…

Cependant, revanche sur le passé, nous avons au moins la chance d'assister aux interventions magnifiques de Peter Jones qui constitue un précieux apport au sein de groupe. Cet artiste multi-instrumentiste souffre de cécité, ce qui lui confère indéniablement une sensibilité musicale hors du commun qui n'a pas pu échapper à Andrew. Autant au clavier, qu'au saxophone, ou au chant, il émane de ce personnage une émotion remarquable. On ne peut que rêver que cette collaboration perdure … Mais, en dépit du respect mutuel probable entre les deux hommes, j'imagine que Tiger Moth Tales finira tôt ou tard par accaparer légitimement l'attention de Pete. D'autant plus que la santé déclinante d'Andy ne laisse plus augurer d'une longue carrière, hélas et j'espère bien entendu me tromper sur les deux raisonnements. Ce doute sur l'avenir constitue nonobstant une raison de plus pour profiter pleinement de cette nouvelle soirée d'exception.

On réécoute avec bonheur de superbes titres opportunément maintenus au programme "Unevensong", "Ice", "Mother Road". En tant que "Grand-Programmateur-en-Chef" (je plaisante bien sûr) j'aurais plutôt choisi un seul titre par album pour mieux visiter les différentes périodes. Au contraire, "Long Goodbyes" "Hopeless Anger" et "Hymn to Her", aussi magnifiques soient-ils, viennent, à mon sens, empêcher l'interprétation d'autres opus tels que "The Snow Goose" (1975) et surtout "A Nod and A wink" (2002), tous deux très injustement oubliés… Et encore, je ne cite pas "Nude" dont j'ai eu la chance d'entendre un titre sur la scène de Barcelone en 2015.

L'interprétation de "Rajaz" m'a un peu déstabilisé ; j'aurais préféré sa version originale, un peu plus enjouée. Néanmoins, j'apprécie la chance de pouvoir entendre un extrait de mon opus préféré ; la cadence est plus lente, mais la variation au saxophone de Pete est juste sublime !

Pour finir cette divine soirée, ce sera le même rappel qu'en 2015 avec une fantastique interprétation de "Lady Fantasy", durant laquelle Pete apporte une magnifique touche d'improvisation au saxophone. En ce qui me concerne j'ai attendu en vain "For Today", un titre très évocateur pour moi et ma p'tite Fée. Mais bon, on va tenter de se convaincre que ce sera pour une prochaine fois … (Si tout se passe bien, nous irons le revoir en septembre au Royal Albert Hall).

PROGRAMME

01 Intro : Aristillus
02 Song Within a Song (Moonmadness, 1976)
03 Chord Change (Moonmadness)
04 Spirit of the Water (Moonmadness)
05 Another Night (Moonmadness)
06 Air Born (Moonmadness)
07 Lunar Sea (Moonmadness)
08 Unevensong (Rain Dances, 1977)
09 Hymn to Her (I Can See Your House From Here, 1979)
10 Long Goodbyes (Rain Dances, 1977)
11 Coming of Age (Harbour of Tears, 1996)
12 Rajaz (Rajaz, 1999)
13 Ice (I Can See Your House From Here, 1979)
14 Mother Road (Dust and Dreams, 1991)
15 Hopeless Anger (Dust and Dreams, 1991).
RAPPEL
16 Lady Fantasy (Mirage, 1974).

DIMANCHE 15 JUILLET 2018

Ouverture des portes 11h45

12h15 - 13h30: ANUBIS. Cette troisième et dernière journée débute par un quatorzième concert qui m'offre l'occasion de faire une dixième découverte. Je l'ai toutefois anticipée (comme pour TheSeaWithin) en parvenant (grâce à un heureux bienfaiteur) à écouter trois albums de ce groupe australien fondé à Sydney en 2004 par Robert James Moulding (chant), David Eaton (claviers). Ils sont aujourd'hui entourés de Douglas Skene (guitare), Dean Bennison (guitare), Steven Eaton (batterie) et Anthony Stewart (basse, depuis 2014).

Les deux cofondateurs pensaient à l'origine se limiter à l'écriture d'un album "230503" (2009) en simple hommage à un proche disparu, mais de fil en aiguille, il est apparu comme le précurseur d'un succès inattendu. Il s'en est suivi une discographie composées d'opus réussis : "Tower of Silence" (2011), puis "Hitchhiking to Byzantium" (2014) et enfin "The Second Hand" (2017). Ce mois de mai est paru un recueil intitulé "Different Stories" dans lequel certains titres des précédents albums sont interprétés en semi-acoustiques.

C'est fort de cet avertissement que je me suis délibérément astreint à mon habituelle assiduité dès ce début de journée, tout comme hier et avant-hier d'ailleurs ... Les retardataires ont de nouveau perdu l'occasion de faire une découverte intéressante. Conformément à mon pressentiment, ce sextuor m'a confirmé qu'il dispose d'un très bon potentiel.

 Dès le début, une très bonne sonorisation a permis à chaque musicien d'inviter l'auditoire à voyager progressivement vers leur univers envoutant. Le premier titre "Pages of Stone", qui dure une quinzaine de minutes, est assez révélateur de cette capacité.

Je ressens une influence relativement notable des britanniques IQ, impression nourrie principalement par le chanteur dont le timbre peut faire penser à celui de Peter Nicholls. On peut aussi trouver des séquences évoquant Porcupine Tree, notamment sur "Fool's God", en rapport avec "Time Flies". Toutefois, fort heureusement l'intérêt de leur musique ne se limite pas à ces observations, leur œuvre me semble suffisamment variée pour maintenir la curiosité et le plaisir.

Les soli de guitares sont inspirés et planants à souhait, notamment sur "Fool's God" et sur "Pages of Stone". Quant au bassiste, il me semble être une excellente recrue, j'ai souvent observé d'inlassables et remarquables accords.

Bref, voilà encore un groupe à suivre

PROGRAMME
Pages of Stone (The Second Hand, 2017)
Dead Trees (Hitchhiking to Byzantium, 2014)
Fool's Gold (The Second Hand, 2017)
These Changing Seasons III (The Second Hand, 2017)
All That Is (A Tower of Silence, 2011)
Silent Wandering Ghosts (Hitchhiking to Byzantium, 2014)
Disinfected and Abused (230503, 2009).

 

13h45 - 14h30 : GENTLE KNIFE. Voici donc le quinzième concert qui me permet de faire une onzième découverte venue de Norvège, ce qui ne saute pas aux yeux au regard de leur aspect hétéroclite. Présenté comme un groupe de rock progressif, Gentle Knife a deux albums à son actif ; "Gentle Knife" (2015) et "Clock Unwound" (2017), un troisième album est en préparation.

Un effectif pléthorique s'installe sur une scène qui soudain semble étroite. Il y a ainsi Veronika Hørven Jensen (chant), Brian M. Talgo (chant), Astraea Antal (flute), Pål Selsjord Bjørseth 'claviers, trompette), Odd Grønvold (basse), Thomas Hylland Eriksen (saxophone), Håkon Kavli (guitare), Eivind Lorentzen (guitare, clavier), Charlotte Valstad Nielsen (saxophone), Ove Christian Owe (guitare), et Ole Martin Svendsen (batterie, percussion). Ouf !

Malgré toute ma bonne volonté, je n'ai pas trouvé la porte. J'ignore fondamentalement pourquoi mais je me suis ennuyé ; j'ai bien tenté de changer de place pour varier les points d'écoute, mais du fond de l'arène comme sur ses côté, je n'ai pas compris leur message musical.

PROGRAMME

01 Ancient Clockwork 02.58
02 Our Quiet Footsteps 14.22
03 Plans Askew 09.22
04 Prelude: Incipt 04.19
05 Clock Unwound 17.41
06 The Gentle Knife 05.39
07 Tear Away The Cords That Bind 06.37
08 Eventide 08.02
09 Smother 11.17.

 

Cette dernière prestation a cassé ma concentration. Si bien que lorsque Casey Mc Pherson (Flying Colors, Alpha Rev) montait à son tour sur scène, je me retrouvais à la table d'une bande de joyeux lurons. La convivialité entre amis, la chaleur, la bonne bière, le cadre féerique en surplomb de la vallée du Rhin, tout cela m'a fait oublier mes principes. Autour de moi se détendaient d'autres festivaliers dénués de mes scrupules de laisser l'artiste s'exprimer face à une arène clairsemée… Néanmoins, si on me rapportera ultérieurement que le Casey a produit une prestation intéressante, je n'ai pas senti d'enthousiasme susceptible de cultiver des remords.

La colonie française du festival s'est subitement réduite d'une bonne moitié ; la finale de la coupe du monde de football FRANCE-CROATIE se tenait en même temps que la prestation d'un groupe français, comble de malchance pour eux… Pour ma part, j'aurais bien volontiers regardé le match sur mon canapé, histoire d'en décapsuler une, mais là j'ai autre chose à faire : (un) ANGE visite LORELEY !

 17h - 18h30 : ANGE. A une année près, le quintet français fondé fin 1969 aurait pu fêter à Loreley son cinquantième anniversaire ! Cependant, aussi étonnant que celui puisse paraitre, notre légende nationale du rock progressif joue aujourd'hui en 2018 son tout-premier concert en Allemagne !

Avec ce seizième concert du festival, je retrouve ANGE pour la troisième fois cette année (quinze jours après le Rétro C Trop et après la Café de la Danse). Jusqu'au printemps dernier je n'étais pas parvenu à trouver une porte pour visiter leur univers, mais désormais plusieurs aspects me paraissent de nature à justifier ma curiosité.

Encore une fois, c'est l'intérêt porté par Steven Wilson pour ces Franc-Comtois qui m'a intrigué au point de me convaincre de me rendre à leur concert. Oui, je dois confesser que SW est mon gourou, celui qui m'a guidé pour un retour vers Marillion, qui m'a guidé pour faire un grand-écart contre-nature et tomber dans le chaudron Opeth, et qui a contribué largement à recentrer mon attention vers King Crimson, Yes, Gentle Giant, Jethro Tull, et tant d'autres artistes… Son éclectisme a accru le mien.

Même clairsemée par les événements télévisés (…), l'arène accorde d'emblée une belle et rassurante ovation à ces Anges Heureux, preuve d'une certaine notoriété outre-Rhin. Il faut rappeler ici que nos cousins germains restent des mélomanes éclairés qui n'hésitent pas à soutenir notamment LAZULI, le groupe prog français et francophone trop méconnu sur ses propres terres…

Après deux décennies de difficultés internes, la fine équipe semble s'être stabilisée autour de l'orgueilleux Christian Décamps (chant, guitare, depuis 1970) ; son fils Tristan Décamps (claviers, chant, depuis 1997), Hassan Hajdi (guitare, depuis 1997), Thierry Sidhoum (basse, depuis 1997) et Benoît Cazzulini (batterie, depuis 2003). (nota bene : si j'évoque l'orgueil de Christian, c'est parce que j'ai appris qu'il avait d'abord refusé de participer au Rétro C Trop en qualité de remplaçant de Bertrand Cantat, il avait finalement accepté quand l'organisateur lui a proposé la vieille sur un autre créneau libre ! hahaha !!)

Ils sont suffisamment reconnus pour bénéficier d'un temps de passage d'une durée de quatre-vingt-dix minutes. Ce format large leur permet de proposer un panel de dix titres assez représentatifs de leur long parcours. Toutefois, seuls deux titres sont issus du dernier opus, les années 90 et 00 sont occultées, ainsi que l'album "Émile Jacotey" qui vient pourtant d'être réenregistré favorablement en 2014 ...

Je ne cache pas ma satisfaction d'assister à un honorable succès d'un groupe francophone, dont les textes ciselés et souvent impertinents constituent un point fort du groupe. Christian, principal parolier, est un personnage attachant, truculent et pittoresque ; son jeu de scène permet d'estomper ses limites vocales. S'il donne parfois l'impression de forcer sa tessiture, il chante juste et son phrasé, son éloquence donne à ses textes toute leur force. Pour présenter ses chansons, il tente bien de communiquer en anglais (voire quelques mots en allemands !) mais il s'exprime plus souvent en français, et c'est tant mieux pour nous !

Depuis que j'ai découvert Hassan, qui s'exprimait dans Band of Gypsies sur la scène du Raismesfest, je prête une attention tout particulièrement bienveillante. Excellent guitariste qui aurait bien tort de cacher son influence de Jimi Hendrix ; ses soli ne manquent pas de le rappeler dans des titres tels que "Les Lorgnons" ou encore le superbe "Quasimodo" dont la complainte introductive ne laisse aucun doute à ce sujet !

"Quasimodo", co-écrit par Christian et Tristan, est d'ailleurs mon préféré actuel du répertoire ; j'adore ses rythmes chaloupés, ses segments de guitares magnifique et l'intervention chantée de Tristan est juste sidérante ! Cette voix de ténor est excellente ; sa prestation solo à Rock au Château en 2017 m'avait déjà fortement impressionné. Occupé à son clavier, il se tient néanmoins en retrait, à mon humble avis davantage par déférence pour son papa que par raison.

Autre temps fort du programme, "Capitaine Cœur de Miel" un épique voyage de 19 minutes durant lequel Christian interprète son personnage avec une éloquence de comédien qui n'est pas sans me rappeler celle de Steve Hogarth ou celle de Paul Manzi (qui sera sur la même scène quelques minutes plus tard !).

PROGRAMME

01 l'autre est plus Précieux que le Temps (Heureux !, 2018)
02 Aujourd'hui C'est la Fête chez l'Apprenti-Sorcier (Le Cimetière des arlequins, 1973)
03 Jour de Chance Pour un Poète en Mal de Rimes (Heureux !, 2018)
04 La Gare de Troyes (La Gare De Troyes, 1983)
05 Les Lorgnons (Vu d'un chien, 1980)
06 Quasimodo (Rêves-parties, 2000)
07 Ballade pour une Orgie (Au-delà du délire, 1974)
08 Vu d'un Chien (Vu d'un chien, 1980)
09 Capitaine Cœur de Miel (Guet-apens, 1978)
10 Ces Gens-là (reprise de Jacques Brel).

 19h - 20h30 : ARENA. Ce dix-septième concert me permet de revoir avec grand plaisir ce groupe britannique de néo-prog fondé en 1995 par Clive Nolan (Pendragon) et Mick Pointer (Marillion). Je confesse avoir tardé à les apprécier, leur préférant toujours Pendragon. Mais c'est désormais avec bonheur et envie que je place leurs CD dans mon lecteur de salon, et j'assiste en fait une troisième fois à leur concert aujourd'hui. Je retrouve donc Clive Nolan (claviers, chant), Mick Pointer (batterie), John Mitchell (guitare, depuis 1997), Paul Manzi (chant, depuis 2010) et Kylan Amos (basse, depuis 2014).

Leur concert du 11 mai 2018 à la Maroquinerie, s'inscrivait dans la même tournée dont la principale vocation est de promouvoir la réédition de l'opus "The Visitor", paru en 1998 puis remasterisé à l'occasion de son 20ème anniversaire. Il convient de souligner que Paul Manzi chante ainsi dans son intégralité un opus auquel il n'avait pas participé, puisque le chanteur de l'époque était Paul Wrightson. Etonnamment, la parution cette année de leur neuvième opus studio "Double Vision" n'est pas honorée à la hauteur de sa réussite puisque seuls deux titres seront ici chantés.

La sonorisation fut un peu pénible au début ; un rééquilibrage des basses a vite permis au quintet d'exprimer pleinement leur talent. Que de moments exquis surtout par la grâce des nombreux duos guitare-clavier, à l'instar de "Serenity". Les accords harmonieux et de la subtilité du jeu de John Mitchell répondent avec enchantement aux atmosphères livrées par Clive Nolan. La plupart des titres seraient à citer pour les nombreux exemples de virtuosités réjouissantes !

Paul Manzi ne se limite pas à être un excellent chanteur ; un peu à la manière d'un certain H, il semble de surcroit trouver un grand plaisir à incarner ses personnages en revêtant les costumes adéquats. Il semble ainsi parfois sorti d'un film de Tim Burton.

Le concert se clôt traditionnellement avec "Crying for Help" qui permet au quintet de communier avec son public qui se prête volontiers à la comédie par les cris faussement désespérés.

Ces quatre-vingt-dix minutes paraissent forcément insuffisantes ; le public, frustré que seuls quatre albums aient été abordés, en redemande en vain et leur accorde une ovation méritée !

PROGRAMME

01 A Crack In The Ice (The Visitor)
02 Pins And Needles (The Visitor)
03 Double Vision (The Visitor)
04 Elea (The Visitor)
05 The Hanging Tree (The Visitor)
06 A State Of Grace (The Visitor)
07 Blood Red Room (The Visitor)
08 In The Blink Of An Eye (The Visitor)
09 (Don't Forget To) Breathe (The Visitor)
10 Serenity (The Visitor)
11 Tears In The Rain (The Visitor)
12 Enemy Without (The Visitor)
13 Running From Damascus (The Visitor)
14 The Visitor (The Visitor)
16 Poisoned (Double Vision)
17 The Mirror Lies (Double Vision)
18 The Tinder Box (The Seventh Degree of Separation, 2011)
19 Crying For Help VII (Pride, 1996).


 

 21h15 - 23h… : ISILDURS BANE + S. HOGARTH + R. BARBIERI. Certes, tout a une fin, mais cette fatalité est tout particulièrement agaçante dans cet environnement ! Le festival touche à sa fin, tout le monde y pense mais on cherche à évacuer cette idée, tentant de profiter du temps présent et de la perspective d'un dix-huitième et dernier concert de plus de deux heures.

J'ignorais l'existence d'Isildurs Bane jusqu'à la participation de H à leur album "Colours Not Found In Nature". Ce groupe suédois existe pourtant depuis 1976, et a créé, avant ce dernier, treize albums très éclectiques allant du jazz au pop, en passant par le classique. En ce qui me concerne je ne connais que le dernier opus, que je trouve à bien des égards apparenté au monde marillionesque néo-prog … et pas seulement en raison de la voix de H … Lorsque leur présence ici fut annoncée, je connaissais donc depuis peu, mais suffisamment pour me réjouir à la perspective d'assister à cette prestation commune.

L'espace de la scène, à l'instar de BBT, est densément occupé. Ce groupe atypique se compose actuellement de John Anderberg (claviers, chant), Mats Johanson (claviers), Klas Assarsson (marimba), Luca Calabrese (trompette), Axel Croné (basse, instruments à vent), Liesbeth Lambrecht (violon), Hanna Ericsson (violon), Mette Gerdle (violon), Samuel Hällkvist (guitare), et Kjell Severinsson (batterie). Bon, ce n'est pas dénigrer ces braves vikings que de dire que la plupart des regards et des oreilles pointent ce soir vers l'invité de renom et déjà habitué des lieux : Steve Hogarth (chant et clavier). En d'autres temps, je me serais grandement réjoui de la présence de l'autre invité Richard Barbieri (claviers) mais si je reste inconsolable de l'arrêt de Porcupine Tree, incluant sa collaboration, en revanche ses créations me laissent perplexe.

Les deux premiers titres permettent aux non-initiés (dont je suis) de connaitre le style de musique créée par Isildur's Bane ; plutôt jazz avec des échanges entre le marimba (un xylophone aux sons profonds), les claviers et une trompette. Univers particulier et intéressant, sans toutefois qu'il soit de nature à emporter mon enthousiasme.

Steve Hogarth arrive sous les ovations pour interpréter deux titres de sa sélection, seulement accompagné d'un clavier ; une chanson de Léonard Cohen (dont l'intérêt tient probablement davantage aux textes qu'à la musique, car la mélodie ne m'aura pas marqué particulièrement …), puis une reprise de Marillion. Là par contre, je ne peux qu'admirer la voix bouleversante de H qui chante ce titre d'une manière exceptionnellement captivante, pleine d'émotion. H exprime toujours ses chansons avec la conviction et l'émotion d'un comédien, mais cette fois il est seul et son clavier n'est que l'écrin qui valorise son talent.

Richard Barbieri propose alors un titre de sa composition, plutôt sombre et planant, qui se termine accompagné par la trompette de Luca Calabrese. Puis, il interprète un titre de JAPAN, un des groupes auquel il a participé, dans un style new-wave toujours très planant, chanté par H. Intéressante rétrospective mais qui ne m'émeut pas outre-mesure.

Les deux compères ont collaboré ensemble notamment en studio, ce qui a abouti à un Album (2012) et un Ep (2013). Ce soir ils ont choisi deux titres issus de l'un et de l'autre. Là encore on reste davantage dans le genre expérimental que dans le mélodique inspiré. J'ai apprécié mais sans que cela me paraisse transcendant.

Les explorations musicales des uns et des autres étant présentées, la seconde partie me permet de retrouver un regain d'intérêt pour ce qui se passe sur la scène car la formation reprend le fameux opus "Colours Not Found in Nature". L'univers me parait beaucoup plus familier en tant qu'admirateur de Marillion, dont les sonorités me semblent similaires, même si je ne perçois pas la virtuosité de S. Rothery et de ses compères.

Isildur's Bane concède volontiers le rappel à H qui nous fera communier une dernière fois en nuance et en douceur sur la magnifique chanson "Three Minute Boy" qui est chantonnée par le public en decrescendo pianissimo. Un délice de mélancolie…

La soirée et donc le festival se clôt ainsi, sur un bon p'tit concert davantage honorifique que transcendant. Clore ces trois jours de musiques avec Camel ou BBT eût été sans doute plus violent et donc peu enviable.

PROGRAMME

Isildur's Bane
01 Drive
02 Off The Radar.
Steve Hogarth selection
03 Famous Blue Raincoat (Leonard Cohen)
04 Afraid Of Sunlight (Marillion, 1995).
Richard Barbieri
05 Solar Sea (Planets & Persona, 2017)
06 Ghosts (Japan, 1981).
Steve Hogarth & Richard Barbieri
07 Arc Light (Arc Light - Ep, 2013)
08 Red Kite (Not The Weapon But The Hand, 2012)
Isildurs Bane & Steve Hogarth - Colours Not Found in Nature
introduction de H.
09 Ice Pop
10 The Random Fires
<presentation du groupe>
11 Peripheral Vision
12 The Love and The Affair
13 Diamonds and Amnesia
14 Incandescent
RAPPEL
15 Three Minute Boy (Marillion, Radiation 1998).

Voilà c'est fini, une fin de festival n'est jamais bien gaie. Mais la mélancolie habituelle est accrue par la nécessité de quitter à la fois beaucoup d'amis, de quitter un site si exceptionnel, sans être certain d'y revenir.

Ces trois Jours mémorables m'auront permis d'auditionner dix-huit concerts (sur 19 inscrits), mais également de découvrir pas moins de onze groupes grâce à une programmation intelligente et équilibrée. A ces pures découvertes, je pourrais ajouter ces groupes que je m'impatientais de voir pour la première fois sur scène ; Big Big Train, Wobbler surtout, mais aussi Isildur's Bane.

Les artistes en têtes d'affiche ont confirmé leur statut, la plupart des autres sont souvent allés au-delà de celui qu'on leur prédestinait. Je tiens à décerner la palme de la plus belle et prometteuse Découverte à SMALLTAPE.

Ce festival n'a donc pas failli à la réputation que lui prêt(ai)ent nos amis qui furent bien inspirés de nous inciter à nous engager.

Je tiens par ailleurs à remercier Hervé M. qui s'est occupé de réserver l'hôtel, ainsi que Xavier et Véro avec qui nous avons eu le plaisir de partager les trajets locaux.

D'une manière plus générale, merci à tous ceux avec qui j'ai échangé mes impressions avant, pendant et après cet événement estival ; en particulier Stéphane M. sans qui je n'aurais pas anticipé la découverte d'Anubis, mais aussi JoëlC., MarcA., HervéL., PascalG. et tant d'autres encore… Merci enfin à ma P'tite Fée qui continue à m'accompagner et à me guider d'une petite baguette magique et efficace !

Epilogue à l'hôtel : Le directeur d'hôtel francophile dont je parlais en préambule attendait notre troupe de joyeux drilles pour nous permettre, en dépit de l'heure tardive, de fêter dignement la victoire de l'équipe de France de football, désormais championne du monde. La plupart d'entre nous n'en avions cure mais ce geste était suffisamment convivial pour ne pas refuser quelques amuse-gueules et de commander une savoureuse et rafraichissante Bittburger (à la mesure allemande, 50cl bien sûr !) ou un p'tit vin blanc somptueusement parfumé ! Au prix d'un engagement convenu de ne pas troubler le sommeil paisible de la bourgade, nous pûmes passer nos derniers bons moments entre amis avant d'aller nous coucher pour préparer le long retour qui nous attendait tous.
Patrice Du Houblon.




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