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DOWNLOAD  FESTIVAL FRANCE - Ozzy - Ghost - Opeth - Alestorm - Powerwolf - Eluveitie - Billy Talent - Cellar Darling15/06/2018

La saison 2018 des festivals d'été s'ouvre pour moi avec ce Download 2018.

Deux années après ma première participation à cet événement, j'ai bien pensé l'ignorer à l'instar de l'an dernier car je demeure dans l'amertume depuis la décision prise par Live-Nation aboutissant à éloigner le site.

En effet, en 2016 le DL s'était tenu à l'hippodrome de Longchamp (qui reste pourtant utilisé pour d'autres festivités du même genre) ; c'est bien plus pratique d'accès et ce n'est pas mon expédition cette année qui me démontrera le contraire... Plus d'une heure et quart de trains et de bus avant d'arriver à la gare de Brétigny. De là, il a fallu attendre un bon quart d'heure avant de monter dans une navette qui a mis encore une dizaine de minutes pour nous déposer au début d'un long chemin qu'il a fallu parcourir durant un bon quart d'heure à pied.

Au final, il aura fallu deux bonnes heures pour y parvenir ! Rien à voir avec le confort d'accès de bien d'autres festivals…

Mais bon, même en pressentant la galère, mon honorable rejeton en avait fait son objectif ; j'ai eu d'autant moins de difficulté à l'accompagner ce vendredi que l'affiche de la première journée m'intéressait tout particulièrement. Revoir Ozzy reste toujours un événement, Opeth est tout simplement un de mes groupes favoris, Ghost demeure enivrant (même si leur dernier opus penche un peu plus vers une pop sympathique) et Powerwolf attisait ma curiosité par son metal puissant et mélodique. La réputation des autres artistes m'intriguaient également !

La décision de proposer quatre scènes (Warbird, Spitfire, MainS2, et MainS1) avec des horaires trop souvent superposés n'était pas de nature à favoriser les découvertes et mon choix s'est avéré parfois pénible. C'est le second défaut que j'attribue à l'organisation, avec le malencontreux déplacement du site.

Deux sortes de festivaliers coexistent dans ces rassemblements : les "festifs-festifs-à-donf" et les "festifs-mélomanes". Si je respecte totalement l'état d'esprit des premiers, je me classe résolument dans la seconde catégorie … Mais du coup, alors que les premiers sont sans doute réjouis de cette organisation, en ce qui me concerne je me sens trop souvent frustré, torturé entre ma volonté de découverte de nouveaux groupes et le suivi de mes artistes préférés qui se produisent en même temps… Certains pèlerins assument totalement se diriger vers leur chapelle mais s'interdisent ainsi de découvrir de nouvelles sensations …

Mais je relativise mon agacement aujourd'hui car le Hellfest est encore bien pire dans la catégorie des "restaurations-rapides" musicales avec pas moins de six scènes sur lesquelles les artistes tentent désespérément d'attirer le chaland curieux, qui ne sait plus où donner de l'oreille !!! Ma conception d'auditeur résulte en partie peut-être de mon penchant proggeux car en effet je préfère savourer la musique que m'en gaver.

Allez, j'arrête de râler ; le ciel est clair, le soleil brille et je pressens de bonnes vibrations, dès mon arrivée sur le site très étendu et plutôt bien décoré, avec notamment des avions de guerres dispersés aux quatre coins de l'enclos. A peine le temps de jeter un coup d'œil aux structures puis je m'arrête devant la scène Spitfire.

15h25 – 15h55 : CELLAR DARLING. En 2016, Anna Murphy (chant, flûte et vielle à roue), Ivo Henzi (guitare rythmique, guitare basse) et Merlin Sutter (batterie) quittent Eluveitie et fonde ce nouveau groupe suisse pour demeurer toutefois dans le genre folk-pagan-metal. Un album "This Is the Sound" est enregistré en 2017. Volonté délibérée ou le hasard des circonstances de la programmation, toujours est-il que ces dissidents jouent quelques minutes avant leur ex-!

Le jeune groupe a la redoutable mission de débuter les réjouissances, alors je tente de m'immerger avec bienveillance dans leur univers. La sonorisation est bonne et audible.

Anna peut compter sur ses talents de musicienne multiple puisqu'elle n'hésite pas à faire alterner agréablement la flute traversière et la viole avec son micro. Rien que pour cela elle m'inspire un certain respect. Nonobstant, si elle dispose certes des dispositions de base pour sa fonction -une belle voix, bon timbre, justesse du chant-, elle manque de coffre, et de charisme à mon humble avis.

Au final, en dépit de jolies mélodies, de sonorités celtiques agréables, la musique de ces suisses est certes sympathique mais ne parvient toutefois pas à me transcender. Peut-être à cause de mon moteur diesel, pas encore suffisamment chaud à en croire l'honorable ovation que le public présent leur accorde cependant.

 

15h55 – 16h35 : BILLY TALENT. Je n'avais pas prévu de me rendre rapidement aux abords de la scène principale. Mais en sortant du marché metal les sons très énergiques qui me parvenaient, m'attiraient inexorablement. Je traverse donc assez rapidement les vastes espaces (aux herbes encore hautes à ce moment du festival, elle n'avait pas été fauchée bien évidemment ; nous sommes en France ne l'oublions pas !).

Mes premières impressions se confirment lorsque je m'insère parmi l'audience. Les hanches se balancent, les jambes trépignent et les cous secouent les têtes plus ou moins chevelues. Il faut signaler que les musiciens sont soutenus par une sonorisation impeccable, à la fois puissante mais audible.

Ces canadiens me sont parfaitement inconnus ; je n'avais même pas remarqué leur programmation et donc pas pris le temps de fouiner sur internet ! Pourtant, en 2016 paraissait leur sixième opus "Afraid of Heights", qui étonnamment ne fera l'objet que d'un seul titre aujourd'hui (Big Red Gun). Billy Talent semble soudé durablement, avec Benjamin Kowalewicz (chant, depuis 1993), Ian D'Sa (guitare, depuis 1993) et Jonathan Gallant (basse, depuis 1993). Il semblerait qu'Aaron Solowoniuk (batterie, depuis 1993) se soit retiré depuis 2016 pour être remplacé sur scène par Jordan Hastings (à vérifier).

Le groupe semble disposer déjà d'un public de connaisseurs puisque une bonne partie scande les refrains. C'est dans ces moments-là où je me dis que je commence à être sérieusement largué par l'actualité musicale…

Bref, je ne boude pas mon plaisir, ravi de faire à cette occasion une bien belle découverte ! Rien de révolutionnaire dans leur concept (ces riffs me semblent déjà entendus sous une forme ou une autre) mais leur rock sautillant a le mérite d'être efficace et les musiciens crédibles. Je m'engage donc à suivre ce quatuor. Première belle surprise de la journée, donc !

PROGRAMME

This Is How It Goes (Billy Talent)
Devil in a Midnight Mass (Billy Talent II)
This Suffering (Billy Talent II)
Big Red Gun (Afraid of Heights)
Rusted from the Rain (Billy Talent III)
Surprise Surprise (Dead Silence)
Devil on My Shoulder (Billy Talent III)
Viking Death March (Dead Silence)
Red Flag (Billy Talent II)
Fallen Leaves (Billy Talent II)

16h35 – 17h15 : ELUVEITIE. Troisième groupe de la journée, troisième découverte, même si je confesse avoir tenté d'anticiper en visionnant quelques vidéos en préalable, histoire de me faire une idée. J'ai toujours été sensible aux évocations celtiques et apparentées. Renseignement pris, Eluveitie est un groupe de folk metal suisse (Eluveitie signifie "Je suis l'helvète" en helvète), formé en 2002 par Chrigel Glanzmann (chant, mandoline, flûtes, gaita, guitare acoustique, bodhrán, harpe). Autour de lui, dans une instabilité permanente, se sont succédés moult musiciens, mais à ce jour il peut compter sur une impressionnante troupe : Kay Brem (basse, depuis 2008), Rafael Salzmann (guitare solo, depuis 2012), Nicole Ansperger (violon, chœurs depuis 2016), Matteo Sisti (cornemuse, flûtes, guitare acoustique, depuis 2014), Alain Ackermann (batterie, depuis 2016), Jonas Wolf (guitare rythmique, depuis 2016), Michalina Malisz (vielle à roue, depuis 2016) et Fabienne Erni (chant, harpe, depuis 2017).

Il parait que certaines paroles sont en helvète, une langue aujourd'hui éteinte, mais honnêtement tout ce que je peux affirmer c'est qu'elles ne sont pas en français ; il faut dire que la voix gutturale du hurleur de service laisse peu de chance pour reconnaitre un sens !

Heureusement les mélodies énergiques favorisent le maintien de mon intérêt et lorsque Fabienne s'exprime, c'est tout de suite une autre poésie ! Magnifique voix au timbre qui n'est pas sans rappeler les Cranberries. Les quelques titres où elle parvient à se faire vraiment entendre sont ceux que je préfère, et de loin ! J'ai relevé par ailleurs la prestation remarquable de Matteo Sisti à la flute.

Globalement, j'ai apprécié ces valeureux p'tits suisses mais je n'irai pas me ruer chez mon disquaire car je considère que la part est trop largement laissée aux grognements incongrus. Dommage. Ou plutôt tant mieux pour mon budget !

17h15 – 18h05 : POWERWOLF. Au fil de la journée, j'ai le sentiment que mon intérêt monte en pression ; ce quatrième groupe de la journée, ma quatrième découverte, ne me déçoit pas, dès les premières notes ! Attila Dorn (chant, depuis 2003), Falk Maria Schlegel (claviers, depuis 2003), Roel van Helden (batterie, depuis 2011), Matthew Greywolf (guitare, depuis 2003), et Charles Greywolf (guitare, depuis 2003 puis basse (depuis 2011) ont une énergie communicative.

Le groupe allemand de "power metal" est venu promouvoir son septième album studio "The Sacrament of Sin", dont la sortie est prévue pour l'été 2018. Mais le quintet puise dans leur répertoire des dix dernières années pour satisfaire un public déjà conquis ; sur les neuf titres, seul un (Demons Are A Girl's Best Friend) est tiré de l'opus à paraitre.

J'ignore ce que procure l'écoute de leurs disques, mais indéniablement Powerwolf m'apparaît comme un groupe de scène ! Le chanteur est charismatique et les musiciens occupent bien l'espace pour exprimer une musique particulièrement entrainante. Les nuques et les hanches des auditeurs sont mises à rude épreuve !

Pas (ou très peu) de bande préenregistrées ; à la différence de Sabaton, qui sévit dans le même style, non seulement le pupitre de clavier est sur scène présent mais de surcroit le titulaire, Falk Maria Schlegel bénéficie de deux synthétiseurs placés de chaque côté de la batterie ! Moi j'y vois là une malice, une nique à destination de leur confrère suédois … En tout état de cause, ce dispositif n'est pas que de l'apparence car il démontre (si besoin était !) que sur scène, un musicien avec sa sensibilité et son adaptation aux circonstances vaut toujours mieux qu'une bande-sons.

Le chant d'Attila est clair mais rugueux comme il convient ! Quelques bons soli de guitare accompagnent les mélodies entêtantes que le chanteur ne se prive pas de faire reprendre par les chœurs d'un auditoire enthousiaste et conquis (dont je fais partie !) par ces fiers teutons.

 

PROGRAMME

Blessed & Possessed (Blessed & Possessed)
Army of the Night (Blessed & Possessed)
Demons Are A Girl's Best Friend (The Sacrament of Sin –première-)
Amen & Attack (Preachers of the Night)
Coleus Sanctus (Preachers of the Night)
Resurrection by Erection (Bible of the Beast)
Armata Strigoi (Blessed & Possessed)
Sanctified With Dynamite (Blood of the Saints)
We Drink Your Blood (Blood of the Saints).

C'est donc en sentant les premiers signes de fatigue physique que je quitte la fosse ! Attila nous donne rendez-vous pour le concert au Bataclan fixé au 25 octobre prochain ! Je me laisserais bien tenté …

A ce stade de la journée, comme annoncé en préambule de mon récit, je me trouve confronté à un premier dilemme : SIDILARSEN ou ALESTORM ? Sidilarsen, dont j'avais beaucoup apprécié le côté festif en invité de Myrath (19 novembre 2016 au forum de Vauréal), ou Alestorm dont mon intérêt naissant n'est justifié que par quelques visionnages de vidéos ? Il faut bien choisir ; tout bien réfléchi, j'opte pour la découverte des britanniques, hélas pour les français.

18h05 – 19h05: ALESTORM. C'est le cinquième groupe de la journée et … cinquième découverte, donc ! Je ne regretterai pas mon choix car très rapidement je perçois que la réputation de ces fêtards n'est pas usurpée ! Le "folk-power-metal" de ces écossais est juste jouissif, énergique et joyeux !

Christopher Bowes (claviers, chant, depuis 2004) est désormais entouré de Gareth Murdock (basse, chœurs, depuis 2008), Peter Alcorn (batterie, depuis 2010), Elliot Vernon (claviers, depuis 2012) et Máté Bodor (guitare, depuis 2015). Ils promeuvent dans la joie et la bonne humeur leur cinquième opus paru en 2017 "No Grave But The Sea".

Outre les qualités indéniables des musiciens (j'ai pu noter quelques p'tits soli de guitare remarquables), ce sont des artistes très à l'aise sur scène et qui de surcroît ne se prennent absolument pas au sérieux ! Le ridicule ne tue pas, c'est bien connu ; leur mascotte, un énorme canard jaune gonflable qui trônait en plein centre de leur scène, est balancé dans la foule ravie de jouer avec !

Les sonorités d'accordéon agrémenté de grosses guitares entrainent l'auditoire dans une euphorie fabuleuse ! Je ne suis pas prêt d'oublier le spectacle jubilatoire d'Alestorm ; leur prochain passage à Paris ne se fera pas sans moi ! oï !

 

PROGRAMME

Keelhauled (Black Sails at Midnight)
Alestorm (No Grave but the Sea)
Over the Seas (Captain Morgan's Revenge)
Mexico (No Grave but the Sea)
The Sunk'n Norwegian (Back Through Time)
No Grave but the Sea (No Grave but the Sea)
Nancy the Tavern Wench (Captain Morgan's Revenge)
Rumpelkombo (Back Through Time)
Hangover (reprise de Taio Cruz)
Bar ünd Imbiss (No Grave but the Sea)
Captain Morgan's Revenge (Captain Morgan's Revenge)
Shipwrecked (Back Through Time)
Drink ( Sunset on the Golden Age)
Fucked With an Anchor (No Grave but the Sea).

A peine remis de cette claque euphorisante, je me fixe rapidement l'objectif de me rendre immédiatement dans les premiers rangs de la scène principale pour y savourer la prestation de mon groupe favori et donc très attendu du jour …

19h05- 20h20 : OPETH. Je retrouve avec un immense bonheur ces suédois talentueux pour la neuvième fois depuis 2008 ! Voici donc Mikael Åkerfeldt (guitare, depuis 1990 puis chant, depuis 1992), Martín Méndez (guitare basse (depuis 1997), Martin "Axe" Axenrot (batterie, percussions, depuis 2006), Fredrik Åkesson (guitare, chœurs, depuis 2007) et Joakim Svalberg (clavier, synthétiseur, chœurs, percussions, depuis 2011).

Leurs compositions d'un metal progressif audacieux et de haute volée a dû paraitre hermétique à beaucoup de non-initiés dans cet espace en plein-air. La transition musicale peut en effet paraître énigmatique pour le festivalier non-averti qui découvre Opeth entre deux groupes à la musique beaucoup plus accessible. Mikael l'a reconnu lui-même : leur style musical alliant une douce mélancolie et une terrifiante force du désespoir tranche avec l'atmosphère festive et ensoleillée du moment !

Mais pour les initiés que de sensations ! Les alternances d'atmosphères, les mélodies délicatement mélancoliques qui précèdent des tempêtes d'une violence inouïe, la voix claire qui fait place aux voix gutturales effrayantes, les soli ciselés de guitares nappées de claviers inquiétants … j'aime tout dans leur musique !! Et même si je les préfère en salle, ils sont parvenus à satisfaire les festivaliers qui semblaient parfois médusés ou perplexes à l'arrière mais ravi dans les premiers rangs ! De joyeuses et bienveillantes bousculades et des transports de corps abandonnés à la pesanteur ont agrémentés l'ambiance !

Pendant une heure et quart ces fortes et contrastées sensations ont été soutenues efficacement par une excellente sonorisation (quoique pas assez limpide au tout début, à mon humble avis). Leur prestation est écourtée dans cette configuration de festival et du coup Mikael s'est montré un peu moins loquace mais il n'a pas su s'empêcher de raconter une ou deux conneries ("we're complete asshole !") comme à son habitude, avec son humour "so british".

Je pourrais me lancer dans un descriptif de l'interprétation de chaque titre, remarquablement interprétés, mais ce serait trop long et je n'en ai probablement pas la capacité, ni l'envie. Cette musique délicieusement raffinée, torturée se déguste et se savoure davantage qu'elle ne s'explique. Je vous renvoie à ma seule vidéo de l'évènement lors du sublime "Cusp of Eternity" (même si l'image tremble encore de mon émotion !).

PROGRAMME

Sorceress (Sorceress)
Ghost of Perdition (Ghost Reveries)
The Devil's Orchard (Heritage)
Cusp of Eternity (Pale Communion)
Heir Apparent (Watershed)
In My Time of Need (Damnation)
The Drapery Falls (Blackwater Park)
Deliverance (Deliverance).

Je dois confesser qu'après ce concert-là j'ai très nettement ressenti le besoin de me désaltérer, assis dans l'herbe. Epuisé par tant de plaisirs auditifs j'ai pris le temps de me ressourcer avant d'aborder la suite des évènements !

A ce moment de la soirée, le nouveau dilemme auquel je devais une nouvelle fois être confronté aurait pu se poser : me rendre à la scène Spitfire pour assister au concert de Vandenberg's Moonkings ou bien rester à la scène principale 2 pour assister à la prestation de Ghost. Heureusement que mon manque d'énergie m'ôta du doute car dans l'absolu j'aurais peiné à choisir, tant V's M m'avait beaucoup plus sur la scène d'un autre beau festival, le RaismesFest (6 septembre 2014).

Bref, après ce splendide concert d'Opeth l'énergie me manquait pour traverser tout le site de la base aérienne et j'ai donc opté pour la scène la plus proche, sans vraiment craindre d'être déçu, juste frustré de ne pas assister à tous les concerts de mon choix…

20h25 – 21h40 : GHOST. Voilà que ce groupe se présente pour la quatrième fois depuis 2016 sur scène devant moi. La musique envoutante de ces suédois trouble mes sens à chaque fois que je les fois en festival (un peu moins lors du concert de l'Olympia). Leur prestation à l'Alcatraz fut une apothéose, alliant les plaisirs auditifs et visuels.

Objectivement, point de prouesse technique à remarquer, ni vocale ni instrumentale. Mais les mélodies demeurent redoutablement efficaces et les compositions entrainent l'auditeur dans une fascination irrésistible. Aujourd'hui ne fera pas exception et, en dépit de ma fatigue qui commence à se faire sérieusement sentir (eh oui, le papy il n'a plus vingt ans…), je me surprends à battre du pied et de la nuque les rythmes implacables et à chantonner les airs maléfiques. La sonorisation d'une efficacité redoutable accentue encore le magnétisme sur l'auditoire venu très nombreux en face de cette scène.

Le dernier opus "Prequelle" qui vient juste de paraitre est mis à l'honneur avec cinq titres sur les quinze interprétés ce soir durant une et quart.

Indéniablement mené de mains de maître, Ghost ensorcelle le public qui oublie toutes les turpitudes vécues ces deniers mois au sein de ce qui semblait être un groupe soudé et mystérieux. Le Cardinal Copia a congédié les mécréants et s'est entouré de nouveaux Ghouls sans noms et donc interchangeables à volonté. Ils ou elles sont tout aussi efficaces et produisent harmonieusement les mêmes atmosphères, puisque le nombre des adeptes ne cesse de croitre.

Cette légère amertume qui voile quelque peu mon esprit ne m'empêche pas cependant d'apprécier sincèrement le spectacle. J'en redemande, même, victime ensorcelée mais consentante que je suis…

 

PROGRAMME

Ashes (Prequelle)
Rats (Prequelle)
Absolution (Meliora)
Ritual (Opus Eponymous)
From the Pinnacle to the Pit (Meliora)
Faith (Prequelle)
Cirice (Meliora)
Miasma (Papa Nihil au saxophone) (Prequelle)
Year Zero (Infestissumam)
Spöksonat (Meliora)
He Is (Meliora)
Mummy Dust (Meliora)
Dance Macabre (Prequelle)
Square Hammer (Popestar).
 
RAPPEL :
Monstrance Clock (Infestissumam).

21h45 – 23h30 : OZZY. Ah, content de revoir le père Ozzy ! Cinquième fois que j'assiste à sa prestation (une sixième fois en comptant celle avec Black Sabbath) depuis ce 22 décembre 1983 à l'Espace Balard. Il a toujours eu le bon gout de s'entourer de bons musiciens, depuis sa carrière solo entamée en 1979. Cette fois Zakk Wylde (guitare) est revenu à ses côtés après plusieurs aller-retours (1987-1992, 1995, 1998, 2001-2004, 2006-2009, et depuis 2017). Il a eu la bonne idée de recruter l'impressionnant batteur des dernières tournées de Black Sabbath, Tommy Clufetos (batterie, percussion), mais aussi Adam Wakeman (claviers, guitare rythmique) et Rob "Blasko" Nicholson (basse).

La nuit tombante permet de déployer un éclairage adéquat mettant en valeur une scène surplombée d'une gigantesque croix qui prendra différentes couleurs selon les atmosphères voulues. Deux écrans géants en fond de scène, de chaque côté de la croix en plus des deux autres écrans latéraux ont permis à tous de distinguer les musiciens à l'œuvre. Notons le décalage désagréable entre le son et l'image ; regrettable que l'on ne puisse pas dissiper ce désagrément qui ne m'a cependant que peu gêné pour ma part puisque j'étais placé dans les premiers rangs ! La sonorisation n'est pas en reste ; puissante et limpide !

La grande crainte des admirateurs à l'égard de notre Ozzy, vieillissant quoiqu'on en dise, c'est sa voix car elle lui fait défaut parfois… Cette fois, je n'ai que très peu été gêné par sa prestation, sauf à admettre qu'il prend les ligne de chant un octave en dessous assez souvent, ce qui peut désorienter au début. Sur "Fairies Wear Boots" il ne m'a pas toujours semblé qu'il chantait très juste mais ce titre est particulièrement difficile il est vrai. Mais bon, de toute façon cela fait quelques années que nous devons admettre qu'Ozzy fait ce qu'il peut avec ce qui lui reste d'énergie compte tenu de tous ces excès passés ! Sa lecture quasi constante du téléprompteur n'altère pas mon plaisir heureusement !

Ses musiciens le soutiennent efficacement ; Zakk et ses soli ravageurs dispose du talent nécessaire pour se permettre de se mesurer aux légendes qui l'ont précédé à ce poste. Durant un long solo, il vient dans la foule pour accentuer la satisfaction du public. Tommy, qui m'avait déjà éberlué à Bercy le 2 décembre 2013, continue ses prestations avec la même énergie et ne s'est pas privé d'un solo démonstratif de son talent !

Tous les titres m'ont réjoui mais je souligne tout particulièrement "Mr. Crowley" excellemment interprété et que je n'aurais pas espéré entendre ce soir ! Comme le laissait présager l'intitulé de sa tournée (No More Tour), beaucoup de titres sont issus de l'excellent opus de 1991, "No More Tears".

PROGRAMME

Bark at the Moon (Bark at the Moon)
Mr. Crowley (Blizzard of Ozz)
I Don't Know (Blizzard of Ozz)
Fairies Wear Boots (Black Sabbath)
Suicide Solution (Blizzard of Ozz)
No More Tears (No More Tears)
Road to Nowhere (No More Tears)
War Pigs (Black Sabbath)
Miracle Man / Crazy Babies / Desire / Perry Mason (instrumental)
Solo de batterie
I Don't Want to Change the World (No More Tears)
Shot in the Dark (The Ultimate Sin)
Crazy Train (Blizzard of Ozz).
 
RAPPEL :
Mama, I'm Coming Home (No More Tears)
Paranoid (Black Sabbath).

Voilà, épuisé mais ravi, c'est la fin du festival pour moi ; les jours suivant m'intéressent nettement moins à quelques exceptions près. Et puis je dois m'économiser car bien d'autres festivals s'annoncent à moi dans des délais proches !

Le retour se fera bien plus rapidement qu'à l'aller ; les navettes plus régulières et le RER spécialement affrété, direct vers Paris.

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