Huit cent kilomètres aller et retour pour aller voir Michael Schenker en Espagne, est ce bien raisonnable ?
Surtout après une prestation toulousaine en demi-teinte au Bikini deux années plus tôt. Enfin en demi teinte surtout à cause de la prestation de Doogie White sur certains titres, notamment ceux du répertoire des Scorpions. Mais avec cette version « Festival », qui porte bien son nom, changement substantiel de set list beaucoup plus axée MSG, et surtout présence des vocalistes ayant accompagné 3 périodes cruciales dans le MSG, tour à tour Garry Barden, Graham Bonnet, et Robin McAuley, excusez du peu ! Autre raison supplémentaire, cerise sur le gâteau, ce sont les Montpelliérains d’Highway qui ouvrent pour le Maestro, après leur superbe album IV (chronique ici), j’etais impatient de savourer leurs nouveaux hits en live. Et le combo est en plus partant pour une interview pour RockMeeting (bientôt en ligne) ! Alors en voiture direction Pampelune !
Après la balance du MSG qui augure du meilleur, les 4 gars de HIGHWAY se livrent de manière très décontractée et enthousiaste durant l’interview RockMeeting.
Puis ils ouvrent le show devant une salle, l’auditorio de Burlada, bien remplie, avec Pole-Dancing Song, un brulot entrainant, et une grande cohésion, qui leur vaut une première salve d'applaudissements à la fin du morceau. I Like It enchaine, premier nouveau titre, la complicité des gars est de mise, et ce premier petit nouveau fonctionne parfaitement. Puis c’est un des standards des Sétois, Knock It Off, un pur moment de rock n roll encore chaleureusement applaudi par les hispaniques … et quelques frenchies dont Oso Garu et Thierry Loustauneau (qui m’a par ailleurs épaulé pour l’interview). La formidable intro de Wake Up résonne, deuxième formidable titre de IV, point de Jeff Scott Soto au chant comme sur l’album, mais Ben assure comme un chef, tandis que l’autre Ben enchaine avec un solo aérien, applaudissements à nouveau mérités ! Autre hit de IV , Separate Ways nous offre son refrain ultra fédérateur et des chœurs qui réussissent a faire frapper le public dans ses mains. La tension monte d’un cran avec Damne Me, un titre direct, sans fioritures, salué par le public. Sur le standard Have a Beer!, les espagnols démontrent à nouveau leur vitalité en concert en chantant volontiers à chaque sollicitation du chanteur Ben. Après un Leave Me Alone tonitruant, les Sétois terminent en apothéose avec leur gros nouveau tube, le très fédérateur Brotherhood, sous les aclamations d’un public ravi, pas de doutes, le combo a gagné ce soir de nouveaux fans ! Photos par Thierry Loustauneau ici.
Place au festival … Michael Schenker qui ouvre le gig avec en intro le solo aérien de Searching for Freedom avec un éclairage sobre. Avant d’enchainer avec un Into the Arena enflammé, il salut le public qui répond bruyamment, et présente le groupe, Ted McKenna à la batterie, Chris Glen à la basse, tous deux écossais et membres du The Sensational Alex Harvey Band, tous les deux agés de 67 ans, mais l’âge des capitaines ne se verra pas, ce duo assure une rythmique impressionnante, complétée par Steve Mann à la guitare et aux claviers.
Garry Barden fait son entrée sur Let Sleeping Dogs Lie, et s’il ne reproduit pas fidèlement toutes les notes, la magie opère de suite, quel bonheur de retrouver la voix de l’enregistrement original, qui, faut il le rappeler, figurait sur le 2eme opus sorti en 1981, Chris Glen y tenait également la basse.Gary enchaine avec toujours autant de bonheur les grands classiques Victim of Illusion, Cry for the Nations (frissons garantis pour probablement mon préféré de la série), Attack of the Mad Axeman et une super version de Armed and Ready.
Coast to Coast, le seul titre des Scorpions de la set-list (tant mieux !), assure la transition avant l’entrée du deuxième vocaliste sur Desert Song, le toujours fringant Graham Bonnet, qui va faire ses 70 ans le 23 décembre prochain, mais si le visage est buriné par le temps, la silhouette est celle de ses vingt ans, et surtout, la voix est toujours là, flirtant avec une certaine insolence avec les aigus, comme si le temps n’avait aucune prise sur elle. Pour Dancer, il a droit à des chœurs de luxe avec Garry Barden et Robin McAuley qui fait sa première apparition, les trois s’entendent comme larrons en foire ! Il enchaine ensuite seul Assault Attack avant le deuxième instrumental de la soirée, Captain Nemo.
C'est la transition vers la période McAuley-Schenker Group, et donc entrée en matière de Robin avec No Time for Losers. Des trois vocalistes, c’est celui qui semble le plus à l’aise pour reproduire le plus fidèlement son répertoire, à savoir Save Yourself, Bad Boys et Love Is Not a Game, soient quatre titres, comme Barden, contre trois à Graham. C’est encore lui qui entame la dernière partie dédiée au répertoire d’UFO, avec Rock Bottom. Pour Doctor Doctor, comme sur le DVD, les trois vocalistes s’y mettent, c’est le délire dans le formidable public espagnol, qui acclame le groupe avant un Shoot Shoot endiablé, et les trois chanteurs toujours très complices. Et ce n’est pas fini, le Schenker est rayonnant et fait retentir le riff de Lights Outs, avant de terminer en apothéose avec Too Hot To Handle, soient quatre titres de plus qu’à Barcelone le lendemain, la prime à la Navarre qui a su mieux faire la fête au Maestro ... que la Catalogne !
Et unanimité à la sortie pour les Frenchies présents pour décrire un concert magique qui restera longtemps dans les mémoires ! Photos par Thierry Loustauneau ici.
Comments:
Lire la suite...