La soirée commence en tout cas bien à l'heure : ouverture des portes du Metronum à 19h, premier groupe qui commence à 19h10 ! Les trois Brésiliennes de NERVOSA sont chargées d'ouvrir le bal avec leur thrash metal bien énervé. Elles étaient déjà passées deux mois auparavant à Toulouse en tête d'affiche, aux Pavillons Sauvages. Je n'y avais pas assisté car c'était au lendemain du Bang Your Head et qu'il fallait quand même un peu souffler après quatre jours de festival ! Et aussi parce que je savais qu'elles reviendraient en septembre, pour un temps de jeu certes plus court mais dans une meilleure salle. Elles ont par contre changé de batteuse depuis, une musicienne de session leur martelant les fûts pour cette tournée. On n'a en tout cas jamais l'impression d'avoir affaire à une nouvelle tant les trois Brésiliennes paraissent soudées sur scène. Leur thrash est bien efficace, avec quelques morceaux bien accrocheurs. "Into moshpit", par exemple, est parfaitement bien intitulé ! Soyons clairs cependant : musicalement, Nervosa n'apporte pas grand chose. Les Sud-Américaines se situent plutôt dans le haut du panier de toute cette vague retro thrash qui pullule depuis quelques années. Mais comme les Suicidal Angels, Lost Society, Evile, Warmongers et autres Dust Bolt, l'originalité et l'innovation artistique ne sont pas au rendez-vous. Leur seule différence avec tous ces groupes, c'est que ce sont des filles et que le timbre de voix est donc un peu différent. Accessoirement, elles sont canon donc il y a le plaisir des yeux en prime sur scène ! Mais elles font quand même très bien leur job. Ce sont des musiciennes compétentes et elles ont la rage, ce qui est le principal à un concert de thrash. Du coup, la grosse demi-heure durant laquelle elles jouent passe comme une lettre à la poste et le groupe va avoir un bon accueil. Nervosa met la soirée sur de bons rails !
Setlist de NERVOSA :
Hypocrisy
Arrogance
Death!
Intolerance Means War
Masked Betrayer
Hostages
Into Moshpit
Niveau look, en tout cas, ils sont assez drôles. Ils sont tout de cuir vêtus avec le kitsch des années 80 poussés à son paroxysme, entre leurs pantalons moulants, le gros bracelet à clous sur les biceps et les moustaches improbables ! Et encore, ils sont restés relativement sobre à ce niveau ce soir puisqu'ils n'ont pas sorti les spandex et les pantalons en cuir moulants rouges (ils en ont dans leur garde-robe qu'ils sortent régulièrement, ça se voit bien sur YouTube) ! Le kitsch est sublimé par la coiffure improbable du chanteur Olof Wikstrand qui vole au vent, digne de Jem et les Hologrammes (pour ceux qui se souviennent de ce dessin animé culte des années... 80 forcément !). Par contre musicalement ça ne rigole pas. Idem en terme de présence scénique. Ce sont des musiciens qui maîtrisent bien leurs instruments et le frontman occupe très bien la scène. Et le plus important : leurs compos sont taillées pour le live ! Les "From beyond", "Midnight vice", "Mesmerized by fire", "Take me out of this nightmare", "Destroyer" et autres "Live for the night" sont d'excellents hymnes, d'une grande efficacité, et dont les refrains sont repris par une partie du public. Il y a en effet une bonne ambiance dans la salle, avec une bonne partie de la fosse acquise au groupe ou conquise par lui. En prime, avec cinquante minutes, Enforcer joue relativement longtemps pour un groupe situé en troisième position (certains jouent à peine plus en tête d'affiche). Avec tout ça, agrémenté d'un son son et d'un bon light show, les Suédois auront réussi à convaincre tout le monde. Vivement qu'on les revoie en tête d'affiche !
Setlist d'ENFORCER :
Destroyer
Undying Evil
From Beyond
Live for the Night
I Turned Into a Martian
Below the Slumber
Hell Will Follow
Mesmerized by Fire
Speak the Tongue of Heathen Gods
Take Me Out of This Nightmare
Midnight Vice
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Après les jeunes Suédois qui en veulent, c'est au tout des vieux Américains... qui en veulent aussi ! Je n'avais encore jamais vu FLOTSAM AND JETSAM. En festival je m'étais toujours débrouillé pour les louper. Et en salle, je n'avais eu qu'une seule fois l'occasion de les voir, lorsqu'ils ouvraient pour Sepultura au Bikini en 2014, et j'étais arrivé juste à la fin de leur prestation. Bref, c'est ma première fois pour ce groupe de thrash culte, connu surtout pour être l'ancien groupe de Jason Newsted mais dont, au fond, peu de fans de Metallica en ont écouté ne serait-ce qu'une note. Moi-même, je n'en connais que l'album avec Jason, à savoir "Doomsday for the deceiver". Seule deux chansons, "Hammerhead" et "Desecrator", en seront jouées. Autant dire que je ne connais rien du groupe et de ce qu'ils jouent ce soir, quoi ! Mais j'ai aimé grave ma race. De super musiciens charismatiques, un Eric AK au top au chant et comme frontman, le tout avec un gros son. Même sans rien connaître ou presque, impossible de ne pas dodeliner de la tête sur leurs riffs. Quand on voit ce genre de prestation, on se dit quand même que Flotsam and Jetsam est vraiment passé à côté d'une belle carrière et qu'ils auraient mérité mieux que ce relatif anonymat et ce statut honorifique de groupe culte. Ils s'emploient en tout cas efficacement à rattraper le temps perdu, et ils ont convaincu tout le monde ce soir. A noter cependant que Eric AK a salué les groupes avec qui Flotsam tourné, en faisant bien applaudir Enforcer et Destruction... mais pas un mot pour Nervosa ! Auraient-ils fait des avances aux Brésiliennes qui leur auraient mis un râteau ? On peut le supputer !
Setlist de FLOTSAM AND JETSAM :
Seventh Seal
Empty Air
Dreams of Death
Hammerhead
Monkey Wrench
Desecrator
Me
Life Is a Mess
Hard on You
No Place for Disgrace
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On termine sur la tête d'affiche avec DESTRUCTION. Ce n'est pas mon groupe préféré à la base. Je ne les ai finalement vus que deux fois, en première partie de Dimmu Borgir à Paris en 2001 et au Hellfest 2011. Ca ne m'a jamais emballé. Sur album, ils ont quelques super morceaux mais je trouve ça quand même linéaire. Et en comparaison, en matière de thrash allemand, je préfère largement Kreator, Sodom, Tankard, Holy Moses ou Darkness (un groupe toujours resté underground mais que j'adore). Je ne suis d'ailleurs pas le seul à ne pas être fan de Destruction ce soir, vu le nombre de gens dans le patio du Metronum (quand ils ne sont pas carrément rentrés chez eux...). Du coup, c'est là qu'on peut se dire que ce n'était pas plus mal qu'ils soient venus accompagnés, parce que le groupe n'aurait vraisemblablement pas attiré plus d'une centaine de personnes sur son seul nom. Mais en matière de live dans les conditions d'une tête d'affiche, Schmier et ses deux acolytes savent quand même y faire. Déjà, Schmier est un super frontman, très communicatif. Rien qu'avec son gabarit, il en impose. Et puis ils ont un bon light show, un gros son et des compos efficaces. La setlist est un bon mix entre le nouvel album "Under attack", qui est sympa et donc Destruction joue quatre morceaux, et les classiques comme "Thrash till death", "The butcher srikes back", "Mad butcher" ou "Bestial invasion". Je n'attendais pas grand chose des Allemands et finalement ce concert d'une heure et demie est passé comme une lettre à la poste.
Setlist de DESTRUCTION :
Under Attack
Curse the Gods
Pathogenic
Nailed to the Cross
Mad Butcher
Dethroned
Life Without Sense
Total Desaster
Thrash Attack
Black Death / Invicible Force
Second to None
The Butcher Strikes Back
Thrash Till Death
Eternal Ban
Bestial Invasion
Voilà donc un excellent concert de rentrée avec quatre groupes qui ont tous fait de belles prestations à la hauteur des attentes dans une belle ambiance et des conditions de jeu au top. Avec plein de potes en prime, c'est vraiment le genre de soirées qui font plaisir!
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