Lorsque j'ai appris que Whitesnake faisait une halte parisienne, ma décision fut de les revoir sans hésitations,
et ce, malgré ma déception de 2009 au Casino de Paris où l'on avait vu un David Coverdale en grande difficulté vocale. Je voulais exorciser ça pour ce qui serait peut-être l'ultime passage du groupe chez nous. Etant fan depuis 1980, je me devais de m'y rendre pour oublier ce regrettable concert car le Cov, doté d'une classe légendaire, méritait bien mieux que ça, selon moi. Sans doute que ce show avait laissé des à prioris négatifs au sein du public parisien. L'Olympia semblait cependant bien garni, se remplissant tout doucement au fil des minutes. Il s'agissait ici d'un Greatest Hits Tour et non pas le Purple Tour que j'aurais, somme toute, préféré voir.
Juste une précision avant d'entrer dans la salle, je fus arrêté plusieurs fois par des personnes, admiratives devant le tee-shirt "Thin Lizzy" en provenance directe de Dublin que je portais pour l'occasion.
"Quel groupe !!!!!!!!!!" me fera l'un avant qu'un autre, d'un âge comparable à celui de Blacky ne m'interpelle "Je les ai vus en 78 au Stadium et ce fut l'un des meilleurs concerts auxquels j'ai assistés...Je m'en souviens encore..."
Ensuite, j'aperçois JC qui me fait part de son intention d'aller au bar plutôt que d'assister au concert de The Answer, la première partie, je rejoins Jeebee qui s'est déjà posté au centre de la fosse et qui se trouve en compagnie d'un type très sympa avec qui je tape la discute.
The Answer, groupe irlandais du nord talentueux, s'il en est, que j'avais déjà vu au Stade de France en 2009 en première partie d'AC/DC et à la Maroquinerie en 2012, investit la scène et a la lourde charge d'ouvrir les hostilités avec son rock lorgnant du côté de Led Zeppelin et Free. Le chanteur, Cormac Neeson, doté d'un joli brin de voix, ne cesse d'arpenter la scène d'un bout à l'autre et incite ainsi le public à participer davantage tandis que Paul Mahon, le guitariste, Micky Waters le bassiste et le batteur James Heatley assurent l'essentiel. Un bon concert sans nul doute dont la setlist devait ressembler à celle qui figure ci-dessous :
Setlist
Under the Sky
Come Follow Me
No Questions Asked
Sometimes Your Love
Preachin'
Thief of Light
Solas
JC revient du bar et c'est à ce moment-là qu'on est accrochés par un type dont on aura du mal à se défaire. Un gars pas méchant dans le fond mais bon, le genre "J'ai tout vu, j'ai tout fait" quand même......
Là, ça concernait Iron Maiden. Pourquoi, Iron Maiden, j'en sais foutre rien ? Celui-ci me soutenait mordicus que la date parisienne du World Slavery Tour avait eu lieu en 1984 à Bercy avec en première partie Mötley Crüe....Bon bah comme tu veux....
Lui : "-J'en suis sûr, je me suis documenté, Bercy était tout neuf....Je raconte pas de conneries....
Moi : -Non non, c'était à l'Espace Balard, l'espèce du truc à bestiaux dans lequel on faisait des concerts à l'époque...Ca devait avoir lieu à la base au Zénith....T'y étais ?
Lui : -Nan, mais j'te dis que c'était à Bercy......Chuis méga-sûr...
Moi (passablement irrité) : -Euh, moi, j'y étais...Et moi aussi, chuis méga-sûr. Bercy, c'était en 86 sur le Somewhere In Time Tour..."
Mon pote JC, assommé d'entrée de jeu, tout comme moi à ce propos, par la discussion, levant les yeux au ciel, me regarda ensuite d'un air désabusé et se demanda quand on allait s'en sortir. Je ne sais pas s'il était un peu parti, le quidam en question. On s'est posés la question avec JC.....
L'Olympia était-il le lieu qui favorisait ça ? On peut se le demander. Car déjà avec Blacky et Gib's, en 2007, on en avait rencontré un particulièrement "crampon" juste avant le concert de Purple. Le mec, à l'haleine bien chargée et à l'équilibre approximatif, ne nous avait pas lâchés, prétendant qu'il avait vu "Hendriiiiiiiiix" en 68 et "Led Zeppeliiiiiiiiiiiin" en 69 en ce lieu légendaire. Et par dessus tout ça, on était de mauvaise humeur, car ça caillait grave......On était en novembre et les premiers froids avaient sévi sur la capitale. Sa discussion, pas toujours cohérente ("Raaaaaaahhhhh burp...putainnnnnn Hendriiiiiiix, il a tout déchiréééé..............burp....!!!!!), qui avait eu le don de nous énerver, était entrecoupée de "Burrrrrps" bien sentis...Pour les sentir, on les avait bien sentis, les relents houblonneux..... Ca sentait aussi l'pâté, c'te affaire.....Je pensais que ça allait mal finir. Y a des épisodes qu'on aimerait oublier mais là, ça avait ressurgi avec notre "nouvel ami".
Je prétextais donc un p'tit passage aux toilettes (la bonne raison....), JC décidant pour sa part, d'aller déjà se poster dans la fosse car le concert du Serpent Blanc n'allait pas tarder à commencer. Le gars, je ne l'ai pas revu ensuite. Soulagé, le Phil.....
Je tente ensuite de me frayer un chemin dans la fosse, chose ô combien difficile lorsque l'on revient du lieu d'aisance. Profitant de l'incursion d'un jeune gars (qui prétend retrouver ses amis au niveau des premiers rangs) et qui me prend pour son père, ( Shocked ) je me faufile non sans mal pour retrouver Jeebee (alors situé au 6ème ou 7ème rang) sans pourtant parvenir à le rejoindre. Avec mon "nouveau fils" (on est tous les deux bruns), nous progressons lentement mais surement....... Laughing Reconnaissons que les gens ont été sympas sur ce coup-là... Very Happy
Lui : "-Allez, Papa, suis-moi, y a Valentin, devant !!!!!
Moi : -J'arrive, fils !!!!!!"
Grâce à lui qui continue sa périlleuse progression (il a dû probablement pour finir se retrouver à la barrière) avec qui j'esquisse un petit sourire complice (tout juste drôle, cet épisode....), je me retrouve ainsi au 5ème rang, bien placé juste en face du micro de David Coverdale, Jeebee est légèrement à ma gauche. On se verra à la sortie...
Allez hop, les lumières s'éteignent donc. Le groupe apparaît un à un mais la lumière se fait sur le Cov' qui, dans un premier geste, nous applaudit dans un élan de communion avec son public. D'entrée de jeu sur Bad Boys un titre qui, à la longue, a fini par m'agacer), le Cov' connaît un sérieux problème avec le pied de micro qu'il plie en deux. Il en récupère un deuxième qu'il balance backstage ).
Malgré ce petit incident, c'est l'artillerie lourde qui est déployée sur Slide It In, avec un Cov en voix sur la plupart des titres interprétés qui vont suivre dont un très beau Love Ain't No Stranger. The Deeper The Love, lui a fini par m'agacer avec le temps et je m'en serais bien volontiers passé. Fool For Your Loving, version 1987 donc gros son, vient remettre de l'ordre dans tout ça. Reb Beach, bien plus dans l'ombre de Doug Aldrich, ces dernières années, prend ici tout son essor accompagné efficacement par un Joel Hoekstra toujours souriant. Même si ce dernier est un peu "poser" sur les bords, je trouve ça plutôt marrant. Par contre, le clavier, Michele Lupi est inaudible...
C'est ensuite une version écourtée d'Ain't No Love In The Heart Of The City qui est interprétée sans étonnamment l'habituelle participation du public. Bon...
Judgement Day, extrait de Slip Of The Tongue, très inspiré de Kashmir du Zep est revisité de façon honorable avec un Cov qui connaît ses premières faiblesses sur les phases aigües du refrain "Like The Rolling Thunder [...]".
C'est parti pour les solos. Reb Beach est le premier à dégainer ses cartouches et s'embarque donc dans un solo limite ennuyeux et tellement convenu. Il est gentil, le Reb mais il y a longtemps que les descentes de manche me sont aujourd'hui indifférentes. Joel Hoekstra prend le relais en y ajoutant une partie acoustique tout aussi dénuée d'intérêt....Moody, Marsden, c'est bien loin tout ça......
Slow An' Easy, un de mes morceaux préférés du Snake marque la seconde faiblesse du Cov encore une fois sur le refrain, forçant beaucoup trop sur sa voix à mon avis.
Tout le monde y va de son solo, et là, c'est au tour du bassiste, Michael Devlin qui s'y colle, ceci permettant d'ailleurs au Cov' de souffler un peu tant il est impressionnant de constater le nombre de déplacements qu'il effectue d'un bout à l'autre de la scène. Un solo sans grande envergure, il faudra bien l'avouer, qui va dériver sur un Cryin' In The Rain sur lequel le Cov' va encore éprouver quelques petites difficultés, une version qui va rapidement mettre en exergue les talents du "batteur-bûcheron" Tommy Aldridge nous gratifiant d'un solo de batterie sans surprises, celui qu'il effectuait déjà du temps de Black Oak Arkansas.
Dix minutes plus tard, le Cov revient sur scène, arborant une superbe chemise noire pour conclure le morceau. Il passe le passage final crié....
Brève présentation du groupe par le Cov' himself et c'est donc l'inévitable Is This Love repris en choeur par tout le public sauf par moi, un morceau que j'ai toujours trouvé à la limite de la niaiserie mais qui permet au brillant vocaliste de "se reposer". Ca va, ça ne dure pas trop longtemps. Give Me All Your Love vient remettre efficacement les pendules à l'heure permettant au chanteur de The Answer, Cormac McNeeson de venir pousser la chansonnette. En fait, on l'entendra à peine mais bon, c'est sympa.....On termine sur Here I Go Again (ah ces nappes de clavier........... Suspect. Là, on l'entend, même qu'il assène, Lupi....) et salut Whitesnake !!!!!
Reviennent ensuite pour un Still Of The Night de rigueur interprété "comme d'habitude" puis la bande-son We Wish You Well qui clôt un concert bien huilé qui m'a rassuré par rapport à 2009 sur l'état de la voix du Cov', voix qui certes n'est plus celle que l'on a toujours connue mais qui peut laisser encore espérer quelques bons moments de ce chanteur que j'ai toujours vraiment apprécié au cours de sa carrière plus qu'estimable.
Au sortir de la salle, Christophe (Moussé), l'auteur de l'ouvrage Le Roman d'un ex-Purple m'interpelle enfin car il faut reconnaître qu'on s'est cherchés une bonne partie de la soirée....... lol! Christophe qui me signe gentiment son livre mais on oubliera de prendre une photo tous les deux....La prochaine fois qu'ils repasseront, on la fera.....
Stormy que je salue, arrive sur les entrefaites, suivi de JC et Jeebee et Mr Crampon #2, passablement éméché qui vient nous faire part d'une nouvelle : "Led Zeppelin se reforme et va sortir un nouvel album !!!!!!!!!!!!!!" JC se marre, moi aussi. On lui dit qu'il y a juste une réédition des BBC Sessions mais à priori, il ne sait pas de quoi on parle...."Mais si, j'te dis, LZ va se reformer et sortir un nouvel album...."
Putain, ça fait le 2ème qui vient nous plomber la soirée. Stormy a la lumineuse idée de prononcer la phrase libératrice qui va tout décanter : "Bon, on va boire un coup ?"
Moi à Mr. Crampon #2 : "-Allez, salut, tu me tiens au courant pour le nouvel album de Led Zeppelin ?
Lui : -Pas de souci........burp.... "
Je sens (oui, ça pour sentir, on sent...) qu'il ne va pas bien, notre ami....
Direction le Café de l'Olympia situé non loin de la salle légendaire comme son nom l'indique. Nous refaisons le concert où semble t-il ce concert parisien aurait été meilleur que celui de Barcelone du 17 juillet mais moins bon que celui de Bruxelles. Le seul ordre de comparaison dont je dispose c'est que celui-s'est avéré être supérieur à celui du Casino de Paris, il y a 7 ans. Ca, c'est un fait....Voilà, on verra quand ils reviendront pour célébrer le 30ème anniversaire de 1987 car de toute évidence, ils ne peuvent pas y couper compte tenu de sa réputation internationale (8 millions d'exemplaires vendus à l'époque)...
L'heure tardive nous fait dire qu'il faut prendre congé les uns des autres, Stormy ayant entre autres une longue distance à parcourir jusqu'à Clermont-Ferrand. Avant de partir, JC et Jeebee tenaient expressément à me transmettre leurs amitiés devant le lieu de nos méfaits.
Pour ma part, je leur propose de les ramener à bord de la légendaire Punto non sans être conscients des risques qu'ils prennent. Direction Vanves, Jeebee étant muni d'un GPS très capricieux.
Une Smart de mes deux ira jusqu'à dépasser la vaillante Punto (encore ça, c'est normal) pour se rabattre subitement sans clignotant tant qu'à faire (ça l'est beaucoup moins), c'est plus fun, frottant ainsi légèrement l'aile gauche de la voiture. Ca pour visiter Paris, on l'aura visité. JC lui, ne réagit plus, installé "confortablement" à l'arrière. Sans doute lui aussi, se trouve t-il dans un état second après avoir côtoyé la famille Crampon à deux reprises ? Pendant ce temps, Jeebee se démène comme un beau diable pour trouver un chemin rapide ce qu'il finit par faire au bout de..............3/4 d'heure....lol! Pas facile, la nuit....On parvient enfin à destination à la fois pour Jeebee puis JC qui s'est tout de même réveillé.... lol!
Pour retourner à la maison, ce ne sera pas triste non plus. Fermeture du périph' de Porte d'Orléans jusqu'à Porte de Bagnolet. Obligé donc d'emprunter les boulevards des Maréchaux, étonnamment encombrés à cette heure,au moins jusqu'à Bercy pour récupérer l'A4, elle aussi, embouteillée près de Bercy 2. Les pompiers étaient présents.........Forcé par les flics de faire marche arrière sur la bretelle je retourne sur les Maréchaux. Ca va prendre une plombe, ces conneries, car j'arriverai finalement chez moi vers 2:40.....Ces petits désagréments ne me feront cependant pas oublier l'excellent concert que j'ai vécu quelques heures plus tôt.
Phil Lizzy
Photo et videos Roger et Benoit.
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