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SYLAK OPEN AIR 2015 à Saint-Maurice de Gourdans (01)Dans le sillage du Hellfest et, dans une moindre mesure, du Motocultor,
un certain nombre de petits festivals commencent à émerger en France et même à perdurer. C'est notamment le cas du Sylak Open Air, qui a lieu pour la cinquième année de suite dans le petit village de l'Ain de Saint-Maurice de Gourdans. Comme j'en avais entendu pas mal de bien et que c'était sur la route de mes vacances, c'était donc l'occasion pour moi d'essayer cette année. Le festival a lieu sur trois jours, du vendredi au dimanche, l'affiche est assez éclectique, allant du heavy au death en passant par le hardcore, le thrash et le stoner, et des groupes internationaux comme Death Angel, Dark Tranquillity, Madball, Dragonforce et autres Epica se mélangent à de petits groupes underground de la région Rhône-Alpes. L'affiche aurait même pu être d'un niveau encore supérieur puisque, initialement, étaient programmés M.O.D. et surtout les Dead Kennedys. Malheureusement l'arrêt des activités du premier et le forfait du groupe de punk californien mythique ont fait que cela n'a pas pu se réaliser. Il n'empêche qu'il y avait quelques groupes bien sympas à voir et que ces deux annulations n'ont pas eu de conséquences négatives sur l'affluence. Le Sylak a en effet drainé plus de 7200 spectateurs. C'était le record absolu cette année, et vu la qualité de l'organisation, ça devrait faire au moins aussi bien dans le futur.

Une semaine après un Wacken apocalyptique, on remet le couvercle pour les festivals ! L'arrivée en milieu d'après-midi se fait dans des conditions tout autres que dans le nord de l'Allemagne quelques jours avant : il fait beau, il fait chaud et le soleil cogne. Au point même qu'il est difficile de planter les sardines des tentes. Mais même si j'ai pris beaucoup de plaisir à Wacken malgré les conditions difficiles, je préfère un festival trop chaud et trop sec (et ça ne va d'ailleurs pas le rester, on aura droit à un certain nombre de petites averses pas violentes mais pénibles) que trop froid dans 25 centimètres de gadoue ! Et puis niveau taille, ça fait du bien aussi. Le Sylak est vraiment ce qu'on peut appeler un festival à taille humaine, où l'on n'a aucun problème pour circuler ni pour se placer. Et on peut tout aussi facilement retourner chercher ou déposer des affaires à la tente, le camping étant juste à côté de l'enceinte. De plus, le cadre est vraiment agréable, très arboré et bucolique. Il y a des buttes pour s'asseoir, des poubelles en nombre qui sont vidées régulièrement, de sorte que le site est vraiment propre, bref tout est fait pour qu'on s'y sente bien. En plus les bénévoles (quand même plus d'une centaine au total) sont des crèmes et l'organisation est vraiment carrée. 
La seule chose que je n'aime pas pour ce qui est de la configuration, c'est le terrain très caillouteux devant la scène (le festival ayant une scène unique, par ailleurs très bien car haute et bénéficiant d'un son tout à fait correct) : c'est désagréable de marcher dessus, sauf à avoir des grosses chaussures (que j'avais laissées au repos chez moi après quelles aient survécu à la gadoue de Wacken), et ça peut surtout être dangereux en cas de chute (ce que l'on pourra d'ailleurs constater dans certains pogos, notamment du fait de certains abrutis dans le public, j'y reviendrai...).
Niveau boissons, la bière n'est pas bonne (de la Meteor... Désolé pour les amis alsaciens mais j'ai vraiment du mal !) par contre Loïc Raison est un gros sponsor du festival donc on tournera essentiellement au cidre dans l'enceinte. Côté nourriture, c'est très bon et on peut même manger des spécialités lyonnaises. Je recommande également les gaufres au chocolat et au Jack Daniel's ! Le festival gagnerait peut-être à diversifier un peu l'offre de boissons et de bouffe. Mais en même temps, ce n'est pas non plus le Hellfest (qui est clairement le meilleur festival en terme de qualité de la restauration), les moyens et les réseaux n'étant absolument pas comparables. Les prix ne sont pas comparables non plus, et le Sylak s'avère être assez bon marché de ce côté-là. Je regrette juste que, comme au Hellfest et contrairement aux festivals allemands, les gobelets ne soient pas consignables. Et je ne suis pas non plus un grand fan du système des jetons, qui plus est avec des jetons sécables. Par contre leur forme est plus pratique que celle de pièces en plastiques, ce sont des jetons plats qui sont fournis en tablettes. Ca a l'avantage de mieux tenir dans la poche et d'être plus facile à gérer, avec moins de risques d'en perdre. Et le festival n'étant pas grand et bien géré, on n'a pas trop à faire la queue au guichet pour aller s'approvisionner. M'enfin je préfère quand on paie en cash ou avec une vraie carte de crédit.
On trouve quelques stands de merchandising sympas, bien qu'un peu chers, de magasins de la région lyonnaise essentiellement (plus les associations / labels toulousains Necrocosm et Deadlight Entertainment !) ainsi qu'un stand EMP, qui est le principal partenaire du Sylak depuis ses débuts.
Autre point appréciable, du moins pour ceux qui viennent en famille : les casques anti-bruit sont prêtés gratuitement aux enfants. De plus, le Sylak aime bien les bons délires bien décalés, en proposant des animations marrantes du type combats de sumo en tenue gonflable, tarte aux myrtilles à dévorer sans les mains, ou encore soirée mousse le vendredi.
Enfin, les sanitaires sont irréprochables, avec suffisamment de points d'eau et surtout de vraies toilettes en dur. Les douches ne sont pas très chaudes mais l'eau reste tiède.
Outre ce cadre bucolique pour l'enceinte, le camping est bien foutu car situé juste à côté et doté de poubelles tous les dix mètres, vidées dès qu'elles sont pleines, en plus de sacs poubelles donnés par les bénévoles pour qu'on y mette nos déchets.


Tout serait parfait si les festivaliers étaient respectueux. Malheureusement, tous ne le sont pas... Il y a en effet dans ce camping une proportion importante d'abrutis, de porcs et de beaufs, pour faire dans l'euphémisme et ne pas être trop insultant. Pas tous les festivaliers, bien sûr, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais il y en avait une sacrée concentration. En fait, j'ai l'impression que le public présent au camping était un concentré du pire du public du camping du Hellfest. Tous ceux qui font que je ne regrette même plus de ne pas pouvoir aller en Loire Atlantique en juin malgré l'affiche et les potes : les mecs déguisés, ces connards de libérateurs d'apéro, ceux qui se lâchent pour leur sortie metal annuelle, les poseurs qui viennent juste pour se montrer (bon ça d'accord, il y en a partout mais là il y en avait trop!)... Des mecs qui viennent d'abord pour se défouler et pour qui le metal est accessoire. En fait, il y a beaucoup de jeunes de la région lyonnaise qui n'ont pas pu aller au Hellfest, qui ont entendu parler des délires du camping et qui veulent les reproduire, plus ceux qui ont été à Clisson et qui ont envie de remettre le couvercle. Résultat, alors qu'au Hellfest ce n'est finalement qu'une minorité de connards qui font chier une majorité de gens paisibles, là les libérateurs d'apéro sont majoritaires dans le camping ! Je n'ai jamais été à un festival dans le but de dormir ni pour le confort, mais la nuit du vendredi au samedi a été clairement la pire nuit de tous les festivals que j'ai pu faire. Je ne suis pas violent mais je n'ai jamais eu autant envie de frapper des mecs ou de leur balancer des bouteilles ou, encore mieux, des préservatifs remplis de pisse.
Encore, ils auraient ces délires à la con en restant sympas et conviviaux... Mais ça n'est même pas le cas. On n'a pas franchement eu d'occasions de partager des verres avec des voisins de camping sous une tonnelle... Par exemple, à l'arrivée au camping, on va s'installer sur des places libres. Là, un mec nous dit qu'il devait garder des places pour des potes mais qu'il n'était pas resté sur place parce que le soleil cognait. Lui encore, il était sympa et on a été arrangeants donc on leur a fait la place. Je lui dis que pour les prochaines fois où ils auront à réserver des places pour des gens dans un camping de festival, il faudrait qu'ils disposent les tentes en rond et qu'il y ait toujours une personne pour attendre, qu'on avait fait une vingtaine de festivals et que ça s'était toujours bien goupillé même dans des gros trucs comme le Hellfest ou Wacken. Réflexion d'une de ses copines, qui devait avoir 19 ans: "et allez, c'est parti pour les concours de bites..."  Je ne me suis pas abaissé à relever: je deviens un vieux con qui a tout vu, c'est une petite conne qui croit tout connaître, pas la peine d'entamer un dialogue de sourds. Après, on n'aura pas beaucoup échangé avec eux pendant les trois jours, à part avec celui qui avait gardé l'emplacement qui venait discuter de temps en temps et qui avait l'air bien cool. Pour les autres, c'était tout juste s'ils nous regardaient. Il faut dire que les mecs étaient trop occupés à leurs déguisements et les filles à leurs coiffures !
Et puis de manière générale, les délires dans ce camping, c'était "libérer l'apéro" ou gueuler des conneries le plus fort possible. Sans compter un abruti qui s'amusait à faire des screams suraigus à longueur de temps, de jour comme de nuit... Apparemment ça devait être drôle. Au final, ces délires sont nombrilistes et absolument pas conviviaux, et faits avant tout pour emmerder le monde.
Et qu'on ne vienne pas me dire après ça que le public allemand en camping sont des beaufs ! Certes ils viennent plus pour camper que pour voir des groupes, en mettant le groupe électrogène en continu et la musique à fond, mais au moins ce n'est pas dans le but de faire chier les autres et ils sont toujours prompts à trinquer avec les voisins de tente. Sérieusement, après la première nuit, je regrettais vraiment la boue de Wacken de la semaine précédente : c'était dur mais au moins les gens étaient sympas. Là, c'est juste l'une des pires ambiances de camping que j'ai pu voir.
Et même dans l'enceinte du festival, pendant les concerts, si l'atmosphère était globalement très bon enfant, il y avait quand même quelques posers à la sale mentalité. Des pogos agressifs (sûrement dûs au fait qu'il y avait beaucoup de coreux présents), des gens qui bousculent pour passer devant sans s'excuser (réflexion très intelligente d'une fille à ce propos : "de toute façon, je serai toujours devant quelqu'un" ) ou, à l'inverse, qui râlent quand on leur passe devant alors qu'on ne les bouscule même pas, et puis d'autres qui sont là juste pour se montrer. Par exemple un mec déguisé en viking et brandissant une trinkhorn longue d'au moins un mètre sur Madball (un groupe bien connu pour chanter des hymnes à Thor et Odin...), posant avec sa copine déguisée en poupée Barbie pour faire un selfie ! A part ça, il y avait un concert sur scène, qui avait tout pété d'ailleurs...  Et bien sûr, on retrouve les mecs déguisés en mode la Denrée du Hellfest ! Car oui, maintenant ça fait bien de se déguiser en festival: avant le metalleux était habillé en noir, en cuir ou avec une veste à patch, maintenant le metalleux français en festival est déguisé en Pikachu ou en Teletubbie. Peut-être que je deviens trop true et intolérant, mais je n'adhère pas du tout à ces délires qui tendent à ridiculiser le metal. Je n'ai rien contre les cosplay, mais c'est à réserver pour la Japan Expo on d'autres conventions manga. Ca n'a rien à faire à un festival de metal. 
Il y aurait des dizaines d'autres exemples à citer mais ce serait trop faire de publicité à ces crétins. Surtout qu'à côté, il y avait plein de gens bien sympas et conviviaux, comme tout metalleux en festival devrait l'être.

Outre les délires de merde, un autre point noir important lié à une partie du public (résiduelle mais fortement nuisible et anti-metal) est à signaler : les vols. De nombreuses tentes ont été visitées, des portefeuilles ou des smartphones ont été dérobés par des pickpockets (notamment pendant la soirée mousse du vendredi), et des stands de merchandising se sont également faits voler une quantité non négligeable de matériel. Certains voleurs se sont d'ailleurs fait prendre, mais dans la mesure où le dépôt de plainte était nécessaire pour récupérer les marchandises volées, celles-ci n'ont pas pu être restituées pendant le festival et ça fait donc un gros manque à gagner pour les stands.
Bref, sans que les organisateurs n'y puissent quoi que ce soit, une partie du public était vraiment le gros point noir du festival !

Let's talk about music, now


VENDREDI

Arrivés sur place en fin d'après-midi, et une fois installés à côté de nos charmants voisins, c'est l'heure de l'apéro ! Pas besoin de crier à sa libération, sortir les bouteilles suffit ! Après avoir fait un sort à une bouteille de jägermeister et à quelques bières, direction l'enceinte. C'est quand même bien agréable que ce soit juste à côté des tentes, sans queue à fait pour entrer et avec en prime des gens très sympas à la sécurité.  On va faire un tour sur les stands de merchandising, avec en fond le deuxième groupe de la journée, THE CHAINSAW BLUES COWBOYS. Vus de loin, ça a l'air plutôt sympa : un duo qui pratique un blues rock (comme le nom le laisse deviner, pas de tromperie sur la marchandise !) bien gras et énergique qui fait taper du pied. Originaires de Grenoble, ils font partie des petits groupes de la région Rhône-Alpes que le festival essaie de mettre en avant en début de journée.

Je connais un peu le groupe lyonnais suivant, les coreux de EIGHT SINS, qui sont déjà passés à Toulouse. Je n'avais pas accroché et le hardcore n'est pas mon style de prédilection (avec quand même des exceptions notables) donc je ne cherche pas à voir plus que ça.

Un petit retour sur le camping pour manger un coup (et boire, bien sûr  ) et c'est reparti pour aller voir des groupes un peu plus connus à l'échelon national. La journée du vendredi au Sylak, c'est la journée décalée et délires pas prise de tête. Donc au programme, après les groupes locaux, c'est soirée mousse et groupes parodiques. Les concerts ont lieu sur une petite scène annexe, qui sera démontée après, et la fosse est surplombée d'une espèce de douche géante qui projette de la mousse sur le public. C'est dans ces conditions bien fun que nous allons donc voir OPIUM DU PEUPLE, groupe de punk rock qui fait des reprises sympas de chansons françaises. Ils étaient d'ailleurs au Hellfest cette année le jeudi, au Metal Corner. Les reprises sont plutôt marrantes, avec la farandole sur "Dominique" (nique nique !) de soeur Sourire dans la mousse en point d'orgue. A noter également une très bonne reprise  de Parabellum en hommage au regretté Schultz, et "Hard rock collection", reprise de la chanson de Laurent Voulzy tournée en un excellent medley de classiques du metal. Le groupe ne se prend pas au sérieux et offre également un spectacle visuel bien agréable avec des Opiumettes sexy à souhait qui enchaînent non stop chorégraphies, choeurs et chant. A la fin du show, tous les photographes seront invités à monter sur scène et à shooter autant qu'ils peuvent. Opium du Peuple ne propose certes pas de la grande musique, mais ce n'est pas non plus ce qu'on attend d'un groupe de punk festif. Je n'écouterais pas forcément chez moi mais en live, on passe un bon moment.

La tête d'affiche va être encore plus festive. Après François Corbier l'année dernière, c'est un autre héros du Club Dorothée qui vient au Sylak (où il avait d'ailleurs déjà joué) : le grand (pas par la taille par contre), le mythique, le légendaire, l'inénarable BERNARD MINET !!! Je l'avais vu à Paris il y a pile dix ans, accompagné de son hard rock band en mode "La télé des inconnus", et ça avait été fabuleux. Là, il ne sera pas accompagné. Il fera le show tout seul avec samples et boites à rythme. Même si ça reste sympa, ça fait quand même un manque, surtout à un festival de metal. Il sera par contre secondé sur certains morceaux par la voix death du chanteur du groupe lyonnais Death Awaits. Bernard, qui s'est laissé pousser une barbe poivre et sel lui donnant un air mature, va enchaîner les génériques de dessins animés qui ont bercé mon enfance, dans une ambiance de folie. Au programme, Goldorak, Bioman, Nicky Larson, Albator, Juliette je t'aime, Olive et Tom, le collège fou fou fou, Ranma 1/2... tout ça sous la mousse Et voir des metalleux de tous styles chanter en choeur et farandoler sur ces génériques a toujours quelque chose de jouissif et jubilatoire ! Pour les deux chansons des Musclés que sont "La fête au village" et la "Merguez Party", Bernard nous explique qu'il ne peut plus les chanter, que ça lui fait trop penser au regretté Framboisier, donc il les fait chanter au public. Et enfin, le concert se terminera par une farandole géante dans la mousse sur "A la queue leu leu". Je me demande quand même comment les plus jeunes (les moins de 25 ans étaient nombreux) ont perçu Bernard Minet car, après tout, certains n'étaient même pas nés quand le Club Dorothée s'est arrêté. Mais il y en avait quelques uns qui avaient l'air de bien s'éclater dans la fosse en tout cas. Et d'autres aussi qui n'étaient pas venus pour les concerts...
En tout cas, même si ça aurait été mieux avec un vrai groupe, c'était quand même bien terrible !

Ainsi se termine la soirée warm up, bien fun question lives... Ca le sera malheureusement beaucoup moins après à cause des connards du camping....
 
SAMEDI

La nuit a été dure, avec tous les décérébrés qui gueulaient leurs conneries à quelques centimètres de ma tente. Plusieurs fois je me suis retenu de sortir et d'être violent... Le temps de réussir à dormir, j'ai été réveillé par la chaleur. Donc après une nuit pareille et avec peu de groupes dont je sois vraiment fan au programme, on ne s'est pas trop pressé. D'abord le petit déj', puis la douche (pour laquelle il y avait quand même une queue importante), puis retour au camping pour suite de petit déj' alcoolisé. Et puis à défaut d'avoir de bons voisins, on est un bon groupe de potes donc l'ambiance est bonne ! Tant pis, donc, pour les premiers groupes, notamment CHARLIES FRONTIER FUN TOWN, groupe de hard rock grenoblois parait-il bien fun qui ouvrait les débats à 11h30 et donc j'ai entendu les débuts en sortant de la douche... Ca avait l'air pas mal mais je n'étais pas encore prêt. Après, ils ont commencé suffisamment tard et j'aurais pu les voir si je n'avais pas tourné au ralenti ce matin... Je n'ai pas vu non plus le groupe de death lyonnais de DISSIDENT SOLUTIONS, ni les groupes de stoner MACHETE (des Vendéens fans de Down assez connus, qui ont d'ailleurs joué au Hellfest ) et WO FAT (premier groupe international de la journée, un trio texan qui tourne assez souvent en France). Apparemment, tous ont assuré pour des mises en bouche bien efficaces. Nous, on buvait et on mangeait en imaginant un hypothétique jeu de rôle sur le metal !


Le début des concerts, pour ce qui me concerne, se fera avec FIRST BLOOD. Je ne suis pas un grand fan de hardcore, à quelques exceptions près, mais ces Californiens ont une très bonne réputation. Ils étaient passés à Toulouse il y a quelque temps, je n'y avais pas été mais le concert avait l'air bien agité. En festival, c'est l'occasion de faire de bonnes découvertes sans frais. En entrant dans l'enceinte, nous constatons en tout cas que la petite scène de la veille a été déménagée, et que tout se passe donc sur une grande scène unique. Enfin, grande scène... Elle est plus petite que celle de la Warzone au Hellfest, mais ça correspond à la taille du festival. Et puis elle est assez haute, donc on voit bien les groupes globalement. Pour First Blood, j'ai en tout cas pu pleinement apprécier. Je n'en connaissais strictement rien, j'en avais juste entendu une chanson qu'on avait programmée une fois dans Metal Nemesis pour faire la promo du concert du groupe dans la ville rose. Il n'y a pas besoin de bien les connaître, en fait. Ces mecs assurent bien et savent parfaitement tenir une scène. C'est pas compliqué : ils ont retourné tout le monde avec un hardcore direct et accrocheur, déclenchants de bonnes séances de jumpings, pogos, circle pits et autres walls of death... Auxquels je n'ai pas participé ! En général, j'aime bien bouger dans les concerts, surtout sur ce genre de musique à la fois basique et accrocheuse mais là, je ne le sentais pas. Les coreux sont beaucoup trop agressifs et jouent beaucoup trop des coudes (et les mettent trop haut aussi)... Sans compter quelques metalleux décérébrés (les mêmes qui font chier sur le camping, quoi) qui ne savent pas pogoter correctement... Bref, je n'ai pas trop participé mais j'ai quand même aimé. Il y a de bons riffs, de bons refrains, c'est rapidement mémorisable et le chanteur est charismatique. Après, les discours antifa et pro vegan qu'il tient, il faut y adhérer. Perso ça ne me gène pas mais je n'ai pas trop l'esprit straight edge non plus... Musicalement en tout cas, ils assurent et j'irais les voir en salle avec plaisir.


On enchaîne dans un style bien différent avec CRUCIFIED BARBARA, les Suédoises qui adorent la France ! Personnellement, je trouve ce groupe surfait. Elles sont certes jolies, mais ça ne suffit pas. Leur hard rock est trop convenu à mon goût et ça ne m'a jamais vraiment fait vibrer. Je ne les avais encore jamais vues sur scène, et ça n'est pas faute d'avoir eu des occasions tant leurs apparitions en France sont nombreuses. C'est donc l'occasion de s'en faire une idée en live. Leur line up a fait l'objet d'un remaniement temporaire et n'est plus 100% féminin : leur bassiste Ida étant en congé de maternité et elle est remplacée par un grand barbu du nom de Tobbe Bronxen (bassiste du groupe Junkstars). Il faut reconnaître qu'elles dégagent une belle énergie. Elles sont charismatiques et bien avantagées physiquement. En plus elles jouent bien. Mais ça ne suffit pas. Je n'adhère pas vraiment à leurs compos, que je trouve trop linéaires. Si j'aime la première moitié du show, je finis pas m'ennuyer un peu et décrocher. Mais le public a l'air d'adhérer. Après, en France, les Barbara crucifiées sont un peu chez elles avec un public qu'elles ont su fidéliser en tournant très régulièrement dans l'Hexagone. Mais chez moi, ça ne prend pas.



On laisse tomber les Suédoises pour aller prendre un cidre et se poser. Direction l'espace VIP pour voir à quoi ça ressemble. En plus comme il se met à tomber quelques gouttes, c'est aussi l'occasion de se mettre à l'abri. Il n'y a pas grand monde, c'est une salle qui ressemble beaucoup à celle du Hellfest en plus petit. Et comme au Hellfest, derrière, il y a un jardin avec des sièges design et confortables. Après, ça n'a vraiment rien d'extraordinaire, c'est surtout bien pour une petite pause ou pour se faire servir à boire avec moins de queue que dans l'enceinte.


Retour à la scène pour ULTRA VOMIT ! Comme leurs prédécesseuses, j'étais parvenu à ne jamais voir les Nantais malgré de très nombreuses dates à proximité de chez moi. J'avais vu leur projet de chansons débiles, Andréas et Nicolas, mais jamais la version metal. Un comble quand même, d'autant que j'aime bien le metal parodique à la base. ça va donc s'avérer être une tuerie. Il y a bien du monde pour voir ce groupe, à propos duquel les rumeurs de split allaient bon train depuis un an. Au vu du nombre de tee-shirts du groupe en tout cas, c'est clair qu'ils étaient plus qu'attendus. Et il va donc y avoir une belle ambiance de franche rigolade. Déjà, pour donner le ton, ils arrivent sur scène en tenue de patient hospitalier, avec le chanteur en fauteuil roulant. Outre les morceaux en soi bien marrants, les vannes et délires en tout genre vont fuser. Comme par exemple la tentative d'hypnose collective du public pour inciter à aller au stand merchandising du groupe. Ou, encore mieux, le fait de faire monter un fan sur scène, dont tout le monde saura qu'il s'appelle Bastien, pour faire office de souffre-douleur sur "Pauv' connard" ! Ce moment de gloire le suivra durant tout le festival.  Mais outre le caractère très fun, absurde et délirant d'Ultra Vomit et leur humour top level, ce sont aussi de bons musiciens, très carrés, qui exécutent leurs titres à la perfection. D'après des gens qui ont vu souvent le groupe, il paraît que c'est un peu trop rodé et que ça ne se renouvelle pas trop. Pour moi c'était la première fois donc j'ai trouvé ça excellent. Par contre, encore un bémol relatif au public : si l'ambiance était globalement aux délires et à la bonne humeur, l'agressivité de certains dans les pogos a tendance à gâcher la fête. Ainsi, après un circle pit, six ou sept personnes se sont ramassées les unes sur les autres et ça continuait à pogoter, sans qu'il y ait grand monde pour aider à relever. Une chanson comme "Pauv' connard" aurait pu être dédicacée à ces mecs, et sans second degré. Non seulement c'est très con de ne pas aider, mais ça aurait surtout pu être assez dangereux sur ce sol très caillouteux. Ils ont dû déguster en tout cas... Les pogos ne m'inspiraient pas trop devant First Blood, j'en ai eu la confirmation à ce concert d'Ultra Vomit. Mais ça n'a pas non plus duré longtemps et à part ce moment désagréable mais révélateur de l'état d'esprit de certains, l'ambiance était à la fête. Avec un joli final sur "Je collectionne les canards (vivants)" reprise en choeur à l'unisson !


Retour ensuite sur le camping pour manger et boire (encore !). Exit donc TERROR UNIVERSAL , qui ne m'inspirait pas du tout, et HED(PE), que je n'aime pas du tout. J'avais envie de voir CROWBAR aussi, mais là c'était la flemme. Il faut dire qu'on était bien au camping, avec les neuneus de la veille qui commençaient à accuser le coup et qui ne la ramenaient donc plus trop !


Retour dans l'enceinte pour ILL NINO. Ils jouaient à Wacken la semaine précédente sous une tente, et j'avais eu le bon goût de ne pas aller les voir. J'aurais très bien pu m'en passer aussi ici. A la fin des années 90 et au début des années 2000, ce groupe avait le vent en poupe, sans avoir le degré de renommée des Korn, Slipknot, Limp Bizkit, Linkin Park ou les Deftones. C'était du neo metal de seconde catégorie, au même titre que des groupes comme Mudvayne ou Spineshank. Ces groupes avaient réussi à tirer leur épingle du jeu à l'époque où le style marchait. Le problème, c'est que ça n'était qu'un effet de mode et ça a périclité depuis une bonne dizaine d'années. D'un côté, le groupe mérite le respect pour continuer contre vents et marées (et après tout le metal traditionnel a longtemps été dans cette situation). Et puis ils ont quand même réussi à être les sous-têtes d'affiche de la journée. Mais musicalement, j'ai vraiment du mal. Ils ont quand même une originalité par rapport aux autres groupes de neo : ils ont leur son propre, grâce à des passages de musique latino qui relèvent un peu la sauce. Le groupe bénéficie d'un gros son et d'un joli light show, c'est carré mais il n'y a vraiment rien qui m'accroche. Même avec les colorations latino, je trouve leur musique peu inspirée et linéaire, et on s'ennuie ferme au bout d'un moment. Voilà en tout cas un concert qui ne restera pas gravé éternellement dans ma mémoire...


Et c'est enfin la tête d'affiche de la journée avec DRAGONFORCE. A l'instar de Volbeat, Sabaton voire Ghost, c'est un bon groupe, qui a des chansons sympas, mais dont on a objectivement du mal à comprendre comment ils ont pu arriver aussi haut à l'écoute de leur musique. C'est surtout que ce ne sont pas que des zicos mais aussi des mecs très intelligents qui savent très bien mener leur business. En l'occurrence pour Dragonforce, le groupe a joué la carte de la vitesse avec les manettes poussées au maximum, qui leur donne une certaine originalité, couplé au jeu vidéo Guitar Hero qui leur a fait acquérir une notoriété au delà des simples amateurs de heavy / speed mélodique. Ils ont quelques chansons qui passent vraiment bien, en plus. Après, j'ai du mal à écouter un album entier de bout en bout. A force de speeder à fond la caisse, c'est linéaire et ça me fatigue vite. Je les avais vus deux fois en live, ça commence à bien remonter (la dernière fois au Wacken 2005) mais j'avais trouvé ça excellent. Mais ils avaient un autre chanteur à l'époque... Et le nouveau est clairement le point faible du groupe. Les Londoniens ont une bonne playlist avec mes trois morceaux préférés ("Fury of the storm", "Through fire and flames" et surtout "Valley of the damned"), mais le chanteur ne tient pas la route. Il a un mal fou dans les aigus, alors que le chant haut perché est l'une des caractéristiques principales de Dragonforce. Quand ça monte trop, on a l'impression d'entendre une mouette ! Le groupe assure pourtant. La performance est même assez impressionnante : ils jouent à la vitesse de la lumière sans faire une seule fausse note tout en courant et en sautant comme des cabris sur scène. Ils bougent comme très peu de groupes le font et restent parfaitement carrés. Mais tout ça est salopé par cette horrible chant. Ce n'est pourtant pas un mauvais frontman. Il a la bogossitude et il bouge autant que ses camarades. Mais vocalement, c'est insupportable. Moi je ne sais pas chanter, je le sais et donc je m'abstiens. Lui devrait écouter un enregistrement de ses performances en live (parce qu'en studio, on sait très bien que c'est facile de trafiquer le chant), peut-être que ça le convaincrait d'arrêter ou, au moins, de prendre des cours de chant... Je ne sais pas comment un groupe comme Dragonforce a pu recruter un chanteur pareil alors que, vu leur statut, ils devaient avoir un certain choix. Peut-être était-il simplement pote avec les membres du groupe ? En tout cas, amitié ou pas,il risque de plomber sérieusement Dragonforce s'il ne progresse pas...
Bref, concert décevant pour une tête d'affiche à cause de ce chant si peu maîtrisé.

Voilà une bonne journée qui se termine. Au camping, ce sera plus calme, les libérateurs d'apéro s'étant complètement lâchés la veille ayant perdu de l'énergie. Petits joueurs !


DIMANCHE

Avec moins de bordel dans le camping, la nuit est donc meilleure et on peut donc mieux dormir et être un peu plus frais le lendemain. Enfin frais... La nuit a été pas mal alcoolisée quand même, mais au moins il n'y a pas eu de connards pour empêcher de dormir ! Par contre, le temps de ce dimanche est assez maussade, avec quelques averses. Comme la veille en tout cas, on traine sur le camping pour un petit déj' alcoolisé qui va s'étaler en longueur. Et comme la veille, on va louper les premiers groupes ! Exit donc les deux groupes lyonnais que sont IT CAME FROM BENEATH (groupe de deathcore) et HYSTERIA (groupe de death metal).


Quand nous levons l'ancre vers le site, nous arrivons pour MISANTHROPE, que j'étais sûrement le seul à avoir envie de revoir. Il faut dire que ça donne envie quand on les voit faire leur sound check, avec SAS de l'Argilière lançant des "essaiiiiii" sur un ton plaintif ridicule au possible ! Mais j'aime bien le groupe. Le chant est spécial, mais leur musique est originale et les musiciens sont des tueurs. Le niveau de Jean-Jacques Moréac à la basse est juste impressionnant, et les guitaristes ne sont pas en reste. Le style très démonstratif et grandiloquent de Misanthrope leur permet de faire montre de tout leur talent de musiciens. Ils bénéficient en plus d'un bon son. Le problème, c'est le chant. Sur album, ça passe, d'autant que j'aime bien le chant en français sur du metal extrême. Mais en live, ça ne le fait pas. Ce n'est pas le jeu de scène parfois ridicule de SAS qui pose problème, ça colle bien à la grandiloquence de la musique. C'est plutôt que le chant est mixé un peu trop en avant et que ce n'est pas le point fort du groupe. Ca finit par gâcher les chansons. Donc on finit par décrocher, direction les stands de merchandising puis le camping où nous allons rester un bon moment. Tant pis donc pour HARK, le groupe de stoner anglais qui a remplacé M.O.D. au pied levé, et pour KRISIUN, groupe de death ultra-efficace mais dont je j'aime pas tout et que j'avais en plus vu il n'y a pas trop longtemps. Ca m'aurait plu de les revoir mais j'avais la flemme et les averses qui tombaient étaient en plus assez désagréables (mais heureusement jamais longues). Sur le camping, les neuneus qui libéraient l'apéro les jours précédents affichaient tous des têtes d'enterrement, ce qui nous a permis d'en chambrer quelques uns. Par contre, le débile profond qui poussait sans arrêt des screams suraigus n'a pas arrêté. Si ça le fait rire... Ca n'a en tout cas pas gâché l'après-midi !


Quand nous revenons sur le site, c'est pour les choses sérieuses avec DEATH ANGEL. Ils étaient aux deux festivals que j'ai fait cet été avant le Sylak, à savoir le Bang Your Head et Wacken. Je n'avais pas été les voir parce que ça tombait à des moments où il fallait faire des pauses, sachant que je les reverrais ici. Ca faisait donc partie des gros concerts de la journée (et du festival). Je n'avais pas revu les thrasheurs de Frisco depuis quelques temps. Sept ans exactement, puisque la dernière fois remonte à 2008. Death Angel est une référence par le fait qu'ils sont là depuis les débuts du thrash, et qu'ils méritent donc le respect dû aux grand anciens, et aussi parce qu'il n'y à pas beaucoup de groupes qui dégagent une telle énergie sur scène. Même avec une section rythmique remaniée (ils ne sont donc plus tous cousins dans le groupe), il y a toujours une forte unité au sein du combo. Ils sont ultra-carrés et surtout ce sont de véritables piles électriques. Mark Osegueda a quelques cheveux gris mais il n'a pas trop changé. Il bouge énormément, court partout, trinque à la tequila avec le public et est extrêmement communicatif. La setlist est basée sur "The ultraviolence" et surtout le petit dernier, "The dream called for blood" que je n'ai pas beaucoup écouté mais dont les morceaux passent remarquablement bien. Il manquait quand même "Kill as one" (mais ils en avaient peut-être marre de la jouer) et quelques morceaux de "Frolic through the park" et "Act III" mais il y avait suffisamment d'hymnes thrash pour que ça pète tout. Seul bémol : le son pas terrible qui a gâché quelques morceaux, en rendant certains méconnaissables. Mais pour le reste, les Californiens se sont montrés comme toujours irréprochables. Ils auraient d'ailleurs mérité de jouer plus haut...


Une autre tuerie va suivre avec un autre groupe américain, MADBALL, dans un autre genre ! Je n'avais pas été les voir cette année lors de leur passage à Toulouse car la configuration de la salle dans laquelle ils jouaient (le Connexion, pour en faire de la pub !) empêche d'apprécier les concerts. C'est l'un des rares groupes de hardcore que j'écoute vraiment avec plaisir sur album, et leurs prestations scéniques ont une excellente réputation. Qui va être confirmée cet après-midi ! Les New-Yorkais vont faire une jolie prestation direct in your face dans la grande tradition NYHC. Contrairement à First Blood la veille dans le même style, aucune agressivité particulière n'est à signaler dans les pogos, qui ont d'ailleurs été relativement peu nombreux alors que la musique de Madball s'y prête pourtant complètement. Juste un décérébré qui est venu pogoter avec une chaise de camping Décathlon pliée attachée dans le dos, que je me suis prise en plein dans le verre lorsqu'il m'est passé devant sans s'excuser. Et un autre con a lancé un gobelet sur la scène, qui atterri sur le bassiste... Qu'est-ce que c'est drôle ! Et puis ça posait beaucoup dans le public, entre les mecs déguisés et les amateurs de selfies qui croient que le plus important n'est pas ce qui se passe sur scène mais leurs petites tenues... En tout cas, pour moi, l'essentiel était le concert : je l'ai regardé, j'ai été bien à fond et j'ai aimé ! Freddy Cricien est un super frontman, à fond dans son truc et respirant la passion pour sa musique et pour l'esprit New York hardcore originel. Même avec un public indigne, le groupe s'éclate. Un concert de Madball est clairement la garantie d'une jolie mandale. Après, ce genre de musique a peut-être plus sa place dans l'intimité d'une petite salle que dans un festival en fin d'après-midi...


Le temps d'aller se chercher à manger et c'est KATAKLYSM qui investit la scène. Je les avais vus l'année dernière à Toulouse à la Dynamo, la petite salle était archi-bondée et c'était une tuerie. Il y a moins de proximité ce soir mais le concert s'est avéré bien sympathique quand même. Et ça fait toujours plaisir d'avoir affaire à un groupe francophone dont le frontman a un très bon contact avec le public. Et l'accent québécois de Maurizio Iacono en rajoute sur le côté sympathique et convivial. Par contre, musicalement, ça ne rigole pas. Leur gros death défouraille sévère ! Les Canadiens bénéficient d'un bon gros son qui met bien en valeur l'efficacité de leurs compos. Kataklysm, c'est une belle machine à riffs et les quelques extraits du nouvel album joués ce soir passent très bien l'épreuve de la scène ! Par contre, ça ne bouge pas des masses dans le public. Pourtant Maurizio a fait ce qu'il fallait pour haranguer la foule, en balançant qu'il fallait bouger parce qu'on était à un concert de metal et pas à un concert des Backstreet Boys, mais sans trop de succès. Soit c'était l'effet de l'heure du dîner, soit les festivaliers ne tenaient plus le coup après avoir fait n'importe quoi pendant deux jours et demi, soit la majorité venaient voir le groupe en touristes... Ou un peu des trois à la fois... En tout cas, je ne comprends définitivement pas ce public.  Par contre, le groupe a rencontré des problèmes de basse, qui les ont forcés à écourter le show. Maurizio s'est d'ailleurs platement excusé pour les problèmes techniques. C'est dommage, parce que niveau son et light show, c'était parfait. Ces problèmes n'ont de toute façon pas vraiment gâché le concert : un concert de Kataklysm, c'est du travail de pro !

La nuit est tombée sur Saint-Maurice de Gourdans et on arrive donc au groupe qui me motivait le plus de tout le festival. DARK TRANQUILLITY est l'un de mes groupes préférés et je ne les ai plus revus depuis le Hellfest 2011. Quatre ans sans les voir, c'était beaucoup trop ! Comme Death Angel, j'aurais pu les voir à Wacken et je les ai zappés parce que je savais que je les voyais ici une semaine après. Je les avais zappés surtout parce que les Suédois jouaient sous le chapiteau et qu'il fallait faire plusieurs centaines de mètres dans la boue qui paraissaient des kilomètres, parce que mon plan initial était de les voir aux deux festivals ! Ce groupe, je pourrais le voir tous les week-ends sans jamais m'en lasser. Voilà donc enfin un concert que je vais faire en étant complètement à fond, avec un groupe bien à la hauteur des attentes. Ils ont en tout cas le meilleur light show du festival, avec un écran géant en décor de fond qui diffuse des clips, des images fractales et, parfois, les paroles des chansons. C'est très bien fait en tout cas, l'image étant bien en adéquation avec le son. Agréable surprise également, la présence d'un vrai bassiste. En effet, depuis le départ du précédent, le groupe avait annoncé que la tournée se ferait sans et que les lignes de basse seraient samplées. Et c'est tant mieux ! J'ai vu ce que donnait un groupe sans bassiste sur scène avec Queensrÿche au Bang Your Head : musicalement ça allait à peu près, mais on sentait un manque en terme de présence... Et on a vu la différence à Wacken deux semaines plus tard avec le retour d'un bassiste ! Je n'avais pas reconnu qui ils avaient recruté mais en fait ce n'est pas du tout un inconnu puis que ce grand barbu à poils blancs aux faux airs d'André Herrero est Anders Iwers, ex-Tiamat et actuel In Flames (un énième musicien qui alterne entre In Flames et Dark Tranquillity, donc). Il faut dire aussi que je ne m'intéresse plus du tout à In Flames et que ça fait donc bien longtemps que je ne les ai pas revus... La setlist n'est pas tout à fait celle dont un fan de longue date comme moi pouvait rêver. Beaucoup trop de nouveaux titres issus de "Fiction" (leur album le plus faible) et des albums ultérieurs, rien de "The mind's I" et même plus de "Punish my Heaven". Par contre, ils ont laissé "Lethe", toujours aussi trippante et jouissive. Mais même si on peut rêver d'un meilleur choix de morceaux, ça reste bon quand même. Ca reste de bonnes chansons bien mises en valeur par la mise en scène à l'écran, et surtout par le jeu de scène de Mikael Stanne, qui est toujours un frontman ultime dont la joie de jouer est communicative. Et, pour la première fois dans le festival, le public répond présent (à part un connard isolé qui a balancé son gobelet sur Martin Henriksson...) avec des pogos et circle pits normaux et sans agressivité et une vraie interactivité avec le groupe. Juste un moment de décalage complet quand même, assez drôle : un wall of death commence à se former à la fin d'un morceau, avant que le groupe ne lance... "State of truth", qui est la ballade de "Contrust" ! Mikael Stanne était bidonné ! Le wall o death s'est quand même lancé au tout début du morceau, avant que ça ne tombe à l'eau.  Par contre, le groupe a annoncé rencontrer des problèmes techniques. Je n'ai pas compris lesquels, car je n'ai pas remarqué de problème de son particulier. Mais le show semble avoir été écourté. Le groupe est parti sur "Misery's crown" (morceau sympa et accrocheur mais ô combien putassier !) et n'a pas fait de rappel, alors que sur cette tournée, ils en ont toujours fait au moins un avec "Final resistance" (comment ont-ils pu la zapper ??? ) et "Terminus (where death is most alive)". Là, nada ! Dommage, j'étais à fond, l'heure de jeu de Dark Tranqullity a paru durer cinq minutes et ça donne une légère impression d'inachevé... J'aurais su, j'aurais pris mon courage à deux mains à Wacken pour traverser la mer de boue et aller les voir. Mais c'était bien quand même!


C'est sur ce concert que le Sylak va s'achever pour moi. La tête d'affiche, c'est EPICA, qui ne m'intéresse pas du tout, pas plus que mes compagnons de route du reste. Donc on ne s'éternise pas sur la scène et nous quittons tranquillement le site.
Le bilan de ce festival est plutôt positif. Le gros point noir était une partie non négligeable du public qui venait là plus pour se défouler au cours de leur sortie metal annuelle que pour la musique, et qui m'a vraiment soûlé. L'affiche n'était pas non plus la meilleure dont j'aie rêvé mais il y avait quand même des choses bien sympas à se mettre sous la dent, surtout le dernier jour. Et pendant les groupes qui ne m'intéressaient pas, je trouvais toujours de quoi m'occuper, entre les potes et les animations. J'ai beaucoup apprécié le cadre du festival, sa taille absolument idéale (tout à portée de main et jamais de stress pour se placer ou retrouver les gens) et surtout son organisation absolument parfaite et la gentillesse des bénévoles présents. Rien que pour ça, je pourrais y retourner sans problème. Le festival est bien structuré et j'espère qu'ils vont perdurer et se développer (tout en gardant cette taille raisonnable et ce site). Par contre, je crois que c'est la dernière fois que je campe sur le camping d'un festival français de plusieurs jours. La prochaine fois, ce sera le camping municipal, qui est parait-il excellent à Saint-Maurice de Gourdans, pas éloigné du et à peine 5€ la nuit. Pour avoir des douches sans faire la queue et éviter de subir ces sous-merdes de libérateurs d'apéro, c'est donné !
Pierre

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