De la ville rose au sable blanc des Bahamas. Un parcours inoubliable pour vivre la croisière Monsters of Rock 2014.
Samedi 29 mars 2014 19h . Le gigantesque paquebot Divina quitte lentement son mouillage du port de Miami alors que Jeff Keith d’ un Tesla en forme olympique entonne « I wanna live » devant des milliers de spectateurs perchés sur la terrasse dont 3 toulousains ébahis . Nous nous rendons compte soudain de la chance formidable que nous avons tous les 3 (Laurent, Richard et moi Henri) de participer à cette gigantesque fête du hard US.
Tout a commencé dans les brumes de l’automne 2013 où Laurent nous a convaincus de réserver une des dernières cabines du « Divina » pour un Monsters of Rock alors si irréel avec son affiche de folie de 34 groupes pour la plupart mythiques du hard us des 80’s .
Grâce à un groupe de passionnés français (qui sont 10 sur le navire dont Mélanie et Boris), nous avons obtenu tous les bons tuyaux et celui notamment de l’existence de pre-parties les 2 soirs précédents au Magic City Casino de Miami.
Malgré le son moyen le 1er soir, nous avons profité d’un show de TED POLEY qui a valu surtout par ses reprises de Danger Danger et sa bonne humeur communicative et d’un set d’AUTOGRAPH qui s’est reformé récemment avec le bassiste Randy Rand et le guitariste d’origine Steve Lynch mais sans leur leader Steve Plunkett remplacé par un jeune guitariste chanteur de qualité Simon Daniels qui nous a fait profiter de sa bonne maîtrise du 1er album « sign in please » et de son tube « turn up the radio » + de plus rares extraits des 2 autres albums de la grande époque. Nous avons aussi appris l’annulation de RATT au grand dam de Laurent.
Le 2iéme soir en extérieur et avec un son bien meilleur, nous avons eu le privilège d’assister à un set tonique de FIREHOUSE avec un CJ Snare très en voix et un Bill Leverty à la guitare virevoltante. KIX a pris le relais. Boosté par son chanteur Steve Whiteman qui fait le show comme à ses plus jeunes heures et une paire de guitaristes Brian Forsythe et Ronnie Younkins , redoutables dans leurs riffs , le groupe aligne ses meilleurs tubes + un morceau qui annonce un nouvel album de bon aloi.
Au fur et à mesure de cette 1ée soirée dans les entrailles du Divina et ses 16 niveaux , nous découvrons la vie à bord. Notre cabine confortable au pont 12, le restaurant buffet ouvert 20h sur 24h au pont 14 où nous allons croiser de nombreux musiciens (et c’est bien une des spécificités de ce festival naval), La Pool Stage, la scène à la place de la piscine en terrasse à l’air libre donc où joueront les groupes majeurs en alternance avec le Pantheon Theater, un confortable salle de concert de 700 places environ. Et puis le Black and White Lounge au plafond surbaissé (c’est la boite de nuit habituellement) qui réduit la visibilité de la scène. Et puis une enfilade de bars pour des concerts plus intimes ou acoustiques le meilleur étant le Golden jazz bar à la chaude décoration jaune et rouge.
Le programme est alléchant et ne laisse pas une minute de repos avec ses enchaînements de concerts parfois jusqu’à trois simultanément. Mais chaque groupe jouant 2 fois sur les 4 jours à part ceux ayant participé aux pre-parties, cela permet de presque tout voir sauf si on veut assister aux séances de « questions-réponses » avec les groupes les plus bavards ou les « meet and greet », une rencontre rapide avec des groupes pour quelques mots échangés et une photo prise, que seul Laurent expérimentera notamment avec FEMME FATALE.
La « sailaway party » fut donc superbe avec un TESLA en pleine forme qui alterne brûlots hard rock (modern day cowboy,I wanna live, hang tough) et ballades musclées (little suzi, what you give ). Jeff Keith à la voix très assurée et un énorme feeling du groupe au complet.
On rejoint fissa le Pantheon Theater pour voir THE WINERY DOGS. Son parfait là aussi qui permet à Ritchie Kotzen souriant de faire parler toute son émotion soutenu par les 2 monstres Portnoy et Sheehan. Cela se termine par le vieux morceau de Talas « shy boy » au refrain fédérateur.
VIXEN a du annuler sa prestation sur la pool stage douchée par une averse qui sera la seule du voyage finalement.
Après avoir inauguré le buffet très achalandé, nous venons découvrir l’un des premiers concerts de retour de Jake E Lee et son RED DRAGON CARTEL. Cela démarre avec « the ultimate sin » et le jeu frénétique de l’ex guitariste d’Ozzy est immédiatement reconnaissable. « Feeder » extrait du nouvel album fait belle impression mais comme sur album la suite est plus quelconque et perd de son impact sauf le dernier morceau un « bark at the moon » revigorant.
Sur la Pool Stage les techniciens s’affairent et les musiciens de WINGER démarrent en retard mais à contre cœur. En effet le son n’est pas parfait, les solos souvent inaudibles, des séquelles de l’averse surement . Ce qui est bien dommage puisqu’il y a 2 particularités ce soir, à la formation habituelle Kip Winger (chant-basse), Rod Morgenstein (batterie) Reb Beach (guitare) et John Roth (guitare) vient s’ajouter un membre d’origine Paul Taylor (guitare et keys) et le groupe nous joue son 1er album éponyme de 1988 en intégralité et dans l’ordre de « Madalaine » à « headed for the heartbreak »!
Ce sont des pros et ils font abstraction des conditions moyennes pour aligner les subtils morceaux de ce 1er album avec maestria , Winger encourageant un discret Taylor à venir les rejoindre sur le devant de la scène. Cela finit par une rageuse version de « you are the saint, i’m the sinner » du 2iéme Cd où on sent que le groupe évacue sa frustration. 2h du matin, on peut se coucher.
Dimanche 20 mars
Le navire s’est « garé » dans le petit port de Nassau Bahamas à coté de 2 autres monstres des mers sans que l’on ait ressenti une seule secousse dans notre sommeil. La bonne com entre frenchies nous permet de profiter d’un concert impromptu de VIXEN qui investit le Pantheon pour rattraper son annulation d’hier.
Concert fort agréable. Bon son, groupe motivé proche du public qui aligne de façon plus pêchue que sur disque les bonnes rock songs de ces 2 premiers albums (bad reputation, I want you to rock me, …) . La voix de Janet Gardner et sa complicité avec les autres musiciennes sont remarquables.
Richard et moi faisons un rapide tour de Nassau plutôt calme un dimanche après-midi et nous revenons à temps pour assister à un autre retour celui du groupe nippon LOUDNESS sur la pool stage inondée de soleil pendant un nouveau « sailaway ».
Et ce serait bien Akira Takasaki qui se cacherait sous ces dreadlocks colorés pour un jeu de guitare très démonstratif ? Le chanteur est un peu à la peine dans sa présence scénique tandis qu’un bassiste en bermuda souriant compose avec un batteur imposant. Si cela fonctionne bien sur les compos mélodiques des 80’s (« let it go » notamment), c’est beaucoup moins convaincant sur des compos heavy plus récentes aux riffs répétitifs.
Nous en profitons pour rejoindre le Pantheon. Grosse affluence car CINDERELLA est enfin là après une annulation l’an dernier dont Tom Kiefer s’excuse en début de concert . Un Tom Kiefer en grande forme qui n’hésite pas à haranguer le public et dont la voix tient plutôt bien, le reste du groupe à l’unisson.
Les torpilles de « night songs » s’enchaînent (shake me, push-push, nobody’s fool) ainsi que celles de « long cold winter » dans une belle cohérence. Seule ombre au tableau : un son très (trop) fort.
Ensuite c’est un horaire ou de nombreux concerts s’éparpillent. On voit la fin de DORO et son « all we are » qu’elle fera chanter à chaque spectateur , une FEMME FATALE totalement féminin mais en difficulté enquillant les bières plutôt que les refrains, un bout de DIO’s DISCIPLES sérieux (qui peut être moins drôle que Craig Goldie ?) et efficace (Mark Boals au chant), la fin d’un RON KEEL se la jouant version acoustique cowboy de « the right to rock », le début d’un RICHIE KOTZEN en solo très doué dont le bassiste et le batteur s’éclatent devant un Mike Portnoy et un Billy Sheehan souriants accoudés au bar.
Minuit pendant que Laurent profite de LA GUNS , c’est enfin l’heure pour Richard et moi d’aller soutenir mon groupe fétiche au Pantheon : Y & T . Dave Meniketti très en voix enquillant rythmique et soli avec maestria , John Nymann guitariste souriant, Mike Vanderhule batteur débonnaire et le nouveau bassiste Brad Lang qui remplace le regretté Phil Kennemore. Le son est parfait et la set list somptueuse. C’est la tournée des 40 ans, le groupe existant donc depuis 1974. L’album « black tiger » de 1982 est naturellement bien représenté avec « open fire » pour démarrer « black tiger », « winds of change » et « forever » pour clore le concert. « earthshaker » (1981) également avec aussi un quatuor « dirty girl » « hurricane » » I believe in you » et « rescue me ». Le groupe pioche plus parcimonieusement dans les autres albums avec « meanstreak », « midnight in tokyo » (et sa superbe intro à cappella), « lipstick and leather » « contagious » l’instrumental « I’ll cry for you » , « don’t be afraid of the dark » et un morceau du dernier album « facemelter » en hommage à Phil Kennemore (« I want your money »).
Le public sort joyeux de cette belle série et c’est le sourire aux lèvres que l’on retrouve notre cabine pendant que le navire vogue vers une nouvelle surprise.
Lundi 31 mars 9h. Le navire est ancré à quelques encablures d’une île dont nous apercevons la plage de sable blanc. Le temps d’avaler un gros encas et nous sautons dans une embarcation qui nous pose dans un port minuscule. Passé le bar à l’entrée où beaucoup s’arrêtent pour aligner les bières light tout de même, nous touchons ce sable blanc en effet qui voisine avec une eau turquoise et un cordon de palmiers et ses rocking chairs à l’ombre. Bain et ballade sur la plage occuperont une partie de l’après-midi puis photo de presque tous les 13 français. Les musiciens ne sont pas en reste , certains avec leur famille.
Si Spike des LONDON QUIREBOYS perché sur la terrasse d’un bar en forme de bateau pirate en bois semble amolli par la chaleur et les coups de soleil, ce n’est pas le cas de GREAT WHITE qui lui succède. Emmenés par un Terry Ilous très à l’aise et un Mark Kendall offensif, ils pondent un set acoustique tonique avec notamment les excellents « lady redlight, « rock me » et « once bitten » devant un public chaleureux les pieds dans l’eau.
Difficile de faire plus paradisiaque !
Il faut maintenant vite remonter sur le navire car WINGER démarre un nouveau set au Pantheon plus classique cette fois avec pas mal d’extraits du 1er album cependant et toujours la présence de Paul Taylor.
Le son est bien meilleur que samedi ce qui permet d’apprécier les subtilités des guitaristes dans un contexte toutefois musclé boosté par la frappe énorme de Morgenstein et les facéties d’un Kip Winger souriant (« can’t get enough » « stay with the devil » de l’album Karma) avec une respiration pour la ballade « miles away ».
Nous retrouvons la Pool stage pour un dernier « sailaway » en compagnie de KIX. Encore meilleur que vendredi. Son impeccable, chanteur bavard et plein d’humour faisant mine de recevoir dans la figure les mots qu’il éructe face au vent qui s’est levé pendant que le groupe déroule un « midnight dynamite » qui fait réagir des américains plus habitués à discuter à voix haute en enquillant les bières qu’ils vont chercher au bar pendant les concerts ce qui ne laisse pas de surprendre les studieux français que nous sommes.
Quelques chansons de TUFF plutôt sympa au Golden bar avant de revoir FIREHOUSE sur la Pool stage avec un concert de très bon niveau encore et le très bienvenu « reach for the sky » qui résonne dans nos têtes au moment où nous rejoignons la surprise QUIET RIOT.
Ou plutôt Frankie Banalli and friends puisque le batteur semble être le seul membre d’origine de ce groupe qui a initié le succès du hard us des 80’s.
Je suis l’un des seuls parmi les français à ne pas avoir apprécié outre mesure le concert composé quasi exclusivement des tubes des 2 premiers albums (« metal health, run for cover, condition critical, slick black cadillac, et les 2 reprises de Slade cum on feel the noize qui les a lancé et mama we’re all crazee now). Peut-être à cause d’un son trop fort ou d’une interprétation trop heavy à mon goût.
Un passage devant AUTOGRAPH qui déroule le même concert que jeudi avec un son bien meilleur mais une salle trop basse et nous retrouvons DORO au Pantheon.
Concert fort sympathique où la chanteuse allemande joue au plus prés de son public pendant que ses musiciens posent. L’album « triumph and agony » de Warlock est bien représenté avec « all we are » bien sûr que même les membres de la Sécurité ont du chanter ainsi que le couple âgé et étrange qui brandira un drapeau de pirate à chaque concert sans raison apparente, « fûr immer » et « east meets west » chanté avec Ann Boleyn du lointain HELLION. La fin est consacrée à Dio avec le bel hommage « hero » qu’elle a composé récemment et qui figure sur son dernier album et la reprise d’ « Egypt » avec Craig Goldie toujours aussi peu charismatique. L’heure de retrouver Morphée cependant.
Mardi 1er avril 2014 Journée en mer et c’est GREAT WHITE qui débute à 12h30 sur la Pool stage où le soleil tape. Ce n’est pas cela qui gêne Terry Ilous, c’est plutôt l’absence de retours dans son oreillette. Mais le reste du groupe bien carré ne semble pas s’en soucier. Mark Kendal n’hésite pas à prendre possession de l’avancée de la scène pour faire gicler des solis jouissifs. Batteur et bassiste assurent tranquillement tandis que Michael Lardie baguenaude. Un coup de guitare rythmique par ci, 1 souffle d’harmonica, 3 notes de piano par là . Et Ilous réussit à tenir un public plus attentif que d’habitude. Avec l’aide d’une set list de choix : « lady redlight » « shot in the dark » « I’ve got somethin for you » du dernier album « elation », « la ballade « save your love » en duo avec 1 jeune chanteuse, « rock me » « once bitten » et une version tellurique du « can’t shake it » des Angels.
En suivant au Black and White Lounge, TYKETTO ne dépare pas. Son parfait ce qui fut rare dans cette salle, compos mélodiques aux refrains agréables du 1er album « don’t come easy » au dernier « dig in deep » et la voix splendide de Danny Vaughn placée sur l’excellent « forever young » en final qui nous va si bien.
Richard batteur profite du show de CARL PALMER réservé en effet plutôt aux batteurs !
THE WINERY DOGS se produit courageusement sur la pool stage aux heures chaudes de l’après- midi et malgré l’ample pantalon blanc de Kotzen , l’effet s’estompe un peu par rapport au concert précédent. Le jacuzi dans lequel je trempe est lui même trop chaud. On ne peut pas leur en vouloir.
FEMME FATALE est beaucoup mieux en place que la fois précédente (on est plus tôt dans la journée) et les efforts de Lorraine Lewis pour redonner vie à ses vieilles compos sont cette fois couronnés d’un succès d’estime bien aidée il faut l’avouer par la présence sexy d’une guitariste et d’une claviériste.
Changement d’ambiance au Golden Bar. MIKE TRAMP va faire suinter la nostalgie de son groupe fétiche White Lion en reprenant avec sa seule guitare acoustique de nombreux morceaux très connus (« wait », « hungry », « when the children cry » ) ou beaucoup moins (« gates of valhalla » du 1er album).
Une pause bienvenue même si les commentaires de Mike sont souvent doux amers.
SLAUGHTER démarre bizarrement. Le batteur fait un show pas possible qui confine rapidement au cirque tandis que Mark Slaughter se concentre plus sur le lancer de baguette que sur son chant.
La bouillie sonore me fait fuir pour rejoindre Y & T qui clôt les concerts sur la Pool stage. 1h30 encore excellente avec quelques changements dans la set list : exit « I believe in you, hurricane et dont’ be afraid of the dark » , bienvenue au puissant « barroom boogie » et à l’hymne « rock’roll’s gonna save the world « particulièrement d’actualité en cette fin de croisière où la pub pour celle de 2015 est déjà distribuée avec Europe (le groupe) en tête d’affiche + Nightranger, Lita Ford …..
Encore quelques notes avec RON KEEL qui fait le show cowboy avec des joyeux amis dans l’atrium rejoint par le batteur d’Y & T toujours aussi débonnaire. RED DRAGON CARTEL pas meilleur que le premier soir et LONDON CHOIRBOYS en électrique accompagnés de la bassiste de VIXEN bien mieux réveillés qu’hier.
Dernière nuit dans la douce torpeur du bateau avant l’arrivée à 6h du matin au port de Miami.
Nous croisons à la descente la cohorte des amateurs de rock progressif qui ont droit à leur « cruise » eux aussi.
Conclusion , c’était top et certainement à refaire.
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