Publier deux albums en moins de six mois, cela ne se fait plus depuis fort longtemps. Eh bien, les Rival Sons l'ont fait et de surcroit, ils s'avèrent être très bons voire excellents dans cet exercice car leurs deux efforts recèlent une très grande qualité dans les morceaux proposés.
C'est donc dans le cadre de cette tournée promotionnelle que le groupe a opté pour 3 haltes en France (Nantes, Lyon et Paris).
Leur dernière venue datait de 2019 au Bataclan mais je ne m'y étais pas rendu. En ce qui me concerne pour un concert en leur compagnie, il fallait remonter au 11 novembre 2015 et ce, en première partie de Deep Purple avec l'ami Fab.
La première partie quant à elle, était assurée par L.A Edwards, un groupe californien ayant 4 albums à son actif dont l'un (le 2ème) a été produit par Ron Blair, ex-bassiste de Tom Petty And The Heartbreakers. Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est cette voix très stridente à la limite de l'horripilant qui vous agresse les oreilles. Une voix dont le timbre vous irrite au plus haut point, une voix qui, tant bien que mal, essaie de se calquer sur des morceaux d'une fadeur absolue, une voix accompagnée par un groupe dont on se demande d'où ils sortent tant cette prestation sent l'amateurisme à bien des égards.
Le premier titre intitulé Already Gone passe encore pour sa mélodie un peu plus marquante que les autres.
Le reste n'est qu'ennui et somnolence de ma part (les fauteuils de l'Olympia ne sont pas aussi confortables qu'on le dit mais bon, cela me suffit...) tout au long de ce set qui aura bien duré trois bons quarts d'heure, un set également ponctué d'interventions approximatives de la part du guitariste soliste, le chanteur assurant pour sa part les parties rythmiques mais aussi du claviériste qui ne cesse de "danser" de façon ridicule près de son instrument. A mon grand soulagement, le groupe prend ENFIN congé sous les acclamations de ceux et celles qui ont apprécié leur prestation.
Mêmes impressions pour Mme Phil qui a trouvé ça "sans plus" et qui à cet instant précis, est bien plus dans l'impatience de voir ceux pour qui elle est venue à savoir Rival Sons dont elle apprécie tous les albums.
Il suffit pour elle d'attendre vingt petites minutes et les voici qui débarquent après une brève intro sur un percutant Mirrors extrait de Darkfighter suivi de Do Your Worst issu de cet extraordinaire album intitulé Feral Roots, un des plus aboutis, à mon humble avis. Le son s'avère être parfait, les lights aussi brillant par une certaine variété parfois aveuglante, le groupe également dans sa façon d'occuper la scène, notamment le chanteur Jay Buchanan, qui arpente sans relâche la scène via des sautillements un peu ridicules (décidément, c'est la soirée des p'tits rats de l'Opéra, celui-ci n'étant pas très loin en même temps). Très en voix, le p'tit gars, notamment sur Electric Man où il excelle en adoptant un registre très aigu sans pourtant exagérer comme pourrait le faire par exemple le jeune vocaliste de Greta Van Fleet, Josh Kiszka, met déjà l'assistance parisienne dans sa poche. Le lancinant Rapture, une nouvelle fois extrait de Darkfighter, faisant dans une mélancolie perceptible; touche une bonne partie du public qui, de ses applaudissements chaleureux, félicite nos cinq Américains.
Great Western Walkyrie est une nouvelle fois à l'honneur, un album que j'avais eu.....................l'honneur de présenter dans le cadre d'une séance du Club d'écoute musicale il y a fort longtemps. Démarrant sur un tempo à la When The Levee Breaks, Open My Eyes et son refrain entêtant comprenant entre autres le récurrent "Somebody", font immédiatement mouche sur un Olympia déjà acquis à sa cause, un Olympia qui comme un seul homme, répond aux sollicitations du sieur Buchanan. Fort belle prestation et toujours ce son impeccable pour apprécier la qualité de ce show au demeurant sans faille pour l'instant. Le titre dévie ensuite sur un solo de batterie assez convenu et pas trop long heureusement.
L'actualité revient immanquablement au galop avec ce Sweet Life de Lightbringer sorti ces jours-ci. Les notes rapides et serrées très 70's sont fidèlement reproduites, un morceau finalement bien maîtrisé et ce, malgré sa nouveauté.
La nouveauté ne nous prive pas pour autant du passé car c'est le superbe morceau-titre de cet album honteusement méconnu intitulé Pressure And Time publié en 2011 auquel s'attèle un groupe heureux d'être là (We're happy to be here !!!"). Basé sur un riff zeppelinien très marqué, Pressure And Time dont la puissance n'est pas à remettre en question permet au groupe une nouvelle fois d'interagir avec le public qui répond présent. au groupe. La complicité ne concerne pas uniquement le public mais touche également nos cinq amis qui font preuve d'une remarquable cohésion après toutes ces années passées ensemble.
Jordan, c'est ce titre blues de plus de 6 minutes sur Head Down, l'album qui m'a fait découvrir Rival Sons. En live, le morceau connaît une version d'autant plus étirée que Buchanan et Holiday, les deux personnages centraux du groupe, tirent leur épingle du jeu, l'un par sa performance vocale, l'autre par son subtil jeu de guitare ponctué de notes suaves et enjôleuses qui se rapprocheraient d'une ambiance country pour le moins marquée.
Le guilleret Bird In The Hand vient remettre un peu de gaieté dans un Olympia visiblement ému et ce, grâce à un refrain facilement assimilable. Bien sympa mais pas essentiel non plus. Vient ensuite un extrait d'un album que j'aime tout particulièrement : Feral Roots. Le morceau-titre à consonnance acoustique très zeppelinienne au départ, part ensuite, animé d'une intensité dramatique particulièrement palpable sur un refrain particulièrement prenant qui vous prend aux tripes, le tout emmené par la guitare bottleneck de Scott Holiday. Et là, la version est belle à pleurer.
Le groupe entame dans la foulée un pachydermique Darkside assez proche de la version studio pour poursuivre sur Face Of Light de l'album Pressure And Time. A l'issue de ce morceau, Scott Holiday va s'embarquer pendant 10 bonnes minutes dans son "White Summer" à lui. Perso, ça ne me dérange pas trop mais c'est ma chère et tendre voisine dont j'aperçois la mine qui se décompose, qui n'apprécie guère cet instant de virtuosité guitaristique.
Heureusement, le très gospel Shooting Stars va revitaliser tout ce petit monde et remporter un franc succès auprès du public parisien puisque le volubile vocaliste en profite alors pour l'inciter à reprendre le refrain en choeur et à frapper dans ses mains. Ca me rappelle tout d'un coup l'office auquel j'avais assisté à Harlem en 2016. Ainsi, l'Olympia quitte ses sièges sans les détruire (comme ça fut le cas à une certaine époque) et se soulève tels des paroissiens assistant à une messe en bonne et due forme. Grand moment animé d'une intense communion, assurément.
Le combo (ça y est, je l'ai placé Lol ) reste ancré sur Feral Roots. Et c'est tant mieux car ce qui en découle à savoir Too Bad, s'avère bien sympa et percutant à souhait. Les deux derniers titres ont une saveur particulière l'un pour Scott Holiday intitulé Mosaic du dernier opus Lightbringer qui, un jour, aurait déclaré que lors de ses funérailles, il faudra lui passer dans l'ordre Kashmir puis Mosaic (qu'il adore, paraît-il) et pour l'autre, Jay Buchanan qui, avant d'entamer Keep On Swinging dans une version très étirée, déclare que "le groupe sera toujours là pour nous" en ces temps troublés.
Dans une ambiance de folie, le quintet est ovationné par un Olympia totalement conquis par cette prestation qui nous a fait presque oublier qu'il y avait eu un groupe de première partie. Vraiment un très très beau concert chargé d'émotion comme on aimerait en voir plus souvent.
PHIL93 LIZZY Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
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