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klone the old dead tree patron paris le trabendo 11 02 2023

Le contexte de ce concert n'était pourtant pas propice à notre déplacement. En effet, dès le 9 aout 2022, nous avions réservé nos entrées pour le concert de LEPROUS prévu ce dimanche 12 février à la salle Pleyel, soit le lendemain du présent concert. 

Et de surcroît, un autre groupe qui nous est cher, les DROPKICKS MURPHYS ont ajouté à notre frustration en s'inscrivant pour deux concerts les 10 et 11 février ! L'arbitrage était trop pénible ; j'avais finalement décidé de me concentrer sur LEPROUS. Ma sagesse légendaire (…) me rappelait que j'avais déjà eu l'occasion de faire deux fois la fête avec les irlando-américains, et trois fois avec les poitevins.

Mais c'était sans compter ma p'tite Fée, dont l'expérience prouve qu'elle n'a pas précisément vocation à calmer mes (h)ardeur ! Pourtant autant attachée que moi aux festivités celtes, elle assuma à contrecœur le choix pénible mais nécessaire ; nous irons donc voir les poitevins !

C'est ainsi qu'en dépit d'une journée d'action sociale mettant en péril notre parcours, (13 km/51 mn) nous risquons l'Aventure avec les transports en commun. En fait, tout roule et nous parvenons sans difficulté avant 19h pour l'ouverture des portes du Trabendo, où je n'étais plus revenu depuis le 16 septembre 2020, à l'occasion du concert de POGO CAR CRASH CONTROL (qui s'était tenu à l'extérieur de la salle, en pleine Pandémie, rappelons-le). Etant dans la file d'attente, je remarque une petite nouveauté (en tous cas je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent) : un panneau affiche les groupes du jour, sur un fond blanc lumineux. 

Nous nous plaçons sans aucune difficulté en second rang au bord de la scène, derrière Christiane une de nos photographes favoris, avec ma p'tite Fée et mon fils aîné. Nous persistons ainsi à risquer des conditions acoustiques pas vraiment idéales mais bon…

PATRÓN [19h30-20h]
https://patronofficial.bandcamp.com/releases


En première partie de soirée, on nous annonçait deux groupes ; si je connais THE OLD DEAD TREE, en revanche je n'avais pas encore entendu parler de PATRÓN. Il m'a semblé percevoir dans l'assemblée que certains avaient manifestement déjà été sensibilisés au phénomène. L'ambiance s'en est d'autant plus vite enflammée !

Intrigué par cette prestation qui se sera avérée plus que convaincante, j’apprends que PATRÓN est le projet parallèle de Suave Chavez, alias "Lo Patrón", meneur du groupe de rock stoner LOADING DATA, depuis 1999. J'ignore dans quelle mesure Lo a conservé tout ou partie de ses complices de studio ; mais en tous cas c'est un quatuor qui s'est présenté à nous ce soir. Je ne suis pas en mesure, au moment où j'écris ces lignes, de prétendre énoncer les noms des complices…

Ce qui frappe d'emblée l'auditeur, c'est le timbre de la voix baryton, chaude et profonde qui de toute évidence ne laisse pas la gente féminine indifférente ! Cette particularité vocale est de surcroit soutenue par une sonorisation excellente, entretenant une ambiance rappelant celle des années cinquante. Le rock est entêtant, bondissant, chaloupant et entrainant à souhait. Reposant sur une ligne rythmique imparable, les accords des deux guitaristes font jaillir des sonorités rappelant alternativement celles des années 50, 80 ou 90.

Sans doute moins sensible au charme masculin que certaines autour de moi (…), il n'en demeure pas moins que ce rock à la fois hypnotique accrocheur, dansants, aux mélodies entêtantes, ne m'a pas laissé insensible.

La réaction du public est très positive, le courant est passé. Sur scène comme en fosse, tout le monde en redemanderait volontiers.

L'album éponyme, humblement intitulé "Patrón", contenant onze pistes, est paru le 29 mai 2020, sous le label: Klonosphere. Il semble avoir été bien accueilli par les media spécialisés.

Je n'ai pas tenté de contrarier la volonté de ma Belle qui prétendait aller acheter le disque à l'échoppe, même si en fait je n'étais pas dupe ; il s'agissait (aussi) d'approcher la Bête de scène. Il faut bien que je lâche un peu de lest de temps en temps.

Les cinq titres interprétés ce soir ont légitiment vocation à promouvoir son album ……….

PROGRAMME
Room with a view (Patrón, 2020)

Jump in a fire (Patrón, 2020)
Who do you dance for (Patrón, 2020)
Very bad boy (Patrón, 2020)
Next stop (Patrón, 2020).

 

THE OLD DEAD TREE [20h20-21h00].
https://theolddeadtree.bandcamp.com/

Lorsque j'ai découvert et apprécié TODT le samedi 21 juin 2008, à Clisson (44), l'occasion de leur prestation du Hellfest, le groupe avait déjà une longue et mouvementée histoire derrière lui. Il assurait alors la promotion de "The Water Fields" paru le lundi 17 septembre 2007. L'album m'avait autant séduit que leur concert. Cependant leur collectif ne fut hélas pas assez solide pour poursuivre sereinement leur carrière ensemble. Difficile de trouver une biographie de ce groupe au parcours chaotique relativement fantomatique… D'ailleurs, notons pour l'anecdote que leur label est "Season of Mist" (La saison des brumes) ; cela ne s'invente pas !...

Toutefois, sur le site Metalorgie je lis notamment : "The Old Dead Tree est un groupe fondé le 18 février 1997 à Paris. La composition initiale comprend Frédéric Guillemot à la batterie, Vincent Danhier à la basse, Manuel Munoz à la guitare et au chant, puis Nicolas Chevrollier à la guitare. Frédéric se suicide le 2 août 1999, et est remplacé par Franck Métayer. Leur premier album, "The Nameless Disease", parait en 2003, dans lequel tous les morceaux sont dédiés à Frédéric. Puis Franck quitte le groupe en 2004, remplacé par Foued Moukid. Leur second album, "The Perpetual Motion", sort en 2005 et étend encore le spectre musical du groupe. Nicolas quitte le groupe en 2006 pour se consacrer à sa vie privée alors remplacé par Gilles Moinet. Le groupe pose une dernière brique discographique en 2007 avec "The Water Fields", mais Foued part peu de temps après s'occuper de son autre projet Arkan. Raphaël Antheaume reprend le poste de batteur, mais le groupe se dissout fin 2009 à cause de tensions internes notamment sur l'orientation musicale d'un quatrième album qui ne verra jamais le jour. Début 2013, The Old Dead Tree se réunit afin de fêter les dix ans de "The Nameless Disease" avec notamment un passage au Hellfest 2013".

Pas de chance, décidément, c'est peu avant la Pandémie qu'un digipak est paru le 6 décembre 2019. Il contient un CD avec 5 titres inédits "The End" et un DVD "The Final Curtain" montrant un documentaire sur la carrière de THE OLD DEAD TREE du début à la fin, limité à 1 000 exemplaires dans le monde. Ces cinq titres furent composés en 2008 lors des sessions d'écriture du 4ème album, et un fut en partie composé en 1999, peu avant la mort du batteur Frédéric Guillemot.

TODT est actuellement dans une série de concerts étalés entre 2022 et 2023. Depuis le 15 décembre 2022, The Old Dead Tree est annoncé à l'édition 2023 du Hellfest.

Une histoire sans fin ?

Le groupe semble être actuellement composé de Manuel Munoz (chant et guitares), Gilles Moinet (guitare), et Raphael Antheaume (batterie). Les autres sont probablement Vincent Danhier (basse), et Nicolas Cornolo (guitariste ex-Dustbowl).

L'organisation impeccable pour la soirée nous laisse peu de répit ; la nouvelle mise en scène à peine installée les franciliens entrent en scène dans une ambiance gothique. Pour accentuer leur singularité, les supports de micro et des pieds de lampes étaient constitués de branchages. Malheureusement, très rapidement l'auditeur peine à distinguer les pupitres ; dans les premiers rangs en tout cas, la sonorisation ne nous semble pas équilibrée. Un surplus de basse rendait le reste peu perceptible. Les chasseurs d'images ne sont pas davantage à la fête avec un éclairage particulièrement minimaliste.

Cela étant, le quintuor montre un certain talent pour exprimer leurs ambiances à la fois mélodiques, lourdes et puissantes. Je reste peu sensible aux voix hurlées et gutturales mais cependant je suis assez ouvert d'esprit pour apprécier l'ensemble. Je ne retrouve pas mon enthousiasme ressenti en 2008, sans doute en raison de sono médiocre, mais cependant je perçois dans la qualité des compositions de bonnes raisons pour le groupe de continuer leur carrière malgré tout. Des belles alternances d'atmosphères ont entretenu mon attention bienveillante. J'ai apprécié tout particulièrement les séquences en mode acoustique, qui m'ont semblé mettre tout particulièrement en évidence leur potentiel. En particulier celui du chanteur dont le timbre m'a paru autrement plus convaincant qu'en mode "vociféraptor".

La prestation a cependant convaincu une bonne part de l'auditoire qui leur accorde une ovation méritée. Le groupe donne rendez-vous à ses admirateurs au Hellfest festival, où ils sont prévus sous le chapiteau Temple le dimanche 18 juin 2023.

Parmi dix titres, quatre sont issus de "The Perpetual Motion", trois de "The Nameless Disease", deux de "The End", et un de "The Water Fields".

PROGRAMME
Sorry (The End, 2015)

Out of Breath (The Perpetual Motion, 2005)
Regarding Kate (The Water Fields, 2007)
Unrelenting (The Perpetual Motion, 2005)
What Else Could We've Said? (The Perpetual Motion, 2005)
The End... Again (The End, 2015)
Even If (The Perpetual Motion, 2005)
We Cry as One (The Nameless Disease, 2003)
It Can't Be! (The Nameless Disease, 2003)
The Bathroom Monologue (The Nameless Disease, 2003).


KLONE [21h25-22h40]
https://www.klonosphere.com/

Mon histoire avec KLONE avait mal débuté ! Je les ai découverts sur la scène du Divan du Monde alors qu'ils étaient invités par ORPHANED LAND, le jeudi 7 novembre 2013 ; or, je n'avais pas apprécié … mais alors pas du tout. Surtout rebuté par la voix du chanteur qui, à l'époque, s'exprimait davantage dans un registre trop guttural, et en anglais de surcroit !! Il aurait été hors de question que je me déplace pour les revoir.

Oui, mais voilà, les circonstances en ont décidé autrement. Alors que depuis un certain temps, je lisais ici et là que KLONE aurait évolué, il se trouve que LEPROUS les invita sur la scène de l'Empreinte, le mardi 25 février 2020. Et là, ce fut une autre démonstration ! Leur promotion de l'album "Le Grand Voyage" sorti le 20 septembre 2019 via Kscope, les montrait sous un jour autrement plus intéressant ! Leur prestation lors du festival Midsummer le 25 juin 2022, nous a encore un peu plus séduits.

Les voilà sur une tournée qui a démarré le 28 janvier 2023 prévue jusqu'au 15 avril, avant sans doute quelques festivals d'été ; aujourd'hui, ils sont en tête d'affiche.

Pour rappel, KLONE est un groupe français, mais anglophone, originaire de Poitiers dans le département de la Vienne. Le groupe est initialement formé en 1995 sous le nom de SOWAT. En 1999, SOWAT se renomme KLONE. Leur style me semble plus proche de PARADISE LOST que de Genesis, ce qui autorise leur classement dans le metal gothique, même s'ils évoluent souvent sur les scènes de rock progressif.

Le quintuor sur la scène est actuellement composé de Guillaume Bernard (guitare, depuis 1995), Yann Ligner (chant, depuis 2004), Morgan Berthet (batterie, d'abord en alternance puis officiellement intégré depuis début 2022), Aldrick Guadagnino (guitare, depuis 2012). Enzo Alfano (basse, depuis 2020).

Leur septième album, "Meanwhile", parait ce 10 février 2023. Maintenant que je le découvre a posteriori, il me séduit, mais me semble un zeste en dessous du précédent qui, il est vrai était juste excellent. Il était difficile de faire mieux, sauf peut-être à chanter en français. Mais ce nouvel opus, que je ne manquerai pas de réécouter, n'en demeure pas moins une confirmation et un nouveau tremplin.

Je loue souvent le Trabendo pour ses qualités acoustiques, mais c'est sans compter sur les compétences des ingénieurs du son qui y officient. Une fois n'est pas coutume, l'écrin n'aura pas suffi ; la sonorisation nous a paru mal équilibrée, accordant bien trop de puissance aux sons de basse/batterie. La voix et les guitares restaient cependant perceptibles, mais moins qu'à l'occasion de leur prestation du Midsummer festival, par exemple. En outre, l'éclairage m'a semblé médiocre et sombre ; le peu de lumière était le plus souvent dirigé pour éblouir le public et donc les objectifs de chasseurs d'images.

Mais cependant, les musiciens disposent désormais d'une maitrise qui leur permet de convaincre leur auditoire en dépit de cet effet pénalisant. C'est d'ailleurs avec un titre du nouvel opus que KLONE débute le concert, dont le reste du programme ne manquera pas de mettre nos nuques, jambes et hanches à rudes épreuves.

L'ambiance est chaude, le public acclame le quintuor, même si ce dernier gagnerait encore en communiquant davantage avec son public. A mon sens, les textes anglophones constituent un écueil ; il me semble donc que Yann (notamment) serait bien inspiré de parler en français (au moins) avec son public français. Faute de quoi je n'ai pas ressenti réellement d'interaction. Il ne s'agit pas de réclamer des bavardages inutiles, mais simplement de construire une complicité d'un soir.

Cela étant, j'apprécie suffisamment leur musique pour ne pas dépendre de ce trait de caractère et prendre plaisir à les écouter. Les titres choisis pour nous étourdir permettent astucieusement d'alterner les atmosphères. Tantôt gothiques avec notamment "Rocket Smoke" ou encore "Sealed", rappelant les plus belles portées de PARADISE LOST. Tantôt puissamment lourdes avec notamment "Night and Day" rappelant celles de BLACK SABATH. Tantôt chaloupées et doucement mélodiques avec notamment "Gone Up in Flames" rappelant celles de POLICE (eh oui !). Leur capacité d'enivrement est telle qu'ils m'ont fait oublier mon propre potentiel ; mon sac à poussière n'a plus la résistance d'antan et je confesse avoir perdu mon équilibre dans la fosse, comme un vieil ivrogne. Ma vanité de vieux métallo en a pris un coup, mais ce fut vite oublié dans la fièvre collective. Désormais, je devrai apprendre à calmer mes (h)ardeurs au l'aube de ma sixième décennie !

Le titre "Yonder" qui avait débuté leur prestation au Midsummer en juin dernier, est ici interprété en clôture.

Un peu frustré, je considère que leur répertoire aurait pu justifier un concert plus long (soixante-quinze minutes seulement) ; mais ils nous ont emmenés cependant dans une rétrospective ciblant la période de 2012 à nos jours.

Parmi les treize titres interprétés ce soir, quatre sont issus de "Meanwhile" (2023), quatre de "Le grand voyage" (2019), trois de "Here Comes the Sun" (2015), un de "The Dreamer's Hideaway" (2012), et un de "Black Days" (2010).

PROGRAMME
Elusive (Meanwhile, 2023)

Rocket Smoke (The Dreamer's Hideaway, 2012)
Night and Day (Meanwhile, 2023)
Sealed (Le grand voyage, 2019)
Keystone (Le grand voyage, 2019)
Gone Up in Flames (Here Comes the Sun, 2015)
Within Reach (Meanwhile, 2023)
Bystander (Meanwhile, 2023)
Immersion (Here Comes the Sun, 2015)
Army of Me (Black Days, 2010) (reprise de Björk)
Nebulous (Here Comes the Sun, 2015)
Silver Gate (Le grand voyage, 2019).
RAPPEL :
Yonder (Le grand voyage, 2019).

©Nidhal Marzouk Pro

Je patiente volontiers à l'échoppe encombrée d'admirateurs, pour obtenir l'album paru hier. Guillaume se charge lui-même de me le servir. Nous ne tardons pas dans les parages que déjà se dessine une autre aventure musicale le lendemain…

walt
PATRICE DU HOUBLON

Plus d'infos à propos de l'auteur ici

 




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