Est-ce l'œuvre du Malin ? Ce concert de GHOST à l'insolence de se tenir le jour du lundi de Pâques et de surcroit, le satanique TWIN TEMPLE débute la soirée !!
Je confesse volontiers que cette messe-noire assumée m'interpelle…Cependant, Tobias a le don de maintenir mon envoutement et je ne vois pas de raison objective de me priver de ce quatrième concert de l'année au POP Bercy.
La structure d'accueil a été réduite pour aujourd'hui, à l'instar des autres dates de la tournée. Il semble en effet que certaines salles ne se remplissent que difficilement sur cette tournée. Les balcons supérieurs du Palais sont fermés, alors que les gradins inférieurs sont partiellement pleins ; l'incurvation opposée à la scène présente beaucoup de sièges non occupés, alors que la fosse est pleine. J'estime que cette politique de sectorisation payante de l'arène me parait toujours d'une affligeante aberration. Je regrette l'époque ou l'auditeur payait une entrée pour aller s'installer à sa guise en fonction de son ordre d'arrivée dans la salle… Les plus motivés s'en trouvaient récompensés, et les retardataires venaient moins emmerder les autres pour se placer alors que le concert est commencé. Mais ça, c'était avant.
En ce qui me concerne je suis bien placé, en carré or. Sur le côté droit en regardant la scène. Peut-être un peu trop près des enceintes suspendues, ce qui expliquera mes sensations mitigées (doux euphémisme) sur la sonorisation.
TWIN TEMPLE [19h00-19h30].
Ne connaissant absolument pas ces inquiétants personnages, je me renseigne sur internet. Très intrigué je lis "Twin Temple est composé de la chanteuse Alexandra et de son mari, Zachary James, qui joue de la guitare. Ils se sont rencontrés pour la première fois lors d'un concert punk rock et ont joué ensemble dans quelques groupes avant de se marier. Le duo s'est formé le soir d'Halloween 2016". Ou encore " Zachary écrit les arrangements musicaux et Alexandra écrit les paroles et les mélodies vocales. La curiosité à son comble, "Je me suis alors précipité sur YouTube, et …je me réjouis d'écouter ce rythm 'n' blue, style Amy Winehouse. D'ailleurs la coiffure, l'attitude, et l'intonation d'Alexandra laissent peu de doute sur son inspiration vocale. Quant à leur satanisme, je préfère en rire même si ces étranges personnages semblent sérieux … Bref, je suis a priori relativement rassuré pour le début de soirée.
Je ne suis pas en mesure d'identifier les quatre musiciens (basse, saxophone, clavier et batterie) qui accompagnent le duo car s'ils sont présentés vite-fait durant le spectacle, je n'en trouve aucune mention sur aucun site. Tant pis, aussi valeureux soient-ils, ce seront là aussi des ghouls anonymes !
Hormis leur monoplage "Let's Have a Satanic Orgy" vendu uniquement en kiosque de concert, pas de nouveauté fraiche à promouvoir, les malfaisants semblent se laisser doucement glisser sur la vague d'un un rite capteur … pour le moment.
Grâce une excellente sonorisation, tous les pupitres parviennent à la perfection à nos oreilles. L'éclairage est minimaliste mais suffit à développer les atmosphères malsaines voulues. Pas d'autre fond de scène qu'un grand rideau frappé du logo du groupe sous lequel trône un autel de fortune, drapé d'un tissu orné d'un pentagramme, pointe vers le bas bien évidemment. Coupes et accessoires rituels en bonne place.
Au final, la trentaine de minutes aura vite passé. Mon impression préalable fut confirmée ; la voix d'Alexandra est en effet sensuelle, dotée d'un timbre porteur et d'une tessiture limitée à l'échelle requise pour ce genre musical. Le guitariste nous gratifie de quelques soli sympas aux sonorités rappelant la grande époque de ce style. Le pupitre saxophone est celui qui m'aura le plus séduit, en fait.
Le public a semblé apprécier ce style musical décalé, et moi aussi. Mais je ne suis pas enthousiaste au point de me ruer sur leur discographie. Et d'ailleurs, je ne miserais pas beaucoup sur leur avenir ; on verra bien. Quant au rituel satanique et théâtral, qui m'a paru d'un goût douteux, je laisse chacun apprécier selon ses valeurs.
Sur six titres, quatre sont issus de "Satanic Doo-Wop", qui pourtant commence à dater quelque peu. Ils abusent de ces titres qui servent leur fameux rituels, mais il me semble qu'ils devraient faire attention à ne pas user la corde qui a séduit jusqu'à présent.
PROGRAMME
. In Lvx (Satanic Doo-Wop, 2018)
Sex Magick (Satanic Doo-Wop, 2018)
Let's Have a Satanic Orgy (Monoplage éponyme, 2022)
Satan's a Woman (Stripped From The Crypt, 2020)
I'm Wicked (Satanic Doo-Wop, 2018)
In Nox (Satanic Doo-Wop, 2018).
UNCLE ACID AND THE DEADBEATS [19h50-20h30].
Ce groupe anglais assurait la première partie sur la tournée de BLACK SABBATH lorsque je les ai découverts le 2 décembre 2013. Cette soirée me permet de retrouver leur rock heavy metal, doom, stoner qui rappelle souvent BLACK SABBATH, parfois ALICE COOPER.
Kevin "Uncle Acid" R. Starrs (guitare, chant, claviers, depuis 2009) est entouré de partenaires différents ; Vaughn Stokes (guitare rythmique, choeur, depuis 2015), Jon Rice (batterie, depuis 2017), et Justin Smith (basse, depuis 2018).
Leur démarche semble étonnante : pas d'actualité discographique depuis leur huitième album intitulé "Wasteland" paru le 12 octobre 2018, opus qu'ils ne vont défendre que sur un seul titre ce soir ....
La sonorisation est correcte. En revanche, l'éclairage aux teintes bleues foncé et violettes furent tellement minimalistes que nous distinguions à peine les trois crinières s'agiter dans la pénombre. L'atmosphère recherchée peut justifier cette pénombre, mais l'auditoire n'aura pas distingué grand-chose de ce qui se produisait sur la scène. En fond de scène s'étend une simple toile géante présentant le nom du groupe.
La prestation m'a d'abord séduite, avant de me lasser finalement. Les structures rythmiques m'ont paru excessivement figées avec des partitions répétitives autant pour la basse, que pour la batterie et la guitare rythmique. La voix rappelle souvent celle d'Ozzy, sans atteindre la qualité si particulière de son timbre.
Réactions du public a semblé réceptif mais pas particulièrement affolé non plus. Bref, ce fut un bon groupe de chauffe comme on dit…
Sur sept Titres, trois issus de "Blood Lust", deux issus de "The Night Creeper", un issus des "Mind Control" et "Wasteland".
PROGRAMME
Mind Crawler (Mind Control, 2013 04 15)
Shockwave City (Wasteland, 2018 10 12)
13 Candles (Blood Lust, 2012 11 20)
Pusher Man (The Night Creeper, 2015 09 04)
Ritual Knife (Blood Lust, 2012 11 20)
I'll Cut You Down (Blood Lust, 2012 11 20)
Melody Lane (The Night Creeper, 2015 09 04).
GHOST [21h00-22h45]
Depuis 2006, le suédois Tobias Forge anime son concept théâtral et s'entoure de musicien anonymes, des disciples appelés Nameless Ghouls. Détournant les codes liturgiques catholiques pour faire référence à la mythologie sataniste, il m'attire davantage pour son art de composer une musique à la fois harmonieuse et rythmée. J'ai été envouté à mon corps défendant une nuit de fin d'un festival, alors que je n'avais pas envie de rester. C'était le 10 juin 2016, lors du Download à l'hippodrome de Longchamps. Depuis ce temps, tel un adepte résigné à mon sort, je réponds aux appels démoniques. C'est la septième fois que je cède.
Un nouvel opus, "Imperia" est paru ce 11 mars 2022. Toujours aussi puissant et mélodique, je ne me lasse pas des créations du monsieur.
Comme d'habitude, en préalable à la pénombre, une bande-son entretient une atmosphère faussement recueillie. Puis les lumières s'éteignent ; après une minute et demie d'intro (Imperium), le rideau laisse apparaitre l'ombre d'un Ghouls avant de s'effondrer pour laisser enfin apparaitre un décor somptueux.
La mise en scène et l'éclairage contribuent fortement à la réussite des concerts de Ghost. Des sépultures se dressent en fond de scène, surmontées de vitraux très lumineux et colorés à la gloire des papa Emeritus. Entre les flammes infernales et les lumières éclatantes, neuf Ghouls se répartissent sur la très large scène. La batterie entourée de deux claviers et de deux choristes surmontent une estrade. Une basse et deux guitares partagent le devant avec le Maître. Tout est en place pour entrainer les auditeurs de la fosse, tels de pauvres diables dans un bénitier, dans une danse frénétique et irrésistible.
Pourtant, ce soir je n'étais pas disposé à supporter une sonorisation qui m'a semblé particulièrement inadaptée ; les basses surmontaient bien trop le reste à mon goût. Du même coup, beaucoup de titres me parurent méconnaissables sur leurs premières mesures. Même les titres "Miasma", et "Spillways" que j'apprécie pourtant particulièrement, m'ont semblé brouillons et bâclés. La désinvolture de l'ingénieur du son aurait pu complétement gâcher ma soirée, mais malgré tout je suis parvenu à capter quelques bons moments. "Year Zero" et "He Is" furent de ceux-là. Les oreilles finissent souvent à s'adapter, surtout avec la bienveillance inhérente à un adepte consentant.
Par ailleurs, il ne peut pas avoir échappé aux adeptes des débuts que Tobias a opté pour une démarche artistique qui ne mettra pas tout le monde d'accord. Il cherche opportunément à séduire un public de divers horizons ; mais les plus agités se plaindront qu'il devient trop pop, pendant que d'autres se plaindront que ça reste trop lourd. Et puis il y a les mystiques qui vont trouver qu'il s'éloigne dangereusement de son côté malsain au profit d'une comédie musicale de bon teint… Il est vrai que cette veste à paillette et ce nouveau maquillage m'ont davantage rappelé le Joker de Batman que n'importe lequel des Papa Emeritus ! En outre, l'évolution des costumes des Ghouls me semblent délaisser leur univers délicieusement mystérieux et inquiétants, désormais davantage inspirés par la science-fiction à la StarWars. Un peu décalé.
La prestation de ce soir ne laissera donc pas le meilleur souvenir des sept auxquelles j'ai assisté, mais il convient de relativiser, sinon ce serait omettre que c'est de l'art, de la Musique et que tout cela a vocation à nous divertir avant tout. Et moi, ça tombe bien, j'ai envie de me divertir. Je n'en demeure donc pas moins un disciple soumis pour les prochaines visites.
Vingt Titres, dont cinq issus de "Meliora", cinq issus de "Prequelle", quatre issus de "Impera", deux issus de "Seven Inches of Satanic Panic", un seul issus des " Infestissumam ", "Opus Eponymous", "Popestar".
PROGRAMME
Klara stjärnor (bande son de Jan Johansson)
Miserere mei, Deus (bande son de Gregorio Allegri)
Imperium (bande son)
Kaisarion (Impera, 2022)
Rats (Prequelle, 2018)
From the Pinnacle to the Pit (Meliora, 2015)
Mary on a Cross (Seven Inches of Satanic Panic, 2019)
Devil Church (Meliora, 2015) (duel de guitares, dont brève évocation de "La Marseillaise")
Cirice (Meliora, 2015)
Hunter's Moon (Impera, 2022)
Faith (Prequelle, 2018)
Spillways (Impera, 2022)
Ritual (Opus Eponymous, 2010)
Call Me Little Sunshine (Impera, 2022)
Helvetesfönster (Prequelle, 2018)
Year Zero (Infestissumam, 2013)
He Is (Meliora, 2015)
Miasma (Prequelle, 2018)
Mummy Dust (Meliora, 2015)
Kiss the Go-Goat (Seven Inches of Satanic Panic, 2019)
RAPPEL :
Enter Sandman (reprise de Metallica)
Dance Macabre (Prequelle, 2018)
Square Hammer (Popestar, 2016)
Bande son finale : "Sorrow in the Wind", reprise de Emmylou Harris).
Photos - Samuel Couteau ICI.
Communiqué de presse :
En ces temps sombres qui nous entourent, alors que les nuages obscurcissent le soleil et que les mauvais présages abondent, Ghost ressuscite en annonçant sa plus grande tournée européenne à ce jour, qui passera par Paris, à l'Accor Arena, le 18 avril 2022.
Les 23 dates de cette tournée des plus grandes salles européennes sont annoncées ici https://ghost-official.com/#tour
Ghost est indiscutablement LE groupe de "metal" dont l'ascension fulgurante ne laisse aucun doute. Leur hard rock saupoudré de saveurs pop délicieusement ensorcelantes, a permis aux suédois de s'attirer les faveurs d'un public de plus en plus large, à travers des hits irrésistibles tels que "He is", "Square Hammer" ou "Rats". Les séduisants atouts de leurs albums ont été salués par l’ensemble des médias spécialisés ou non.
La scène est l'autre domaine où Ghost excelle. Proposant des shows sombrement extravagants et parfaitement orchestrés, le groupe ne compte plus les concerts complets dans l'hexagone. Ses passages en haut des affiches du Hellfest ou du Download ont laissé des traces indélébiles dans la mémoire des fans. En mai 2019, Metallica les avait même spécialement invités sur son concert au Stade de France. Lauréats d'un Grammy Awards, les destriers noirs de Ghost sont désormais menés par Papa Emeritus IV. C'est donc sous sa fascinante houlette que le public français va pouvoir, une fois de plus, succomber aux charmes envoûtants de ce groupe pour le moins unique.
Après deux ans de silence, Ghost a récemment révélé "Hunter's Moon" un nouveau single qui illustre le générique de fin du film "Halloween Kills".
Toujours disponible sur toutes les plateformes digitales, https://found.ee/Ghost_HuntersMoon , cette chanson sortira le 21 janvier 2022, en 45 tours collector sur Loma Vista Recordings.
La face B sera "Halloween Kills (Main Title)", interprétée, produite et réalisée par John Carpenter, Cody Carpenter et Daniel Davies. Précommandez le 45 tours vinyle de "Hunter's Moon"
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