SAMI YAFFA enfin à Paris ! Mais avant voici l’interview ce 13 Avril 2022 par Emmanuel ASCHER .
Un événement de taille va se produire le 27 Avril prochain : Le 1er concert à Paris et en solo de SAMI YAFFA, bassiste extraordinaire et serviteur fidèle de la cause Rock’n’roll depuis 40 ans. Un type formidable qui coche toutes les cases de l’assimilation à la nation mondiale du Rock avec style et constance, et qui gagne forcément à être connu. Vu le pedigree du bonhomme ( Hanoi Rocks, Jetboys, Joan Jett, New York Dolls, Michael Monroe…) à plus forte raison depuis qu’il se la joue frontman, il n’y aura pas d’autres choix que de bourrer ras la gueule la Dame de Canton le 27 Avril prochain. Et Sami prévient : « Ce bateau va tanguer sur la Seine » !
Hey Sami, c’est un honneur de parler à un véritable héros du Rock’n’roll qui sert la cause depuis plus de 40 ans ! Mais jusqu’à présent, tu ne semblais pas spécialement intéressé par des projets en nom propre et maintenant il y a « Innermost Journey to your Outermost Mind ». Pourquoi et comment as-tu pris cette décision ?
SY : Mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ( rires ) ? C’est vrai que dans ma carrière j’ai joué dans des groupes fabuleux pour qui je contribuais souvent au songwriting, donc faire un album solo ne me paraissait pas forcément nécessaire. J’accumulais quand même un certain nombre idées depuis des années qui ne convenaient pas aux autres groupes. J’étais aussi très occupé à écrire la musique de SOUNDTRACKER, mon émission de télé en Finlande, avec plein d’idées nouvelles qui partaient dans tous les sens mais qui étaient quand même cool au final. J’ai donc rassemblé les pièces du puzzle et c’est seulement à partir de ce moment-là que je me suis aperçu que j’avais la matière pour un album solo !
Il y a eu un élément déclencheur à faire paraitre ton album fin 2021 ?
SY : Tu sais d’habitude je suis toujours occupé à tourner (avec MICHAEL MONROE notamment) ou bien à travailler sur divers projets musicaux. C’est l’arrêt brutal des tournées en Mars 2020 pour cause de Covid qui m’a permis de m’atteler réellement à ce projet et finir mon album. C’était enfin le bon moment !
Dans quelles conditions et avec quel état d’esprit as- tu abordé la réalisation de ce projet solo ?
SY : Avec une liberté totale de faire exactement ce que je voulais, voilà pour l’état d’esprit (rires) ! C’est très gratifiant de pouvoir se permettre de ne faire aucun compromis.
Tu as une carrière remarquable depuis plus de 40 ans Sami. Qu’est-ce qui te pousse encore à continuer aujourd’hui dans le monde fou et fracturé du music business ?
SY : Tu sais je suis passé professionnel à l’âge de 16 ans. Je pense que c’est le sens de ma vie. C’est vrai que j’ai voulu tout arrêter après la mort de Razzle et la fin d’HANOI ROCKS. Mais cette vie dédiée au rock’n’roll m’a rappelé...
Tu ne reconnais qu’un seul échec franc dans toute ta carrière : l’album Jerusalem Slim (avec Steve Stevens et Michael Monroe) paru en 1992. Et 1 an plus tard, tu as publié DEMOLITION 23 (album mythique qui sera réedité cette année) toujours avec Michael en réaction au projet précédent. Raconte-nous ce qu’il s’est réellement passé Sami ?
SY : DEMOLITION 23 était le projet que nous avions en tête pour Jerusalem Slim mais c’est vite devenu un branle couilles généralisé (sic) ! On a dû corriger tout ça très vite avec l’album DEMOLITION 23.
En 2006 tu as remplacé le grand Arthur Kane au sein des NEW YORK DOLLS avec beaucoup d’aplomb et de classe. Quelle a été ton approche dans ce projet de relance réussie de ce groupe mythique ?
SY : J’étais juste moi-même et je jouais selon les connaissances que j’avais accumulée pendant toutes ces années. Il y avait une super alchimie dans les DOLLS, tout comme dans le groupe original d’ailleurs. Et comme j’avais déjà joué avec Johnny Thunders et Jerry Nolan dans les années 80 je voyais bien comme c’était supposé sonner, ce qui est par ailleurs mon approche habituelle. Je n’ai donc pas eu besoin d’ajuster quoi que soit, j’étais prêt à donner mon maximum. Et comme j’ai toujours été fan du groupe, c’était un immense honneur de les rejoindre. J’ai adoré mes 6 ans passés avec les NEW YORK DOLLS !
Ton album solo est un panorama de toutes tes influences et de l’engagement sans faille de Sami Yaffa en 2022. A partir de quand ce projet a-t-il commencé à voir le jour ?
SY : D’une certaine manière ce projet est né pendant mon temps avec les NEW YORK DOLLS et peut-être même de manière inconsciente…Il grandissait en moi et tout s’est effectivement accéleré à partir de 2018.
On a tous été estomaqués par la qualité des chansons, la cohésion du groupe et l’envie de voir les choses en grand sur « The Innermost Journey to your Outermost Mind ». Comment as- tu approché le basculement difficile ( mais reussi sur l’album ) de ta voix comme chanteur lead ?
SY : Merci à toi ! Je savais que je pouvais chanter parce que j’ai fait des backing voices toute ma vie ! Mais oui tu as raison, la voix lead est une tout autre affaire…mon batteur Janne Haavisto qui est un ami d’enfance et aussi un grand producteur ici en Finlande avait dit une fois : « si tu es toujours sincère, tu finiras par y arriver… ». Rich Jones (du Michael Monroe band) m’a beaucoup aidé à réaliser ce disque, à la fois au niveau des lyrics et pour 50% de la musique aussi. Je n’aurai jamais pu terminer cet album sans lui. J’ai approché chaque chanson avec l’obligeance de répondre à ce qu’elle exigeait et au final, ça s’est plutôt bien passé.
Présente-nous maintenant le groupe qui va jouer à Paris le 27 Avril Sami ?
SY : Il y a donc Janne Haavisto à la batterie, Linde Lindström à la guitare et Burton aux keyboards du groupe HIM. C’est un groupe qui va vous botter le cul !
Quel est l’état du rock’n’roll en 2022 Sami ?
SY : Le rock’n’roll n’en finit pas de revenir à ses fondamentaux encore et toujours, avec toutefois quelques variations. Mais c’est toujours une attaque en règle de ton système nerveux ! Certains savent le faire, d’autres pas… pour moi le rock’n’roll se porte très bien en 2022. Et combien de temps encore les gens pourront supporter ces conneries à base d’auto-tune ?
Que voudrais-tu dire au public français qui connait finalement (trop) peu Sami Yaffa ?
SY : Qu’ils ont tout raté et qu’ils ont maintenant une séance de rattrapage (rires !). J’ai joué dans HANOI ROCKS, les NEW YORK DOLLS, JOAN JETT & THE BLACKHEARTS, THE HELLACOPTERS…etc. J’apporterai tout ça et encore plus dans ma musique, c’est comme un grand huit dans l’inconnu, avec un minimum d’attendu. Un grand shoot de rock’n’roll, punk, reggae, funk, de musique tzigane… et en plus je suis un sappeur né (rires !).
En plus de 40 ans de carrière, cette date parisienne le 27 Avril est en quelque sorte une première pour toi. Que signifie la France pour toi ?
SY : A chaque fois que j’ai joué à Paris avec les NEW YORK DOLLS et MICHAEL MONROE ça a été fantastique. J’aime tout en France : les gens, les conversations toujours passionnantes/ jamais chiantes, la bouffe, le vin mais aussi Gainsbourg dont je ne me lasse jamais !
« The innermost journey to your outter mind mind » (Cargo records) déjà disponible. SAMI YAFFA en concert à Paris ( la Dame de Canton ) le 27 Avril 2022.
Emmanuel ASCHER.
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