Difficile d’imaginer ce que cache ce beau digipack, le nom du groupe, ABINAYA, n’étant guère plus évocateur, pas plus d’ailleurs que le titre de l’album : Corps.
Les premières écoutes s’avèrent par ailleurs quelque peu déroutantes, avec un mélange de sonorités qui ne cohabitent pas habituellement ! Imaginez une musique à base de rock français dans la tradition de MICKEY 3D, du rock à base de textes à messages, en opposition avec le hard US qui axe souvent son propos sur des sujets plus terre à terre ! Ajoutez à cela une rythmique tribale, à base de percussions assurées par Nicolas Héraud, qui double la batterie classique assurée par un autre Nicolas, Vieilhomme en l’occurrence, Andreas Santo complétant à la basse cette section rythmique pour le moins originale. La troisième composante, et non des moindres, est apportée par le mentor du groupe, Igor Achard, qui en plus du chant, délivre des riffs pachydermiques qui donnent une orientation heavy, dont les racines semblent issues de BLACK SABBATH. J’en veux pour preuve Les Chars De Police, dont le riff aurait pu sortir des cordes de Tony Iommy. Ce titre s’impose par ailleurs dans mes favoris, j’adore son côté hard, allié à des textes corrosifs, et une façon de faire sonner les mots à la manière d’un Bernie de TRUST; par ailleurs, c’est l’un des seuls dans lequel Igor se lâche un peu plus dans les soli, un peu trop discrets à mon goût dans l’album, ce sera ma seule petite réserve. Pour le reste, la force des compositions fait largement oublier ce déficit, moyennant avoir fait un petit effort pour assimiler ces nouvelles sonorités. Et après quelques écoutes, L'Homme Libre s’impose comme un nouveau manifeste, Regarder Le Ciel me fait décoller dans une adrénaline effrénée génératrice de frissons propres au grands standards, autre gros point fort de l’album. Les titres suivants ne sont pas bien loins en termes d’intensité, avec Algo Mais (Quelque Chose De Plus), un mid tempo qui nous offre une belle montée en puissance, Les Labels qui, comme on pouvait s’en douter, n’épargne pas le système, Testament qui joue la carte progressive à base de breaks, Partir Puis Revenir, superbe ballade acoustique rehaussée de belles lignes de violon, La Mort Des Amants, qui se distingue par une intégration réussie de textes de Charles Beaudelaire, l’une des références pour Igor. Résiste, toujours dans la tradition d’un Bonvoisin, appelle à la résistance face à une société de plus en plus individualiste, autant dire qu’il y a du travail !
Alors à ceux qui ont l’impression que le milieu du Rock – Hard Rock tourne en rond, ABINAYA vient brillamment démontrer que l’innovation ou l’originalité restent d’actualité. Encore faudra il, pour les découvrir, sortir des médias traditionnels, grands pourvoyeurs de médiocrité. Non ABINAYA ne fera pas la une chez Druker, merci à des labels comme Brennus, Rebel Music, de permettre à des groupes comme eux d’exister, et ainsi nous donner accès au gratin de la créativité musicale, royalement ignoré par les majors !
Highlights : Regarder Le Ciel, Les Chars De Police, L'Homme Libre, Partir Puis Revenir
Tracklist : 02. Enfant D'Orient 03. L'Homme Libre 04. Regarder Le Ciel 05. Algo Mais (Quelque Chose De Plus) 06. Les Labels 07. Testament 08. Les Chars De Police 09. Partir Puis Revenir 10. La Mort Des Amants 11. Résiste | Line Up :
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Label : Sortie : Production : | Brennus Music/Rebel Music/ Replica Records 2009 Nicolas Vielhomme et Igor Achard |
Discographie : |
Abinaya (2000) |
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