Ruben Block est très certainement un des plus grands artistes rock que la Belgique ait enfanté à ce jour.
Artiste-caméléon, chanteur et guitariste, il nous revient en 2017 avec son bébé, le fantastique trio Triggerfinger. Pour l'anecdote, il s'agit du 5e opus officiel du combo originaire d'Anvers qui propose son rock polychrome et inspiré depuis 2004.
Si Block est le leader, il ne faut pas oublier ses 2 acolytes (qui font bloc derrière lui, oui je sais..): Paul Van Bruystegem à la basse (connu pour avoir longtemps accompagné la chanteuse de blues Beverly Jo Scott) et Mario Goosens aux drums (ancien batteur de Hooverphonic dont tout le monde se souvient du fabuleux hit-single "Mad about you" paru sur l'album "The Magnificent tree" en 2000).
Triggerfinger n'avait rien proposé depuis l'excellent "By absence of the sun" (Excelsior rec.) en 2014, mais n'a pas cessé de tourner et de visiter les festivals ce qui m'avait permis de les découvrir on stage au Hellfest en 2015. Cerise sur le gâteau, pour qui aime les (bonnes) covers, le groupe s'en est fait une sorte de spécialité depuis son premier LP sur lequel figuraient "Commotion" (Creedance Clearwater Revival) et "Au suivant" (version rock déjantée du titre de Jacques Brel). Ainsi si vous allez sur leur chaîne YouTube, vous y trouverez des titres revisités de façon souvent splendide tels "Sweet dreams" (Eurythmics), "Aint nobody" (Chaka Khan), ou encore "I follow rivers"...
Bref, vous l'aurez compris, je suis fan!
Alors quid de ce "Colossus"?
Débutant par une ligne de basse virevoltante qui en forme sa colonne vertébrale, le titre éponyme "Colossus", est sacrément bien charpenté avec un tempo quasi-garage et un refrain scandé telle une offrande à ce demi-Dieu de la Grèce ancienne.
Contraste étonnant avec le second morceau "Flesh tight" et son rythme léger, aéré par des synthés new-wave: morceau pop-rock gentillet, mais permettant une bouffée d'air frais après la lourdeur et l'oppression ressenties sur "Colossus".
"Candy killer" s'ouvre ensuite et nous fait suspecter une sacrée tendance à vouloir dérouter l'auditeur qui s'attendait initialement à revenir vers leur précédent et 4e opus, le très remarqué et stoner-like "By absence of the sun".
Cette sensation sera confirmée par "Afterglow" qui est une ballade acoustique sensuelle et efficace permettant à Ruben Block de démontrer l'étendue de son talent: on a affaire ici à un titre splendide et dénué de toute arrière-pensée mercantile. Solo simple, à pleurer, et voix toujours magnifiquement posée, sans gnan-gnan ni chichis. Un must dans le genre.
"Breathlessness" qui vient ensuite est un morceau pop-rock envoutant à la mélodie ondulante, quant à "That'll be the day" et ses sonorités métalliques initiales, il cache un magnifique groove et m'a fait évoquer par certains côtés les compositions historiques de Muse (époque "Showbiz" [1999] ou "Origin of Symmetry" [2001], bien avant les délires Mercuriens de Mathiew Bellamy) cela d'autant plus que la voix se permet ici quelques fantaisies pas déplaisantes...
"Bring me bak a live wild" est certainement le titre le plus réussi avec son côté jazzy et ses accélérations rock bien agressives: un futur classique en live! Un dernier mot sur le dernier titre, le flippant "Wollensalk walk" et son ambiance de film à la Enio Moricone (à cause du sifflement?) qui clôt remarquablement les 36 minutes en renfermant une 'hidden track' au rythme country entraînant et en décalage complet par rapport au reste de l'album. Joke!
Au total "Colossus" est une oeuvre aboutie pour un groupe au potentiel énorme. Je vous incite à aller l'écouter attentivement, vous ne serez pas déçus.
Label : | Mascot Records |
Sortie : | 25 Août 2017 |
Production : | n/a |
Discographie : |
Triggerfinger (2004) |
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