The Cult. Groupe anglais mythique et malgré cela si mal connu.
Le guitar-hero Bill Duffy a 16 ans quand il débute dans le groupe The Nosebleeds en 1977, avec le chanteur Stephen Morissey, futur leader de The Smiths. C'est même lui qui présenta à Morissey son futur guitariste, le talentueux Johnny Marr. En 1981 Duffy intègre le groupe Theatre of Hate, avec lequel il fera une tournée en première partie de The Clash. C'est à cette époque qu'il rencontre Ian Astbury qui officie alors dans Southern Death Cult. Les 2 compères décident de monter leur groupe et optent pour le patronyme de Death Cult qui devint rapidement The Cult.
The Cult est donc officiellement lancé en 1983 par Astbury (21 ans) et Duffy (22 ans). Jusqu'en 1995, date de leur split, les 2 leaders vont voir graviter autour d'eux de nombreux autres musicos. Ils sortiront successivement "Dreamtime" (1984), "Love" (1985), "Electric" (1987, ré-édité en 2013 sous le nom "Electric/Peace"), "Sonic temple" (1989), "Ceremony" (1991) et "The Cult" (1994).
En 1999, Ian et Billy se rappellent à leurs bons souvenirs et décident de relancer The Cult. cela aboutira à "Beyond good & evil" (2001). C'est à cette même époque qu'Astbury accepte l'offre de The Doors qui cherchent un chanteur charismatique pouvant remplacer Jim Morisson sur une tournée...Chacun s'en retourne alors à ses occupations personnelles jusqu'en 2006 qui les voit de nouveau travailler ensemble ce qui donnera "Born into this" (2007). Suivirent de nombreux gigs (premières parties de The Who entre autres) et participations à plusieurs tournées. De nouveau en studio en 2011, ils profitent des festivals d'été pour passer à Clisson (Hellfest 2011) avant de proposer leur 9e album en 2012 ("Choice of weapon").
En 2016 The Cult propose son 10e effort studio, si on exclut bien sûr tous les 'best of', et autres ré-éditions, sans aucun 'live' officiel à ce jour. "Hidden city" est produit par Bob Rock, que l'on ne présente plus sur ce site...
La galette démarre de la meilleure des manières avec un rythme tribal sur "Dark energy". Morceau qui après quelques secondes d'écoute induit invariablement chez le fan un hochement de tête saccadé approbateur couplé à un rictus facial incurvé vers le haut et s'apparentant à une banane. Le groove se dégageant de ce titre est absolument diabolique, alimenté par une guitare au swing précis: on en apprécie alors la dénomination car cette 'noire énergie' ne peut qu'être mue par des volutes de fumée hallucinogène et une tendance mélancolique assez prononcée.
"No love lost", deuxième titre démarre plus lentement, la voix de bariton d'Astbury vous collant des frissons après l'intro. Refrain enlevé, guitares bien allumées, et des accents orientaux dont on se souvient qu'ils firent les beaux jours du groupe dans les années 80 ("She sells sanctuary" p.ex.). Mais n'allez pas croire qu'ils font du nouveau avec de vieilles recettes car ce morceau n'évoque aucun autre titre, simplement une sorte de 'marque' The Cult. Excellent.
C'est ainsi qu'on arrive à un morceau plus léger, "Dance the night". Breaks langoureux, rythmique bien cadencée, refrain accrocheur et riff qui tue. Une science de l'écriture à la fois simple et malgré tout ultra-sophistiquée pour un morceau dont l'originalité n'est pourtant pas le point fort.
Le ton s'assagit ensuite avec "In blood", ballade langoureuse et "Birds of paradise", à la mélodie brillante (quel final au piano..) sur laquelle Astbury nous gratifie d'une nouvelle facette de son chant polychrome.
Attardons-nous un peu plus sur "Hinterland" et "G O A T". Alors là, vous allez prendre une claque sonore qui va marquer vos tympans pour longtemps. Le son est brut, rugueux, en particulier la 6 cordes dont on a l'impression qu'elle entre en transe. Cette guitare, une Gretsch White Falcon qui est devenue LA guitare associée à Billy Duffy, qui en a même une fabriquée à son nom: la Gretsch G7593T Billy Duffy Falcon, excusez du peu! Même si le rugissement de cette gratte survole ces 2 morceaux, on rendra aussi grâce aux parties rythmiques (les frappes lourdes du batteur John Tempesta et le groove de basse ronflante de Chris Chaney [Jane's Addiction], qui a assuré l'intérim le temps que Grant Fitzpatrik prenne le relais à la suite du départ de Chris Wyse, qui officiait sur "Choice of weapon") et bien sûr à la tessiture de la voix d'Astbury qui passe de la complainte nonchalante aux mugissements féroces et sauvages. Ceci pourrait nous asservir à cette musique, nous rendre dépendant, nous mutiler à vie sur le plan auditif si on n'y prend pas garde. Il faudra donc éviter de trop écouter ces titres à moins de risquer d'y perdre un peu de son âme musicale...
"Deeply ordered chaos" s'avère être la pièce la plus complexe de l'oeuvre. Orchestration millimétrée (on sent qu'ici Bob Rock a du être d'un grand secours aux manettes!) pour une atmosphère soufflant un peu le mélo-dramatique. Faut aimer. Je préfère les titres plus classic-rock, mais il n'y a rien à redire là encore sur l'écriture et l'exécution. Du grand art.
"Avalanche of light" semble reprendre à son compte le fil conducteur de la lumière, débuté sur "Born into this" avec le titre "Tiger in the sun", et brillamment précédé par "Elemental light" en 2012 sur "Choice of weapon". Morceau rapide et aux riffs acérés, comme un rayon de soleil brut et puissant dont au final il faut se méfier de la potentielle brûlure...L'enchaînement sur "Lilies" ralentit le tempo pour une composition assez classique, toujours très bien ficelée.
"Heathens" est ensuite le dernier titre rythmé, parcouru de sonorités électriques avec un Duffy inspiré, car "Sound & fury" referme le LP de façon calme, comme son titre ne le laisse nullement présager. Titre sur lequel Astbury joue les crooners de fin de soirée, accompagné d'un piano qui le temps d'une escapade mélancolique a pris la place de la rythmique classique basse/drums.
Au foot le numéro 10 est souvent le meneur de jeu, celui vers qui tout le monde se retourne que ce soit dans la joie ou la panique. Et bien ce 10e album de The Cult, est sûrement un aboutissement, une pierre angulaire dans la carrière des anglais. On ne peut rien reprocher à cette galette et chacun pourra se l'approprier comme il l'entend. Disque aboutit, "Hidden city" ne pourra que figurer en bonne place quand il faudra faire le bilan des sorties de 2016. De The Cult on reparlera d'ici là c'est certain...
PS. Il paraît que la Clisson-team recherche une tête d'affiche pour le samedi soir (Hellfest 2016). Pourquoi pas The Cult? - Allez monsieur Ben, ça aurait de la gueule! Non?
The Cult est donc officiellement lancé en 1983 par Astbury (21 ans) et Duffy (22 ans). Jusqu'en 1995, date de leur split, les 2 leaders vont voir graviter autour d'eux de nombreux autres musicos. Ils sortiront successivement "Dreamtime" (1984), "Love" (1985), "Electric" (1987, ré-édité en 2013 sous le nom "Electric/Peace"), "Sonic temple" (1989), "Ceremony" (1991) et "The Cult" (1994).
En 1999, Ian et Billy se rappellent à leurs bons souvenirs et décident de relancer The Cult. cela aboutira à "Beyond good & evil" (2001). C'est à cette même époque qu'Astbury accepte l'offre de The Doors qui cherchent un chanteur charismatique pouvant remplacer Jim Morisson sur une tournée...Chacun s'en retourne alors à ses occupations personnelles jusqu'en 2006 qui les voit de nouveau travailler ensemble ce qui donnera "Born into this" (2007). Suivirent de nombreux gigs (premières parties de The Who entre autres) et participations à plusieurs tournées. De nouveau en studio en 2011, ils profitent des festivals d'été pour passer à Clisson (Hellfest 2011) avant de proposer leur 9e album en 2012 ("Choice of weapon").
En 2016 The Cult propose son 10e effort studio, si on exclut bien sûr tous les 'best of', et autres ré-éditions, sans aucun 'live' officiel à ce jour. "Hidden city" est produit par Bob Rock, que l'on ne présente plus sur ce site...
La galette démarre de la meilleure des manières avec un rythme tribal sur "Dark energy". Morceau qui après quelques secondes d'écoute induit invariablement chez le fan un hochement de tête saccadé approbateur couplé à un rictus facial incurvé vers le haut et s'apparentant à une banane. Le groove se dégageant de ce titre est absolument diabolique, alimenté par une guitare au swing précis: on en apprécie alors la dénomination car cette 'noire énergie' ne peut qu'être mue par des volutes de fumée hallucinogène et une tendance mélancolique assez prononcée.
"No love lost", deuxième titre démarre plus lentement, la voix de bariton d'Astbury vous collant des frissons après l'intro. Refrain enlevé, guitares bien allumées, et des accents orientaux dont on se souvient qu'ils firent les beaux jours du groupe dans les années 80 ("She sells sanctuary" p.ex.). Mais n'allez pas croire qu'ils font du nouveau avec de vieilles recettes car ce morceau n'évoque aucun autre titre, simplement une sorte de 'marque' The Cult. Excellent.
C'est ainsi qu'on arrive à un morceau plus léger, "Dance the night". Breaks langoureux, rythmique bien cadencée, refrain accrocheur et riff qui tue. Une science de l'écriture à la fois simple et malgré tout ultra-sophistiquée pour un morceau dont l'originalité n'est pourtant pas le point fort.
Le ton s'assagit ensuite avec "In blood", ballade langoureuse et "Birds of paradise", à la mélodie brillante (quel final au piano..) sur laquelle Astbury nous gratifie d'une nouvelle facette de son chant polychrome.
Attardons-nous un peu plus sur "Hinterland" et "G O A T". Alors là, vous allez prendre une claque sonore qui va marquer vos tympans pour longtemps. Le son est brut, rugueux, en particulier la 6 cordes dont on a l'impression qu'elle entre en transe. Cette guitare, une Gretsch White Falcon qui est devenue LA guitare associée à Billy Duffy, qui en a même une fabriquée à son nom: la Gretsch G7593T Billy Duffy Falcon, excusez du peu! Même si le rugissement de cette gratte survole ces 2 morceaux, on rendra aussi grâce aux parties rythmiques (les frappes lourdes du batteur John Tempesta et le groove de basse ronflante de Chris Chaney [Jane's Addiction], qui a assuré l'intérim le temps que Grant Fitzpatrik prenne le relais à la suite du départ de Chris Wyse, qui officiait sur "Choice of weapon") et bien sûr à la tessiture de la voix d'Astbury qui passe de la complainte nonchalante aux mugissements féroces et sauvages. Ceci pourrait nous asservir à cette musique, nous rendre dépendant, nous mutiler à vie sur le plan auditif si on n'y prend pas garde. Il faudra donc éviter de trop écouter ces titres à moins de risquer d'y perdre un peu de son âme musicale...
"Deeply ordered chaos" s'avère être la pièce la plus complexe de l'oeuvre. Orchestration millimétrée (on sent qu'ici Bob Rock a du être d'un grand secours aux manettes!) pour une atmosphère soufflant un peu le mélo-dramatique. Faut aimer. Je préfère les titres plus classic-rock, mais il n'y a rien à redire là encore sur l'écriture et l'exécution. Du grand art.
"Avalanche of light" semble reprendre à son compte le fil conducteur de la lumière, débuté sur "Born into this" avec le titre "Tiger in the sun", et brillamment précédé par "Elemental light" en 2012 sur "Choice of weapon". Morceau rapide et aux riffs acérés, comme un rayon de soleil brut et puissant dont au final il faut se méfier de la potentielle brûlure...L'enchaînement sur "Lilies" ralentit le tempo pour une composition assez classique, toujours très bien ficelée.
"Heathens" est ensuite le dernier titre rythmé, parcouru de sonorités électriques avec un Duffy inspiré, car "Sound & fury" referme le LP de façon calme, comme son titre ne le laisse nullement présager. Titre sur lequel Astbury joue les crooners de fin de soirée, accompagné d'un piano qui le temps d'une escapade mélancolique a pris la place de la rythmique classique basse/drums.
Au foot le numéro 10 est souvent le meneur de jeu, celui vers qui tout le monde se retourne que ce soit dans la joie ou la panique. Et bien ce 10e album de The Cult, est sûrement un aboutissement, une pierre angulaire dans la carrière des anglais. On ne peut rien reprocher à cette galette et chacun pourra se l'approprier comme il l'entend. Disque aboutit, "Hidden city" ne pourra que figurer en bonne place quand il faudra faire le bilan des sorties de 2016. De The Cult on reparlera d'ici là c'est certain...
PS. Il paraît que la Clisson-team recherche une tête d'affiche pour le samedi soir (Hellfest 2016). Pourquoi pas The Cult? - Allez monsieur Ben, ça aurait de la gueule! Non?
Label : | Dine Alone |
Sortie : | 05/02/2016 |
Production : | Bob Rock |
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