Pourquoi faire des chroniques écrites quand la musique est dans le son ?
Pourquoi quand la musique est juste et dans le ton ?
Si son langage reste dans le mot, il doit venir se déposer comme une note sur la portée. Une pensée, une sonorité sur cette partition.
L'expression du verbe, du sens de la phrase doit donner sens et vie à la chronique.
Eveiller la curiosité, donner envie à l’écoute, à l’achat et aux plaisirs.
Et rendre hommage aux artistes quand l’œuvre est accomplie.
Une portée qu'on aimerait tant mettre… à la portée d'un bien plus grand nombre.
Philosophiquement, sachant que l'être humain est fainéant, alors pourquoi continuer à chroniquer encore par l'écrit ?
La richesse et la mise à disposition de l'information noient l'essentiel et effacent les mémoires.
Si nous repensions la chronique, l'adaptation aux supports du moment ?
Mais plus tard. Bientôt ?
Aparté terminé...
J’avais eu cette chance de faire cette première rencontre avec Maël via son interview sur ce Side-project. Depuis les chroniques ont fleuri la toile saluant et reconnaissant cet album.
Pourtant il me semble qu’il y a encore plus que ça, derrière les lignes musicales et vocales.
Un rêve d’adulte ?
Aujourd’hui avec cette première pierre personnelle.
La musique est et reste importante ; essentielle, un fil conducteur de vie.
Sans sa présence c’est une absence de vie, voire un choix déplorable qui peut amener à un trop grand vide.
Elle permet de transcender l'émotion, stabiloter, déposer et élever l'instant, sublimer la lecture et spiritualiser la perception.
Bien entendu, hormis pour les films intellos français qui classent notre cinéma à 2, sur l'échelle de 69 du blockbuster dramatico intello, que nous distillent allègrement le cocktail de ce que font la Pologne et le Portugal sur le continent.
Sans le côté pétillant, gnangnan du cinéma asiatique et ses couleurs confettis, ajouté à un flux d'anus. De la poésie en mode staccato, forcée, obligée.
Plus on bombarde les ondes avec de la merde, plus elle se répand et on se noie dedans, pire certains en redemandent.
Hum c'est bon vas-y mange ça ; on est entre un : Jacquie Michel et une soirée arrosée du 1er avril en salle d'opération, pavillon coloscopique. Qui a dit que seul DEVOÏD rime avec hémorroïde.
Prenons exemple sur le classieux : Legato et Staccato, ils sont liés à la musique, la GRANDE musique classique. Qui mieux que notre courant, à ce jour, rend copie, richesses et liens à ces techniques ?
Le legato, cette façon de jouer en retirant les silences en jouant de manière liée, son opposite : le staccato exécute au propre comme au figuré. On entend comme un marteau-piqueur, une mitraillette, l'exécution de notes avec des suspensions entre chacune.
Si j'en parle, c'est uniquement parce que tout cela est probant dans le jeu guitaristique de Maël, sans nous pomper... et là est l'exploit. L’exploit au fil des doigts.
Attention pas d'influence ou lecture Du jeu de Yngwie et son indéniable rattachement (qu’)au classique.
Il est d'autant plus intéressant d'aborder cet album, quand on connaît la richesse de culture de la palette musicale de Maël.
Oscillant entre AOR, Prog, Heavy, on obtient une macédoine hyper digeste, certains composants plus forts selon la bouchée.
Mais tout en saveur avec des produits frais. Oui madame, c'est bon, c'est B.I.O. : Bien Interprété… Oui !
Alors oui parfois un légume ne correspond pas forcément à l'envie de l'instant... mais remâcher dans une nouvelle composition il semble parfait.
Dans mon cas, ce légume, c'est la voix ; j'aime ce chanteur, ses autres projets et groupes. Mais je ne me cache pas et je l’avoue sur un ou deux titres j'entends, je perçois… une prestation trop élevée. Le moteur qui rugit trop fort, justement mais ça me gêne parfois.
J’ai écouté, re-écouté, comme à mon habitude des dizaines et dizaines de fois.
Alors, je m’interroge : je connais cette voix, j'aime cette voix et pourtant là... à ce moment, à cet instant elle grince sur moi.
Une sensation qui a pu s'estomper, mais après nombres d'écoutes, voire s’estomper au long de l'album.
Car Carsten, à mon opinion, ne chante jamais aussi bien que quand il ne force pas. J'aime son timbre au naturel. Dans la puissance, mais dans la brutalité.
Si saucissonnage il devait y avoir :
- Soldiers ; le groupe envoie du bois et Carsten s’impose comme ce conducteur de char antique, maître de son attelage. Pourtant il y a du nombre et du sauvage.
C’est avec son timbre enlevé qu'il emmène ce premier titre. Titre qui se termine sur de superbes acoustiques. Petite apothéose dès le premier morceau.
Un titre où s'invite le lead de Daniel PALMQVIST, ex MURDER OF MY SWEET, CRASH THE SYSTEM.
- Sur Otherworld ; on flirte avec le symphonique, sur une top intro. Et que dire des nappes de Jorris, il colle parfaitement au projet en apportant une véritable richesse sur la totalité de l’opus.
Il y a ce côté rouleau compresseur, voire boule de neige qui accélère et grossit tout en gardant sa pureté.
Les riffs et solos de Maël oscillent entre puissances et mélodies.
Mais comme c'est de la macédoine, il y a toujours cet équilibre, ce goût d'assemblage qui donne le plaisir au sens atteint.
DEVOID nous offre mélodies, lignes musicales, technicité et tout ça dans un cadre où la composition reste le principal objectif final atteint.
Excusez du peu.
- Collective Heart ; on est presque dans le petit clin d'œil à HELLOWEEN - Keeper Of The S.K. Part II, de l'ultra speed et Carsten reste pour le moment dans le même registre.
Seuls les ponts - refrains viennent déposer une fenêtre d'accalmie, comme ce passage vocal parlé digne du Nostradamus de Nikolo Kotzev. Le pied.
Un titre où la basse ronronnant vient déposer son épaisseur.
- The Clock Is Ticking ; quel changement de ton ! Une intro acoustique de toute beauté, puisant dans le Celtique, l'origine est sublimement incisée par cette seconde intro solistique.
J'adore, et ce peu de changement de registre vocal s'adapte parfaitement au tableau d'ensemble de ma réception, perception. Les chœurs viennent mettre puissance et mélodie........ 3 mn
Pour moi, là on touche le divin, un divin que Maël partage avec Magnus Karlsson qu'on ne présente plus en solo, avec ses moultes apparitions : comme dans STARBREAKER, ALLEN & LANDE, PRIMAL FEAR, KISKE & SOMMERVILLE, etc.
Maël est la pierre angulaire de ce Cup Of Tears, guitariste et compositeur de DEVOID, qu'on peut et doit retrouver également dans SHADYON.
Là où on pourrait s'imaginer devant son bolet, avec son parfum de thé local, aux effluves de Brocéliande, c'est une tasse de larmes (d'émotions) qui apporte sens à la composition - dans les textes et la mélodie.
La musique comme je l'aime. Celle qu'on peut découvrir et savourer à n'importe quel moment de la journée, n'importe quel endroit de la planète. A condition d’avoir du bon son.
Tout ça porté à la base avec des mets locaux. Oui c'est B.I.O. : Bien Interprété… Oui !
- Killing Hands ; un soupçon de Maiden dans le riff d'intro, une puissance de bombardier et les nappes de claviers de Jorris pour faire amerrir en douceur la mélodie.
Un morceau taillé pour Carsten, qui peut s'exprimer sans en rajouter des tonnes, avec cette fois la présence de Gwen KERJAN pour cette ligne solistique de six cordes.
Qui en plus de produire et enregistrer cet album, nous montre une autre corde de son arc et de fait de son talent. Entre locaux, si on peut s'entraider :-)
- Religion ; s’installe dans la pure tradition du Métal Symphonique sur son introduction, offrant par là même un des plus beaux titres de cet opus.
Ce petit quelque chose de SYMPHONY X.
On se pose dans l'univers de l'hymnique. Ce en quoi le jeu de Ben WANDERS pose allégrement les assises pour confirmer cela. Voilà le jeu de batterie qui me sied également.
La ligne mélodique de chant vient compléter l’ensemble du tableau. Du pur Heavy mélodique, je dirais : grande école Scandinave, avec en sus ce côté Tobias S grandes périodes.
Saluons, une fois encore l'éternelle omniprésence de Jorris et un solo comme je les AFFECTIONNE, l'expression d'un instrument pour sublimer une mélodie.
Au-delà de sa ligne magnifiée, amplifiée par ce touché. Merci !
Chaque protagoniste nous offre un bel étalage de son talent. Une composition d'ensemble pour que chacun délivre sa copie.
- Agony ; une intro qui pourrait aisément apporter thème à un jeu vidéo… avant que des tronçonneuses à six cordes nous taillent une brèche. Façon legato.
Je pense que quand Dieu à créer l’Homme, il a dû entendre ce jeu de guitare pour nous fendre l’arrière et nous déposer une raie, plus grande que nos sourires. A vérifier… Papa si tu m’entends ?
Un titre où on délaisse l'univers mélodique pour un fenestron ouvert sur le speed. Moins mon pétouillet (jardin pour les non provençaux), mais je n’occulte pas.
- Final Breath ; un bel arpège non sans faire un petit clin d’œil sur un JUDAS PRIEST, plus enlevé que les : Before The Dawn ou Beyond The Realms Of Death mais avec cette même veine de beauté.
Ce petit quelque chose d'un God Bless The Children Of The Beast de MÖTLEY CRÜE.
La ligne de chœurs d'accompagnement - sur ce titre aussi court - méritait une exploitation de durée. Un souffle final trop court, too short !
- Colours Fade To Grey ; au fil des écoutes, au fil des titres, l'évolution demeure. La richesse du style permet de rester accroché à cet album.
La part musicale est très forte, prédominante sur la voix. On s'installe une fois encore dans un registre Heavy mélodique.
Au-delà du talent indéniable de Maël comme musicien, saluons celui de compositeur, en cela bien soutenu par la production et la variété des sons, leurs parfaites mises en place.
Une puissance de groupe où la lecture individuelle demeure aisée.
- Mind Keeper ; à chaque fois dans la composition on flirte sans jamais rentrer pleinement dans l’univers, l'aspect épiscopal / oriental, et pourtant il y a ce petit quelque chose, cette nuance qui nous titille.
Un effluve d'appartenance ou de liant quasi omniprésent dans l'album. Une fois retiré ce degré 'local' sur ce titre il y a de l'univers d'un MYRATH. Je les cite car ils sont devenus la référence, ceux qui donnent plus d’empreintes à l’ambiance qu’au style définissant leur musique, je résume l’univers prime sur le genre musical.
Tant dans la composition que dans la richesse des lignes… Ça taquine sévère et la présence d'un des plus inventeurs dans l'approche de la six-cordes ne peut pas nous laisser insensible…
J’ai nommé Mattias EKLUNDH de FREAK KITCHEN, himself.
Offre un diamant à un orfèvre il t'en fera un rubis. Quelle qualité de jeu pour chacun et... pour Mattias.
- Cup Of Tears ; l'Eponym, on attend toujours beaucoup de l'identité et c'est sur un parfum d'Headbanger à la sauce secousse de nuque que l'on ouvre.
Saluons une fois encore l'instrument le plus décrié des esprits étriqués de certains fan de Hard : la présence du clavier. Cet instrument qui n'est autre que la crème dans le Paris-Brest.
Le chocolat dans l'éclair, le prépuce à Eve, le sourire à Didier Deschamps, la prière à lait Luya.
- Hollow Point ; de quel côté de la Manche est-on ? En Irlande ou sur les côtes aux abords de Brest ? Par Toutatis que la réponse fuse. Qu’elle me soit apportée.
Ce léger parfum de TEN, de DARE sous viagra, du Out of Fields de Gary & Phil, en mode sévèrement burné.
Un musical de pure beauté, ou chaque note est apposée pour servir l'autre et ainsi de suite.
Avec un ‘guest’ type Mr DANHAGE Henrik d'EVERGREY, référence parmi les références ; qui nous envoie la houle en pleine tronche, deux Ben qui nous pilonnent et nos autres protagonistes en total mode abordage.
Il y a un vivier colossal dans l'hexagone et énorme rien que sur le territoire Breizh.
(Sachant que, parfois, certains viennent y migrer, parfois y reposer à jamais.
Pensées à travers cette chro’ pour Geoffrey O. un grand nous a quittés. Musicien du monde devenu Normand et Breton d'adoption par la suite.)
On peut parler d’identité culturelle, géographique, mais on peut tout aussi bien parler d’identité au singulier. Des personnes qui veulent inscrire des notes dans le temps et pour certains qui y arrivent de forts belles manières.
En y trouvant une région, un public, des sources d'inspiration.
C’est tout cela que m’évoque cette vague bretonne d’origine ou d’adoption. Belle mafia !
Chroniquer 'DEVOÏD', sans être pris au 'dépourvu'. Voilà bien là un challenge.
Pour ce ‘Side-Project’, au-delà du conceptuel il y a certainement la volonté du (premier égoïste) rêve accompli, et on ne saurait s'en plaindre.
Pour preuve : je m'entoure de personnes qui m'apportent tellement, et GROSSE cerise sur le gâteau, je reste le chef d'orchestre et concepteur en chef.
Maintenant, mea-Culpa, je tiens à m'excuser pour le temps que j'ai dû prendre sur cette chronique.
La vie vous offre sa dose de bons moments et d'emmerdements, je n'en aurais que doublé les écoutes, mais au final les notes résonneront de fait encore très longtemps.
Si je devais faire un vœu, je souhaiterais que le micro, pour les petits frères, petites sœurs de DEVOÏD soit éventuellement un poste tournant. J'adorerai entendre également des voix à la Goran EDMAN, Lars SÄSFUND, etc. sur ce type de projet.
Et pourquoi pas mon ami Ben VENET, il avait tellement bien fait le job sur les SILENCE.
Tracklist :
1. Soldier
2. Otherworld
3. Collective Heart
4. The Clock Is Ticking
5. Killing Hands
6. Religion
7. Agony
8. Final Breath
9. Colours Fade To Grey
10. Mind Keeper
11. Cup Of Tears
12. Hollow Point.
Line Up :
Carsten Lizard Schulz (chant)
Maël Saout Aka Shad Mae (guitare)
Jorris Guilbaud (claviers)
Ben Toquet (basse)
Ben Wanders(batterie)
Label : Melodic Rock Records
Sortie : 20/10/2018
Production : Gwen Kerjan
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