Les habitués de ce site connaissent Geezer,
puisque j'avais mis leur EP "Gage" en exergue il y a un peu plus d'un an, en le classant 6e de mon top 2015). Revoici donc ce trio US (Kingston, Etat de New York) pour cette fois-ci un LP, toujours chez Ripple Music.
Formé de Pat Harrington (guitare et chant), véritable boogie-man du XXIe siècle, maniant sa 6 cordes avec une maestria dantesque en particulier quand il part dans des soli au fuzz imparable; la section rythmique derrière lui se composant du batteur Chris Turco et du bassiste Richie Touseull (celui-ci a remplacé Freddy Villano qui officiait sur leur EP "Gage").
Les influences citées par Harrington dans une interview disponible sur le site du label Ripple Music vont de Bad Brains, à Celtic Frost ou Corrosion Of Conformity en passant par Black Sabbath ou Led Zeppelin. Que du bon donc! Le leader guitariste ne semble pas en être à ses premières notes puisqu'il nous apprend qu'il joue depuis 30 ans et que le premier morceau qu'il a appris était "Good times, bad times" de Led Zep, juste avant la sortie du monstrueux "Reign in Blood" de Slayer (1986) qui semble l'avoir marqué à jamais.
Affublé d'étiquettes aussi colorées que 'doom-blues rock', 'handmade heavy blues', 'cosmic stoner blues' ou encore 'heavy blues stoner psych rock', Geezer propose une zike authentique intimement liée aux racines blues US auxquelles le combo fait référence en permanence, tout en lorgnant vers un hard-rock vintage des origines (début des 70ies).
Tel un célèbre roman du milieu du XXe siècle, "Geezer", album éponyme de ce trio US va vous emmener vers un univers à la luminosité permanente, éblouissante et captivante. Cet aspect lumineux émane directement des titres des morceaux ("Sunday speed demon", "Sun gods" ou "Bipolar vortex") mais également de cette façon si particulière d'agencer parties rythmiques et guitare solo qui procure inévitablement la sensation d'être transporté dans un monde extérieur évoquant des décors fantastiques si ce n'est extragalactiques (d'où le qualificatif imagé de 'cosmic stoner blues' évoqué par certains critiques ou peut-être aussi en raison de l'artwok tourné vers les espaces interstellaires).
Rapide track-by-track.
"Sunday speed demon" vous met au parfum d'entrée de galette par cette rythmique carrée, ce groove intense, pour une introduction optimale.
"One leg up" débute également par une rythmique et un beat martelés heavy, rapidement rattrapés par une gratte déjantée pour un morceau sautillant, limite funky si ce n'était ce son rock massif en arrière-plan (attention cependant à ne pas se casser la binette à vouloir sauter sur un pied trop longtemps ;-))
"Sun gods" tourbillonnant et psychédélique blues-rock vous pénètre lentement dans les entrailles pendant plus de 9 minutes, en vous assénant au beau milieu un solo de gratte poisseux et rugueux, rendant un vibrant hommage aux black archéo-bluesmen des bas-fonds US du milieu du XXe siècle; un morceau absolument jouissif par son côté roots.
"Bipolar vortex" à l'ambiance planante, comme dans un univers clos, laminé de sons électrifiés via une 6-cordes viscéralement habitée par des spectres nommés Rock, Blues, Heavy, pour un pur joyau de huge-rock.
"Dust" le bien nommé nous renvoie au désert-rock des origines avec un groove lancinant extrêmement addictif et orientalisant par moments. Pour faire toujours référence à la lumière, on se prend à être ébloui par des rayons de soleil rasant (la guitare) traversant cette poussière tourbillonnante...
"Hangnail crisis" est certainement le titre le plus doom, lent comme un pachyderme myasthénique, mais là encore, ce titre va être transpercé d'un lumineux solo de guitare qui va le magnifier.
"Superjam maximus" a un tempo un peu 'garage' et enfin "Stoney pony" huitième et dernier morceau va parachever cette magnifique ode au blues-rock vintage dans un déluge de décibels envoutants.
En conclusion Geezer vient de nous livrer ici un splendide travail. Malheureusement la distribution worldwide ne sera peut-être pas à la hauteur, Ripple music et STB records ayant des moyens limités. Je vous engage donc à aller l'écouter sur votre site de streaming préféré et surtout à ne pas les rater si par aventure ces zozos venaient à passer en concert près de chez vous.
label: ripple music/STB records
style: Cosmic Stoner Blues
date de sortie: 18 novembre 2016
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