Y a-t-il une méthode pour chroniquer le nouveau Sinner, me demanda un jeune homme ?
Pourquoi, qu’a-t-il de particulier ? lui répondis je. « Pas grand-chose sinon qu’après une introduction dans laquelle je présente le line-up du groupe et le genre : métal mélodique allemand, puis un court développement dans lequel je donne les titres que j’aime et ceux que je n’aime pas, j’en suis déjà à la conclusion où j’essaye avec une blague d’expliquer que l’album est bon, mais j’ai l’impression d’avoir été très superficiel ! »
Effectivement, jeune homme, cela fait léger. Si j’avais eu la chronique à écrire, j’aurais commencé par présenter un peu l’historique et le contexte. J’aurais par exemple situé cet album comme étant le 17ème depuis 1982, et précisé que, par rapport à l'opus précédent, seul Christof Leim fait encore partie du line-up, deux autres pointures étant venus le renforcer à la guitare, Alex Beyrodt et Alex Scholpp . Mais plus important, rappeler que le frontman, Matt Sinner, bassiste, chanteur, et producteur, œuvre en parallèle avec le groupe Primal Fear, dans lequel il assure un heavy metal très classiquement teutonique. Si avec ce dernier il assure une certaine notoriété avec des ficelles très efficaces, démontrée par exemple l’an dernier au Hellfest, au contraire Sinner lui permet de se faire plaisir en rendant notamment hommage à un bassiste chanteur légendaire a qui il voue une admiration féroce, j’ai nommé Phil Lynott de Thin Lizzy. Surement un modèle qui l’inspire, sur Mask Of Sanity en 2007, par exemple, il joue une reprise du Lizzy et les compos originales en sont forcement imprégnées, donc on peut parler de classic hard rock teinté british plutôt que de pur métal allemand.
Ici un titre comme Back On Trail aurait pu sans rougir figurer sur un album du Lizzy, et Mend To Be Broken pas bien loin.
« Mais il faudrait que je me mette enfin à écouter les grands groupes des années 70 pour pouvoir référencer les productions actuelles ! » me lança le jeune chroniqueur.
Cela me parait en effet indispensable ! Pour le reste, j’aurais insisté sur l’énorme capacité de Matt à composer sans remplissage, et à varier le jeu pour éviter toute monotonie, et après le percutant The One You Left Behind, Give & Take nous assène ses gros riffs, One Bullet Left nous accroche avec un refrain entêtant,et 10 2 Death s’emballe avec un tempo tempo très rock n roll. La reprise de Atomic Playboys, de Steve Stevens, de l'album du même nom sorti en 1989, fait penser à UFO par le solo très aérien et proche d’un Schenker, et on reste dans un classic hard rock de bonne facture, de même qu’avec le refrain accrocheur de Wake Me When I'm Sober.
Je n’en dirais pas plus pour passer à une conclusion du style : Matt Sinner est impressionnant de régularité et de créativité, il ne réinvente pas le style, mais lui apporte une fraicheur renouvelée, qui saura répondre aux attentes des nostalgiques du Lizzy, ou de fans plus jeunes … « Oui comme moi », ajouta le jeune chroniqueur, « je crois que je vais m’écouter en même temps ce Thin Lizzy, j’ai l’impression qu’une chronique de Sinner sans mentionner Thin Lizzy, c’est comme oublier le beurre dans les épinards … » !
A ces mots je sortis de ma léthargie, assoupi à la lecture d’une chronique ressemblant beaucoup à celle de notre jeune homme, je n’avais donc pas tout à fait rêvé …..
Label : | AFM |
Sortie : | 09/09/2011 |
Production : | Matt Sinner |
Discographie : |
Wild n' Evil (1982)
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