THE STOOGES, groupe légendaire aux trois albums mythiques. Episode 3: "Raw Power - Alors que "Fun House", le deuxième album des STOOGES, est sorti depuis le 07 Juillet 1970, les ventes ne décollent pas. Doté d'une puissance et d'une brutalité inédite pour l'époque, "Fun House" est, néanmoins, boudé par un public Américain visiblement tourné vers le Hard Rock Anglais de Led Zeppelin, Black Sabbath ou Deep Purple.
Coté concerts, les prestations des STOOGES connaissent aussi des hauts et des bas. Le groupe commet des abus en tous genres liés à l'alcool ou à la drogue, et, en concert, le résultat s'en ressent. Monté sur scène complètement ivre, lors d'un Festival, le Bassiste Dave Alexander sera viré du groupe. Il sera remplacé par Jimmy Recca, et, le Staff en profite, aussi, pour faire appel à un Guitariste supplémentaire, en l'occurrence, James Williamson, ami des Frères Ashton, pour donner plus de puissance au son des STOOGES. Néanmoins, la drogue continue de circuler. Seul Ron Ashton, qui refuse d'en prendre, sauve les meubles sur scène, alors que ses acolytes ont du mal à assurer leurs prestations compte tenu de leur état second. Chez Elektra Records, on ne peut plus cautionner de tels abus, et, décision est prise de virer le groupe de la Maison de Disques. Le 09 Juillet 1971, les STOOGES n'existent plus.
Septembre 1971, Iggy Pop traine dans un Club de New York avec ses amis Lou Reed, Nico et Andy Warhol. Là, il rencontre David Bowie avec qui il tisse des liens. Bowie demande, alors, à son Manager, Tony De Fries, de signer un contrat avec Iggy pour un album solo. Ce qui sera fait!
Mars 1972, Iggy arrive à Londres et doit trouver des musiciens pour l'accompagner. Ne connaissant personne sur place qui fasse l'affaire pour son nouveau projet, Iggy rappelle ses anciens acolytes le Guitariste James Williamson, le Batteur Scott Ashton, et, son Frère Ron à qui l'on demande d'abandonner la guitare pour tenir la Basse. La formation est baptisée: IGGY AND THE STOOGES.
C'est, donc, entre Septembre et Octobre 1972, que le groupe intègre l'Olympic Studio de Londres pour enregistrer ce troisième opus baptisé "Raw Power", mixé par David Bowie et qui sortira le 07 Février 1973. Ajoutons que la pochette, mythique elle aussi, laisse apparaitre un Iggy Pop reptilien, torse nu avec un visage argenté et des cheveux peroxydés. Précisons, aussi, qu'en France, comme pour "Fun House", la pochette vinyle de "Raw Power" arrive dans les bacs des disquaires en étant estampillée "Hard Rock".
IGGY AND THE STOOGES "Raw Power"
Dès l'entame, sur "Search And Destroy", on tranche dans le lard direct. Mené tambour battant par la rythmique implacable des Frères Ashton, on est de suite happé par ce brulot de haute volée où l'on découvre le talent fougueux de James Williamson conjugué à la hargne d'Iggy Pop. Meme approche sauvage sur, d'abord, "Your Pretty Face Is Going To Hell", avec sa déferlante de notes de guitares qui déboulent tous azimuts, mais, aussi, sur "Raw Power", le titre éponyme de l'album, avec le solo incendiaire de James Williamson, ou, encore, sur "Shake Appeal", avec ses claps et son solo de guitare trituré par des doigts torturés, puis, enfin, sur "Death Trip", avec un Iggy Pop particulièrement hystérique. En moins violent, on trouve des atmosphères plus électro-acoustiques, contrastées et mélodiques avec la voix magique et nuancée d'Iggy comme sur "Gimme Danger", mais, également, sur "Penetration", avec son riff ensorcelant, ou, enfin, sur le très envoutant "I Need Somebody" qui groove de bout en bout jusqu'au paroxysme.
Au final, malgré ces excellentes compositions, et, face au mur du son utilisé par les Stooges qui enregistraient en Live, David Bowie a plutot eu tendance à diminuer la puissance des guitares lors du mixage. Quoi qu'il en soit, IGGY, qui n'a jamais été satisfait du résultat, attendra 1997, date de sortie de l'album en CD, pour remixer le disque et redonner de la puissance à l'ensemble, notamment concernant les parties Guitare de James Williamson qui se retrouvent sublimées. L'ensemble est, donc, plus équilibré, combinant un subtil mélange entre énergie brute et feeling des mélodies.
En 2010, "Raw Power" sortira à nouveau, mais, cette fois en double CD réédition Deluxe. Sur le premier CD, on y trouve l'album avec le mixage original de David Bowie, afin de préserver son caractère historique, et, sur le second CD, on a droit à un Live de 1973, enregistré à Atlanta en Géorgie. Un enregistrement qui restitue au mieux l'énergie particulièrement électrique qui pouvait se dégager lors des concerts des STOOGES.
Dissout en 1974, Iggy And The Stooges se reforme en 2003 pour, dignement, ranimer la flamme qui, malheureusement, finit par s'éteindre en 2009, date de la disparition de Ron Asheton. Son frère Scott décèdera, lui, en 2014. James Williamson, devenu Cadre Informatique chez IBM en 1980, profite désormais de sa retraite en musique. Quant à l'iconique Iggy Pop, avec ses 75 ans bien tassés, il se montre toujours aussi en forme sur scène, gesticulant comme un pantin désarticulé et hurlant comme un animal blessé.
Avec, seulement, trois albums mythiques, les indomptables STOOGES, devenus des Légendes, auront, à jamais, marqué l'Histoire du Rock d'une empreinte indélébile. Et, pour beaucoup, ils resteront la référence absolue du genre.....
Tracklist :
Face A
1. "Search and Destroy" 3:29
2. "Gimme Danger" 3:33
3. "Your Pretty Face Is Going to Hell" (originally titled "Hard to Beat") 4:54
4. "Penetration" 3:41
Face B
1. "Raw Power" 4:16
2. "I Need Somebody" 4:53
3. "Shake Appeal" 3:04
4. "Death Trip"
Line Up :
Iggy Pop - chant principal, célesta sur "Penetration",[63] piano sur "Gimme Danger" et "Raw Power", production et mixage pour la réédition de 1997
James Williamson – guitare, chœurs sur « Penetration »
Ron Asheton – guitare basse, chœurs sur « Penetration »
Scott Asheton – batterie
Musiciens supplémentaires
David Bowie - mixage (version 1973)
Bruce Dickinson - production exécutive sur la réédition de 1997
Label : Columbia
Sortie : 04/02/1973
Discographie :
The Stooges (1969)
Fun House (1970)
Raw Power (1973)
The Weirdness (2007)
Ready to Die (2013)
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