Etes vous hard 70’s ou hard 80’s ? Voila une question qui, en son temps, déclenchait presque une guerre des tranchées !
Et en 2010, elle devient carrément obsolète ! En résumé pour ceux d’entre vous venus au métal récemment, le hard rock a été créé dans les années 70 et a connu un premier âge d’or dans cette décade, nombre de groupes remplissant les stades. Puis les années 80 sont arrivées avec le dictat des radios FM qui ont imposé un formatage, en gros des morceaux plus courts et des soli de guitare limités en durée. Si je fais partie de ceux qui ont suivi les groupes sans faire de distinguo entre ces deux époques, formatage ou pas, le talent s’exprimera toujours, d’autres défendent l’une ou l’autre des décades comme si elles étaient cloisonnées. Vous trouverez ainsi des amateurs de hard 80 considérant le hard 70 comme trop compliqué ou vieillot, et en même temps assez peu ouverts sur la musique actuelle. Or nombre de leurs idoles de l’époque, en 2010, n’ont pas oublié cette époque qui les a formé, et lui rendent hommage via l’exercice du « tribute », ou des reprises en français, les derniers en date étant les Stryper ou encore Tesla. Au tour de Vince Neil, le « frontman » du groupe emblématique de hard US, Motley Crue, de se frotter à l’exercice. Notre homme fait montre ici d’une culture musicale très ouverte, non seulement il puise dans les années 70, mais va bien au delà du hard rock, le plus éloigné étant le titre pop Bitch Is Back d’Elton John, qui prend un sacré coup de hard ! Traitement similaire pour la semi ballade des Creedence, Who Will Stop The Rain, qui garde en même temps une dimension un peu country. Même le punk No Feelings des Sex Pistols est revisité, et encore plus surprenant le Viva Las Vegas d’Elvis, un grand écart qui démontre que les frontières stylistiques sont toutes relatives, et qu’un bon titre peut se décliner en pop, rock ou hard sans aucun problème. Venons en aux titres plus proches du hard rock, d’abord l’excellente version de He's A Whore qui reste dans l’esprit de Cheap Trick, avec un tempo bien soutenu, le festif AC/DC, interprété en son temps par Sweet, et transfiguré ici. La tension monte encore d’un cran avec Nobody's Fault, un superbe titre d’Aerosmith que Vince n’a aucune peine a s’approprier, en tant que fils spirituel des fondateurs du hard US, aucune difficulté pour passer au hard européen des Scorpions et une belle version de Another Piece Of Meat, même si le registre de Vince par rapport à Klaus Meine n’est pas vraiment le même. Quand à la reprise des ZZ TOP, Beer Drinkers and Hell Raisers, elle n’a pas grand-chose à envier à l’original. Ah j'oubliais, il y a deux nouveaux titres tous deux excellents, l'éponyme Tattoos & Tequila, et la ballade Another Bad Day. Un mot sur le groupe qui l’accompagne et qui a fait un super boulot : le bassiste Dana Strum et le guitariste Jeff "Blando" Bland (tous deux de SLAUGHTER) et le batteur Zoltan Chaney.
Ajoutez à tout cela une production béton partagée entre Vince, Jack Blades (AEROSMITH, OZZY OSBOURNE, ALICE COOPER , NIGHT RANGERS, DAMN YANKEES) et Marti Frederiksen (AEROSMITH, DEF LEPPARD, BUCKCHERRY), et vous obtenez un superbe album plein de fraicheur et d’énergie. Finalement le hard, c’est un peu comme la politique, il y a ceux qui veulent tout cloisonner dans des frontières, et ceux qui rêvent de briser celle-ci, et finalement, Vince Neil y parvient fort bien ! Une sorte de Robert Schuman fondateur de l’Europe et un anti De Villiers en quelque sorte!
Label : | Frontiers Records |
Sortie : | 04/06/2010 |
Production : | Vince Neil, Jack Blades, Marti Frederiksen |
Discographie : |
Musique du film Encino Man (1992)
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