Y-a-t-il un talent que RENAUD HANTSON n'ait pas ?
Non content d'être un des meilleurs batteurs de Rock de tous les temps, il reste avec DANIEL BALAVOINE, la plus belle voix du paysage musical Français et a décidé de se lancer dans l'écriture par le biais d'une autobiographie... à 48 ans.
Cela peut paraître un peu jeune et prétentieux de sa part de se lancer dans une telle aventure mais ce récit est bien plus qu'une simple autobiographie. Ce livre est le dernier acte d'une thérapie commencée, il y a un an. Thérapie qui a pour but de combattre la plus vicieuse des maîtresses : la cocaïne et de mettre fin à une fuite en avant qui a duré 17 ans. Il a donc décidé de mettre des mots sur ses maux. Comme toute autobiographie qui se respecte, nous avons le droit ici à une radiographie de sa vie depuis son enfance à nos jours.
Il se met à nu, sans fausse pudeur, en toute sincérité. Le regretté COLUCHE disait : «C'est l'histoire d'un mec», Renaud, lui, écrit qu'il est un sale mec, seulement humain. De sa jeunesse gâtée malgré l'absence d'un père à ses premiers balbutiements musicaux et amoureux, il ne nous cache rien. Les débuts de SATAN JOKERS sont bien sûrs présents et il en profite pour revenir sur le malaise et le peu d'engouement de la part du public concernant la vague de Hard-Rock Français qui déferlera sur le début des années 80.
Sa carrière solo qui suivra, prendra un tournant important grâce à sa rencontre avec MICHEL BERGER, avec lequel il tissera une relation majeure qui lui laissera à sa mort une blessure dans l'âme, à jamais. Les comédies musicales comme Starmania et La Légende De Jimmy lui apprendront la rigueur et le respect du travail en équipe. Le récit est complété par des textes de certaines de ses chansons et bien sur de plein d'anecdotes parfois croustillantes ou osées, d'autres amusantes (sa rencontre avec JOHNNY HALLYDAY ou FRANCOIS MITTERRAND). D'autres sont plus touchantes comme sa rencontre avec la femme de BALAVOINE, voire profonde (celle avec Monseigneur JACQUES GAILLOT).Il nous fait partager ses rencontres avec ses idoles comme DARYL HALL et GLENN HUGUES. Il parle aussi des nombreuses femmes de sa vie, parfois avec quelques regrets. Entre toutes ces lignes, Renaud nous confie quelques coups de gueules sur différents sujets mais sans jamais régler ses comptes.
Sa plongée en enfer est des plus crues, entre des relations sexuelles débridées et des prises de drogues de plus en plus importantes. Quand il raconte les effets délirants qui le plongent dans une paranoïa extrême, cela fait froid dans le dos. Cette drogue qui l'amènera loin des plateaux Tv et des passages radio auxquels il aurait pu prétendre. Sans parler d'un show-business complètement incohérent qui ne fera rien pour arranger les choses. Son retour au Rock, son école de batterie et de chant seront les prémices d'un renouveau illuminé par une belle déclaration d'amour.
Comme il me l'avait confié lors du dernier Satan's Fest, il écrit noir sur blanc qu'il a beaucoup de chance d'être en vie. Car entre les différents accidents de voitures et tout ce qu'il s'est infligé pendant 17 ans, son ange gardien a fait du bon boulot. Un ange gardien peut en cacher un autre. Sa rencontre avec le Docteur LAURENT KARILA responsable entre autres du Centre Référence Cocaïne à l'hôpital universitaire PAUL BROUSSE (Paris XI) sera déterminante sur son chemin de la rédemption et donnera naissance à Addictions de SATAN JOKERS, 1er projet musical de prévention aux addictions. Car le but de cette autobiographie reste d'aider les gens à éviter ou à sortir de la spirale infernale provoquée par l'addiction aux drogues. Le tout, sans discours moralisateur, l'émotion, la simplicité et la sincérité de l'homme suffisent.
Tour à tour, lors de la lecture de ce livre, je suis passé du rire aux larmes. Pour avoir eu la chance de discuter plusieurs fois avec lui, j'en sais un peu plus sur le personnage. J'espère sincèrement que nos routes se croiseront à nouveau et je souhaite qu'il ait encore de belles pages à écrire.
Seulement humain...
Edition : Pygmalion
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Commentaires
Renaud Hantson, surtout pour sa carrière solo mais également pour sa première période SJ, fait partie de ma vie comme des multiples points de répères... Je n'ai pas loupé un seul de ces concerts parisiens (le trévise déjà, le casino à la période faste, les caves à moins de 50 personnes plus récemment)et même ces anniversaires toujours fété dignement... et tout cela toujours anonymement puisque je n'ai jamais approché la personne de plus près que mes yeux de fan.
C'est dire si la lecture de cet ouvrage devait me permettre d'en savoir plus, de me faire une idée... Nous savions tous plus ou moins que cela n'avait pas été rose mais à ce point, cela en devient terrifiant.
Je ne jugerai pas l'homme car nul ne peut juger son prochain : j'ai des travers que je ne voudrais pas révéler et que je n'ai finalement fait qu'à travers quelques murs devant un spécialiste qui a su me guider vers une meilleure lumière.
Je salue la démarche d'avoir voulu en sortir et de comprendre le pourquoi du comment, tellement beaucoup de gens pensent de pas en avoir besoin. Cependant, même si cette démarche d'écrire est personnelle et s'inscrit dans un achevement de thérapie elle en devient pourtant grand public dans ce livre et j'ai du mal avec l'approche explicative des moments intimes.
Les mots crus, les explications de soirées de débauche m'ont donné un mauvais gouts dans la bouche, pas qu'elles aient eut lieu mais qu'elles soient racontées de cette façon.
Autant je comprends les travers d'un homme et son rapport assez complexe avec un univers familial pas vraiment simple, autant j'ai du mal à le voir en parler devant nous sans pudeur.
Ma réaction vient du fait que je ne "connais" pas cet homme et que finalement j'aurais sans doute voulu en garder une image qui était la sienne avant la lecture, sans doute pour quelque peu "romantiser" finalement le Renaud Hantson que je m'étais imaginé.
Dés lors, je ne peux sans doute pas apprécier totalement le personnage a sa juste valeur. J'en retiens donc l'acte humain et sa finalité qui ne m'appartiennent finalement pas. Ceci étant dit, à l'artiste, merci pour tous ces moments musicaux qui ont bercé toute une partie de ma vie. Ils sont inoubliables.
Voltaire a déclaré : "l’écriture est la peinture de la voix".
C.Baudelaire : "La musique creuse le ciel".
Ces pensées permettent de mesurer l’importance des textes, cette finition nécessaire qui permet d’achever le tableau d’une chanson. Et la mise devant l’éternel de l’association, quand elle se fait osmose. Quant à la lecture, c’est une mise à nu qui demande beaucoup de courage.
J’ai découvert Renaud à travers Satan Jokers, j’ai connu et aimé le personnage à travers sa période solo’. Aujourd’hui l’éventail grand ouvert qu’il affiche, me permet de rester plus en contact avec le personnage. Saluons le travail de l’artiste, et de celles et ceux qui partagent son quotidien. Car seul l’homme n’est rien. C’est Dieu qui me l’a dit. Une des explications de sa survie ? Seul celui qui aime existe. Enfin, quand on sait que la peine se vit seule …
On comprend également le pourquoi du moment de ce récit. L’après thérapie. Il y a un besoin d’avoir vécu pour avoir mérité le droit d’écrire et celui d’une jeunesse pour vivre avec. Je suis total raccord avec cette chronique « littéraire » et ... Pourtant Éric, tu commets la même erreur que Renaud ! Comment parler d’un bon ange gardien ? Sur cette terre il en compte, non pas des dizaines, des centaines, mais (j’espère) des milliers.
Chaque fois que quelque part une chanson remplit l’espace d’une pièce, d’une tête, c’est un hommage à l’artiste et au « seulement humain ». Nous, addictifs de son œuvre, avons-nous un droit ? Pouvons-nous revendiquer cette survie et ce nom d’ange gardien ? En faisant présence auprès des artistes, dans les concerts, les achats d'albums, Dvd, on devient en partie l’oxygène qui permet …
L’après. Un être vivant à besoin d’air pour respirer, l’être humain d’eau et d’aliments pour survivre et plus que quiconque l’artiste a cet éternel besoin d’ A.M.O.U.R. (reconnaissance) pour vivre. La seule chose qui compte sur cette terre, non ? [Dixit …] Ma table de nuit est pleine de livres, mais je sais, avec certitude que ce livre deviendra prochainement compagnon de soirées.
Comme j’écoute toujours de la musique en fond sonore, j’ai en plus la Cdthèque pour le parfait décor sonore. Si les mots sont parfois sombres, je sais qu’à travers sa passion, son humour il y a une histoire d’amour et d’amitié entre Renaud et son public. Certainement ce qui transpire aussi dans l’autobiographie. Pour conclure en citations (G.Flaubert) : Si le visage est le miroir de l’âme, alors il y a des gens qui ont l’âme bien laide ! (Perso’ j’aurai dit la tête pleine de merde, mais ce n’est pas intellectuellement : politiquement correcte) et loin d'être le cas ici. Pour avoir tapé à quelques reprises la discute avec l’ami de la famille (hé, oui c’est comme ça que j’appellerai quelqu’un qui a été si souvent présent dans l’histoire de ma vie, à travers son œuvre), je sais que la carapace de rockeur cache un être de sensibilité. (Enfin citons Maënora !!!)
La réussite est parfois comme l’amour ; elle se conjugue au passé, au présent, au futur et trop souvent à l’imparfait … Mais il n’est jamais trop tard pour rentrer dans la vie d’un artiste, et le meilleur moment est celui du vivant. Quant à ce livre, il peut être un passe-partout, celui qui vous ouvrira multitudes de portes qui mèneront à l’homme : Renaud HANTSON, Satan Jokers, Furious Zoo, Starmania, La Légende de Jimmy. Ne pas chanter et caresser, c’est pas mal des fois !!!
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