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Hellfest 2018
et 8e édition en ce qui me concerne.
Ecartons rapidement le problème de la météo : très beau temps sec avec quelques rafales de vent par moments…
La bouffe ? Toujours aussi dégueu mais vu le nombre de repas servis, l’essentiel est plus dans l’hygiène que dans le gustatif…
La bière ? Choix limité mais correct (Kro, Grim ou Guinness)…
Cette année encore ce sont plus de 160 combos qui se sont succédés. Et comme chaque année chacun a dû faire son choix en sacrifiant parfois certains groupes. Voici ce que j’en retire personnellement.
Vendredi 22 juin 2018
Arrivée sur le site en état de déshydratation avancée, on passe directement au bar. Lol. En arrière-fond sonore sur la Mainstage 1 (MS1) on peut entendre la vieille Joan Jett et sa pop un peu fadasse nous rappelant que oui mes amis, malgré le temps qui passe, elle ‘love rock n’roll’ toujours et encore…Cela nous fait regretter une arrivée tardive sur site en ratant lamentablement les prestations de Rose Tatoo ou encore ce vieux Chris Slade qui jouaient plus tôt dans l’après-midi…
Un peu plus tard, toujours sur la MS1 set correct des suédois permanentés d’Europe. Ils ont fait le boulot avec un show standard, qui même s’il manquait un peu de relief était quand même bonnard au final sous un soleil de plomb.


Enchaînement sur le classieux Steven Wilson, Mainstage 2 (MS2). Pieds nus et gratte old-school en bandoulière, le bonhomme a une voix claire et nous a balancé des compositions fluides, mélodiques et absolument délicieuses, en parfait accord avec l’effet de l’alcool qui commençait à s’immiscer dans le cerveau des festivaliers. Premier (très) bon show du week-end en ce qui me concerne pour un artiste qui rappelons-le a sorti un des meilleurs LPs de 2017 (‘To the Bone').
On s’éloigne ensuite très vite des MS pour éviter les Hollywood Vampires et sa Depp-ravante à défaut de Depp-lirante et Depp-Perry-sante musique basée sur des reprises loin de vous Cooper le souffle. Mais ils ont fait le buzz c’est clair, car même au bureau en début de semaine les secrétaires savaient que l’ex de Vanessa était passé à Clisson, c’est tout dire ! De là à penser que le zozo a voulu passer directement du Paradis à l’Enfer, sans passer par la case départ, mais en n’oubliant pas de toucher un max de royalties au passage il n’y a qu’un pas à faire que d’aucuns n’hésiteront pas à enclencher, mais comme on dit en pareil cas…cela ne nous regarde pas chers lecteurs.
Fuyant donc cette zone à stars sur le déclin (et non ces clones de tzars du raisin, pour ceux qui pense d’emblée au Muscadet quand ils évoquent Clisson) on file donc direction la Warzone vers le set enjoué des Svinkels, vieux rappeurs hexagonaux à la verve et au bagout intacts malgré le temps qui passe. Survolé par un drôle de drone, cette scène habituellement dévolue au rock débridé lorgnant sur le punk fut bien chauffée par nos ‘Cereals Killers’!
Après avoir ingurgité quelques pattes chinoises aux baguettes (prouesse non négligeable après quelques bières..) c’est sous la mythique Valley que nous nous rendîmes confiants pour la fin du show de Eyehategod que l’on ne vit que d’un œil cela va sans dire. Lol
Retour ensuite sur la MS1 pour Judas Priest et son show musclé et classique : rien que du lourd pour un groupe qui ne déçoit jamais (c’est quand même la 3ème fois que je les vois au Hellfest) !

Mais The Set du vendredi arriva ensuite avec A Perfect Circle sur la MS2. Concert complètement décalée par rapport à la bande à Halford : APC mise avant tout sur l’ambiance et des sons lorgnant beaucoup vers le prog. MJK est en retrait, dans un flou visuel total (même les caméras n’arrivaient pas à visualiser son visage) ce qui permet au public de se concentrer uniquement sur la zike et la voix, en totale opposition avec les accoutrements très flashy de Bobby et ses sbires. La setlist d’APC a fait la part belle aux morceaux tirés du dernier album en date (‘The contrarian’, ‘Disillusioned’, ‘Talk talk’, ‘So long and thanx for fish’…) mais en y incluant aussi une surprenante et très intéressante reprise d’ACDC en hommage à Malcolm Young décédé l’an dernier (‘Dog eat dog’). APC m’aura totalement conquis sur la petite heure qu’a duré son show. A revoir sur plus long. Vite !
 
Samedi 23 juin 2018
Le samedi est habituellement non pas le jour des familles, mais celui des groOosses têtes d’affiche…sauf cette année car on ne peut pas dire qu’Avenged Sevenfold joue réellement en première division. Lol. Bref, arrivée tranquille vers 15h30 sous la Temple pour le show attendu des danois allumés de Heilung. Power trip tribal complètement halluciné pour un show monocorde rythmé par des instruments rustiques voire primitifs et semblant sortir d’un autre âge, le tout enrobé de costumes donnant dans un folklore quasi néanderthalien ! My God mais où sont-ils allés chercher tous ces accoutrements archaïques ?! Au final un show esthétiquement intéressant mais musicalement très (très) limité quand même.
Direction ensuite la Valley pour Dälek et son hip-hop rythmé. Etonnant de trouver ici un tel combo dont l’inspiration et les mélodies témoignent de toute évidence d’une tentative d’ouverture du Hellfest à d’autres genres musicaux ; le fait que le groupe soit en tournée avec Dead Cross y est aussi peut-être pour quelque chose…
Tentative ensuite de retourner sous la Temple pour jeter une oreille sur les compositions des russes d’Arkona. Même si la tente est bondée, force est de constater le manque d’imagination de ces slaves qui ne proposent qu’un ressassé de pagan-metal moult fois entendu par le passé.

 

Décevant. On repart donc très vite sous la Valley pour Orange Goblin et son heavy metal rugueux et rapide sorte de Motörhead à la sauce stoner. Comme Clutch ici même l’an dernier, la tonalité du concert fut délirante et menée tambour battant avec un public chaud bouillant et des slammeurs très nombreux. Seul bémol, le son, souvent trop saturé et dénaturant par moment le côté mélodique en particulier les vocaux. Néanmoins un bon set revigorant.
 
 

Après une petite pause restauration bien méritée pour recharger les accus, on repart sous cette même Valley pour Dead Cross.
Les 4 zikos nous prirent d’emblée à la gorge avec une intro de folie sur des drums cataclysmiques (Lombardo), des cris sauvages et beaux (Patton) et des accords de cordes non moins puissants (Pearson & Crain). Une furibonde entrée en matière très hardcore (malheur à ceux qui avaient oublié leurs bouchons protecteurs d’oreille !). Passant en revue la presque intégralité de leur premier et splendide album sans titre ('Dead Cross’) Mike Patton, avec lequel on s’attend toujours à tout comme en témoigne sa magnifique chemise à fleurs hawaïenne, fit monter on stage un gamin de 7-8 ans pour un des morceaux, avant de lancer une diatribe incendiaire à l’encontre de mister Depp (le mimant avec un micro dans le fion), pour lequel le bougre ne semble pas avoir beaucoup d’accointance (alors que le web regorge de clichés associant la silhouette des 2 hommes, paradoxe moderne de la célébrité ! Lol). Au final, set puissant et totalement déjanté pour une heure de metal hardcore de haute volée. On en redemande !
En attendant Neurosis, petit détour sur laMS2 pour jeter une oreille sur Limp Bizkit. Pas franchement ma cup of tea, mais des titres qui se laissent écouter malgré l’agaçante manie du guitariste de lancer entre les morceaux des accords de Metallica avec l’insistance du fan monomaniaque ultime (il avait déjà fait la même chose lors de leur précédent passage à Clisson en 2015)…


Après cet intermède retour à la Valley pour les choses sérieuses avec Neurosis et son stoner/doom/sludge pêchu historique. Plaisir notable pour moi qui ne les avait jamais vu jusque-là (ratés au Hellfest 2013). Set mélodique devant un public de connaisseurs tous acquis à la cause de ce combo hors du temps. Encore un excellent moment de communion ultime sur cette scène dévolue à une musique habituellement cantonnée à de petites salles (..en France) mais qui commence à attirer pas mal de monde si on en croît le succès grandissant des Desertfest  (Londres, Berlin, Antwerp). Inutile de préciser que la prestation de nos lascars fut impeccable et digne de leur (haut) rang.
C’est sous la Temple qu’on se dirige ensuite pour les mythiques et mystiques norvégiens de Dimmu Borgir. Nul autre groupe n’incarne mieux le black/death metal symphonique que ces scandinaves et leur show clissonnais 2018 fut en tous points remarquable. Ce show de début de nuit clôtura de façon magistrale cette 2ème journée dans une ambiance de cathédrale gothique dédiée au black metal. Un des meilleurs shows de la journée et du week-end .
https://www.youtube.com/watch?v=

Dimanche 24 juin 2018
En ce dimanche matin l’excitation des vieux fans de la Vierge de Fer est à son maximum. Le Hellfest accueille en effet pour la deuxième fois le groupe de Steve Harris mais cette fois-ci en version old school pour un set misant tout sur les mythiques albums des années 80. De quoi faire saliver les hordes de fans acquis à la cause d’Eddie et Cie.
Hallowed be thy name’, cette dernière journée débuta à la Warzone sous un soleil omniprésent et avec les Lords of Altamont. Du bon rock n’roll à forte connotation garage/seventies. Pas facile de jouer à cette heure avancée de la journée, mais le parterre de fans était conséquent et le set réjouissant pour une très bonne entrée en matière dominicale !

La Valley c’est ‘Where eagles dare’ ensuite avec les Nebula et leur puissant fuzz fortement inspiré de Fu Manchu dont on se souvient de l’excellente prestation stonerissime sous cette même tente en 2016. Le power trio s’en est donc donné à cœur joie pour nous envelopper d’un space rock musclé et jouissif pour les adeptes de rock racé. Magnifique.
On revient ensuite tel ‘The trooper’ vers la Warzone où la densité de festivalier s’est fortement élevée pour assister à la prestation des montpelliérains des Sheriff. Ils font du bruit comme aime à le rappeler Olivier Téna avec son accent sudiste mais un bruit communicatif et dansant ayant entraîné un nombre conséquent de pogos dans la fosse. Un set mené tambour battant et n’ayant pas laissé le temps au public de souffler un instant. Du bon punk franchouillard sans prétention mais tellement bon !
On se risque ensuite sur la MS1 vers les allemands d’Accept. Tel ‘The number of the beast’, c’est sur l’intro pouasseuse de ‘fast as a shark’ que les choses sérieuses commence avec un enchaînement de vieux titres tirés des albums des années 80 (‘Restless and wild’, ‘Metal Heart’ ou ‘Balls to the wall’). Mention spéciale à un fabuleux ‘Princess of the down’. Au final réconcilié avec Accept je suis !



Envol rapide ‘Aces high’ ensuite pour échapper à Arch Enemy et tenter d’apercevoir Baroness sous la Valley. Mais là grosse déception car en lieu et place du quatuor habituel nous n’avons eu droit qu’à un set acoustique à la guitare sèche, John Baizley (guitare et chant) nous expliquant que leur batteur a dû rentrer précipitamment aux States pour un problème familial. Ce qui initialement fut assez sympathique bien qu’antinomique sur le site électrique du Val de Moine s’avéra quelque peu rébarbatif après les 4 premiers titres unplugged pour ma pomme.
 
Jouant donc les ‘Clansman’ réfractaires je repartis en direction de la MS1 en espérant pouvoir reprendre une bonne place devant Megadeth.
Dave Mustaine garde son look de looser malgré le temps qui passe et semble porter son ‘Sign of the cross’ comme d’autres arpentent les chemins des vignes de Muscadet cahin –caha en fin de soirée. Lol. Pas déplaisant quand même de ré-écouter live des morceaux intemporels comme ‘Peace sells (but who is buying’ ou ‘A tout le monde’ ! Mais Dieu que le bonhomme est triste…
 
MS2 c’est ensuite au grunge de faire une apparition au Hellfest avec Alice In Chains. Genre négligé jusqu’ici (à de rares exceptions près comme Soundgarden en 2014) le rock de Seattle n’en reste pas moins une branche musicale majeure. De ‘Revelations’ il ne fut pas question ici puisque Jerry Cantrell et sa bande sont des dinosaures du style, mais le chanteur William DuVall a quand même rappelé que cela faisait 12 longues années que le groupe n’était pas venu en France…Setlist polymorphe mélangeant nouveaux titres (dont un inédit) et anciens standards des 90s, pour un splendide concert ayant certainement excellemment préparé les fans pour le tant attendu set suivant.
Introduit par le fameux ‘Doctor, doctor’ précédent leur ‘Churchill’s speech’ les anglais d’Iron Maiden arrivent enfin sur la MS1. Total délire avec une réplique de  spitfire animé survolant la scène pour le premier titre. Bruce Dickinson est en voix et en pleine forme, arpentant chaque centimètre de la MS1 avec un enthousiasme communicatif, changeant de costume entre chacun des titres, haranguant la foule avec ses fameux ‘scream for me..’, sautant à droite vers Dave Murray ou Adrian Smith, courant à gauche vers Janick Gers, repartant en arrière pour stimuler Nicko McBrain derrière ses toms. Vous avez dit bête de scène ? Les titres historiques s’enquillent comme des perles sur un chapelet, vous les avez certainement reconnus répartis au hasard des lignes ci-dessus sans oublier aussi ‘Flight of Icarus’, ‘2 minutes to midnight’, ‘Iron Maiden’, ‘Run to the hills’…Absolument génial pour les fans de la première heure. Une grandiose fin de festoche, car après ça il n’y avait plus rien à dire. Quelle prestation ! Magnifique. Intemporelle. Définitive.
‘Up the irons !’

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