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Cette tournée de DREAM THEATER est motivée par le 25ème anniversaire de leur second opus, "Images and Words".

Il est vrai qu'il convient de fêter dignement cet évènement qui commémore une création qui les avait propulsés à juste titre parmi les références du metal progressif.
Heureusement, pour mettre en évidence leur talent et leur créativité méritoire, ils eurent l'opportunité de signer au sein du label Atco Records, dirigé par un certain Derek Shulman ancien membre du groupe de rock progressif légendaire Gentle Giant (voilà un monsieur bien inspiré, décidément). Cette judicieuse démarche leur permit de commencer l'enregistrement au mois d'octobre 1991. Paru le 7 juillet 1992, l'opus ouvre les portes d'une reconnaissance mondiale : 194 concerts à travers 17 pays différents durant 14 mois ! Détail surprenant, le label s'était opposé à inclure sur l'album la fabuleuse composition "A Change of Seasons" ; un titre de 23 minutes en sept mouvements que le groupe a finalement pu faire paraitre trois années plus tard.
De cette époque, il reste John Petrucci (guitares, chœurs), John Myung (basse, chapman stick), qui avaient fondé le groupe en 1985 avec un certain Mike Portnoy, mais aussi James LaBrie (chant, percussions) qui les avait rejoint depuis 1991. Désormais, Jordan Rudess (claviers, depuis 1999) et Mike Mangini (batterie, depuis 2011) complètent l'ensemble.
Dans la journée, nous apprenons que des places restées invendues sont bradées à moitié prix dans toutes les zones. Plutôt vexant pour les admirateurs primo acheteur ainsi bernés. Plutôt inquiétant aussi, laissant ainsi craindre une salle mal remplie ; en fait, une fois l'heure venue le Zénith est bel et bien plein. Me voilà rassuré, car il convient de soutenir le groupe qui nous honore d'un nouveau passage à peine un an après le précédent et, qui plus est, pour une nouvelle soirée en deux actes.

 
 
 
 
 

 
 
 
 

Ayant opté une nouvelle fois pour la fosse, nous parvenons à nous placer juste en face de Maître Petrucci, dans les premiers rangs. Je suis fin prêt pour assister à mon douzième concert en dix-sept années. Mon état d'esprit est serein ; jusqu'à présent DT ne m'a jamais déçu en concert. Leur ambitieux et risqué "The Astonishing" n'avait atteint définitivement mon estime qu'à son écoute sur la scène du Palais des Congrès l'an dernier, c'est dire !
Je n'ai pas souhaité accorder trop d'attention aux annonces anticipées au sujet du programme et j'ai donc été surpris de l'entame de la soirée sur un titre aussi metal que "The Dark Eternal Night" ! Mais l'étonnement passé je peux estimer pouvoir me passer de mes protections auditives car le son certes puissant reste cependant audible, chaque instrument perceptible.
La vaste scène semble assez dépouillée, pas de décors particuliers. Seule la batterie s'impose au centre, devant un fond de scène en imitation de mur assez neutre. Ils peuvent bien éviter de s'encombrer de fantaisies, ces virtuoses justifient à eux seul le déplacement !
Car en effet, une fois de plus, je suis sidéré ce soir par l'interprétation des titres ; c'est carré, c'est propre et de nature à faire voyager l'esprit !
Avec leur apparente aisance déconcertante ces musiciens exceptionnels multiplient les notes à l'infini et nous transportent au pays des émotions !
John Petrucci Maître de cérémonie, Maitre des cordes m'a encore subjugué par sa dextérité, par sa technicité qui n'exclue par une forme de sensibilité. En le regardant jouer, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à ces polémiques qui me semblent inappropriées visant à comparer les guitaristes virtuoses. Pour ma part, j’estime qu'ils expriment chacun leur talent avec un tempérament différent.
Le seul regret ressenti ce soir, pour ma part, serait peut-être un manque relatif de communication avec le public ; Seul James expose parfois mais pas systématiquement les titres à venir. Les musiciens semblent absorbés par leur partition, une observation qui prend tout son sens au sujet du mystérieux et doué J. Myung. John Petrucci semble cependant parfois chercher le regard de ses admirateurs, comme pour se rassurer.

L'acte I [19h/20h] visite la discographie et, bien évidemment, comme d'habitude chacun pourra être frustré de l'absence de tel ou tel titre, de tel ou tel opus. Un jeu sans fin.
Tiens, "The Bigger Picture" je l'avais presque oublié celui-là ; faudra que je me réécoute l'album entier ! Tout comme le puissant "Hell's Kitchen", encore un titre peu joué ! Décidément DT joue l'audace !
Notons cependant que deux titres extraits du récent "The Astonishing" sont logiquement interprétés ; ils sonnent déjà comme des classiques du groupe et sont acclamés comme il se doit.
Fait notable, James calme les esprits le temps de présenter l'hommage de J. Myung à Jaco Pastorius, le bassiste surdoué étant complétement incapable de s'exprimer en public ! Le solo, certes très technique mais pas très enthousiasmant, est enchaîné avec "As I am" dont quelques plans rappellent bigrement Metallica ; DT assume et ne s'en cache pas puisqu'il se permet d'inclure quelques extraits de "Enter Sandman" !
"Breaking All Illusions" clôt superbement cette première partie durant laquelle seule la voix de James m'a semblé parfois limite en justesse, mais sans gravité. DT semble encore dans un grand jour et la seconde partie de soirée s'annonce grandiose sur cet élan !

Après vingt minutes d'entracte, une bande-son diffuse un montage audio de chansons qui étaient programmée sur les radios en 1992 et annonce ainsi l'acte II [20h20/21h35].
Enfin arrive le moment tant attendu avec la reprise de l'Opus mythique ! Il tient en moins d'une heure théoriquement mais les improvisations à la guitare (argh !!!), à la batterie et aux claviers produiront un fantastique concert d'une heure et quart !
Le chef d'œuvre est repris dans son intégralité et son ordre initial, c'est un pur régal auditif qui atteint des sommets lorsque les musiciens se laissent aller des quelques impro du meilleurs effet ! Le public ne s'y trompe pas et semble encore davantage (si cela fut possible) galvanisé par cette démonstration de talents !
Le solo de Mike Mangini est une belle démonstration également mais je dois confesser honteusement une partialité coupable : le fantôme de Mike Portnoy me hante sans cesse. Je ne suis probablement pas honnête car Mangini est très efficace, mais Portnoy avec son talent, ses facéties, sa vitalité et puis surtout sa légitimité à ce poste, bref il me manque … Lorsque le superbe "Learning to Live" se termine le public en redemande bien sûr !
Les mieux informés s'attendaient probablement à ce rappel, mais ma Fée et moi nous n'osions pas l'espérer ; et pourtant nous aurons bel et bien droit à l'intégrale du sublime "A Change of Seasons" magnifiquement interprété ! Un morceau d'anthologie qui nous porte allégrement vers les 22 heures.
Epuisés non pas par une fête particulièrement débridée (quoique), mais surtout par une attention soutenue mélomaniaque de tous les instants, nous nous retirons des lieux, heureux et plus convaincus que jamais ! Le détour par l'échoppe ne nous coutera rien car les t-shirt sont certes très jolis et spécialement dédiés à l'événement, mais un peu abusés en prix (35€).
PROGRAMME
PROGRAMME
Acte 1 :
The Dark Eternal Night (Systematic Chaos)
The Bigger Picture (Dream Theater)
Hell's Kitchen (Falling Into Infinity)
The Gift of Music (The Astonishing)
Our New World (The Astonishing)
Portrait of Tracy (reprise de Jaco Pastorius - solo de John Myung)
As I Am (incluant un extrait de Metallica, "Enter Sandman") (Train of Thought)
Breaking All Illusions (A Dramatic Turn of Events).
Acte 2 (Images and Words) :
Montage de chansons programmées sur les radio en 1992
Pull Me Under
Another Day
Take the Time (version étendue)
Surrounded
Metropolis Pt. 1: The Miracle and the Sleeper (inclus solo de batterie)
Under a Glass Moon
Wait for Sleep (inclus intro étendue du clavier)
Learning to Live.
RAPPEL
A Change of Seasons : I-The Crimson Sunrise
A Change of Seasons : II-Innocence
A Change of Seasons : III-Carpe Diem
A Change of Seasons : IV-The Darkest of Winters
A Change of Seasons : V-Another World
A Change of Seasons : VI-The Inevitable Summer
A Change of Seasons : VII-The Crimson Sunset.

Patrice du Houblon· (Texte + videos)
Pascal (videos)

 

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