Cela faisait bien une bonne dizaine d'années que Mother's Finest n'avait pas daigné présenter son hard rock funk au public français.
Leur dernier passage remontait à 2003 lors d'un concert au Plan à Ris-Orangis, concert qui, manifestement était resté dans les mémoires.
D'un point de vue pratique, atteindre le New Morning en voiture surtout un vendredi soir n'était pas pratique compte tenu de la circulation bien évidemment mais aussi compte tenu de sa situation. Si certains connaissent la rue des Petites Ecuries, celle-ci comporte deux sens interdits qui, à un moment donné se font face. Par conséquent, je ne voyais pas comment atteindre cette foutue salle puisqu'entre temps, François27 (le pote qui nous avait récupérés le show de Black Sabbath du 2 décembre 2013 à Bercy) m'avait réservé une place gratuite juste devant la salle. Il a bien attendu une bonne heure se faisant par la même, sermonner par les automobilistes de passage, avant que je ne parvienne à mon but et ce, d'une façon qui, il faut l'avouer, ne fut pas très orthodoxe. Je n'en dirai pas plus car j'ai franchement eu honte sur ce coup-là.
Après donc un petit rafraichissement au bar le plus proche, nous nous postons devant la salle où sont présents Mat et un pote puis quelques minutes plus tard, apparaissent Jean-Philippe du Forum Hard Rock'80, Henri et Patrick. Nous entrons donc dans le New Morning, une salle qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable de par sa configuration puisque je m'y étais rendu pour le concert de Blackfoot en 2011 si mes souvenirs sont bons. M'étant retrouvé au fond, ma vision s'en était trouvée fortement réduite. Mais bon, il fallait que j'y sois puisque c'était Mother's Finest qui s'y produisait pour la promotion de son nouvel album intitulé Goody 2 Shoes & The Filthy Beasts qui doit sortir le 30 mars et que certains s'étaient étonnamment déjà procurés dans une enseigne bien connue sise dans le centre de Paris. De fait, le merchandising se réduisait à quelques tee-shirts franchement décevants.
Direction côté droit de la scène puisque le centre est déjà occupé par des fans dont un particulièrement bruyant visiblement "bien parti" qui finit par très vite nous gonfler.
Il suffit de passer au-dessus de ça et donc en attendant le groupe, nous tapons la discute sur l'actualité mais aussi sur des anciens concerts avec un type de Brest et Olivier de Facebook. Nostalgie quand tu nous tiens....
Les lumières s'éteignent enfin et le groupe apparaît enfin sur la minuscule scène du New Morning sur un Funk-A-Wild endiablé. Un morceau vraiment puissant extrait de l'album Meta-Funk'n-Physical de 2003, Joyce Kennedy, arborant une tenue en cuir qui met en valeur ses formes généreuses, maîtrise parfaitement son sujet même si le son des vocaux n'est pas toujours très perceptible. Mother's Finest a décidé visiblement de ne pas accorder de temps mort à son auditoire puisque Burning Love, issu de l'album de 1977, Another Mother Further enfonce le clou. Ca groove, ça déménage et mes attentes concernant un concert du groupe que je voulais voir depuis longtemps, sont largement comblées.
Notre ami Moses Mo, de son vrai nom Gary Moore (eh oui !!!!!!!) en fait des tonnes, délivrant des soli de tueur tandis que Wizard, bassiste de son état, évolue dans ce registre slappé que j'affectionne tant.
Vient ensuite Truth'll Set You Free interprété certes dans une version qui n'est pas aussi définitive que celle qui figure sur ce putain d'album live intitulé Subluxation, un de mes albums de chevet, cela va sans dire mais qui déploie une véritable énergie et ce, grâce à Glenn Murdock qui prend avec une grande classe le relais de Joyce.
Trois morceaux sans temps mort, c'est déjà énorme mais quatre, cela relève de l'exploit puisque le groupe enchaîne sur Can't Fight The Feeling déjà présent sur le mythique Live de 79 dans une version beaucoup plus hard.
Promotion du nouvel album oblige............................qui n'est pas encore disponible, MF s'attaque donc à Cling To The Cross, un morceau déjà testé en tournée l'année dernière qui passe parfaitement le cap du live. Un bon titre qui va m'inciter à faire l'acquisition prochaine de ce nouvel opus. Ce qui est également le cas de Take Control. Niggiz Can't SAng Rock And Roll (avec la faute de grammaire qui va bien.......), extrait de l'album éponyme de 76, se fait entendre dans la minuscule salle parisienne permettant ainsi d'effectuer un retour aux sources du genre "Mother's Finest" suivi comme à l'accoutumée d'un magnifique Breaking Down The Wall. Tourné vers l'avenir, c'est un percutant et "élégant" Shut Up, encore issu de Goody 2 Shoes & The Filthy Beasts qui fait immanquablement mouche.
Sous le regard amusé de Joyce Kennedy et de Glenn Murdock, notre ami Moses se positionne au centre pour nous gratifier d'un solo à aucun moment assourdissant comme peuvent l'être certains gratteux reconnus mais bon, encore une fois, ce n'est que mon avis. Ca l'épuise tellement qu'il finit allongé sur la scène. :lol!:
Après ce déluge de décibels, Joyce vient expliquer au modeste public du New Morning que le titre qui va suivre, fait partie de ses chansons préférées. Il s'agit d'une version écourtée de Strawberry Fields Forever des Beatles déjà présente sur le live Subluxation. Pendant son interprétation, Moses vient se tapir dans un coin afin de reprendre ses esprits en fredonnant tout doucement cet air connu de tous.
Après une courte intro, on passe au trépidant et groovy Baby Love, grand classique du groupe parmi les classiques. Le New Morning se trémousse comme un seul homme, ce titre remportant un franc succès, vous en conviendrez. Un court passage par Goody 2 Shoes & The Filthy Beasts et cet excellent titre qu'est She Ready. Introduits par Mandela Song, (Glenn Murdoch exhorte le public à se manifester davantage), Mickey's Monkey et son intro à la Custard Pie du Zep nous sont envoyés dans une version étirée où la rythmique de plomb Wyzard/Derek est un des grands moments d'un concert de Mother's Finest. Les boomers de l'enceinte qui est à mes pieds en est la preuve concrète. Ca arrache grave....Puis le groupe parachève son main set sur un Piece Of Rock de feu et ce, grâce à la voix très "Tina Turnerienne" de Joyce. Quel coffre tout de même !!!!!!!!!!!
Pas de temps à perdre puisque nos compères reviennent pour éxécuter un tonitruant Don't Wanna Come donnant l'occasion à Wyzard de s'illustrer dans un solo slappé de basse étourdissant. Il a vraiment la classe, ce mec. Point de classique comme Give You All The Love ou Somebody To Love (la cover de Jefferson Airplane) pourtant régulièrement interprétés mais un titre du dernier album, My Dadd, nous est proposés pour conclure ce concert véritablement explosif de bout en bout pour lequel j'aurais souhaité un p'tit Cheap Shot ou un Call Me Mister bien enlevé. Sans doute la prochaine fois car le groupe a promis de nous rendre une nouvelle petite visite en 2016. Inutlle de me demander si j'y serai. Vous connaissez la réponse.
Funk-A-Wild
Burning Love
Truth'll Set You Free
Can't Fight The Feeling
Cling To The Cross
Take Control
Niggizz Can't Sing Rock-n-Roll (partial)
Breaking Down the Wall
Shut Up
Moses Mo Guitar Solo
Strawberry Fields Forever
(The Beatles cover)
Baby Love
She's Ready
Mickey's Monkey
Piece Of The Rock
Encore:
Don't Wanna Come Back
Wyzard Bass Solo
My Badd
Un petit quart d'heure à peine après le terme du concert, les membres de MF viennent à la rencontre des quelques spectateurs ayant eu la patience de les attendre. C'est donc dans un premier temps Moses Mo qui vient me signer mon Live de 79 ainsi que l'énorme Iron Age en vinyles. Wyzard semble être celui qui tient à rester le plus longtemps. En effet, il est disponible et souriant surtout lorsqu'un un type qui lui montre des clichés datant d'un passage du groupe au Havre en 1979. Visiblement, Wyzard est ému. Ensuite, il m'accorde quelques secondes pour prendre une photo en sa compagnie. C'est François27 qui prend le cliché........
Pour couronner le tout, on nous annonce pour les quelques chanceux que nous sommes et qui sont restés bien patiemment à attendre que nous pouvons sans prendre de photos rendre visite brièvement à Joyce et à Glenn dans leur minuscule loge. Joyce est assise sur le canapé et ne semble pas être très bien. Elle me dit qu'elle est malade. Je lui souhaite un prompt rétablissement et lui fais une bise sous le regard attentif de Glenn. Quelques minutes plus tard, nous les verrons s'engouffrer dans un taxi les menant à leur hôtel. Voilà donc pour ce concert absolument magnifique que l'on qualifiera d'explosif, Joyce malgré son état maladif, ne laissa rien paraître en grande professionnelle qu'elle est. Vivement l'année prochaine !.
Phil Debray
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