J'arrive à 16 h devant le Palais des Sports. C'est la première fois que je viens dans cette salle. Je cherche l'entrée.
Je suis dans les premiers. 5 personnes me précèdent. Je fais un rapide tour du propriétaire histoire de voir si je suis bien à l'entrée "fosse". Je vois une grande affiche Journey, Foreigner sur laquelle a été rajoutée manuellement au gros feutre rouge "1ère partie Nono". Je continue mon tour d'horizon et tombe sur notre scribouilleur en train de s'en prendre à une autre affiche. Ça m'amuse et j'entame la discussion. Visiblement le mec est fan de Nono ce qui tombe plutôt bien, vu que moi aussi. J'ai d'ailleurs le tee shirt de l'album solo dans mon sac. Le mec est passionné et passionnant et se vante d'être un proche de Nono. En fait, il me lâche qu'il est le tout premier batteur de Trust. Je lui réponds, interloqué, car il ne semble pas correspondre aux photos que j'avais vues, Jean Emile Hanela ? Non, bien avant... Kamel. S'entame une discussion d'un peu plus d'une heure et demie (ça tombe bien, j'ai tout mon temps) où il me raconte plein d'anecdotes sur Trust et notamment la fois où il s'est fait virer du groupe par Bernie et à qui visiblement il en veut encore (ce qui peut se comprendre). Le temps n'efface pas tout (... c'est dégueulasse (cf album de Trust Europe et Haine)). Je suis ébahi et en même temps un peu sceptique. Je fais généralement confiance aux gens, mais si ça se trouve je suis en train de discuter avec un gros mytho. Quoique tout ce qu'il me raconte semble crédible et les personnes citées montrent qu'il en connait un rayon sur Trust. En tout cas, le gars est très sympa. Il reçoit un coup de fil. Il parle de Nono et de place qu'il doit récupérer à l'entrée. J'en profite pour vérifier sur mon portable et effectivement c'est bien lui Kamel B. (d'après Wikipédia). A mon retour chez moi j'ai fait des recherches. Il s'agit de Kamel Bouares, visiblement 2ème batteur après Christian Cheffeu.
http://nonofiftyfive.skyrock.com/5.html
17h30, je commence à me placer devant la porte d'entrée. Je sympathise avec 2 Niçois. Le temps passe forcément plus vite dès qu'on commence à parler musique. On fera le concert ensemble. Il est plus de 19h et les portes ne sont toujours pas ouvertes. Cela nous étonne. 3 groupes ? S'ils font commencer à 20h et qu'ils font la fermeture à minuit, ça ne va pas leur laisser trop de temps pour jouer !!! La fin du concert nous donnera raison. Nono a dû jouer 30 mn et Foreigner et Journey environ 1h15. Ils auraient franchement dû commencer 1 heure plus tôt.
On rentre enfin dans la salle. La fosse est minuscule. C'est la première fois que je vois ça. On est très bien placé, quasi sur la barrière côté gauche lorsqu'on est face à la scène. Je devrais donc être théoriquement sur le côté où jouent Nono et Mick Jones. J'aurais bien aimé aussi être devant Neal Schon mais hélas on ne peut pas être partout. Je constate que ça ne va pas être la foule des grands jours. La partie haute des gradins est fermée. Étonnant pour une telle affiche ? Remarquez, qui de nos jours connaît Foreigner et Journey hormis les + de 35 / 40 ans ? D'ailleurs on le voit de suite. La moyenne d'âge doit être de 45 ans. Les jeunes qui sont présents sont venus avec leurs parents. Quelle promo y a t'il eu ? passages radio ? TV ? comme d'hab... inexistants. Je discute avec un couple de Toulousain. Etonnant, pratiquement à chaque concert je rencontre des Toulousains ? Le Sud semble s'être déplacé. Après le concert, je rencontrerai également 3 Marseillais super cool qui ont eu un backstage avec Nono et Foreigner (j'y reviendrai part 2). Cela nous fait donc, 2 Niçois, 2 Toulousains (voire 3 Toulousains car Kamel Bouares vit maintenant à Toulouse), 3 Marseillais, 1 Grenoblois (moi). Y a t'il des Parisiens dans la salle ?
20h enfin, feu !!! c'est parti. Nono arrive sur scène. Un peu désolé, il nous annonce qu'ils n'ont pas pu faire de balance et que ça va être ... rock'n'roll. Effectivement, ça va l'être et dans tous les sens du terme. Début du premier morceau, le micro voix est mal branché et une partie du premier couplet de "Blink Of An Eye" se fait instrumental.
Dur, Dur, comme entame de set. Les morceaux en live claquent bien mais sont malheureusement desservis par un son pas toujours équilibré. Les voix surtout, (ils sont 3 à se partager le chant) et la gratte de Nono sont sous mixées. De plus, si Nono est un excellent guitariste, communiquer avec le public n'est visiblement pas son point fort. C'est une autre vocation. Le set sera un peu terni par les trop nombreux temps morts entre les morceaux. C'est même par moment un peu pesant. D'autant que l'intro du 3ème morceau est foirée suite à une mésentente entre Nono et son batteur. Au bout d'une vingtaine de seconde qui me semble interminable, Nono fait arrêter de jouer. "C'est ce qu'on appelle une impro" récupère t'il... "On va rectifier le tir".
Qu'importe, fan de Nono et adorant son album solo, je suis aux anges de revoir "mon" guitare héro et je suis prêt à passer outre ces imperfections techniques. Ce sont les joies du "live". Les grincheux qui veulent de la perfection n'ont qu'à aller voir la Star Ac jouer en playback.
Malgré les problèmes de son, les morceaux chantés ont un réel potentiel en live, "Blink Of An Eye", "Do It Right", "You Keep Me Satisfied", le très Jaggerien "She's Burning Up My Bed" et "How Does It Feel".
21h, intro d'ambiance aux claviers ... les voilà qui arrivent. Des concerts j'en ai fait un paquet et à chaque fois c'est toujours cette même excitation lorsque le groupe arrive sur scène. Cette excitation palpable ... un peu comme dans Apocalypse Now quand le lieutenant-colonel Bill Kilgore dit "j'aime l'odeur du Napalm au petit matin" Moi je dit, "J'aime ce moment d'excitation du groupe qui arrive sur scène en fin d'soirée" Ok, je sais ... ça craint !!! Mais p....n que c'est boooooooooon. Je pense sincèrement que nul ne viendra me contredire sur ce point. Lorsque tu t'es tapé 800 bornes, que tu es resté debout comme un con pendant 5 plombes et que tu attends désespérément que ce putain de rideau tombe ou, qu'à la fin de la musique d'intro le groupe arrive enfin sur scène ... n'est-ce pas là qu'est toute la quintessence, le sublime ? Je dis oui !!! Bon ok c'est facile de répondre, vu que c'est moi qui pose les questions. C'est l'avantage.
Ca y est c'est parti. Tel Jésus, Mick Jones apparait devant moi. A la différence, qu'il est habillé, d'un pantalon moulant noir, chemise blanche, veston noir, lunettes sur le nez et qu'il ne marche pas sur l'eau. La grande classe. Le riff de Double Vision raisonne dans le palais des sports.
Foreigner enfile les tubes comme d'autres pourraient enfiler des perles. Que du bon, rien à jeter. La machine est bien huilée et ça enchaîne, Waiting, Dirty White Boy,
A l'entame de Starrider, Mick s'exprime dans un bon Français pour nous présenter le titre et le dédicacer à son fils, présent dans la salle avec sa mère, et dont c'est le morceau préféré. En plus c'est son anniversaire.... La salle lui chante, comme il se doit, un chaleureux "joyeux anniversaire ..." Mick nous gratifie d'un bon petit solo, bien précis, efficace et plein de feeling. Et dire que ce mec a ... 67 ans ? putain, j'ai du mal à la croire. Un an de plus que ma mère. J'imagine ma mère sur scène .. euh non !!! Derrière, Mark Schulman (et non Charles) martèle ses fûts.
On continue, Feels Like The First Time,
puis le fabuleux Urgent et son solo de sax interprété par Thom Jimbel que j'aurais peut-être aimé un peu plus fidèle à la version studio. Mais qu'importe, ne boudons pas notre plaisir. Si on m'avait dit qu'un jour j'écouterais ce morceau live ... pour de vrai ... quel pied !!!
La salle reprend en choeur I Wan't to Know What Love Is qui, je rejoins l'avis de Dare, prend une toute autre dimension en live que sur album.
Suivi d'une superbe version de Hot Blooded, sur laquelle Jeff Pilson et Thom Jimbel s'en donnent à cœur joie et en profitent pour délirer, traversant tous les 2 à cloche-pied la scène dans le dos de Mick en train de décocher son solo. Superbe ambiance sur scène. Ces mecs là me régalent !!!
On arrive malheureusement déjà à la fin du set. Je n'ai pas vu le temps passer. Vient un final de toute beauté avec une version d'environ 10 minutes de Juke Box Hero sur laquelle Kelly fait participer le public et où Mick nous décoche une nouvelle fois un solo dont il a le secret. Kelly monte sur les enceintes visiblement peu stables et manque de glisser. Au milieu du solo, un petit passage à la tierce avec Thom Jimbel et ça repart de plus belle. Je suis comblé.
Ceci dit, voir un groupe pour la première fois, c'est un peu comme rencontrer sa dulcinée. Au premier rendez-vous, sous l'effet de l'excitation on ne lui voit généralement que des qualités. Au 10ème rencart c'est souvent l'inverse. Du coup, comme c'est la première fois que je voyais Foreigner et Journey mon avis sera forcement différent de celui de Personne et Dare concernant la set list et le show ne pouvant comparer avec d'autres prestations. Comme tout le monde, un regret, qu'ils n'aient pas pu jouer plus longtemps et interpréter plus de titres. L'organisation aurait franchement dû faire commencer le concert à 19h.
A suivre - bientôt la fin du concert et JOURNEY !!!!!
Comments:
Commentaires
La question Mick ressemble à nos grands-parents, mais est-ce qu'il bouge comme eux ?
En conclusion, on dira achetez des albums c'est bien ; mais se déplacer et leur faire gagner leur croûtes ds leur vrai vie ... c'est à ne pas rater.
En plus, on trouve les albums ; puis les recettes sont mieux versées ds ce cas Fruits et légumes : direct producteur - consommateur !
Je n'étais pas à ce concert mais je voulais faire deux remarques, la première sur la qualité de ce chouette compte rendu de Chisel, la deuxième sur les problèmes techniques du concert de Nono.
Ce dernier a également apprécié le compte rendu, et m'a par contre demandé de sortir les vidéos, car non représentatives d'un concert fait dans de bonne conditions.
Voici les difficultés qu'il a rencontrées : "ce n'était que notre 2ème concert (nous ne sommes pas encore rodés contrairement aux groupes que tu me cites ainsi que Foreigner & Journey) et vu les conditions techniques lamentables que l'on nous a donné... obligation de louer 2 consoles (1 façade et 1 retour) car nous n'avions pas le droit de nous brancher sur leur système, autorisation d'accès à la scène 1h avant le show, pas de balance... Nous avons commencé à jouer alors que nos consoles étaient en cours de branchement... 1er titre sans retour... bref je passerai sur le reste..."
Comme le fait remarquer Chisel, il faut du mérite pour jouer dans de telles conditions ! Pas de doutes, les concerts suivants seront mieux, et j'espère d'ailleurs le voir un de ces jours !
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