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vieme midsummer prog festival 2024 openluchttheater de valkenburg pays bas 28 29 06 2024

Avant l'année 2017, rien de particulier n'aurait pu être de nature à m'attirer à Valkenburg, située au sud de la province de Limbourg. A une vingtaine de kilomètres de la frontière belge, elle aurait pu rester dans l'ombre de Maastricht, l'agglomération, voisine de 14 kilomètres.

 Certes, c'est une très jolie bourgade néerlandaise qui vantera la plus vieille gare de Pays-Bas, ses rues piétonnes et son marché de Noël troglodyte…

Rien, sauf que cette année-là, la première édition de ce magnifique festival MIDSUMMER a été inscrite au calendrier des mélomanes progueux par un duo de passionnés Rob Palmen et Ingo Dassen. Dans le flot des annonces, nous avions négligé les deux premières éditions. Pourtant, dès celle de 2017, nous aurions été ravis (doux euphémisme) d'assister aux prestations d'ANATHEMA, de GAZPACHO, de CALUGULA's HORSE, IAMTHEMORNING et surtout PAIN OF SALVATION ! Celle de 2018 a achevé de nous convaincre, mais hélas a posteriori, lorsque nous réalisâmes que nous avions manqué THE GATHERING, AMPLIFIER, surtout RIVERSIDE, et LAZULI !! Cette fois, c'en était trop ! Il fallait réagir.

Lorsqu'un ami nous proposa un co-hébergement pour assister à la troisième édition ; un refus d'obstacle eût été disqualifiant à maints égards ! Depuis le 22 juin 2019, ce fabuleux festival s'est imposé dans notre calendrier des pèlerinages annuels incontournables. Il conservera probablement ce statut ; d'autant plus que, le Night of the Prog aura hélas disparu en 2025.

Nous entretenons, jusqu'à présent, une relative confiance sur la qualité des programmations et, compte tenu de l'offre d'achat anticipé à prix réduits (ces surprenants poètes d'anglais désignent cela "early birds"), nous nous engageons systématiquement à revenir l'année suivante. L'année dernière, il avait fallu toute la vigilance de ma P'tite Fée pour saisir l'opportunité d'acquérir des tickets pré-vendus à prix réduits ; l'échéance d'engagement avait été fixée en plein concert de l'un des participants (Von Hertzen Brothers) !

Les quatre centaines de kilomètres qui nous séparent du site, ne constituent qu'un obstacle négligeable au regard des plaisirs que nous a toujours accordé ce festival. Notre conception du musicotourisme achève d'accentuer notre envie de revenir.

Cette sixième édition m'aura rappelé à mon devoir de combattre les préjugés. En effet, l'affiche nous avait semblé a priori moins attractive que les précédentes. Je ne devrais pourtant jamais oublier qu'un festival a pour vocation de promouvoir les artistes, notamment en surprenant les mélomanes ! Dix groupes sont programmés sur deux jours ; quatre le vendredi et six le samedi. Je m'étais permis d'établir un barème de satisfaction anticipée ; le taux de découverte à 40 % était plutôt de nature à satisfaire ma curiosité, mais le taux d'attractivité plafonnait à 30 % (alors qu'il était à 60 % l'an dernier). Cette évaluation s'avèrera quelque peu perturbée par la réalité !...

Tous les ans, avec ma P'tite Fée, nous y retrouvons ainsi une partie de notre international microcosme d'amis. Cette fois, nous nous y rendons en compagnie de Xavier et Véronique, qui avaient déjà assisté avec nous au MidWinter festival en février dernier.

Je ne me lasse pas du plaisir d'approcher cet Openluchttheater, accessible en grimpant un relief, bien visible en ce plat pays. Sachant que l'événement est complet depuis plusieurs semaines, nous intégrons la file d'attente dès le début d'après-midi, afin de nous garantir le meilleur choix possible des emplacements !

A l'ouverture, nous ne tardons pas à nous engouffrer dans ce magnifique amphithéâtre surplombant l'unique scène de plain-pied, dans un écrin de verdure et de roches. Nous nous réjouissons de retrouver le confort de ce festival entretenu par ses échoppes dédiées soit à la restauration (aaah, ces portions de "Fries "Zuurvlees" !), soit aux boissons (aaah, la délicieuse Tongerlo !!), et bien sûr celles au profit des artistes. Petit bémol depuis cette année, la Tongerlo n'est plus servie dans son calice, mais dans un verre-tulipe plastifié…

Nous parvenons à prendre place en deuxième rangée, nous obtenons ainsi un point de vue, et d'écoute, idéals en surplombant la scène, légèrement excentrés sur la droite, et en laissant la grappe d'enceintes sur le côté.

Je me rue à l'échoppe et me procure le t-shirt du festival ainsi que celui du SRB.

L'acoustique du site est excellente. La sonorisation relevant de chaque artiste, la puissance sera globalement supportable ; je n'ai pas ressenti le besoin de me protéger les oreilles. Cependant, je l'évoquerai dans le détail, certains ingénieurs du son ont sans doute voulu marquer les esprits (et donc les oreilles) avec un peu trop de ferveur…

VENDREDI 28 JUIN 2024 (ciel bleu, chaleur supportable, quoique…. Celle-ci interrompra tout net le fonctionnement de mon portable !)

Ouverture des portes : 15:00.

THERAPHOSA (16:00–17:00)
https://www.theraphosa.fr/
https://circularwave.eu/artists/theraphosa
//www.youtube.com/@Theraphosa">www.youtube.com/@Theraphosa

Cette authentique fratrie parisienne joue ensemble depuis sa plus tendre enfance. Tirant son nom de la plus grande araignée du monde, THERAPHOSA voit dans l'araignée et ses mythes un symbole "de détermination, d'adaptation et de liberté". Cette union sacrée a été valorisée par la rencontre de Jan Rechberger (batteur du groupe finlandais Amorphis), en tant que producteur, avec lequel une alchimie s'est concrétisée par l'enregistrement d'un mini-album éponyme (cinq titres), à Helsinki, qui est paru le 19 Octobre 2018. Puis un premier album "Transcendence" (huit titres) est paru le 24 Avril 2020. L'album semble avoir été bien accueilli par la presse et a réussi à atteindre un public mondial malgré le début de la pandémie de COVID-19.

Nous aurions pu/dû assister une première fois à leur prestation dès le 13 mai 2023, à l'occasion du festival Rock'N de Chauny. Mais, une fois n'est pas coutume, nous étions arrivé après leur concert.

Leur deuxième album "Inferno" paru le 2 février 2024. THERAPHOSA a bénéficié des services de Rémy Deliers (Gojira, Gwen Stefani) pour le mixage et la postproduction.

Le trio fraternel se compose ainsi de Martin Dubout (batterie), Matthieu Dubout (basse) et Vincent Dubout (chant, et guitares).

Quelques écoutes préalables sur les réseaux sociaux m'avaient permis de me familiariser avec l'univers musical de ces Français. Cette précaution était d'autant plus nécessaire qu'ils semblent bien loin de la thématique "rock progressif" prétendue par l'Organisation ! A l'instar des Belges COBRA THE IMPALER l'an dernier, le festival débute par du gros métal lourd puissant. Servi par une sonorisation qui m'a paru équilibrée, ils sont parvenus à maintenir l'attention de l'auditoire déjà présent. Les accords sont redoutablement incisifs, les mélodies obscures sont entêtantes, les rythmes sont obsédants, lancinants. Hormis quelques soli mélodieux, on est là moins dans la démonstration de technicité que dans la puissante lourdeur que ne renierait pas BLACK SABBATH. Le chant alterne la voix claire et le grognement, ce qui m'évoque aussi OPETH. Je peux concevoir une relative perplexité chez les plus progueux, mais pour ma part j'ai été irrésistiblement emporté par tant de conviction harmonieusement exprimée.

Le public leur a accordé une belle ovation ; il est en retour salué avec reconnaissance par les musiciens visiblement soulagé par cet examen de passage au pays des progueux !

Je suis allé les saluer à leur échoppe pour leur faire dédicacer un CD (acquis pour 15 €).

Dix titres ont été interprétés, dont cinq issus d'Inferno (2024), deux de Transcendence (2020) et trois de Theraphosa (2018).

PROGRAMME

  1. 1. Vestibule (part I & II) (Inferno, 2024)
    2. Gluttony (Inferno, 2024)
    3.              Violence (Inferno, 2024)
    4.              Obsession (Transcendence, 2020)
    5.              The King of Vultures (Theraphosa, 2018)
    6.              Lust (Inferno, 2024)
    7.              Stigmata of the Purest Pain (Transcendence, 2020)
    8.              Greed (Inferno, 2024)
    9.              The God Within (Theraphosa, 2018)
    10.          Leeches (Theraphosa, 2018).

Le soleil est maintenant masqué par la toiture de scène, ce répit est le bienvenu !

KRISTOFFER GILDENLOW (17:45–18:45)
https://www.kristoffergildenlow.com/
//www.youtube.com/@KristofferGildenlow">www.youtube.com/@KristofferGildenlow
https://kristoffergildenlow.bandcamp.com/

Né le 27 juillet 1978 à Eskilstuna (Suède), Kristoffer commence à jouer du piano à l'âge de 8 ans. À 13 ans, son intérêt s'oriente davantage vers le rock et il passe à la guitare basse et à la batterie tout en jouant dans différents groupes de hard rock à l'école. En 1994, il étudie la guitare basse à l'Aesthetic College of Music d'Eskilstuna, en Suède. Puis dès novembre 1994, à l'âge de 16 ans, Kristoffer a été invité à participer à un concert du groupe de Daniel Gildenlöw, son frère : c'est PAIN OF SALVATION. Les choses se sont bien passées et on lui a demandé de rejoindre le groupe et de devenir membre à part entière début 1995.

Avec le quatrième album "Remedy Lane", PAIN OF SALVATION accroit encore son envergure. La tournée promotionnelle me permet de voir Kristoffer Gildenlow une première fois sur la scène du Zénith de Paris le 7 février 2002, alors que le groupe était invité de DREAM THEATER.

Mais en 2006, Kristoffer émigre aux Pays-Bas pour partager la vie de Lilo, l'élue de son cœur. Il doit quitter le groupe. Il offre alors ses services auprès d'autres artistes, en concert ou en studio, tels que Neal Morse (US), Lana Lane (US), Damian Wilson (UK), Mr. Fastfinger (FIN), Dark Suns (DE), Harmony (S), Omnia (NL), Bert Heerink (NL), Semantic Saturation (US), For All We Know (NL) et bien d'autres…

En 2007, il fonde avec sa femme Lilo le groupe d'art rock DIAL. L'album "Synchronized" parait le 8 mai 2007. Ce fut le début de l'écriture de sa propre musique par Kristoffer et cela le mènera à sa propre carrière solo. Son premier album solo "Rust" parait le 24 mai 2012.

Il continue entre-temps ses collaborations ; il est annoncé officiellement en janvier 2023, comme bassiste au sein du groupe néerlandais DILEMMA. C'est ainsi que je le revois sur scène une deuxième fois, au Center Park de Port-Zeland (lors du Marillion Weekend), le 17 mars 2023.

Le deuxième album "Empty" est paru le 8 février 2024. Un album "sur le monde, ses habitants, ses dirigeants et son créateur" selon la promotion. Je confesse avoir quelque peu ignoré son parcours personnel. Mais l'annonce de cette affiche m'a incité à écouter ce "Empty", qui m'a immédiatement séduit par sa créativité. Je me présente ici avec un a priori positif, tempéré par l'absence d'indication sur ses complices de scène.

Kristoffer est aujourd'hui entouré de Paul Coenradie (guitare), qui a largement contribué à magnifier son dernier opus, par ses soli étourdissants. Mais aussi de Liselotte Hegt (basse), Dirk Bruinenberg (batterie), Joris Lindner (guitare) et Christian Jonker (claviers).

La sonorisation me semble avoir un peu souffert d'une légère surpuissance pour la basse ; peut-être Kritoffer voulait-il mettre la présence de sa dulcinée en valeur !? Néanmoins, globalement l'ensemble demeure audible et permet d'entraîner l'auditoire dans les multiples rebondissements harmoniques proposés par le Monsieur.

La prestation a confirmé mon pressentiment ; j'ai été séduit par toutes ces nuances d'un rock progressif très soigné et apaisant, qui rappellent notamment Pink Floyd, Mike Oldfield, voire Dire Straits. Le trio de guitares apporte un surcroît d'harmonies ; je mentionne tout spécialement Paul Coenradie pour ses soli magnifiques (tel que sur Down We Go), ainsi que Joris Lindner.

Le Suédois a choisi opportunément de terminer son concert avec le splendide titre éponyme de son dernier album ; il recueille ainsi aujourd'hui la première ovation exaltée d'un public debout et de toute évidence absolument ravi !

Je me procure son dernier opus (18 €) mais je ne le trouve pas pour la dédicace. Tant pis.

Avec dix titres, nous aurons écouté sept titres issus de "Empty" (2024), deux de "Rust" (2012) et un de "Let Me Be A Ghost" (2021).

PROGRAMME

  1. 1. Time to Turn The Page (Empty, 2024)
    2. End of Their Run (Empty, 2024)
    3.              Harbinger of Sorrow (Empty, 2024)
    4.              He’s Not Me (Empty, 2024)
    5.              Down We Go (Empty, 2024)
    6.              Saturated (Empty, 2024)
    7.              Rust (Rust, 2012)
    8.              Living Soil (Rust, 2012)
    9.              Fleeting Thought (Let Me Be A Ghost, 2021)
    10.          Empty (Empty, 2024).

ARENA (19:30–20:45)
https://www.arenaband.co.uk/

ARENA est un groupe de rock britannique fondé en 1995, à Virginia Water (Surrey, Royaume-Uni), par le claviériste Clive Nolan (Pendragon, Shadowland), et le batteur Mick Pointer (Marillion de 1979 à 1983).

Avec leur premier opus "Songs From The Lion's Cage" (1995), ARENA démontre immédiatement tout le potentiel du groupe, qui ne se démentira pas, en dépit de l'instabilité au poste de chanteur. D'abord influencé par MARILLION et IQ, il s'ancre dans un style néo-prog ; leur son a gagné en puissance, en originalité et en richesse mélodique, dès le troisième opus "The Visitor" (1998).

Récemment encore, Mick Pointer à la batterie, et Clive Nolan aux claviers, étaient accompagnés de John Mitchell (FROST, LONELY ROBOT, KINO) à la guitare, depuis 1997. Mais ce dernier a rejoint récemment une reconstitution du groupe ASIA. Ce départ aurait de quoi entretenir la crainte d'une baisse qualitative, tant son apport était essentiel. Mais Mark Bogert, qui est le guitariste néerlandais du groupe KNIGHT AREA, assure le remplacement… temporaire ? L'avenir nous le dira… Quant à Kylan Amos, il semble se complaire au pupitre de bassiste depuis 2014. Cinq chanteurs se sont relayés depuis la création, mais actuellement c'est le très talentueux Damian Wilson (Ex-THRESHOLD, AYREON,…) qui occupe le poste depuis 2020.

"The Theory of Molecular Inheritance" est le dixième opus, paru le 21 octobre 2022.

J'ai la chance de revoir ARENA sur scène pour la sixième fois depuis le 24 avril 2015. Par ailleurs, ses membres me sont apparus souvent lors de leurs activités parallèles.

ARENA a bénéficié d'une excellente sonorisation une des mieux équilibrées du festival. Nous avons pu ainsi assister à un merveilleux concert qui confirme une fois de plus sa capacité à convaincre, en dépit des changements de musiciens. L'arrivée de Damian fut un surcroit de qualité sans précédent, et il confirme encore aujourd'hui tout son talent de chanteur, à la fois charismatique (doux euphémisme) et vocalement exceptionnel. Son aisance à se fondre dans les rangées de l'amphithéâtre est simplement entraînante ! Son exubérance et sa recherche de contact humain accentue encore l'atmosphère de partage bienveillant ! Quant au p'tit nouveau, il nous a tous rassuré sans aucune hésitation !! Quel prodige ! Mark Bogert a su apprendre et interpréter sa partition avec brio en très peu de temps ! Ses soli ont convaincu l'auditoire que ce garçon pouvait bien conserver sa place (si tant est que John Mitchell renonce à revenir un jour).

Clive Nolan fut particulièrement brillant, de talent, d'aisance et d'entrain ! Le voir ainsi venir haranguer la foule sur le final "Help me !" ne faisait qu'accroitre le bonheur collectif ! Kylan et Mick assurent impeccablement une base rythmique qui emporte les esprits.

Une fois de plus, le public est debout pour ovationner très bruyamment les Anglais.

Treize titres, dont cinq sont issus de "The Visitor" (1998), quatre de "The Theory of Molecular Inheritance" (2022), un de "Contagion" (2003), un de "The Unquiet Sky, (2015), un de "The Seventh Degree of Separation" (2011), un de " Pride, (1996).

PROGRAMME

  1. 1. (Don't Forget to) Breathe (The Visitor, 1998)
    2. Double Vision (The Visitor, 1998)
    3.              Time Capsule (The Theory of Molecular Inheritance, 2022)
    4.              How Did It Come to This? (The Unquiet Sky, 2015)
    5.              The Equation (The Science of Magic) (The Theory of Molecular Inheritance, 2022)
    6.              Pure of Heart (The Theory of Molecular Inheritance, 2022)
    7.              Life Goes On  (The Theory of Molecular Inheritance, 2022)
    8.              The Hanging Tree  (The Visitor, 1998)
    9.              A Crack in the Ice  (The Visitor, 1998)
    10.          A State of Grace  (The Visitor, 1998)
    11.          Ascension  (Contagion, 2003)
    12.          The Tinder Box  (The Seventh Degree of Separation, 2011)
    13.          Crying for Help VII (Pride, 1996).

SRB (STEVE ROTHERY BAND) (21:30–23:00)
https://steverothery.com/
//www.youtube.com/@stevenrothery806">www.youtube.com/@stevenrothery806

Les admirateurs des premières pages de la longue histoire de MARILLION guettent chacune des sorties de Steve Rothery. D'abord bien entendu pour les qualités intrinsèques du guitariste dont le talent n'est plus à démontrer, mais aussi (voire surtout), parce qu'avec son groupe parallèle il reprend beaucoup de morceaux d'anthologie en particulier ceux de l'ère Fish. Gardien du respect de l'esprit des compositions, le Maître apporte à ses auditeurs la félicité de réentendre les sonorités de notre adolescence (pour ceux qui ont vécu les années 80).

Steve Rothery (guitare), s'entoure de bienveillance et de talents avec Dave Foster (guitariste notamment de son propre groupe, mais aussi de Mr. So & So (de 1989 à 2015), ou encore de PANIC ROOM de 2015 à 2018), mais aussi de BIG BIG TRAIN de 2020 à 2024, Yatim Halimi (basse de PANIC ROOM de 2010 à 2018), Ricardo Romano (claviers de RANESTRANE), Leon Parr (batterie, de Mr. So & So (1989-2015), de SRB, mais aussi de MARILLION durant le Cruise To The Edge de 2014) et Martin Jakubski (chant de STILLMARILLION).

Hormis la vingtaine de concert de MARILLION, nous avons tenu, avec ma P'tite Fée, à nous rendre à Stockholm l'automne dernier, afin d'assister à un Weekend-SRB pour deux concerts mémorables. Je me souviens aussi d'une prestation privilégiée en compagnie de sa fille au sein de SYLF, lors d'un Marillion-Weekend. Bref, on l'aura compris j'admire beaucoup ce guitariste …

La sonorisation est excellente et tous les pupitres sont audibles ; il n'y a aucune velléité d'hégémonie, la cohésion du groupe est parfaite ! En témoignent les sourires complices, les regards attentionnés, les éclats de rire.

La sensibilité de Steve Rothery avec sa guitare n'est jamais prise en défaut. Aujourd'hui encore il a démontré sa maitrise à émettre les émotions les plus fortes et diverses ! Ses soli pourtant archi-connus par ses admirateurs sont cependant écoutés religieusement et avec une admiration jamais déçue. Son sourire (faussement ?) timide à la fin de ses prestations accentue encore notre attachement et notre gratitude !

L'autre étoile du SRB, est indéniablement son chanteur Martin Jakubski, qui n'en finit pas d'animer respect et admiration pour la qualité de son timbre et de sa tessiture. Quand on pense qu'à la base, c'était juste un fan ; le voilà à inverser les rôles ! C'est vers lui que s'adressent les admirateurs et admiratrices pour un salut ou un portrait ! Un esprit chagrin m'a fait observer que ce n'était pas Fish ; un peu la même appréciation que ceux qui n'aiment pas entendre Brian Johnson chanter Bon Scott. Je considère le sujet stérile, car un bon chanteur doit faire passer une émotion avec son cœur, son âme, son timbre, son éloquence… bref avec ses tripes. Martin y parvient bien au-delà de mon attente.

Je n'oublie pas de souligner le soutien de haute qualité, apporté par le second guitariste Dave Foster dont le talent égale sa gentillesse évidente ; il est heureux, il s'éclate et cela entretient une atmosphère bienveillante et réciproque avec le public. Ricardo Romano est lui aussi un véritable bonheur à écouter et à regarder ; lui aussi est avant tout un fan comblé par sa présence aux côtés du Maître ! Leon Parr et Yatim Halimi, sans doute un peu moins exubérants, assument parfaitement le rôle de base rythmique.

Evidemment, la réaction du public est à la hauteur des engagements sur scène ; les titres sont chantés et applaudis à tout rompre ! Dans cet auditorium exceptionnel, la voute étoilée se voyait presque (ou s'imaginait, je ne sais plus vraiment) dans tous les regards émerveillés !

SRB a ravi l'audience avec seize titres, dont deux issus de son album solo, quatre de "Misplaced Childhood" 1985, deux de "Clutching at Straws" 1987, un de "Script for a Jester's Tear" 1983 et un de "Fugazi" 1984". J'étais persuadé qu'il se limiterait à l'ère Fish, mais étonnement nous eûmes droit aussi à une évocation de l'ère Hogarth avec deux titres issus de "Seasons End" 1989 et quatre de "Holidays in Eden" 1991.

PROGRAMME

  1. Morpheus (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  2. Old Man of the Sea (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  3. King of Sunset Town (reprise de Marillion, Seasons End, 1989)
  4. Kayleigh (reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
  5. Lavender (reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
  6. Bitter Suite (reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
  7. Heart of Lothian (reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
  8. This Town (reprise de Marillion Holidays in Eden 1991)
  9. The Rakes Progress (reprise de Marillion, Holidays in Eden 1991)
  10. 100 Nights (reprise de Marillion, Holidays in Eden 1991)
  11. Cover My Eyes (Pain and Heaven) (reprise de Marillion, Holidays in Eden 1991)
  12. Slàinte Mhath (reprise de Marillion, Clutching at Straws, 1987)
  13. Hooks in You (reprise de Marillion, Seasons End, 1989)
  14. Forgotten Sons (reprise de Marillion, Script for a Jester's Tear, 1983)
  15. The Last Straw (reprise de Marillion, Clutching at Straws, 1987)

RAPPEL :

  1. Fugazi (reprise de Marillion, Fugazi, 1984).

SAMEDI 29 JUIN 2024 (Belles et chaudes éclaircies, puis quelques gouttes d'une pluie fugace ; un gros orage a attendu que nous soyons à l'hôtel pour éclater. Il y a un Dieu pour le prog !)

Ouverture des portes : 12:00.

Nous parvenons un peu plus haut qu'hier dans la file d'attente. A l'ouverture, nous pouvons ainsi aisément retrouver notre emplacement de la veille.

HAUNT THE WOODS (12:45–13:45)
https://www.hauntthewoods.com/
//www.youtube.com/@Hauntthewoods">https://www.youtube.com/@Hauntthewoods<br< a=""> />https://hauntthewoodsofficial.bandcamp.com/

Ce quatuor anglais a été fondé en 2016 entre Plymouth, Devon et Cornwall. Puisque je ne les connais absolument pas je me renseigne sur leur biographie qui m'apprend qu'HAUNT THE WOODS "entremêle habilement le rock alternatif, le folk, le rock alternatif et la pop avec un niveau épique de faste et d'élégance poétique qui suggère un parcours bien plus long que pourrait évoquer leur jeunesse". On perçoit dans leur musique "un héritage de Queen, Muse, Jeff Buckley ou Radiohead avec une touche de sensibilité pop amoureuse des Beatles".

Nous ne baignerons donc pas dans le rock progressif. Ce que j'écoute en préalable me semble plutôt de la bonne pop, originale et inspirée.

"Ubiquity" est paru le 29 septembre 2023. Son écoute me rassure partiellement même si je n'entends pas les atmosphères torturées propres à notre style favori ici …

Le quatuor est composé de Phoenix Elleschild à la guitare, Jonathan Stafford au chant et à la guitare rythmique, Jacke Hale à la basse et Oliver Bignell à la batterie. Ils ont récemment signé chez Spinefarm / Universal Records.

Ouvrir pour cette deuxième journée est une redoutable responsabilité en ce tout début d'après-midi. Mais avec une sonorisation déjà parfaitement réglée pour leur style de musique douce et mélodique, ces Anglais ne tardent pas à séduire tout le public.

Honnêtement, à la base, je n'étais pas franchement convaincu de l'intérêt de les voir et écouter ici. Mais ces p'tits jeunes ont montré une belle maitrise des harmonies et une conviction dans l'interprétation qui force le respect ! Le chanteur Jonathan Stafford dispose d'un timbre qui peut être doux comme puissant, et sa tessiture lui permet des aigus saisissants. Alternant la basse et le clavier Jacke Hale apporte également un soutien aux chœurs étoffant ainsi la qualité d'interprétation. Le batteur, Oliver Bignell, hormis son physique d'Apollon qui lui accorde le talent de séduire totalement ma p'tite Fée (…), assure une frappe élégante et puissante à la fois. Le guitariste Phoenix Elleschild est discret, mais ses soli n'ont pas manqué d'attirer mon admiration. Bref, ce quatuor est une nouvelle découverte réjouissante ! De subtiles et rares bandes préenregistrées ne sont pas parvenues à gâcher mon plaisir.

Le public est manifestement conquis si j'en crois les acclamations bruyantes et durables ! Les musiciens semblent surpris de leur succès et de l'intensité des applaudissements qui sont pourtant plus que mérités ! Leur programmation en premier aurait pu passer inaperçue mais ils ont fait bien davantage que chauffer le site !

Pour clore leur prestation en beauté, ces jeunes insolents montent l'allée centrale et se positionnent au beau milieu de l'amphithéâtre. Seul Jonathan est muni de sa guitare classique et le quatuor chante a capella "Sleepwalking" ; cette audace sera copieusement acclamée comme il se doit !

Les esprits sont durablement marqués ; les nôtres le sont suffisamment pour nous procurer leur disque à l'échoppe avant de leur faire dédicacer ! Je surveille cependant d'un œil inquiet ma p'tite Fée qui se complait, un peu trop à mon gout, au côté du malfrat à la baguette…

Douze titres, dont huit sont issus de "Ubiquity" (2023), un de "Opaque" (2020), et trois du mini album "The Line" (2017).

PROGRAMME

  1. 1. Fever Dream (Ubiquity, 2023)
    2. Gold (Ubiquity, 2023)
    3.              Elephant (Opaque, 2020)
    4.              Now Is Our Time (Ubiquity, 2023)
    5.              Ubiquity (Ubiquity, 2023)
    6.              Overflow (Ubiquity, 2023)
    7.              The Line, Pt. II (Ubiquity, 2023)
    8.              Twisted (mini album The Line, 2017)
    9.              Beautiful Catastrophe (mini album The Line, 2017)
    10.          Helter Skelter (mini album The Line, 2017)
    11.          Said And Done (Ubiquity, 2023)
    RAPPEL :
    12.          Sleepwalking (Ubiquity, 2023)

ISOLDE LASOEN (14:30–15:15)
https://isoldelasoen.com/
https://isoldelasoen.bandcamp.com/album/oh-dear

Compositrice et auteure belge, elle construit chaque chanson à partir de la batterie, du vibraphone et de sa propre voix comme instrument. À l'âge de quatre ans, Lasoen débute avec l'orchestre de fanfare Nut en Vermaak à Maldegem. Après l'école secondaire, elle étudie le jazz au Conservatoire Royal de Gand, puis propose ses services de batteuse percussionniste dans divers groupes, notamment un certain Daan, puis les Bens' …

Son premier album "Cartes postales" paru en 2017, était inspiré par la pop française des 60′s. Le second album, "Oh Dear" est paru le 8 mars 2023.

Une question me taraude depuis le début : mais que fait-elle donc ici à l'affiche d'un festival de rock progressif, aussi éclectique soit-il ? Mon inquiétude s'accroit encore en observant l'installation de la scène. Sa batterie floquée à son nom trône devant. Le clavier est installé en retrait. Sur le côté gauche de la batterie est installé un atelier de percussions. Sur son côté droit sont préparés les pupitres d'une guitare et d'une basse. Mon opinion était faite avant le début de la prestation ; j'allais pouvoir me dégourdir les jambes dans les allées et boire ma p'tite mousse, tranquillos en papotant avec mes amis… Ce devrait être le "weaky link" (lien faible) comme diraient les anglais.

Eh bien, pas du tout !!! Ce quintuor se révèlera comme étant tout simplement la claque la plus rafraichissante du festival, rien de moins !

Isolde est accompagnée sur scène de quatre musiciens talentueux ; Ben Van Camp (guitare), Ben Brunin (Basse) Luk Vermeir (claviers) et Bernd Coene (percussions et vibraphone). Tous impliqués et appliqués, Isolde les laisse exprimer leur pupitre dans une totale cohérence harmonique.

Une sonorisation calibrée pour l'exercice atypique, a achevé de faire valoir cette musique à laquelle peu d'entre nous s'attendaient vraiment. Sur une musique teintée de sonorités des années 70, la rythmique tient une place essentielles bien sûr, mais pas seulement. La basse, la guitare et les claviers mettent intelligemment en valeur toutes les richesses exprimées aux percussions. Isolde mène sa troupe d'homme à la baguette, mais avec le sourire et la complicité qui facilite une homogénéité des sons, ainsi que des harmonies agréables et chantantes. Car Isolde ne se contente pas de frapper ses fûts, elle chante en anglais mais étonnamment aussi en français. Pour échanger avec son public ici, la Belge flamande ne s'exprime qu'en néerlandais mais on lui pardonnera tant sa musique nous ravit !

C'est donc un public conquis et enthousiaste qui acclame la prestation.

 

Dix titres, dont sept issus de "Oh Dear" (2023), deux de "Cartes postales" (2017), et une reprise d'Aphrodite's Child (1972).

PROGRAMME

  1. 1. Oh Dear (Oh Dear, 2023)
    2. Capricorn Avenue  (Oh Dear, 2023)
    3.              Hurt  (Cartes postales, 2017)
    4.              Road N°1  (Cartes postales, 2017)
    5.              Douce Mélancolie  (Oh Dear, 2023)
    6.              Lune noire  (Oh Dear, 2023)
    7.              Batterie  (Oh Dear, 2023)
    8.              The Four Horsemen (reprise d'Aphrodite’s Child, 1972)
    9.              Tigra  (Oh Dear, 2023)
    10.          Ghosting (Oh Dear, 2023).

HASSE FROBERG & MUSICAL COMPANION (16:00–17:00)
https://www.hfmcband.com/ 
www.youtube.com/channel/UCUZQsZQSwubgC0vwSp2IxAg

Hasse Fröberg (né en Suède le 4 janvier 1964) est un guitariste, compositeur et chanteur suédois. Dès l'âge de 10 ans, il formait déjà un premier groupe avant plusieurs autres projets dans le domaine de la pop, du hardrock, ou du rock progressif.

Il fait partie actuellement de THE FLOWER KINGS depuis 1994. Alors que TFK faisait une pause, en octobre 2008, il décida de fonder HASSE FRÖBERG & MUSICAL COMPANION. Leur premier album, "Future Past", est paru au printemps 2010.

Le sixième album "Eternal Snapshots" est paru le 6 juin 2024.

Hasse Fröberg (chant, guitares) est accompagné de Kjell Haraldsson (claviers, choeur), Ola Strandberg (batterie, chœur), Anton Lindsjö (guitare principale, chœur) et Sampo Axelsson (basse).

J'ai le plaisir de revoir HFMC une deuxième fois après sa prestation sur la scène du Crescendo Festival, le 20 août 2022 à Saint-Palais sur Mer.

Je retrouve ces solides mélodies, soutenues par une rythmique infaillible, qui m'avaient tant séduit il y a deux ans, mais pourtant je ne suis pas parvenu à m'enthousiasmer, cette fois. Certes cela reste pro, c'est carré, c'est puissant ; on ressent l'expérience du meneur. Les soli d'Anton sont bien là toujours sensibles et incisifs… Mais, il m'aura manqué une flamme, une étincelle ; du relief. Mettons cette impression mitigée sur le compte de la chaleur qui annonçait un orage pour la fin de soirée … Je lui conserve mon estime en tout état de cause.

Le public quant à lui ovationne poliment la prestation. Mais, après les deux précédentes poussées de fièvre cette séquence parait un peu fade à l'auditoire.

Huit titres, dont quatre issus de "Eternal Snapshots" (2024), une de "We Are the Truth" (2021), une de "Parallel Life" (2019), une de "HFMC" (2015) et une de "Future Past" (2010).

PROGRAMME

  1. All I Wanted To be, part I (Eternal Snapshots, 2024)
  2. Deserve To Be Happy (Eternal Snapshots, 2024)
  3. Parallel Life (Parallel Life, 2019)
  4. We Are The Truth (We Are the Truth, 2021)
  5. Wherever You May Go (Eternal Snapshots, 2024)
  6. Once In A Lifetime (Eternal Snapshots, 2024)
  7. Can’t Stop The Clock (HFMC, 2015)
  8. Fallen Empire (Future Past, 2010).

TEMIC (17:45–18:45)
https://temicband.com/
https://temic.bandcamp.com/album/terror-management-theory

Il est difficile d'octroyer une nationalité à TEMIC car s'il comprend, le chanteur norvégien Fredrik Bergersen Klemp et le batteur norvégien Simen Sandness, le reste est plus éclectique. En 2017, le claviériste Diego Tejeida (né au Mexique, vivant au Royaume-Uni), précédemment dans HAKEN, et le multi-instrumentiste américain Eric Gilette, ont fait connaissance alors qu'ils étaient membres du groupe SHATTERED FORTRESS de Mike Portnoy. Leur alchimie musicale sur (et en dehors de) la scène, dès les premiers accords échangés, leur parut indéniable. Cela les a amenés à discuter de la perspective de créer un nouveau groupe ensemble. Nonobstant, des engagements contradictoires en matière de tournées et d'enregistrements les ont obligés à se tourner vers d'autres horizons pendant des années, jusqu'à ce que le monde s'arrête avec la Pandémie en 2020. Tejeida appelle Gillette pour lui poser une question fatidique : " Tu te souviens de la fois où nous avons dit que nous devrions faire un groupe de musique ? "

Actuellement, Eric Gillette (guitares et chœurs, ex-The Neal Morse Band, ex-Mike Portnoy's Shattered Fortress), Diego Tejeida (claviers et pistes, ex-Devin Townsend, ex-Mike Portnoy's Shattered Fortress, ex-Haken), sont entourés de Fredrik Bergersen Klemp (chant, ex-Maraton), et Simen Sandnes (batterie et percussions, ex-Shining, ex-Arkentype). Le groupe n'avait pas de bassiste permanent, mais il semble qu'un italien fasse l'affaire ; Matteo Raccone a été désigné à ce poste depuis le 21 janvier, au moins en vue de cette prestation.

Leur premier album, intitulé "Terror Management Theory" est paru le 17 novembre 2023. Je les ai vus une première fois ce 3 février 2024 à Utrecht à l'occasion du MidWinter Festival.

J'imagine que l'ingénieur du son a probablement été gentiment invité par le Patron Rob Palmen à monter un peu la puissance, pour attirer un peu plus l'attention sur le groupe dont il est le manager. Le fait est que s'en était fini du confort d'écoute. Les basses et la batterie surpuissantes imposèrent les protections auditives, sous peine de surdité garantie, alors que la soirée ne faisait que débuter !

Cette prestation, à l'instar de celle du 3 février à Utrecht, n'est pas parvenue à me faire vibrer. J'ignore la raison objective. Pourtant j'apprécie beaucoup le style ; on baigne dans la pure tradition du progmetal que j'affectionne beaucoup par ailleurs. En outre, les cinq musiciens sont dotés d'un talent certain ; Gilette se montre certes à la hauteur de sa réputation de guitariste d'exception, le chanteur est à la fois exubérant, impliqué et juste, le clavier mexicain me semble un peu trop bravache mais bon il vient de Haken donc on lui pardonne. Quant au bassiste italien, on l'excusera d'en faire des tonnes avec ses mimiques excessives ; il cherche à garantir sa place. Tout cela est bien en place, mais il manque encore du relief. Ce qui me paraissait un peu poussif avec le groupe précédent, me semble ici excessivement massif, limite pachydermique.

Bon voilà, quoi ; je ne suis toujours pas franchement séduit, en dépit de bonnes séquences.

Une bonne part du public est toutefois emportée par l'enthousiasme et accorde au groupe une ovation qui aura sans doute fait plaisir au Patron des lieux.

Sur les dix titres de l'album, huit sont interprétés.

PROGRAMME

  1. 1. Through the Sands of Time (Terror Management Theory, 2023)
    2. Falling Away  (Terror Management Theory, 2023)
    3.              Skeletons  (Terror Management Theory, 2023)
    4.              Count Your Losses  (Terror Management Theory, 2023)
    5.              Acts of Violence  (Terror Management Theory, 2023)
    6.              Friendly Fire  (Terror Management Theory, 2023)
    7.              Once More  (Terror Management Theory, 2023)
    8.              Mothallah (Terror Management Theory, 2023).

PLINI (19:30–20:45)
https://www.plini.co/
//www.youtube.com/@plinimusic">https://www.youtube.com/@plinimusic>

Plini Roessler-Holgate est né à Sydney (Australie), en 1992. Pendant ses études universitaires d'architecture, il a commencé à enregistrer de la musique à la maison et à publier des vidéos en ligne. En 2011, il a sorti le premier d'une série de mini-albums produits indépendamment. Ses influences avouées sont (sans surprise) John Petrucci (Dream Theater), Django Reinhardt, Pat Metheny. Pour ma part, je perçois davantage l'influence de Joe Satriani.

Après avoir quitté l'université, Plini a continué de croître avec la sortie de son premier album, "Handmade Cities" en 2016. C'est le 30 juin 2018 que j'ai assisté à son concert à Barcelone (BeProg MyFriend Festival).

Le deuxième album studio "Impulse Voices" est paru le 27 novembre 2020. Un mini-album, "Mirage" est toutefois paru le 1er décembre 2023.

Je peine à connaitre le nom de ses trois complices du jour ; je déduis de mes recherches, sous réserve, que la batterie serait tenue par Chris Allison et la basse par Simon Grove. Le second guitariste reste à identifier. (Je demeure évidemment preneur de toute précision…)

La fin du jour se tamise d'autant plus que des gouttes de pluie font mine de polluer la soirée. Le concert est suspendu, le temps d'une distribution gratuite de ponchos imperméables au public. Cette généreuse attention de l'Organisation est louable. Fort heureusement, cette alerte sera de courte durée.

Plini a disposé d'une sonorisation équilibrée, qui a permis à l'auditoire de distinguer les pupitres. Le bassiste impressionne par ses accords à la fois puissants, expressifs et véloces. Le second guitariste, bien que restant dans l'ombre du Maitre des lieux, m'a souvent impressionné par quelques soli bien ciselés.

Le virtuose incontestable n'a cependant pas emporté un enthousiasme débordant. La prestation a paru indigeste pour une bonne partie du public. Dont moi-même. Cette prestation, de très haute qualité sur un plan purement technique, m'a rappelé mes impressions déjà ressenties à Barcelone. Les critiques adressées injustement à John Petrucci me semblent bien plus justifiées sur le jeu de Plini. Dans les deux cas, nous sommes en présence de techniciens remarquables. Mais Petrucci nous emmènent dans la fantaisie, les mélodies enivrantes et chantantes, alors que Plini me semble, lui, bel et bien dans la démonstration stérile, sans âme et sans inspiration mélodique. Si ma critique peut paraître sévère, c'est en partie en réaction à celle portée sur Petrucci. En toute (relative) objectivité, donc !

Engoncés dans nos ponchos pour éviter quelques malheureuses gouttes de pluie, nous sommes nombreux à avoir frôlé l'assoupissement ou à consulter nos écrans. Bien sûr le public progueux est respectueux et lui accorde une ovation bienveillante. Mais Plini ne m'a pas semblé dupe… Dès la dernière note, je me lève avec soulagement pour m'étirer enfin et ôter ce plastique oppressant.

Sur treize titres interprétés, cinq sont issus de "Impulse Voices" (2020), trois de "Handmade Cities" (2016), trois du mini album "Mirage" (2023), un du mini album "Sunhead" (2018), et un du mini album "The End of Everything" 2015)

PROGRAMME

  1. 1. The Red Fox (mini album Mirage, 2023)
    2. I'll Tell You Someday (Impulse Voices, 2020)
    3.              Papelillo (Impulse Voices, 2020)
    4.              Ember (mini album Mirage, 2023)
    5.              Impulse Voices (Impulse Voices, 2020)
    6.              Still Life (mini album Mirage, 2023)
    7.              Handmade Cities (Handmade Cities, 2016)
    8.              Sunhead (mini album Sunhead, 2018)
    9.              The Glass Bead Game (Impulse Voices, 2020)
    10.          Cascade (Handmade Cities, 2016))
    11.          Paper Moon (mini album The End of Everything, 2015)
    12.          Pan (Impulse Voices, 2020)
    13.          Electric Sunrise (Handmade Cities, 2016).

KARNIVOOL (21:30–23:00)
https://karnivool.com.au/
//www.youtube.com/@karnivoolaus">www.youtube.com/@karnivoolaus

KARNIVOOL ne semble pas souhaiter s'encombrer de procédures de promotion ; leur site officiel est très succin, leurs parutions sont espacées (euphémisme), voire minimalistes (deux titres distillés entre 2013 et aujourd'hui !). Et cependant, il entretient une bonne estime dans les rédactions et parmi beaucoup de mélomanes. Ces Australiens ont débuté en tant que groupe de lycée en 1997, jouant des soirées autour de Perth en se concentrant sur des reprises de Nirvana et Carcass avec une poignée de chansons originales ajoutées au mix. Après un an, le chanteur Ian Kenny a décidé de se concentrer sur du matériel purement original. Il se tourne vers un style plus progressif fortement influencé par TOOL, en se débarrassant des membres originaux du groupe – qui étaient appelés "une bande de clowns" autour de Perth, d'où le nom de Karnivool – puis en recrutant les guitaristes Drew Goddard et Mark Hosking, le bassiste Jon Stockman et le batteur Ray Hawking pour travailler sur un mini-album éponyme paru en 1999. Le premier album "Themata" est paru le 7 février 2005.

Le troisième album, "Asymmetry" est paru le 19 juillet 2013. Ce concert est le dernier d'une tournée de quatorze dates ce mois de juin.

Le groupe se compose actuellement de Ian Kenny (chant principal, depuis 1997), Drew Goddard (guitare, chœurs, depuis 1998), Jon Stockman (basse, chant guttural, depuis 2000), Mark Hosking (guitare, chœurs, depuis 2003), Steve Judd (batterie, depuis 2004).

La sonorisation a été manifestement poussée à un niveau sonore supérieur ; les protections auditives se sont avérées nécessaires ! Cette précaution étant prise, l'ensemble fut audible malgré tout. L'éclairage fut sombre la plupart du temps, en adéquation avec l'atmosphère exprimée.

Ne connaissant que partiellement le répertoire, j'étais en phase découverte. Ce qui n’était manifestement pas le cas d'une grande partie de l'auditoire exalté dès le début de la prestation. Poliment assis toute la journée, beaucoup sont venus se masser au pied de la scène, sans aucune intervention de sécurité ! Les chevaux sont lâchés !!

Une nouvelle fois dans ce festival, on sort délibérément du registre rock progressif. Ce metal puissant est plus proche de TOOL que du progmetal. Peu de nuance, peu de rupture, mais les mélodies mélancoliques sont exprimées avec puissance et conviction. Même déstabilisé par ce déferlement sonore, j'ai été séduit par l'efficacité de ces musiciens impliqués.

Etonnement, la majorité des treize titres ne vante pas le dernier album ; cinq sont issus de "Sound Awake" (2009), quatre de " Themata" (2005), deux de "Asymmetry" (2013), d'un monoplage, et d'un titre non édité (2015).

PROGRAMME

  1. 1. All It Takes (monoplage, 2021)
    2. C.O.T.E. (Themata, 2005)
    3.              Goliath  (Sound Awake, 2009)
    4.              Mauseum  (Themata, 2005)
    5.              Simple Boy  (Sound Awake, 2009)
    6.              Umbra  (Sound Awake, 2009)
    7.              Aozora  (non édité, 2015)
    8.              We Are  (Asymmetry, 2013)
    9.              Deadman  (Sound Awake, 2009)
    10.          Roquefort  (Themata, 2005)
    11.          Themata  (Themata, 2005).
    RAPPEL :
    12.          Aeons  (Asymmetry, 2013)
    13.          New Day (Sound Awake, 2009).

TOURNEE KARNIVOOL - JUIN 2024

2024-06-09 Phoenix Marketcity - Bangalore, India ;
2024-06-13 GREENFIELD FESTIVAL - Interlaken, Switzerland ;
2024-06-15 DOWNLOAD - Derby, UK ;
2024-06-16 Craufurd Arms - Milton Keynes, UK (Sold Out)
2024-06-17 Chalk - Brighton, UK (Sold Out)
2024-06-19 Den Atelier – Luxembourg ;
2024-06-20 Capitol - Hannover, Germany ;
2024-06-21 COPENHELL - Copenhagen, Denmark ;
2024-06-22 Kantine - Cologne, Germany (Sold Out)
2024-06-23 GRASPOP METAL MEETING - Dessel, Belgium ;
2024-06-24 The Black Lab - Lille, France ;
2024-06-26 CCO La Rayonne - Lyon, France ;
2024-06-28 HELLFEST - Clisson, France (Sold Out)
2024-06-29 MIDSUMMER PROG FESTIVAL, Valkenburg, Netherlands (Sold out)

 

Pour nous le festival se termine sur ces belles émotions, même si l'organisation a eu la surprenante idée d'ajouter une soirée demain, dimanche en invitant MOTORPSYCHO. Pourquoi ne pas l'avoir casé vendredi ? Je trouve cette initiative malheureuse pour la part des festivaliers qui doivent reprendre leurs occupations ordinaires dès lundi. Et puis, je suis un peu frustré, car j'aurais volontiers assisté à ce concert. Mais bon, l'Organisation nous promet une belle affiche pour l'année prochaine… Les préventes seront prochainement annoncées !

Nous sortons de l'enceinte, fatigués mais ravis par tant d'émotions ! Dans l'escalier de sortie, nous retrouvons le décidément turbulent Damian Wilson qui distribue des prospectus pour promouvoir les prochains concerts de son groupe. Bien sûr, nous ne manquons pas de le féliciter à nouveau, au passage !

Les gouttes de pluies étaient tombées parcimonieusement en fin de soirée. Nous eûmes le temps de rentrer tranquillement à l'hôtel, avant qu'un orage finisse par éclater. Il y a bien un Dieu pour le Prog !

walt
PATRICE DU HOUBLON

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